Je dois avouer que "Le joueur d'échec" est le livre de
Stefan Zweig qui m'a le moins attiré au départ. Ayant déjà lu la plupart de ses romans, celui-ci me manquait, alors j'ai finalement décidé de le lire. "Le joueur d'échec" est un livre qui plonge le lecteur dans une atmosphère oppressante mêlant la torture psychologique par l'isolement, l'obsession et la folie du jeu. Tout le livre repose sur la psychologie des personnages.
L'intrigue est construite autour du champion d'échec, Mirko Czentovic, présenté dès son jeune âge comme un inculte presque illettré. Un personnage simplet et vide intellectuellement, en plus d'être cupide, prêt à tout pour l'argent. On pourrait croire au départ que c'est lui, le joueur d'échec, jusqu'à ce que le docteur M.B fasse son apparition. C'est un personnage qui s'oppose en tous point à Czentovic. Un avocat réputé, décrit comme très cultivé et brillant. Plongé dans l'isolement lors de son incarcération par la Gestapo, il échappe à l'emprise du néant grâce à un livre d'échec volé de la poche d'un officier. L'absence de stimulation mentale le pousse à se raccrocher désespérément à ce manuel, qui devient son unique échappatoire. Il apprend à jouer aux échecs grâce à son imagination jusqu'à développer un état de schizophrénie où il sombre peu à peu dans la folie.
Stefan Zweig dépeint bien les effets dévastateurs de l'isolement sur l'esprit.
Il réussit à présenter les échecs comme une bataille mentale, cependant, je lui met 4 étoiles car n'étant pas une grande fan du jeu d'échec, j'ai trouvé les passages décrivant le fonctionnement du jeu quelque peu redondants. Et après l'avoir fini, j'avoue être resté un peu sur ma faim. À mon avis, Zweig aurait pu approfondir davantage la psychologie des personnages, ce qui aurait pu rendre le livre encore plus poignant.