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Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu une biographie de Stefan Zweig, je me suis plus intéressé à ses romans/nouvelles ces derniers temps, et j'ai décidé de me replonger dans ce genre avec le vie de notre reine que l'on adore détester : Marie-Antoinette.

Grand bien m'en a pris, Zweig va ici redorer le blason de la dernière reine de France (Louis XVIII et Charles X étaient déjà veufs lorsqu'ils sont monté sur le trône, et Louis-Philippe n'était techniquement pas roi de France) tant vilipendée par ses contemporains (en particulier lors de la révolution) ainsi que par nombreux livres d'Histoire. Zweig va donc remettre à leurs places les fausses accusations et réalités historiques, ce qui nous fait voir la fille de Marie-Thérèse sous un jour meilleur. Il ne fait bien sur pas l'impasse sur ses nombreux défauts de fille et de femme, mais c'est en fait le portrait de deux femmes que nous dresse ici à travers sa finesse psychologique l'auteur autrichien: d'abord la Marie-Antoinette pré-révolution, que nous pourrions aujourd'hui qualifier de superficielle et pourrie-gâtée, puis la Marie-Antoinette post-révolution, femme forte, mature et digne. C'est donc une biographie en deux teintes qui dans une première partie m'a fait non pas détester mais plutôt mépriser (encore que c'est un terme un peu fort) cette fille légère et sans mérite, femme qui va dans une deuxième partie (à partir de la révolution donc) m'a fait ressentir pour elle de plus en plus d'estime et de respect.

Ca n'est toutefois pas ma biographie préférée de cet auteur, ayant encore plus aimé ses portraits de Marie Stuart et Magellan, mais c'est comme toujours très agréable à lire. La vie de cette reine mérite d'être lue ne serait-ce que par les évènements qu'elle a traversé et la façon dont ces évènements l'ont transformée, ainsi que pour la réhabilitation méritée de cette femme qui bien que longtemps frivole et superficielle, ne méritait pas les nombreux malheurs et humiliations qu'elle a traversé et la mauvaise image que L Histoire en a laissé.
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N°1673– Septembre 2022

Marie-AntoinetteStefan Zweig - Grasset.
Traduit de l'allemand par Alzir Hella.

C'est le destin des enfants des rois et des reines d'être mariés tôt et leur union est souvent conclue à des fins politiques. Marie-Antoinette, archiduchesse d'Autriche, fille de François 1° Empereur du Saint-Empire, n'échappa pas à la règle puisqu'elle le fut à quatorze ans avec le futur Louis XVI en vue du rapprochement entre la France et l'Autriche. le rôle des femmes est évidemment d'assurer la descendance mais il lui faudra attendre sept ans avant d'avoir son premier enfant, ce qui inquiéta le pays et provoqua des quolibets et des rumeurs. C'est donc un mariage pour raison d'État qui amène Marie-Antoinette à épouser un jeune homme qu'elle n'aime pas et qui la délaisse et c'est à l'évidence un couple mal assorti. Cette jeune fille, sensuelle et pleine de vie, friande de plaisirs, de toilettes et de bijoux, se trouve trop tôt projetée à la cour, se rebelle contre "l'étiquette" de Versailles, peine à apprendre le français, est peu portée sur la lecture et la compréhension des choses et des événements qui l'entourent, préfère la liberté, les plaisirs et les frivolités. Toutes ces excentricités coûtent de l'argent et le peuple auquel elle ne s'est jamais intéressée gronde et lui donne des surnoms peu flatteurs doit celui de "Madame déficit". Certes, elle a assuré la descendance de la royauté mais les choses changent vite autour d'elle, les frustrations longtemps contenues éclatent, la révolte grandit et elle ne s'en rend pas compte. La cour se disperse devant le danger, la reine n'a plus beaucoup d'amis sauf le conte Axel de Fersen, un gentilhomme suédois qui reste à ses côtés dans une fidélité sans faille, ce qui nourrit les propos les plus fantasques au sujet de cette relation. "L'affaire du collier", la disette qui sévit dans le royaume, les idées des "Lumières" qui agitent le peuple, le "Tiers état" convoqué dans le cadre des "États généraux" qui entend bien porter des réformes de l'État, nourrissent une atmosphère révolutionnaire dans la capitale. Cette ambiance délétère est ressentie comme malsaine par la reine, ce qui lui fait craindre les pires choses face à l'indolence du souverain. le retour forcé de la famille royale à Paris, la désastreuse fuite de Varennes, l'anarchie et l'atmosphère de complot qui règnent, la prise de la Bastille donnèrent le signal de cette révolution qui allait transformer la capitale en un bouillonnant creuset de mort, ensanglanter le pays tout entier le privant de sa traditionnelle structure sociale, promouvoir puis anéantir des volontés de réforme auxquelles se sont mêlés des velléités non moins grandes de destructions aveugles pour finalement déboucher sur un empire qui ressemblait par bien des côtés à cette royauté défaillante mais qui entraîna la France qui n'en avait pas besoin dans des campagnes militaires à la fois dispendieuses et destructrices. Ce genre d'événements inspirés par la Terreur et en marge d'une légalité changeante voire inexistante favorisent l'émergeance d'authentiques volontés de changement mais aussi le déferlement de violences, de trahisons, de palinodies, de débordements sanguinaires et de complots qui caractérisent bien l'espèce humaine.
L'auteur retrace avec minutie le destin tragique de cette femme qui, quand elle est confrontée à la mort du roi et à la certitude de ce qui l'attend, redevient dans la tragique et immense solitude qui est désormais la sienne, une femme ordinaire, une veuve de trente huit ans, abandonnée de tous, mais qui se défend fermement contre ses accusateurs mais aussi un être aimable pour ses gardes et digne face à la mort, c'est à dire l'image inverse de celle qu'elle a donnée pendant son règne.
Stefan Zweig (1881-1942) ne fut pas qu'un talentueux romancier et essayiste. Cet ouvrage, publié en 1932 et qui ne fut pas le seul dans ce registre, rappelle qu'il fut aussi un biographe pointilleux et scrupuleux qui, au cas particulier, sut faire le tri des nombreuses informations fausses qui courraient sur le sujet. Pour cette biographie fort richement documentée jusque dans les moindres détails et marquée par l'émotion, il s'inspira évidemment des ouvrages déjà parus mais surtout les mémoires de ses contemporains comme Mme Campan, Lauzin et bien d'autres mais surtout de la correspondance et des documents personnels d'Axel de Fersen. Il se livre à une étude psychologique du personnage de Marie-Antoinette mais aussi à de nombreuses remarques pertinentes et personnelles sur son destin
L'oeuvre de Zweig revient aujourd'hui sur le devant de scène littéraire et on redécouvre le talentueux écrivain qu'il fut. C'est une très bonne chose qu'on se souvienne de l'oeuvre de cet homme de Lettres exceptionnel qui illumina son temps.
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Chef d'oeuvre ! Stefan Zweig est probablement un des plus grands biographes de la littérature universelle. Celle-ci est à sa mesure, comme celle de Montaigne ou celle d'Érasme par exemple. Je ne rajouterai pas de louanges à celles fort bien tournées dont il a déjà abondamment été gratifié. Je lui rendrai simplement encore hommage en relisant son texte dans quelques mois.
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Je trouve qu'il reprend assez bien la vie de Marie-Antoinette avec quantité de détails non rapportés par d'autres auteurs (lettres, etc..). Cependant, certains arguments sont pauvres : Lous XVI étant un mauvais amant Marie-Antoinette a porté le pantalon du couple tout en le considérant comme un idiot fini, Louis XVII n'a pas été forcé à boire , c'était juste un sale gosse pourri gâté, etc. Marie-Antoinette, un génie politique sous l'aspect d'une cruche frivole et non-concerné par les affaires internes. Un peu facile, comme résumé n'est-il pas ?
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Que du bonheur quand la belle écriture vient au rendez vous de l'histoire !
je reste subjuguée par les petits détails dans les événements qui font basculer la grande histoire du monde dans un sens ou dans l'autre !
Depuis longtemps cette biographie m'avait été recommandée j'en fait de même !
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La plume magique de Zweig m'a réellement fait partager la vie des personnes.
La première partie est consacrée ä la jeunesse de la reine et au début de son règne qui nous la montre futile et inconsciente de la vie à l'extérieur de Versailles, rebelle à la lecture et refusant toute contrainte, totalement inconsciente des grands mouvements de pensée apportés par Voltaire , dépensant sans compter et ne se souciant nullement de la pauvreté de son peuple.
Dans la seconde partie, la famille royale est ramenée à Paris et emprisonnée d'abord aux Tuileries puis, après la fuite à Varennes la prison du Temple,
J'ai eu vraiment l'impression de partager la déchéance et la souffrance de cette femme que l'on cherche à avilir par tous les moyens
Une critique cependant!
L'oeil de Stefan Zweig concernant le roi Louis XVI est un peu partial en nous donnant l'impression que cet homme ne pensait qu'à manger et dormir en oubliant de régner.
Je suppose que la faiblesse de cet homme a été exagérée afin de mettre davantage en valeur les qualités de la reine.
Pour conclure, malgré le temps qu'il m'a fallu pour lire jusqu'à la fin de cette imposante biographie, je suis admirative devant la qualité de cette oeuvre.

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Marie-Antoinette est une figure de l'Histoire qui m'a toujours fascinée. Il était donc évident que je me plonge dans la plus célèbre biographie de la dernière Reine de France.

Très fournie en détails et s'appuyant sur des lettres de l'époque authentifiées, Marie-Antoinette est une lecture qui satisfera toute personne désireuse d'en savoir plus sur la vie si tumultueuse de «l'Autrichienne». Car Stefan Zweig retrace avec précision tous les moments de sa vie, chaque heure, chaque minute, des plus calmes aux plus agités.

Au fil de la lecture, et grâce au côté romancé mais appuyé historiquement de l'oeuvre, on se sent de plus en plus proche de Marie-Antoinette au point de se sentir, quelque part, intime avec elle, ou plutôt, comme si elle était intime avec nous, puisqu'elle nous livre ses pensées, ses secrets, ses désirs, ses joies et ses peurs. Tout cela rend la lecture forte en émotion dans les dernières pages qui sont aussi, les derniers moments de sa vie. Notre vision des choses change peu à peu et donne à réfléchir sur le monde actuel mais aussi passé et sur les erreurs de nos ancêtres.

Néanmoins, on pourra reprocher à Stefan Zweig de prendre un parti pris qui donne une vision arrêtée de la Révolution, des proches et des ennemis de Marie-Antoinette. Car, plus que son travail de biographe, l'auteur juge des faits auxquels il n'a pas assisté et en prenant la défense systématique d'une femme qui a, sans aucun doute, eu une place importante dans sa vie. Zweig devient alors un Fersen des temps modernes, qui tente par tous les moyens de sauver une femme condamnée. Un sentiment honorable qui pousse finalement à en lire plus sur la Reine et sur l'époque dans laquelle elle a vécue.
Le dernier défaut à mettre en valeur concerne une conclusion un peu trop rapide en ce qui concerne les enfants de M-A. Car si deux lignes sont consacrés à leur destin, on aurait aimé en savoir plus.

Marie-Antoinette vaut donc parfaitement tout le bien que l'on en dit et se classe d'emblé comme un classique des sciences humaines consacré à cette grande dame. Incontournable!
Lien : https://parole2libraire.word..
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Un excellent ouvrage, comme tous les livres de Stefan Zweig.
Oubliez tous les livres d'Histoire que vous avez lus auparavant. Stefan Zweig nous emmène dans un voyage dans le temps où l'on a l'impression de partager le quotidien de Marie-Antoinette, jusque dans les moindres recoins de son âme. Il sait ressuciter cette reine de France et pas seulement écrire à son sujet. Il n'en fait pas non plus un panégérique.
Elle agace par son insouciance et sa supervicialité pendant une partie de l'ouvrage. Mais en même temps, elle est si jeune. Et puis surtout, comme souvent, Stefan Zweig s'intéresse aux personnalités qui se révèlent dans les crises. Et c'est au moment où elle tombe et perd sa couronne, qu'elle va se révèler vraiment digne, forte, royale.
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Qu'ajouter encore aux torrents d'éloges déjà récoltés par le livre de Stefan Zweig?
J'ai savouré cette bio dans sa version audio; alors plutôt que de redire une nouvelle fois la même chose avec des mots différents, je souhaite souligner la qualité sans faille de cette édition lue.

Le narrateur Laurent Jacquet fait preuve d'une implication constante envers le texte.
Sa diction précise, ses pauses habiles et son agréable filet de voix contribuent à faire de ce Marie-Antoinette un des fleurons du catalogue Audiolib.
18h30 de plaisir intense!
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Au début du livre, Stefan Zweig n'est pas très objectif, son intérêt pour Marie-Antoinette est très marqué par des prises de position radicales. En effet, l'auteur ne fait que des louanges sur Marie-Antoinette. En revanche, Louis XVI apparaît bien benêt à côté de la majestueuse Marie-Antoinette. le ton est d'ailleurs très répétitif mais cela ne m'a pas gênée pour la lecture.

Ensuite, Stefan Zweig nous expose le comportement plus que démesuré de Marie-Antoinette. J'ai apprécié dans le livre la période qui s'étend de son arrivée en France jusqu'à la Révolution. C'est une période moins connue de l'histoire car Marie-Antoinette est surtout connue pour avoir fini sur l'échafaud. La reine, pendant cet âge d'or (pour elle), vit dans l'excès le plus complet. Elle ne vit que pour elle-même et dans un vase clos qui s'appelle Versailles. Ce sont ces éléments qui vont ternir son image et Stefan Zweig s'applique à nous faire comprendre l'ensemble des erreurs de Marie-Antoinette.

Tout bascule après l'affaire du collier. Les manipulations atteignent la cour, la reine et son entourage peuvent être manipulés. Versailles est déserté, Louis XIV avait réussi à domestiquer la noblesse, Louis XVI et Marie-Antoinette ont détruit tout ce que le roi Louis XIV avait construit. La cour perd donc la distance établie par Louis XIV. Ainsi, Louis XVI perd toute crédibilité auprès de la noblesse.

Quand le temps de la Révolution arrive, le ton de l'auteur est plus beaucoup plus mesuré. Selon Stefan Zweig, Marie-Antoinette essaye de faire marche arrière et de corriger ses erreurs passées sans pourtant perdre sa dignité mais il est beaucoup trop tard.

D'autre part, l'auteur nous offre une analyse intéressante sur la relation entre la reine et Axel de Fersen. Zweig est persuadé, même si parfois il mesure son propos, que Fersen était l'amant de la reine.

Le ton est parfois pesant par le nombre de répétitions mais Zweig n'oublie aucun sujet et s'intéresse à tout. Il fait également de la psychologie donnant parfois des excuses à la reine dans son comportement. Au final, rien n'est tabou tout est dit.

Stefan Zweig est un excellent biographe
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