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Une fois n'est pas coutume, lors de cette lecture, il m'a fallu me détacher de la forme pour apprécier le fond. Ne connaissant rien des rebondissements de la vie de Marie Stuart, j'ai beaucoup appris et c'est ce qui a fait tout l'attrait de cette lecture. En revanche, comment s'intéresser à une biographie lorsque l'auteur écrit dans le premier quart de l'ouvrage : "Marie Stuart n'a rien donné à son pays de plus fécond que la légende de sa vie" ... étrange façon de nous donner l'envie de découvrir la suite à mon sens.
A plusieurs reprises également, le destin d'un personnage nous était révélé un peu trop rapidement, comme en aparté, avant de revenir en long et en large sur les faits ayant mené à cette fin. Pourquoi ne pas avoir respecté la temporalité et ainsi permis de découvrir les faits puis leurs conséquences ? J'avoue ne pas avoir compris l'intérêt de ce processus et en avoir été gênée.
Vous l'aurez compris, une lecture en demi-teinte pour moi.
Merci
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Je ne m'attendais pas à une bio pointue , écrite sous couvert de notes et références alignées en bas de pages. Mais la découverte et la lecture de ce livre censé retracer la vie de Marie Stuart, Reine de France et d'Ecosse, m' a souvent lassé , et parfois énervé . Trop de psychologisme (ça se dit ça ?)...
Nul ne conteste le talent, sinon le génie, de Stefan Zweig. J'ai aimé le monde d'hier, L'ivresse de la métamorphose, Amok.....et d'autres nouvelles dont je ne me souviens plus du titre. Marie Stuart est la première bio de Zweig que je lis ; je sais qu'il en a commit d'autres : Marie Antoinette, Balzac, fouché.....ce qui prouve sa francophilie...Mais n'est pas historien qui veut. Je suis d'ailleurs presque certain que Zweig ne se considérait pas comme "historien" , au moins dans le sens scientifique du terme. C'est donc en romancier qu'il aborde l'histoire. Cela peut plaire ( et il y a des réussites comme "Les chouans" De Balzac) , mais Stefan Zweig ne romance que les affects des personnages historiques. Il ne travestit pas les évènements . D'où cette accusation de psychologisme ! il prête trop d'intentions à ses personnages qui n'en demandaient pas tant et qui ne devaient pas trop se poser de questions existentielles lors des prises de décisions.
Il n'en reste pas moins que cette lecture est divertissante. C'est, évidemment, bien écrit (traduction de Alzir Hella) , on ne s'ennuie pas (moi si un peu...) et les âmes sensibles compatiront aux malheurs de Marie. D'autant que Zweig charge la barque de sa rivale , Elisabeth la Reine vierge, de plus d'infamies qu'il n'en faut pour qu'elle passe à la postérité pour l'incarnation du Mal .( Rappelons que Marie Stuart finit la tête sous la hache du bourreau...).
De se placer en position de romancier il en oublie un peu la géopolitique de l'époque. Notamment les enjeux des luttes entre catholiques et réformés. On ne lui en voudra pas car là n'est pas son propos. Pour Stefan Zweig , Marie Stuart est avant tout une héroïne de roman et d'une manière tout à fait partiale il veut nous faire partager son empathie pour la malheureuse reine d'Ecosse. Donc plus Stéphane Bern que Georges Duby. Et ne pas voir dans cet avis un quelconque mépris . Il est des moments où l'histoire racontée par Stéphane Bern , ou par Stefan Zweig, est un baume au coeur des gens qui , dans le sens de l'histoire , ne voient qu'une "histoire de fous racontée par un aveugle" .
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C'est bien simple, et ça tient en peu de mots : j'ai adoré!
Quand la plume flamboyante de Stefan Zweig raconte le destin hors du commun de cette Reine d'Ecosse, ça donne un texte magistral. Il ne faut oublier non plus le talent de M. Alzir Hella, qui a su si bien traduire les textes de Stefan Zweig en français. Celui-ci serait-il d'aussi bonne qualité et aussi captivant dans une autre traduction?
J'ai hâte de lire les autres biographies écrites par Zweig (Fouché et Erasme entre autres).
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La vie de Marie Stuart débute dans de bonnes conditions, très éloignées de sa fin tragique. Bien que l'Écosse soit dans une situation difficile, elle est promise au Dauphin et donc au trône français. Marie Stuart quitte l'Écosse à l'âge de 6 ans et épate la cour française par ses aptitudes pour les activités artistiques et son art de la conversation. Elle se sent parfaitement à son aise dans ce pays riche et tourné vers les arts. Malheureusement ce séjour en France prend fin brutalement à la mort de son époux, et elle retourne en Écosse où elle découvre un pays pauvre, sans cesse ravagé par les conflits entre les Lords et orienté vers le protestantisme alors qu'elle même est catholique.

C'est alors que Marie Stuart fait les frais de sa passion amoureuse, épousant un homme, Darnley, qui révélera être un lâche et fera assassiner l'ami très cher de sa femme, Rizzio, par pure jalousie. À partir de cet instant, elle perd le peu de considération qu'elle pouvait encore accorder à son mari, et se réfugie dans les bras du comte de Bothwell, un homme puissant mais cruel, qui la mènera à participer au meurtre de Darnley.

Malgré le manque de réelles preuves, le peuple est bien conscient que sa Reine n'est pas étrangère à l'assassinat du Roi, surtout lorsque celle-ci épouse le principal suspect alors même que sa période de deuil n'a pas été entièrement consommée. Humiliée et calomniée, Marie Stuart doit quitter son pays et choisit de se réfugier en Angleterre où Élisabeth détruit lentement tout espoir de réconciliation entre Marie et son peuple. Hésitante à l'idée de condamner une Reine, son égale, devant un tribunal, Élisabeth n'arrive pas à prendre une décision claire au sujet de Marie qu'elle considère (à raison) comme une menace. Elle l'enferme donc des années durant avant qu'un nouveau complot entraîne sa perte. La reine d'Angleterre peut ensuite achever la vie de son ennemie qu'elle appelait « ma soeur » tout au long de sa vie.

Je ne vous écris ici qu'un très bref résumé de la vie de Marie Stuart, si je devais retranscrire tous les événements marquants de celle-ci, il me faudrait réécrire toute l'oeuvre de Stefan Zweig. J'ai pu constater ici, d'une manière encore plus marquante que dans Magellan ou dans Marie-Antoinette, la fascination qu'exerçait la passion sur l'auteur.

Ce ne sont pas seulement les conditions difficiles durant lesquelles a régné Marie Stuart qui l'ont menée à sa perte, mais bel et bien ses passions amoureuses qui l'éloignaient de toute raison et de tout cheminement logique. Mais le meilleur aspect de ce livre est la capacité de Stefan Zweig à nous transmettre sa fascination à travers son écrit, à mes yeux il n'essaie pas d'expliquer totalement la passion mais plutôt de la pardonner, tout comme il a pu le faire dans Vingt-quatre heures de la vie d'une femme. La vie de Marie Stuart est plus incroyable qu'un roman ou qu'une poésie, et ce n'est pas sans raison que Zweig la compare aux événements qui prennent place dans la tragédie shakespearienne Macbeth. On constate, étonnés, le nombre infini d'erreurs qu'a pu commettre cette femme emportée par des sentiments plus forts que toute raison, et j'ai parfois eu du mal à y croire, mais pourtant, c'est bel et bien l'Histoire qui est encore une fois une bien meilleure romancière que nous ne pourrions l'être.

J'ai à nouveau eu un coup de coeur pour cette oeuvre, Stefan Zweig ne cesse de me passionner en m'entraînant dans ces intrigues historiques enrichies par son analyse psychologique et sa capacité à comprendre et à transmettre les sentiments de grands personnages à travers tout ces événements.
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Le biographe, chez Stefan Zweig est aussi important que le romancier ou que l'essayiste. Il arrive même que sur une oeuvre unique les trois états se confondent - pour notre plus grand plaisir - et que la plume de l'historien, par exemple, se laisse aller de temps à des écarts romanesques, et à d'autres moments à des réflexions pertinentes sur L Histoire. C'est pourquoi, il n'y a pas forcément une unité dans les biographies de Stefan Zweig : "Marie-Antoinette", par exemple, est un ouvrage plus "historique" que romanesque (encore que la restitution de l'Histoire se fasse dans un cadre très littéraire). Il n'en est pas de même avec "Marie Stuart".
Stefan Zweig s'en explique dans une lumineuse préface : "Ce qui est clair et évident s'explique de soi-même, mais le mystère exerce une action créatrice. C'est pourquoi les figures et les évènements historiques qu'enveloppe le voile de l'incertitude demanderont toujours à être interprétés et poétisés de multiples fois. La tragédie de la vie de Marie Stuart en est l'exemple classique par excellence".
Le problème, avec Marie Stuart, n'est pas tant que les documents soient rares, bien au contraire ils pullulent, se contredisent les uns les autres, tant ce personnage a suscité les passions les plus diverses. La fiabilité des témoignages et celle des "preuves" historiques est constamment remise en question. D'où le parti pris de l'auteur : là où l'incertitude ne peut apporter la lumière, il va s'appliquer à "interpréter" et "poétiser" sur ce qu'il maîtrise le mieux, le portrait psychologique. Il faut dire qu'il a là, avec la reine d'Ecosse, un sujet en or.
Marie Stuart (1542-1587) a eu deux vies : une dans la lumière de 1542 à 1567, une dans l'ombre, de 1567 à 1587. Reine d'Ecosse à 6 jours (1642), reine de France à 17 ans (1558), veuve en 1559, épouse de son cousin lord Danley (1565) puis du comte de Bothwell (1567) soupçonné d'être le meurtrier de Darnley, arrêtée et emprisonnée par des Ecossais révoltés, elle s'évade et va chercher protection et assistance chez Elizabeth d'Angleterre. Fin de la première époque. Elizabeth, à tort ou à raison, pensait que Mary en voulait à son trône, et la tint prisonnière pendant vingt ans, avant de la faire exécuter. Fin de la deuxième époque.
Ce n'est pas une vie, c'est une tragédie. Stefan Zweig ne s'y trompe pas : en tête de son ouvrage, en titre de la liste des personnages, il écrit les mots "dramatis personae", c'est à dire "personnages du drame", acteurs de la tragédie.
Et le drame est d'autant plus poignant que l'héroïne est parée de toutes les qualités du corps et de l'esprit. Trop sans doute. Suffisamment en tous cas pour susciter les envies et les jalousies, les médisances et les calomnies.
Stéfan Zweig, en historien et en romancier, nous livre un portrait à la fois plausible d'un point de vue historique, et passionné, sensible, critique aussi (il ne cherche pas à cacher les défauts et faiblesses de Mary Stuart). Comme pour "Marie-Antoinette", le livre se lit facilement, je dirais même goulûment, il y a en effet un plaisir de gourmandise à déguster cet ouvrage, ou si vous préférez une volupté de mélomane à écouter la petite musique de Stefan Zweig...

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Je suis toujours aussi émerveillée par cet auteur qui est sans conteste un de mes préférés. Il dépeint à merveille le caractère et les événements de Marie Stuart, en argumentant, en s'appuyant sur des documents, et en contestant certaines idées de son époque.
J'ai beaucoup apprécié Marie Stuart, tout comme Marie Antoinette. C'est une femme qu'il faut au moins rencontrer et lire au moins une fois, afin de comprendre comment une reine d'Ecosse si aimée en France a pu finir sous la hache en Angleterre !
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C'était mon premier Zweig et depuis plein d'autres et notamment ses biographies m'ont apporté de l'émerveillement, des bons moments, du bonheur ou quelque chose qui se rapproche beaucoup.
Je ne suis pas une passionnée d'histoire et j'ai notamment un problème avec les dates, la chronologie et la concomitance des évènements a une époque donnée dans différents pays.
Depuis ce roman la période élisabéthaine de l'histoire de l'Angleterre et les rapports de celles-ci avec la France et l'Ecosse, la chronologie des évènements, l'époque de Shakespeare qui arrive juste après ont été limpides dans mon esprit. Et cela sans avoir eu besoin de réviser, de ficher, bref, de peiner.
C'est le miracle de la littérature. Quand elles sont présentées dans un roman qu'on aime, même les informations les plus arides deviennent facile à retenir, évidentes. Les connexions se font sans effort et L Histoire devient simplement …une histoire.
Dans ce cas une histoire de femmes qui vivent dans une même époque et se connaissent ; des vies de femmes comme toutes les femmes, avec leurs bons et moins bons côtés, leurs amours, leurs espoirs, leurs déceptions. Sauf que par naissances ces deux femmes là (Marie Stuart et Elisabeth Ière) sont censées (condamnées à ?) être des reines et assumer leur rôle.
Et c'est là que tout le génie de Zweig s'exprime : en lisant ce livre on ne peut pas dire s'il aime ou apprécie plus une ou l'autre de ces deux cousines et rivales. Il dit juste que Marie Stuart a perdu la bataille et tente de (se) l'expliquer. Mais ça c'est L Histoire qui le dit et elle ne peut être contestée.
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C'est le premier livre de Zweig que je lis et je suis déjà conquise par sa plume. Je suis toujours réticente lorsqu'il s'agit de lire une biographie qui n'est pas écrite par un historien, mais là, je dois avouer que Zweig est juste, FORMIDABLE ! Idéal pour les personnes qui souhaite découvrir cette reine et ce destin unique.
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un livre envoutant sur le plan de l'intrigue et de la toujours magnifique et ciselée écriture de Zweig....je ne voulais pas le finir trop vite histoire d'avoir mon rendez vous quotidien avec Marie Stuart,reine indomptée et indomptable jusque dans la mort...même si vous n'aimez pas l'histoire allez faire un petit tour dans l'Angleterre et l'Ecosse du 16eme siècle,vous adorerez tous ces complots et ces pièges...certes ça finit très mal,mais quelle vie a eu cette reine!
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Stefan Zweig me fait découvrir l'histoire autrement. J'ai apprécié ses biographies de fouché et de Magellan, celle de Marie Stuart m'a captivé. Je ne connaissais que son nom et sa destinée tragique, mais en fait rien de sa vie, si passionnante, si shaekespearienne. le XVIème siècle parait si loin, et la vie de cette femme si bien décrite. Mais quelle épopée !
Malheureusement, elle côtoie des personnes avec des caractères dangereux, que ce soit la lâcheté, la corruption ou la trahison, ils renforceront peu à peu sa volonté par des épreuves assez terribles.
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