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EAN : 9782070400720
400 pages
Gallimard (15/05/2008)
3.48/5   26 notes
Résumé :
Un oiseau bleu, un nain jaune, une fée écrevisse, une princesse changée en biche, un verger de fruits confits, un attelage de souris, un pâté d'oiseaux chantant... Mme d'Aulnoy transporte ici son lecteur de merveille en merveille. Ces contes de fées, composés en manière de jeu à la fin du XVIIe siècle, visaient avant tout à divertir, amuser, étonner la Cour : cette légèreté séduit encore aujourd'hui, et c'est avec plaisir qu'on suit la conteuse dans les palais encha... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Deuxième étape agrégative, et deuxième série de contes après Perrault, les Contes de fées de Madame d'Aulnoy m'ont été moins agréables en début de lecture, même si je pense qu'ils seront finalement plus intéressants.

Ce qui m'a gênée dans cette lecture, c'est le caractère très simple de l'ensemble, avec un vocabulaire, des personnages et des étapes narratives un peu trop redondants à mon goût : tous les contes semblent, de prime abord, se ressembler peu ou prou, et laissent ainsi davantage transparaître leur aspect originellement oral et mondain.

Mais ce n'est qu'une première impression, et c'est ce qui m'a rendu cette lecture intéressante : en effet, l'on comprend très vite qu'en grattant le vernis de cette simplicité formelle, une certaine densité apparaît, densité permise notamment par la longueur des contes, somme toute assez peu commune. Cette densité est surtout d'ordre thématique : nombreux sont en effet les thèmes abordés – l'importance des apparences et des métamorphoses ; le merveilleux, bien sûr ; la place de la femme dans la société ; le jeu ; la mort et la violence… pour n'en citer que quelques-uns -, et nombreux sont ceux qui ne sont pas forcément souvent abordés au sein de ce genre narratif. Par ces thèmes, et finalement par cette densité, ces contes m'ont assez rapidement fait penser aux lais de Marie de France, autrice médiévale que j'affectionne particulièrement pour cette même raison. Il apparaît ainsi immédiatement que, par ces contes, sera mis en avant un point de vue plus inattendu et rafraîchissant, car beaucoup moins entendu au XVIIème siècle, qui est celui, justement d'une femme de lettres – et elles se comptent sur les doigts d'une main à cette époque.

Ce sera donc un grand plaisir d'entrer dans le détail de l'analyse des contes de Madame d'Aulnoy sous peu. Leur comparaison avec ceux de Perrault en sera riche et passionnante !
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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[Édition complète Champion : 25 contes + 3 nouvelles cadre]
Contrairement à Charles Perrault qui s'appliquait à donner dans ses Contes du temps passé une forme stable et noble à partir d'un matériau oral préexistant, Marie-Catherine d'Aulnoy travaille la matière des fées dans le but de créer des histoires inédites. S'il est possible que certains contes soient des adaptations de contes entendus lors de son exil européen, la majorité relève de créations ou plutôt de compositions, comme si les éléments des contes de fées - objets magiques, épreuves, adjuvants animaux, dragons, fées, étaient autant de touches de piano permettant une infinité de partitions. Certains contes se rapprochent ainsi de l'exercice de solfège, à l'image de la Princesse Belle-Étoile ou de la Chatte blanche qui juxtaposent de nombreux éléments de conte sans véritable mélodie (Les dits Contes nouveaux semblent davantage relever d'une collection de contes de travail que de nouvelles compositions...). de manière plus réussie mais très visible, Finette Cendron mixe des éléments du Petit Poucet et de Cendrillon qui semblent ainsi exprimer des préoccupations du temps ou plus exactement des jeunes femmes nobles du temps : déclassement social des familles nobles, abandon par les parents qui se désintéressent des enfants (les confiant à des nourrices pendant qu'ils vivent à la Cour), mariages arrangés, rivalité des soeurs - tout comme celle des frères - pour les faveurs et les meilleurs partis, les héritages, marraines-fées protectrices ou fâchées qui permettent ou non de s'introduire à la Cour, belles-mères persécutrices... Autant de thèmes qui, loin de décrire la princesse passive et naïve qui habite l'imaginaire du conte pour enfants, révèlent une sensibilité féministe avant l'heure (qui doit se fondre malgré tout dans les convenances), forgée par l'expérience (Marie-Catherine a subi un mariage arrangé malheureux, qui l'a entraînée dans des péripéties dignes de ses contes). La morale des contes populaires du temps ancien devient ainsi sous sa plume un manuel de survie pour les jeunes filles au temps du roi Soleil...

Gracieuse et Percinet *** *
L'obstination de la jeune fille, qui pourrait paraître d'abord comme une perversion de la morale, un masochisme (une trop grande défiance face au mariage et à l'homme, due à la morale religieuse, comme dans On ne badine pas avec l'amourMusset), se révèle finalement comme une force de courage : elle prolonge l'épreuve pour mieux en triompher et pour mieux s'y construire. C'est par la patience, l'endurance, le refus du chemin facile, que la jeune fille obtient le bonheur et devient une femme accomplie et forte. Car elle façonne en même temps la détermination du jeune garçon qui la requiert, qui de prince des fées (fantasque) devient un homme sensible et à l'écoute.

description détaillée de tous les contes et récits cadre sur la page de mon blog
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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Ce recueil contient 8 contes. C'est difficile de résumer plusieurs récits. Je les connaissais déjà mais au pris du plaisir à les relire.

Mme d'Aulnoy s' inspire de contes ou recits dont elle a déjà eu connaissance: l'Astree, les fables, Raiponce, Amour et Psyché, l'eneide, la belle aux cheveux d'or, au bois dormant, Cendrillon, Peau d'Âne ...

On retrouve les topoi des contes mais ceux ci sont parfois détournés.
L'auteur crée des néologismes, c'est à dire qu'elle invente des mots. J'ai beaucoup aimé ses créations. Ainsi le Prince de l'oiseau bleu dispose d'un "attelage marécageux " qui est tiré par les grenouilles, une princesse à, quant à elle, un "attelage souriquois", le Grillon se "degrillonnerai", la sauterelle et le grillon sont eux aussi, "pèlerins du Rameau d'or", il est question aussi de ruse "sourinoise", la princesse Guignon doit être "deguignonnee", Rosette engendrera des petits "paonneaux" avec le roi des Paons...

Cette édition a des notes très bien faites qui permettent de comprendre les éléments de la vie quotidienne du 17 e siècle, ou l'intertextualite. Mon seul bémol est qu'elles sont situées à la fin du livre, or j'aurais aimé les trouver en bas de page, pour m'y reporter plus facilement et plus rapidement.
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Venu au château de Maisons-Laffite pour l'exposition sur les "magies baroques", j'avais remarqué parmi les quelques livres présentés sous le comptoir les Contes de fées de Madame d'Aulnoy, soulignés par un bandeau indiquant qu'ils étaient au programme de l'agrégation 2022. Évidemment, cela a piqué ma curiosité, d'autant que j'aime beaucoup la langue et la littérature du XVIIe : je les ai achetés et lus à la première occasion. Hélas, à deux exceptions près, ces contes sont assez décevants. Cela tient d'abord à l'art assez limité de la conteuse, à son vocabulaire souvent bêtifiant (d'une princesse qu'on va marier : « Rosette sentant de l'eau, elle eut peur d'avoir fait pipi au dodo, et d'être grondée »), à ses grands écarts de style, que son imagination, vive, ne rachète pas.

Quelle mouche, ou quelle méchante fée a piqué le jury qui a choisi ces contes pour l'agrégation ? L'éditrice en fait une introduction intéressante, mais son insistance sur le "féminisme" de Madame d'Aulnoy a peiné à me convaincre, de même que ses efforts pour lui trouver de la profondeur et même, en excipant de la psychanalyse, un penchant secret pour le libertinage. Ces textes, selon l'éditrice, seraient « à peine moins subversifs que les contes mystificateurs de Diderot »... Pauvre Diderot ! Si l'on voulait mettre une femme au concourt, pour répondre à je ne sais quelle mesquine comptabilité, pourquoi ne pas avoir choisi une écrivaine de meilleure qualité, dont la littérature de l'époque ne manquait pas ?
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J'y ai trouvé la grenouille bienfaisante
Un nouveau conte construit tel tous les autres, pour pouvoir entre dans la catégorie dite ; des personnages positifs ou négatifs, pleurnichards et dénués de toute décision au moindre pépier amoureux venu, au point de s'en remettre illico presto à une grenouille qui parle gentiment.

J'ai beau me dire de lire entre les lignes, trouver les sous entendus, la seconde lecture qu'il doit bien y avoir quelque part...
sans y parvenir.

Reste la plus ou moins bonne morale...
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il suffit très souvent de connaître le faible des gens pour entrer dans leur cœur, et pour en faire tout ce que l'on veut. (L'Oiseau Bleu, Folio, p.92)
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