Comment peut-on faire une suite à
la Guerre des Mondes du grand
HG Wells ? le canadien
Jean-Pierre Guillet a osé. Ce Professeur en biologie, qui est aussi écrivain à ses heures perdues; s'est appuyé sur ses connaissances scientifiques pour nous dresser un portrait très réaliste d'une humanité confrontée à une seconde invasion martienne mieux préparée et cette fois-ci réussie. On se retrouve alors une centaine d'années plus tard, dans un Londres dévasté avec des humains vaincus et parqués comme du bétail. Les Martiens peuvent ainsi mettre leur plan à exécution en se nourrissant du sang de leur conquête.
Dans la cage de Londres, on suit la vie d'un jeune mâle Georges qui va subir son premier prélèvement sanguin et de la relation particulière qu'il va nouer avec un jeune martien. Si habituellement les histoires d'invasions se limitent à un rapport de force entre envahisseurs et envahis, dans la cage de Londres le comportement des personnages est l'élément principal du roman. On aborde de façon réaliste la vie des humains réduit au rang de bête face à des envahisseurs persuadés de détenir le summum de l'intelligence. La singularité de
Jean-Pierre Guillet est de nous mettre à la fois dans la peau du jeune humain Georges mais également de nous faire partager les sentiments d'un jeune «maître» martien du nom de Will. Ces deux êtres que tout sépare, vont devenir les principaux héros de cette aventure. Leur vision opposée et différente de leur environnement ne sera pas un obstacle à un début de rapprochement entre les deux espèces.
L'écrivain francophone utilise une écriture fine et agréable qui nous invite à une lecture rapide de son ouvrage (250 pages). Cette suite est une découverte originale qui interpelle sur la nature sauvage de l'homme primitif face à l'arrogance d'un extraterrestre dominateur. Un livre qui mériterait un plus grand nombre de lecteurs. Allez-y donc les yeux fermés ou presque. Un seul bémol, la couverture est vraiment moche…