Interview de la lectrice madameduberry
À la rencontre des membres de Babelio

Article publié le 30/05/2022 par Malaury Moyen et Florin Nogueira

Nous donnons régulièrement la parole aux membres du site pour qu'ils partagent avec nous leurs coups de cœur et nous dévoilent leur bibliothèque. En mai, nous avons posé quelques questions à madameduberry, une membre active de Babelio, qui fête ses 10 ans sur le site et nous parle - entre autres - de biographies d'artistes et d'écrivains.

Rencontre avec madameduberry, inscrite sur Babelio depuis le 20 mai 2012

Quand et comment êtes-vous arrivé sur Babelio ? Quel usage faites-vous du site ?

Je suis devenue babelionaute en 2012, en mai, voilà donc 10 ans déjà ! Je ne sais plus comment j'ai découvert Babelio, mais j'ai été immédiatement séduite. J’ai d’abord beaucoup utilisé le site pour rendre compte de mes lectures récentes ou anciennes, puis j’ai découvert le plaisir des listes ! J’aime beaucoup comparer les critiques de mes amis avec les miennes, j'ai appris à me fier aux leurs pour découvrir des ouvrages inconnus, ou nécessitant des connaissances spécifiques que je ne possède pas.

Pouvez-vous nous parler de votre bibliothèque (organisation, genres, apparence visuelle, etc.) ?

Ma bibliothèque est actuellement un vrai capharnaüm ! Je n’arrive plus à loger correctement mes livres dans les différents espaces impartis, et je cherche une solution. Ayant eu deux vies professionnelles nécessitant chacune une bibliothèque spécifique, aimant les livres d’art et les Beaux Arts, passionnée de littérature française et étrangère, je suis également très intéressée par les Mémoires, autobiographies et récits de vie.

Vous semblez apprécier la lecture de biographies et autobiographies, que cherchez-vous dans ce type de lecture ?

Je crois que ce que je recherche dans les biographies, c’est la mise en perspective des grands épisodes d’une vie avec une œuvre chez les auteurs littéraires ou chez les peintres, ou chez les musiciens. Chez les hommes ou femmes politiques, je suis intéressée par tout ce qui a pu façonner leur goût pour la vie publique, le pouvoir, les décisions cruciales. Ainsi, j’ai particulièrement aimé la biographie de Romain Gary, par Myriam Anissimov, j’apprécie tous les ouvrages biographiques de Sophie Chauveau sur la peinture, et certaines grandes biographies de Jean Lacouture (de Gaulle, notamment) ou de Pierre Assouline (Gaston Gallimard, Georges Simenon) sont des monuments. Dans un autre registre, j’apprécie beaucoup les biographies de Dominique Bona et Françoise Giroud, qui est également une maîtresse de l’autobiographie, sous différentes formes. 

Quel aspect préférez-vous dans les autobiographies ? Le côté plus factuel d’en apprendre plus sur un sujet ? Ou bien le côté sensible d’être « dans les confidences » d’une personne ?

Je crois que l’intérêt d’une autobiographie, qu’elle choisisse la confidence ou le côté mémorialiste et chronique d’une époque, est qu’elle associe le regard sur le monde et le regard porté sur soi-même, étant bien entendu que l’un passe par le prisme de l’autre. Adolescente, je me suis ainsi passionnée à la lecture des Mémoires de Simone de Beauvoir, bien plus qu’à celle de ses romans ou même ses écrits théoriques, trop artificiels à mon goût pour les premiers, trop secs pour les seconds. Le regard subjectif et parfois engagé sur son époque que Beauvoir nous restitue dans ses Mémoires nous éclaire aussi sur la femme qu’elle fut, parfois même à son insu.

Quelle a été la personnalité qui vous a le plus émue ou surprise à la lecture de son autobiographie ?

Il y en a trois, et ce sont des femmes. Françoise Giroud, Leçons particulières, ainsi que On ne peut pas être heureux tout le temps, sont des vignettes illustrant des moments cruciaux, ou des rencontres déterminantes sur son chemin de vie. Ensuite, Lydia Flem, dont je relis régulièrement son écrit Comment j’ai vidé la maison de mes parents. Enfin et surtout, l’œuvre autobiographique d’Anny Duperey, Le Voile Noir, Je vous écris, et Le rêve de ma mère. Ces trois livres m’ont réellement touchée de la façon la plus intime qui soit.

Francoise Giroud en décembre 1949. AFP

De quels genres de personnalités appréciez-vous particulièrement découvrir la vie ? Des écrivains, des artistes, des personnages historiques ou politiques ?

Des écrivains et des artistes, je pense, car il y a je trouve un vrai lien entre l’intime et la création littéraire ou artistique.

Certaines œuvres de fiction mettent en scène des personnages réels : que pensez-vous de ce genre de romans ? Trouvez-vous que cela perd de son attrait car ce sont des histoires fantasmées ou au contraire vous aurez du plaisir à lire ce genre d’œuvres ? 

Cela dépend en fait. De même que L’auto fiction est un genre très délicat, les histoires inventées avec des personnages réels peuvent être une réussite, ou bien un fiasco. Dans le genre comique, j’apprécie la BD De Gaulle à la plage.

Comment choisissez-vous le prochain livre que vous ajouterez à votre bibliothèque ?

Par hasard, grâce à la critique enthousiaste d’un babelionaute, en explorant une œuvre, mais je choisis rarement un livre best-seller.

Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

Colette. Tous les Claudine, très tôt. Et puis ses ouvrages sur son enfance, et Sido, sa mère.

Colette en 1922. Apic/Getty Images

Quel est le livre auprès duquel vous êtes revenu le plus souvent ?

L’Antivoyage, de Muriel Cerf, que j’ai également fait lire à ma fille !

Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

Mémoires d’une enfant, par Athénaïs Michelet, l’épouse de Jules Michelet. C’est un écrit extrêmement émouvant, j’ai dit tout ce que j’avais ressenti à sa lecture dans ma critique.

Quel est votre endroit préféré pour lire ? Et quelle sera votre prochaine lecture ?

Allongée dans un transat, ou un lit, ou assise dans le train. Le voyage me fait lire, et la lecture me fait voyager ! En ce moment, je lis Noir, Histoire d’une couleur de Michel Pastoureau, suite à ma visite du Musée Soulages, à Rodez.

Ma prochaine lecture sera forcément un livre de ma pile à lire, que je me le sois déjà procuré, ou que je me le procure tout à l’heure. J’ai renoncé à planifier mes lectures.

Avez-vous une anecdote particulière en rapport avec Babelio ?

Oui. Ma première amie sur Babelio est aussi quelqu’un avec qui des liens mystérieux et étroits se sont immédiatement noués. En particulier nos listes portaient en même temps sur des thèmes identiques, sans que nous nous soyons concertées. C’était vraiment drôle ! Et émouvant aussi.

Merci à madameduberry pour ses réponses ! Retrouvez nos entretiens ici.