Et si la poésie était dans le geste, dans le travail des mains, que celui-ci serve à élaborer un poème, ou pour constituer n'importe quel autre objet ?
Les deux poètes Christophe Claro et Yves Bichet expliquent au micro d'Olivia Gesbert ce qui fait selon eux l'essence de la poésie.
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La joie c'est différent. La joie échappe aux souvenirs, elle est furtive. Elle arrive comme par enchantement. Un regard, une caresse sur un bout de tissu...elle surgit à l'improviste et s'impose comme ça lui chante. Elle enfle d'un coup puis explose et désagrège. Après cela, plus rien. Une frustration, un dépit mais plus vraiment de trace. On ne garde pas de souvenirs de la joie. C'est trop volatil et imprécis. Un vrai truc de myope.
Les meilleurs pièges savent toujours comment se refermer.
Ils [les Français] se chamaillent tous les cinq ans pour élire leur souverain mais, sitôt ce roi désigné, deviennent farouchement régicides.
« Que faire ?
Poursuivre la lutte? Continuer à batailler avec la société de consommation?
Lutter contre le pouvoir en place , le fric, la bombe atomique, les ventes d’armes, la guerre du Vietnam ?
Ou alors renoncer, oublier la langue morte du communisme et revenir au quotidien et à la simple compagnie des corps?
Notre révolution sans victime était exemplaire .
Elle est devenue crasseuse en une nuit ... »
La joie, c'est différent Coublevie. la joie échappe aux souvenirs, elle est furtive. Elle est flou. Elle arrive comme par enchantement. Un regard, une caresse sur un bout de tissu, un parfum... Elle surgit à l'improviste et s'impose comme ça lui chante. Elle enfle d'un coup et puis explose et se désagrège. Après ça, plus rien. Une frustration, un dépit mais plus vraiment de trace. On ne garde pas souvenir de la joie. C'est trop volatil et imprécis. Un vrai truc de myope.
Il m'a vue deux fois telle que je suis à présent dans le dortoir, nue, les hanches pleines, les seins menus, les lèvres gonflées, le sexe clos.
« - La mémoire, c'est un piège. Elle rassemble nos échecs et nos déceptions, elle classe toutes ces misères, elle les accumule dans le foutoir intime, là où ça pourrit sans ordre et sans façon.(...) - La joie, c'est différent, Coublevie. La joie échappe aux souvenirs, elle est furtive. Elle est floue. Elle arrive comme par enchantement. Un regard, une caresse sur un bout de tissu, un parfum... Elle surgit à l'improviste et s'impose comme ça lui chante. Elle enfle d'un coup puis explose et se désagrège. Après ça, plus rien. Une frustration, un dépit mais plus vraiment de trace. On ne garde pas souvenir de la joie. C'est trop volatil et imprécis. »
Seuls quelques gestes démodés suscitent encore l'intérêt du public, ceux du tailleur de pierre par exemple, du stucateur, du cintreur. La main du bâtisseur moderne est ennuyeuse. Sa tâche est rebutante même si son entêtement à la poursuivre quelle que soit la saison, qu'il pleuve ou qu'il vente, mérite le respect ou l'admiration. Le maçon éprouve son savoir-faire jour après jour. Il l'améliore discrètement, en silence. Il affine sa technique sans revenir sur les erreurs du passé. Il se fiche de la beauté. Ce qui est fait est fait. Que dire de plus ?...
Qu'avec les mots, bien sûr, c'est l'exact opposé. Qu'on n'en finit jamais de retravailler les phrases, qu'on rature et corrige indéfiniment et que vouloir concilier ces deux activités est une illusion...
...les hommes sont encombrés par le souvenir de la matrice dans laquelle ils ont grandi. Et surtout par le souvenir de la porte humaine que leur mère a écartée pour eux au moment de voir le jour. Ecartée pour eux seuls, oui, mais une fois seulement. Depuis, ils ne savent que faire de cette nostalgie. Ils sont balourds et ne comprennent rien à rien.
Un jour je lui prendrai la main devant le plus bel arbre
pour lui montrer les variétés de bourgeons
qu'on reconnaît mal.
Bourgeons-fruits, bourgeons-tiges...
Trop de tiges, le bois souffre.
trop de fleurs, le ligneux est grotesque.
Les anciens disent qu'il faut tailler près des yeux ...
Puis je lui montrerai l'autre reine
de ce monde de vergers
que j'aime tant : la figue