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EAN : 9782746527249
362 pages
Le Pommier (16/08/2023)
4.23/5   24 notes
Résumé :
Ce premier combat ? C'est celui de quelques habitants de la vallée de l'Ennuye, et notamment de Liseron, adolescente déjà cabossée par la vie, de sa mère Zuita, directrice du centre équestre et compagne de Corentin l'instituteur, d'Émir, tout juste débarqué de Guinée, ou encore de l'infirmière Myriam qui se présente à la députation. Tous sont écologistes sans le savoir, résistent au monde désincarné qu'on leur propose, font de la politique sans le vouloir, écoutent ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Au bout de la vallée de l'Ennuye dans la Drôme, le village de Foncouverte est dirigé par une équipe municipale à trois têtes : Myriam, infirmière, Zuita, directrice du centre équestre, et Thomas, ancien militaire. Dans ce coin du monde un peu à l'écart, la gouvernance est à l'écoute de ses administrés et fonctionne démocratiquement. Ici on a compris depuis longtemps que l'heure n'est plus aux débats vains et théoriques sur l'urgence climatique, mais à l'action. Pour donner une chance à la planète, il faut vivre autrement, en polluant et en consommant moins, en allant moins vite, en réfléchissant plus, le tout collectivement. Sans tambours ni trompettes, ce mouvement écologiste qui ne dit pas son nom avance à bas bruit depuis des années, ancré dans la réalité, protégeant la nature ou ce qu'il en reste. Quitte à s'asseoir sur les directives absurdes ou illégitimes de la préfecture ou de Paris. Mais il faut bien dire que jusque là, on les a plutôt laissés tranquilles.

Mais cette tranquillité se retrouve bientôt ébranlée par une série d'événements plus ou moins dramatiques qui vont souder encore davantage la petite communauté. Il y a d'abord la tentative d'expulsion d'Emir, clandestin guinéen arrivé quelques mois plus tôt et adopté illico par le village. Puis un incident suspect à la centrale nucléaire voisine, camouflé tant bien que mal par EDF et les autorités. Puis des sabotages de pylônes et d'antennes 5G... La région attire sur elle l'attention des médias nationaux, et le reste du pays découvre alors un mode de gestion participatif bien plus séduisant que ce que proposent les partis traditionnels dans leurs débats stériles. Et surtout bien plus efficace pour répondre au réchauffement climatique. le soutien est tel que l'équipe de Foncouverte envisage de se lancer dans la course à la présidentielle et réfléchit sérieusement à son programme : « Il suffirait peut-être de mettre momentanément la démocratie de côté, d'élire un militaire sans scrupule qui oserait prendre les décisions écologiques dont tout le monde parle depuis des années mais que personne n'a le courage de mettre en oeuvre, un pouvoir fort capable d'anticiper les bouleversements à venir, de trancher dans le vif, de lancer les réformes vraiment urgentes, d'organiser leur financement et leur application, tout cela mené tambour battant pendant une période limitée dans le temps et selon un calendrier très précis. Quelques mois plus tard, deux ou trois ans au maximum, l'autorité reviendrait au peuple par le biais d'une nouvelle consultation, avec engagement solennel de revenir sur les réformes en question si elles ont été désavouées par les urnes. La vie démocratique devrait pouvoir rester en sommeil si l'on garantit formellement son retour. Mais il faut agir vite, frapper fort, tourner la page, oublier les voeux pieux et les promesses dont on s'est trop longtemps gargarisé. Les cortèges et les défilés ne servent plus à grand-chose. Ils font du bien à l'âme, rien de plus... ».

A travers ce « premier combat » de quelques hommes et femmes libres poussés dans le dos par une jeunesse militante en colère face à l'inertie ambiante et au manque de courage politique, Yves Bichet aborde les grands enjeux qui secouent notre époque en perdition : crise climatique, crise migratoire, centrales nucléaires vieillissantes mais dont on ne peut encore se passer, hyper-consommation, individualisme, virtualisation des rapports sociaux, désintérêt croissant pour la classe politique à bout de souffle.

Dans cette fable teintée d'anticipation, d'humour et de poésie, de beaucoup d'urgence et d'un brin d'amertume, l'auteur a le mérite de proposer une solution (utopique ou dystopique, bien malin qui pourrait le prédire), en tous cas provocante, porteuse d'espoirs mais aussi de dangers : une dictature démocratiquement consentie. N'y a-t-il pas une contradiction dans les termes ? Est-ce idéaliste, réaliste, praticable ? L'idée pose autant de questions qu'elle semble en résoudre. Quoi qu'il en soit, le débat est ouvert...

En partenariat avec les Editions le Pommier via Masse Critique de Babelio.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Foncouverte, son équipe municipale tricéphale atypique, son centre équestre, son instituteur, sa douce vallée de la mal nommée Ennuye, sa quiétude. Une tranquillité bientôt ébranlée par l'arrivée d'Emir Germain, migrant sans papier dont les autorités voudraient bien s'emparer pour le faire déguerpir et dont les habitants de Foncouverte vont épouser la cause. Et surtout par les problèmes de la centrale nucléaire De La Baume qui mettent en danger les occupants de la vallée et la nature autour.

Dans ce roman, Yves Bichet nous raconte un village et ses habitants. Des habitants qui vont se retrouver, presque malgré eux, embarqués dans un combat politique et environnemental et qui vont s'y engager corps et âme.

Car à Foncouverte, les plus jeunes comme les adultes ont visiblement une conscience politique et écologiste très développée. Tous vont ainsi réagir à la présence d'Emir et aux dangers que la centrale fait courir à la vallée. Et se lancer dans un combat passionné. On suivra ainsi Zuita, propriétaire du centre équestre et mère de Liseron une adolescente en quête d'amour et de sens que la vie a déjà abîmée. Corentin, un instituteur très concerné et compagnon de Zuita, et Myriam surnommée Canine, l'infirmière en course pour la députation. Et Emir, évidemment, venu de Guinée et dont la place au sein de Foncouverte semble immédiate.

Ce livre, très contemporain, met en exergue des problématiques auxquelles nos sociétés sont d'ores et déjà confrontées avec une légère touche d'anticipation.

L'auteur met en scène une jeunesse militante et concernée et des adultes mobilisés autour de causes communes telles que la liberté et les changements climatiques. Une société et un village qui font corps contre ce qu'on cherche à leur imposer et qui deviendront un exemple quelque peu utopiste pour un pays. Yves Bichet nous dessine ici une sorte de monde idéal dont il faudrait s'inspirer pour contrer les aléas présents et à venir.

Le roman est agréable à lire, les personnages attachants toutefois on ne peut s'empêcher de le trouver un peu long parfois, voire répétitif. On a par ailleurs un peu de mal à croire que tous les membres d'une même société aillent ainsi dans le même sens, sans (ou presque) obstacles et avec une telle harmonie.
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Il était une fois, dans les Baronnies, vallée de l'Ennuye, à proximité d'une centrale nucléaire, le village de Foncouverte géré par un triumvirat d'élus ; Zuita, directrice du centre équestre, Myriam, infirmière, Thomas, militaire à la retraite. Et, cela fonctionne très bien. Économie avant tout locale, l'écologie, la culture bio, les déplacements collectifs, l'entraide, vivre en faisant attention autour de soi… Pour l'instant les autorités départementales et régionales laissent faire… Mais jusqu'à quand ?

Zuita dirige le centre équestre et vit une histoire d'amour avec l'instituteur. Louison, sa fille, adolescente rebelle cherche sa voie qu'elle trouve lorsqu'elle rencontre Emir, un jeune guinéen, clandestin, sans papier. le village adopte de suite cet homme toujours aimable sans se rabaisser, intelligent, capable de réparer le système téléphonique du village, que les fournisseurs internet ne prenaient pas le temps de réparer.

Emir cherche à avoir ce précieux sésame qui lui permettrait d'avoir des papiers officiels puisqu'il a du boulot, un logement, semble une belle personne. Les autorités, bien entendu, refuse la demande et adresse un arrêté d'expulsion.

Un incident, passé sous silence, à la centrale nucléaire et nos habitants vont humer un petit nuage pas si sympathique que cela et rajouter à la colère

C'est méconnaître les habitants de Foncouverte qui entrent en rébellion, les ados, jeunes au premier plan et là, les autorités départementales, régionales et nationales ne sont plus d'accord. La gendarmerie, les anti-émeutes débarquent dans le petit village si paisible auparavant.

La télé s'en mêle ouvrant une fenêtre et… La sauce prend si bien que notre triumvirat pourrait bien aller jusqu'à l'Elysée en gardant leur système de fonctionnement.

Un petit grain de sable vient se glisser et l'utopie pourrait tourner en dystopie, si ils n'y prennent garde.

J'ai aimé ce livre, d'une part pour la belle écriture d'Yves Bichet mais également parce qu'il démontre que dans nos villages, point de débats vides et stériles, mais des actions. Il y a longtemps que le voisin aide la voisine que nous jardinons, faisons attention, donnons notre trop plein de légumes autour de nous… oui, peut-être de l'écologie, mais avant tout, de l'entraide naturelle, de l'économie domestique ; quel vilain mot qui sent son début du XXème siècle ! mais je gage que nos communicants lui ont déjà trouvé un autre mot, peut-être l'économie participative !!!.Yves Bichet parle d'écologie, d'économie, de nos centrales nucléaires si fragiles, de l'immigration… des sujets très actuels. Il fait la part belle aux ruraux qui, si les hautes sphères de l'état daignaient les écouter, pourraient certainement les aider. La politique du haut vers le bas est souvent celle des grandes villes et ne fonctionne pas en campagne.

Mais, attention que l'utopie ne se transforme pas en dystopie en voulant, pendant quelques mois, théoriquement, « le triumvirat prendra toutes ses décisions en vertu des pleins pouvoirs que lui aura octroyés l'article 16. » et là, on pourrait se retrouver, dans le pire des cas dans Collapsus !!

Soyons optimistes
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Le premier combatYves Bichet
Le premier combat est celui de quelques habitants d'un petit village de la Drôme, mené contre l'autorité froide de la loi. Une décision de la préfecture vise au retour en Guinée d'un jeune migrant pourtant vite intégré dans ce lieu, où il sait se montrer utile. Une résistance s'installe, prend de l'ampleur dans la campagne, à la ville voisine. Agriculteurs et lycéens se heurtent à la police, les médias s'en mêlent.
Ces gens qui se dressent ainsi croient en “une morale différente “, parient sur la “solidarité “, mais pas seulement. Ils vivent dans la nature et constatent les méfaits du climat, ils rêvent d'un monde plus simple et attentif. Alors quand survient un incident inquiétant dans un réacteur de la centrale nucléaire voisine, les choses s'emballent. Et nous voilà pris dans une histoire où l'utopie, aux allures d'anticipation, nous mène jusqu'aux portes du pouvoir.
Les personnages sont attachants, l'histoire est dense, offrant des morceaux de bravoure imagés et jouissifs.
Yves Bichet décrit la vallée de l'Ennuye, par pointillés souvent, au fil de l'histoire qui va à toute allure, avec la connaissance qu'il a de la nature et de ce pays, et c'est beau. Varinia Oberto
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C'est une joyeuse utopie que ce roman.
On y rencontre, dans une belle vallée drômoise, des personnages attachants :
un jeune migrant guinéen qui, belle métaphore, semble arrivé à point nommé pour réparer des communications défaillantes, il possède l'art de la bricole, il invente des antennes artisanales, il rétablit des connexions défectueuses.
Une toute jeune fille, blessée, boiteuse et pourtant "insolente" et "déterminée", court la campagne, gourmande de vie et d'action.
Avec leurs amis, c'est la révolte qui les anime, contre la politique migratoire, contre la pollution nucléaire, et "ce qui a commencé comme un jeu devient un combat", le premier, donc, pour ces presque enfants du village.
Les adultes aussi inventent ensemble une alternative au jeu démocratique, capable, aimerait-on croire, d'écarter ce qui menace leur vie commune et la vie tout court.
En harmonie avec cette énergie déployée par les humains, la belle respiration de la terre et, comme souvent chez Yves Bichet, "le grand regard des bêtes" qui ouvre sur un autre monde.
C'est très beau.
Comme l'écriture d'Yves Bichet, limpide, vigoureuse et juste, d'une vitalité contagieuse.
C'est un texte qui fait du bien, à lire sans modération donc.
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critiques presse (2)
Bibliobs
10 novembre 2023
Dans « le Premier Combat », un roman merveilleusement écrit, l’écrivain raconte l’insoumission d’un village de la Drôme, et célèbre – c’est désormais singulier – l’idéal juvénile d’un monde meilleur.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeMonde
15 septembre 2023
Plus que de la fable, "Le Premier Combat", d’Yves Bichet [...] tient du roman d’anticipation, du ­manifeste pour une autre gouvernance, et du plaidoyer pour une refondation démocratique.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
...les hommes sont encombrés par le souvenir de la matrice dans laquelle ils ont grandi. Et surtout par le souvenir de la porte humaine que leur mère a écartée pour eux au moment de voir le jour. Ecartée pour eux seuls, oui, mais une fois seulement. Depuis, ils ne savent que faire de cette nostalgie. Ils sont balourds et ne comprennent rien à rien.
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Ils [les Français] se chamaillent tous les cinq ans pour élire leur souverain mais, sitôt ce roi désigné, deviennent farouchement régicides.
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Vidéo de Yves Bichet
Et si la poésie était dans le geste, dans le travail des mains, que celui-ci serve à élaborer un poème, ou pour constituer n'importe quel autre objet ?
Les deux poètes Christophe Claro et Yves Bichet expliquent au micro d'Olivia Gesbert ce qui fait selon eux l'essence de la poésie.
#poesie #bookclubculture #culture _____________ Venez participer au Book club, on vous attend par ici https://www.instagram.com/bookclubculture_ Et sur les réseaux sociaux avec le hashtag #bookclubculture
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