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Critiques de Bouffanges (117)
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Père Noël, Inc.

Depuis quelques mois, mes babeliotes amis étaient atteints les uns après les autres d’une maladie bien étrange : la Bouffangite aiguë. J’avais échappé jusqu’alors à la contagion. Et en ce début de semaine, une des dernières irréductibles, HordeDuContrevent, non encore infectée précédemment, a rendu les armes, avec Triumvirat. Dans la soirée, mes symptômes sont apparus également : je suis à mon tour contaminée… Mais attention, pour ma plus grande joie !



Je pensais que le virus m’amènerait d’abord à Rodden Eiland, ce qui n’a pas été le cas. Mais, comme je vois que beaucoup des autres patients rechutent, ce n’est sans doute que partie remise. A la veille du début décembre, il m’a entraîné dans le monde des affaires londonien, à Annecy et en Laponie, avec la lecture de Père Noël, Inc.



Le concept est tentant, car il est présenté comme un conte de Noël capitaliste, en 25 chapitres, à découvrir tout au long de la période de l’Avent. J’avoue tout de suite ma faute, une fois débuté, je l’ai dévoré jusqu’au bout. La patience n’a jamais été ma plus grande qualité. Néanmoins, l’avantage ici, c’est que contrairement à un calendrier de l’Avent qui serait rempli de chocolats, cette surconsommation ne déclenche pas d’indigestion, mais plutôt une addiction.



Gabriel Whitaker, célibataire, sans ami, n’ayant de liens affectifs qu’avec sa mère, a construit un empire et décide de racheter l’entreprise du Père Noël, véritable manne financière. Ce récit drôle, qui montre toutes les dérives du monde l’entreprise et du système des profits à tout prix, tient en haleine pour savoir si des valeurs plus humanistes vont pouvoir être réaffirmées.



Une belle entrée en matière pour retrouver la magie de Noël en cette période, tout en étant loin des romances et des histoires sans fond… Merci Monsieur Bouffanges !



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Zombies

Après avoir lu :

- Le zombie n'est qu'un prétexte pour aborder le pire de l'humanité en cas de crise.

- Le zombie plus humain que l'être humain, prétexte pour montrer que l'être humain est pire vivant que mort-vivant

- Le zombie rigolo déguisé en Père Noël

- Le zombie qui isole

- Le zombie qui rallie

- Le zombie qui ignore sa situation de zombie

- Le zombie qui est un prétexte pour détruire le monde et le recommencer.

- Je sais qu'il existe le zombie amoureux mais je ne l'ai pas encore lu.

Bouffanges nous présente le zombie et l'image politique.



Je regardais un documentaire zombie-rama, et un réalisateur disait "je serais curieux de voir à quoi va ressembler le zombie post-covid". Et moi de tonitruer devant mon PC comme une déséquilibrée : lis Bouffanges bouffon !! (non ce n'est pas vrai, je ne me permettrais pas de traiter un réalisateur de Bouffon).

Entre ce que nous avons vécu pendant le covid (le défilé "d'experts" dans les médias qui se contredisent, ses histoires de masques, les économistes, les antivax, les moralisateurs, les complotistes et l'image politique en perpétuel débat avec elle-même, une parodie d'elle-même, voir une vocation pour le cirque) et Zombies de Bouffanges, lorsque ce réalisateur s'est posé cette question, j'ai tout de suite pensé à ce roman.



Sauf que voilà : Bouffanges il l'a écrit AVANT le covid !! Et cela vous en bouche un coin n'est-ce pas?!!



Bouffanges c'est un visionnaire c'est tout.



Maintenant je vous invite à lire la critique de mon babelpote Patlancien qui est plus constructive que la mienne.

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Rodden Eiland

« L'enfer, c'est les autres »



Encore un livre formidable de cet auteur que je ne connaissais pas.

Je fais partie des happy few à découvrir ses « îles aux trésors »., merci encore aux babeliotes qui m'ont ouvert le chemin.

C'est un plaisir renouvelé de le lire, et de s'émerveiller des histoires qu'il nous raconte, avec son style malicieux et profond.



Rodden Eiland tient à la fois du roman ou du film d'aventures façon Robinson Crusöe ou Seul au monde, de la fable écologique, et du conte philosophique, dans la lignée du Candide de Voltaire.



Le héros de cette histoire, Édouard Hythlodée, se définit dès le début comme un « poissard », confronté depuis toujours à accumuler la malchance, ce qui, nous le verrons ensuite, lui a donné des ressources étendues pour résister aux coups du sort.



L'histoire débute par sa situation inconfortable de passager d'un avion enfermé dans les toilettes à l'arrière de l'appareil. Mais cet enfermement va le sauver lorsque l'avion se crashe sur une petite île déserte du Pacifique.

Il découvre qu'il est le seul survivant resté dans un morceau de l'avion, dont la majeure partie a du être engloutie dans la mer.

Après une phase de sidération devant ce qui lui est arrivé, très vite, sa capacité à résister à la poisse va faire merveille. Son tempérament de Géo Trouvetou va lui permettre d'appréhender son environnement, et de faire preuve d'une inventivité extraordinaire, et de respect du milieu dans lequel, au sens propre, il est tombé,

C'est un régal de découvrir toutes les trouvailles de ce naufragé émule de Mac Gyver. Le voilà confronté à trouver des moyens pour ouvrir des noix de coco, pour sélectionner les fruits comestibles, pour pêcher et conserver le poisson, pour construire une hutte, un radeau, etc…. Une des plus surprenantes trouvailles, c'est sa domestication d'une espèce de rat qu'il appelle ses « colosses » par sélection des individus les moins agressifs, animaux qui lui servent d'alerte pour prévenir les orages et dont il ne comprendra pas le dernier message. le récit est ponctué de réflexions malicieuses, de références à Lewis Caroll, à Borges, et il m'est arrivé de me demander si cette histoire ne tirait pas sa substance d'un jeu initiatique.

La survenue d'un raz-de-marée va détruire tout le petit monde qu'il avait aménagé et tout est à recommencer, ce qu'il va faire avec patience et abnégation.

Et puis, au bout de 8 ans, apparait un trimaran ayant à son bord 5 hommes et 5 femmes se qualifiant eux-mêmes d'anticapitalistes. Et là, tout bascule, jusqu'à une fin subtile et déconcertante, je n'en dis pas plus, mais « le pluriel ne vaut rien à l'homme et dès qu'on est plus de quatre, on est une bande de cons », la chanson de Brassens s'applique tout à fait à la conclusion de cette histoire. Et pourtant, il y a en toile de fond, une réflexion malicieuse sur la démocratie qui ne manque pas d'intérêt.



Le thème de cette histoire est bien connu, me direz vous, les références nombreuses, et volontairement revendiquées (ainsi le clin d'oeil des émissions du vendredi!), mais justement cette revisite est complètement originale, et l'on est séduit notamment par son ton détaché, et souvent sarcastique. Et puis, ce poissard d'Edouard nous communique son amour de la vie sous toutes ses formes, et envers et contre tout,..et toutes et tous.



Bref, un roman à lire et à relire
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Rodden Eiland

Si, revenant de la pêche, Édouard Hythlodée avait découvert une séduisante Mrs. Robinson évanouie sur la plage, sont bonheur eut été comblé.

D'autant plus que, contrairement à Simon et Garfunkel, il n'aurait pas eu à la partager.

Non je n'alzheimerise pas encore, je suis bien conscient de recycler cette vanne mais, d'une part j'aime les robinsonnades, d'autre part la chanson me plait et surtout je bavarde et brode à tout va dans le seul but, vain et dérisoire je le sais, de repousser le moment où je devrai donner mon sentiment à propos de ce livre.



Dis donc Rotsen, tu ne nous as pas habitué à tant de chichis jusqu'ici. Généralement tu ne ménages guère tes déceptions ni ne réfrènes tes tocades.



Alors ?

Alors, si je procrastine à donf, c'est que NicolaK est à l'origine de cette lecture. L'imaginant parcourir ce retour, le trac m'empare.

Vertigineusement!



Il va falloir vous reprendre mon petit, me susurre opportunément le fantôme de Claude Piéplu.

Il a raison, qu'ai-je à perdre?



D'abord, bon client de robinsonnades, j'ai bien aimé la première partie, plus pour l'humour que pour le manuel de survie "castors juniors".

La seconde, fable philosophique, politique et sociale, m'a un peu gonflé.

J'ai déjà abordé la question de la chute dans une autre chronique, procédé un rien facile que je vous laisse découvrir par vous-même.



Pour finir, les multiples références à Borgès m'ont incité à tenter de lire cet auteur qui m'a toujours un peu fait peur. Ce n'est pas le moindre des mérites de Bouffanges.
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Do androids fantasize about electric orgasm..

Ou comment mener les hommes par le bout de la...b(r)aguette! Petite nouvelle d'une quinzaine de pages, avec Gérard B.O.U.C.H.A.R.D comme personnage principal...Meuh non, pardon, Gérald Legrand voulais-je dire.

.



Dans un monde futur où l'on aurait fait quelques progrès en matière d'androïdes ( je repense fort à "Une machine comme moi", lecture encore fraîche) pourquoi ne pas se payer un sex toy 2.0 ? Vous choisissez tout de lui, ses proportions, bien entendu et même ses quelques conversations (est-bien nécessaire, hein, Gérald?). Il (elle, si l'on part du principe que les clients seraient plutôt masculins, les femmes n'étant bien évidemment pas lubriques, tout le monde le sait!) serait toujours d'accord et surtout enclin à vous faire les plus grands plaisirs.

Mais attention Gérard, Gérald, pardon, essuie moi cette bave, il se pourrait bien que cette petite folie te coûte davantage que ton année de salaire!

.



Une nouvelle écrite d'une plume alerte avec une chute réussie (j'ai haussé un sourcil!); merci Nico pour la découverte de Bouffanges. le moment de lecture fut bref, mais sympathique; "Plus c'est long, plus c'est bon" dit-on? Mais ce n'est qu'un vieil adage, la qualité ne se mesure pas à la quantité!
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Rodden Eiland

Pas son jour à Hythlodée, il se retrouve coincé dans les gogues d’un coucou qui survole la grande bleue, puis trou d’air, défaillance mécanique ou fausse manip sur le manche à balais… Patatrac roulé-boulé le revoici sens dessus dessous.

Ma première pensée fut : j’espère qu’il avait tiré la chasse.



Notre bonhomme qui devait se rendre à une convention pour le boulot se retrouve sur une plage déserte sans collègues, mais alors c’est le paradis ?! Non car c’est sans le cocktail avec la tranche d’ananas et le petit parasol, ni transat qui va bien pour le déguster... mince la vraie tuile alors !



Heureusement en école de véto l’enseignement ne se limite pas à assaisonner ses clients prolo qui viennent pour le contrôle technique annuel du chat, on y enseigne la défiscalisation, la vente de croquette à prix d’or mais surtout un peu de science aussi, je laisse votre esprit critique deviner ce qui sera le plus utile dans le lieu choisit par l’auteur.



Notre héros roux, s’il avait pu se réchauffer grâce à sa chevelure de feu, et serait donc devenu le sauvage central, mais ce n’est pas un conte de fée qu’on a la alors débrouilles-toi bonhomme.



Redécouverte des technologies primitives et adaptation en milieu extrême grâce a du bon sens mêlé à un instinct de survie ont fait le bonheur du lecteur que je suis, me rappelant ce bon vieux Crusoé, son copain vendredi et puis Tom Hanks dans Seul au monde.



Survint ensuite un revirement de scénario à environ ¾ du feuillu, ce serait déplacé de vous révéler ici quoi car cela enlèverait un intérêt certain au livre, mais cela m’embête un peu car c’est la partie du livre que j’ai le moins appréciée.



Disons que le fond était très instructif bien étayé, sérieux et ne manquait pas d’excellentes idées, j’ai eu par contre une déception sur la forme utilisée un peu trop soudaine et bâclée à mon goût...



Heureusement j’ai retrouvé comme dans ma précédente lecture de l’auteur un dénouement qui a su raviver une fin de bouquin qui s’annonçait un peu décevante car bien moins captivante que la quasi-totalité du bouquin.

Ravi de m’être envoyé cette œuvre de Bouffanges qui m’a rappelée la précédente que j’ai lue, ayant pour thèmes communs le rapport à l’autre, la société et ses dérives, et les intérêts croisés.



Un livre bien amené tissé d’un peu de philo de beaucoup de (sur)vie.



Merci à Onee pour le conseil de lecture !



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Do androids fantasize about electric orgasm..

Un autre texte de Bouffanges, un auteur amateur bourré de talent, et aux multiples facettes. J’ai lu sur internet, dans un entretien décoiffant avec l’écrivain Frédéric Soulier, que son métier est vétérinaire, et qu’il n’a pas envie de faire son métier de l’écriture de nouvelles et de romans. Un esprit incroyablement libre, un homme honnête qui nous explique sa façon d’écrire (et même ses problèmes avec la syntaxe) qui ne se prend pas au sérieux, qui se moque de la notoriété, du business littéraire, ça fait vraiment du bien dans notre monde bête et méchant.



Dans ce récit dont le titre est un clin d’œil au grand Philip K Dick, il y

est question d’androïdes féminins multi-tâches, dont celle d’assouvir le bêtise sexuelle des mâles. Et dont on peut changer comme de TV ou de voiture (l’entretien téléphonique avec la conseillère commerciale, un vrai régal!).

Mais aussi, d’une façon que je ne dévoilerai pas, je ne veux pas gâcher votre plaisir de lecture, de la prise de pouvoir inéluctable des femmes sur les hommes.

A noter une initiative pleine de malice, le récit français est précédé de sa traduction en anglais.



Je suis admiratif de la capacité de l’auteur à nous emmener dans son histoire en quelques pages. C’est bien écrit, c’est subtil, on passe un bon moment de lecture.

A bientôt pour un autre commentaire d’un de ses livres.
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Citius Altius Fortius

Une nouvelle et un auteur d'une grande originalité, découverts grâce à mon amie babeliote Sarah, elea2022.

Et depuis, je lis avec beaucoup de plaisir les livres de cet auteur.



« Citius, Altius, Fortius », c'est-à-dire, plus vite, plus haut, plus fort, telle est la devise proposée pour les Jeux Olympiques par Pierre de Coubertin, devise moins connue que la très célèbre et souvent brocardée : « L'essentiel n'est pas de gagner mais de participer ».



En fait de Jeux Olympiques, ce sont ceux de 1968 à Mexico qui sont évoqués, et la suite de l'histoire à ceux de 2000 à Sydney.

L'auteur rend hommage de façon originale à un héros méconnu de l'événement célèbre des JO de 1968, en se mettant dans la peau des protagonistes.



Ceux de ma génération, et encore plus ceux ( j'en étais) qui pratiquaient l'athlétisme, n'ont pas oublié le gant levé sur le podium du 200 mètres de Tommie Smith et John Carlos, athlètes américains noirs qui protestaient ainsi contre la ségrégation et le racisme aux USA, ce qui leur valut l'exclusion d'abord du village olympique puis l'exclusion à vie de la délégation américaine, suivie bien plus tard d'une reconnaissance de leur courage, dans les années 2000; par exemple ce n'est qu'en 2016 qu'ils sont reçus à la Maison Blanche par Barack Obama.

Mais, nous n'avions pas vu alors que, sur la deuxième marche du podium, un athlète australien, Peter Norman, portait, comme Smith et Carlos, le badge de l'Olympic Project for Human Rights, un mouvement proposant le boycott des JO tant que les droits des afro-américains ne seraient pas reconnus.

Et c'est ce que nous raconte d'abord cette nouvelle: l'évènement des JO de Mexico et la participation active de Peter Norman (c'est lui qui suggèrera à Smith et Carlos le partage de la paire de gants de Smith) mais surtout les conséquences terribles pour Peter Norman: il ne sera pas sélectionné par l'Australie pour les JO suivants, alors qu'il était le meilleur athlète australien sur les courses de sprint.



Cette injustice inique ne sera réparée que des années après, et encore pas par l'Australie, puisque c'est lors des JO de Sydney en 2000, que Peter Norman sera invité à rejoindre la délégation américaine. Et là, l'auteur prend un peu de liberté avec ce qui s'est réellement passé, mais il s'en explique dans un épilogue plein d'esprit.



Cette histoire est courte certes, mais racontée avec un sens de la mise en scène épatant, c'est passionnant de la lire.

Et puis, c'est faire oeuvre utile que d'évoquer cette injustice et ça nous rappelle toutes les autres, si nombreuses, que l'on répare bien tard, voire trop tard.



P.S. J'ai appris qu'en 2019, soit un an après la sortie de ce livre, une statue représentant Peter Norman a été érigée près du stade olympique de Melbourne. Mais Norman est mort dans l'oubli en 2006, sauf que Smith et Carlos étaient présents à ses obsèques, et Carlos a prononcé un vibrant hommage au courage de ce héros méconnu..
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Do androids fantasize about electric orgasm..

Bouffanges avec cette nouvelle cyber-érotique interroge sur les rapports intimes et tarifés entre l'homme et la machine.





Avant de crier au scandale, rappelez-vous que vous avez déjà été témoin de ce genre de scène et en public.





Mais si, ce type un peu viril un peu badass, tenant la machine contre ses hanches, une main de chaque côté pour la garder collée au bassin, au plus proche de lui. le regard concentré, focalisé sur sa besogne, et pourtant pétillant de l'excitation forte que lui procure l'instant, la sollicitation intense que lui procurent ses sens du toucher, du doigté même qu'il faut extrêmement précis, et puis cette stimulation auditive..





La transpiration, l'effort qu'il faut soutenu et mâtiné d'endurance pour acquérir le but ultime, la performance délicate requérant une adresse et une réactivité folle pour mener à la symbiose entre l'homme et la machine créée pour le désir, jusqu'à ce que les coups de hanches trop appuyés par l'amant brutal, trop pressé avec le sentiment de joie intense mêle à la frustration quasi automatique qui suit mettent fin à la partie car la machine n'ira pas jusqu'au but délivrant la joie intense, elle s'arrête là, et affiche, froide et cruellement le sentiment d'avoir été trop bousculée....







TILT.





Scène osée mais somme toute ordinaire dont vous avez sûrement été témoin il y a quelques années si jamais le café du coin avait un flipper.





Depuis les temps ont changé, les machines vouées au plaisir de l'homme ont évolué et et s'il convient toujours de balancer des kilos de pièce de dix balles pour tenter d'accéder à l'orgasme celui-ci n'est plus forcément drivé que par le sentiment de victoire et de toute puisssance... ...Quoique ;]





Ah sacré Bouffanges et sacrée communauté Babelio, vous me régalez avec vos trouvailles emoustillantes, je vous remercie ardemment pour le plaisir transmis !



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Zombies

Dans un avenir proche, une partie des morts se mettent à sortir de leur tombe, et personne ne sait pourquoi ni comment.

Classique ? Détrompez-vous. Vous n'avez jamais lu un roman de zombies comme celui-là.

Bouffanges fait – avec beaucoup d'ingéniosité comme d'habitude – avancer son histoire par le prisme d'une succession de chapitres courts d'une variété impressionnante, ce qui fait qu'on ne s'ennuie jamais. On passe de l'éditorial de Libération à l'homélie de l'archevêque de Paris, en faisant un détour par une émission de radio sur RMC, un article scientifique, une séance de questions à l'assemblée nationale, j'en passe et des meilleures.

Ici, les zombies ne sont pas les méchants.

Les méchants, ce sont tous les autres, bien vivants, avec leur lâcheté, leur veulerie, leur ambition, leurs petits calculs sournois, leur bêtise... Tout le monde en prend pour son grade, des curés aux influenceurs des rézosocio, en passant par les politiciens, les complotistes, les syndicalistes, les scientifiques, et à travers eux, c'est tout le bon peuple qu'on devine se faire blouser par les manœuvres populistes plus ou moins grossières.

Finalement, un roman d'une rare misanthropie... et d'une rare justesse. Et je dirais qu'il est d'une saveur particulière à lire en ce moment puisqu'on est en pleine campagne présidentielle, ce qui est le cas dans le livre, et qu'en plus il a été écrit avant le covid, et là il prend une dimension visionnaire, lorsqu'on voit comment les politiciens gèrent la "crise sanitaire" des zombies.

Cruellement drôle.
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Do androids fantasize about electric orgasm..

Babelio est un réseau formidable. Depuis que j’y traine, non seulement mes lectures se sont teintées des mots que j’envisage ensuite de porter sur elles à destination de ceux qui liraient mes billets, non seulement j’ai vu ma pile de livres à lire augmenter à une vitesse vertigineuse au fur et à mesure que je découvrais les enthousiasmes de mes amis, mais tout dernièrement, j’ai même dépassé les limites du virtuel et reçu, par le truchement de l’adorable NicolaK, trois ouvrages de Bouffanges dans ma boîte aux lettres. Je suis chanceuse car Bouffanges n’est plus distribué en librairie et c’était là le seul moyen de le découvrir.

Do androids fantazize about electric orgasms ? est le premier que j’ai lu. La critique haute en couleurs qu’en avait fait Yaena l’imposait absolument. Une nouvelle érotico futuriste ? Avec de l’humour ? Voilà qui promettait d’être plutôt casse-gueule et il y aurait eu mille manières de se rater. Il n’en a rien été. C’est vraiment tout cela : futuriste, drôle et érotique. C’est aussi une charge féroce contre le mercantilisme appliqué à nos moindres pulsions, la rhétorique bien huilée des commerciaux. Derrière la satire, la vulnérabilité de chacun, désireux de se distinguer, de céder aux sirènes de la nouveauté, de trouver de la valeur à sa vie, quitte à s’endetter pour cela.

Même si elle ne répond pas à la question que comporte son titre (et ce n’est pas vraiment un spoil), j’ai beaucoup aimé cette courte nouvelle. Sur le fond, je ne lui reproche qu’une chose : avoir faire fi du possible plaisir féminin et limiter la question de la jouissance au seul périmètre des hommes.

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Sept Merveilles

Encore un livre de ce singulier auteur, découvert grâce à mon amie Sarah, elea2022, et dont je peux faire l’exploration grâce à elle et à NicolaK.



Dans ce recueil, Bouffanges nous raconte des histoires inventées autour de ce que le monde de l’Antiquité considérait comme les sept Merveilles du monde.



J’ai trouvé certaines très réussies, qu’il s’agisse des récits teintés de mythologie, comme le Temple d’Artemis, ou de fantastique comme la Pyramide de Gizeh, ou encore le conte délicieux et discrètement sensuel des Jardins de Babylone, ou enfin, l’histoire facétieuse de la statue de Zeus à Olympie, menée comme une sorte d’enquête policière.

J’ai été moins convaincu par les 3 autres. Celle consacrée au Mausolée d’Halicarnasse, car elle reprend plus ou moins la destinée d’Alexandre le Grand pour la plaquer sur celle d’un obscur Mausole, du moins c’est ainsi que j’ai perçu l’histoire. Je n’ai pas bien compris l’étrange récit allégorique du Phare d’Alexandrie. Il en est de même pour l’histoire fantaisiste de l’écroulement du Colosse de Rhodes dans les années 1930, qui y mêle le récit de l’histoire de l’Atlantide, que je n’ai pas bien cernée.



Cependant, dans chacune de ses nouvelles l’auteur nous situe le contexte, avec une érudition passionnante, et c’est plaisant par exemple d’apprendre les accusations de détournement d’or dont a fait l’objet le célèbre sculpteur Phidias, ou l’histoire des Pyramides d’Egypte. Sur ce plan « documentaire », la nouvelle sur les Jardins suspendus de Babylone est, à mon avis, la plus réussie, car on y trouve tous les récits fantaisistes repris jusqu’à l’époque romantique du 19ème siècle. Car on ne sait si ces jardins ont véritablement existé, probablement pas, aucune trace archéologique n’est probante.



Au total, un avis plus mitigé sur cette production de Bouffanges, et en attendant de vous commenter le recueil de nouvelles intitulé Abîmés, absolument magnifique.
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Père Noël, Inc.

Petite plaquette de 82 pages, ou, nous est conté l’histoire d’un chef d'entreprise, bien riche, qui veut acheter, remettre à flot et faire des profits avec les ateliers du Père Noël. Mais voilà, ce ne sera pas si facile que ça puisque le concurrent allemand Santa y est très intéressé aussi … L’aventure du chef d’entreprise ne fait que commencer …



Amusant, facile et réjouissant, ce petit livre est parfait pour se mettre dans l’esprit des fêtes. Si vous le voulez, lisez juste un chapitre par jour jusqu'à noël … puisque ce livre se compose de 25 chapitres !

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Abîmés

De l'émotion à l'état pur.

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Les mots me manquent pour décrire tout ce que j'ai pu ressentir à la lecture de ces nouvelles qui m'ont toutes touchée sans exception.

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Dans ce recueil, nul récit n'est de moins bonne facture que le précédent ou le suivant. Des tranches de vie qui prennent aux tripes et marquent durablement.

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D'ailleurs à ce jour, je suis toujours amoureuse de ce piano, si j'habitais en bord de mer je guetterais la lumière du phare tous les soirs, j'ai encore les larmes qui montent pour ce chat, je regarde sur les quais du métro si par miracle une plante n'aurait pas pointé son nez...

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Et chaque histoire nous entraîne dans un univers différent.

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Bouffanges est un grand virtuose, chacun de ses écrits le confirme.
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Zombies

Zombies, ou quand la "Société" est décortiquée couche après couche, toutes classes confondues, avec une précision chirurgicale par Bouffanges.

Plume ou scalpel, l'auteur fait mouche avec brio.

J'ai souvent souri, parfois ri (jaune ou pas, c'est selon), mais ce qui m'a le plus marquée, c'est qu'en considérant les événements qui se produisaient à l'époque où ce roman a été écrit et la situation actuelle, je n'ai pu m'empêcher d'établir un parallèle.

Si vous n'avez pas lu cet ouvrage, je vous encourage vivement à vous le procurer de toute urgence. Et quand vous l'aurez lu, ne manquez pas de poursuivre avec Calamity Zombie.
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Père Noël, Inc.

Tout ce qui fait le talent de Bouffanges se retrouve dans ce texte : construction impeccable, dialogue au cordeau, écriture incise pleine de trouvailles drolatiques, des personnages croqués juste comme il faut pour servir l'intrigue, et puis cette façon si particulière de faire entendre les choses sans les dire, tout un art de l'ellipse et du sous-entendu.

Un conte qui n'en est pas un, sinon je n'aurais pas accroché parce qu'il faut bien l'avouer, s'il est une fête que je déteste par dessus tout et que je redoute de voir arriver chaque année, c'est bien Noël.

Mais celui-ci jette un éclairage sans concession sur les aberrations – la folie – de notre monde, mais n'oublie pas qu'il faut, envers et contre tout, continuer à croire à la part d'humanité que chacun porte en lui.

En fait, c'est peut-être ça, « la magie de Noël »…
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Rodden Eiland

Édouard Hythlodée est un poissard atavique... jusqu'au jour où sa poisse lui sauve la vie, pour mieux ensuite le transformer en naufragé, seul au monde sur une île déserte.

Le début m'a enchanté, puis mon intérêt a commencé à s'éroder sur les rochers de la survie qui, si elle est bien pensée et réfléchie par l'auteur, est quand même assez factuelle. C'est là qu'on se rend compte que c'est difficile de produire un roman intéressant sans interactions sociales.

Heureusement, j'ai retrouvé un enthousiasme entier à l'arrivée d'un petit groupe de bateliers marginaux qui décident de tenter de construire une utopie sociale avec Édouard.

Oui, Bouffanges est un petit farceur. Il vous parle de l'histoire d'un Robinson Crusoé, mais c'est finalement en faisant l'exégèse de la société humaine qu'il vous retourne comme une crêpe !

Bien que cette lecture soit lointaine pour moi (elle date du collège, mais m'avait durablement marqué), il y a un peu du l' île de Robert Merle dans ce Rodden Eiland, et il y a pire comme comparatif.

À partir de là, l'auteur ne m'a plus lâché, égrenant avec un humour bienvenu les tâtonnements de ce groupe de naufragés entre démocratie, communisme, unanimisme (je sais pas si ça se dit), pour que ça finisse bien sûr inévitablement en cacahuète, bon sang ne saurait mentir.

Mention spéciale pour la chute, éblouissante.
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Calamity Zombie

Comme il est dit dans la 4 de couv, on ne peut réellement profiter de toutes les subtilités de cette nouvelle que si l'on a préalablement lu "zombies".

Ce dernier parlait du point de vue des vivants, alors que Calamity zombie retourne le miroir déformant et met en scène les pérégrinations et les états d'âme d'un de ces malheureux non-morts revenu à la vie sans savoir pourquoi ni comment.

On pense un peu parfois à Johnny s'en va-t-en guerre puisque le héros est quasiment aveugle, a un bras inopérant, puis une jambe, et ne peut pas parler. Sa vie intérieure, en revanche, est tristement riche, et comme on le comprend. Malgré la gravité du sujet (et de l'état du héros), on conserve la légèreté et l'humour du premier opus grâce à la bonne dose d'autodérision à laquelle il était visiblement déjà habitué de son vivant. Mention spéciale pour les notes de bas de page qui sont assez savoureuses.
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Calamity Zombie

Ne lire cet ouvrage que si vous avez lu Zombies, du même auteur.

Dans le premier livre, la société était observée, décortiquée par l'auteur, avec un talent et un humour remarquables. Dans celui-ci, nous nous retrouvons du côté et dans la tête des "opprimés" -les zombies, donc, pour ceux qui n'auraient pas suivi.

J'ai aussi pris grand plaisir à voir certaines situations au-travers de regards différents selon qu'on est d'un côté ou de l'autre de la "barrière".

Ne passez surtout pas à côté, les deux sont de la haute voltige.

Quoi qu'il écrive, Bouffanges ne nous déçoit jamais. J'aime ce genre de constance.
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Zombies

Une sympathique petite histoire, prétexte à une caricature très réussie de nos édiles, qu'ils ou elles appartiennent au monde de la politique, de la presse ou du corps médical -- et j'en oublie probablement.



Il s'agit bien de caricatures, mais Bouffanges à l'intelligence de ne pas trop forcer le trait et d'éviter de tomber dans une trop grande facilité. Les "chapitres" très courts d'une page ou deux rendent la lecture facile sans nuire à la fluidité, et nous mettent souvent le sourire aux lèvres. La longueur du texte est bien adaptée au propos, ni trop, ni trop peu. Un très honnête divertissement !
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