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Critiques de Diglee (680)
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Ressac

Pour "Ressac", j'ai délaissé le temps d'une lecture mon amour des romans. Sans regrets aucun tant ce texte, ce récit a résonné en moi, tant il a fait vibrer certaines cordes dont je peine parfois à entendre la mélodie. Fait rare, j'ai, au cours de ma lecture, corné des pages et souligné des passages. Cela ne m'arrive presque jamais, seulement avec Jon Kalmann Stefansson et Gabriel Yacoub. Mais là, j'y étais comme obligée. Ce texte, j'y reviendrai, je sais que j'y reviendrai. Et j'y puiserai comme d'autres puisent l'eau d'une source claire. Qu'y prendrais-je? J'avoue que je ne sais pas trop, pas précisément... Des réponses, de l'inspiration, l'air du large, du vent et de la lumière. De la poésie, le rose de l'aurore et l'éclat de la lune. Un semblant de sororité. Des références et l'envie de découvrir Anaïs Nin. Des signes peut-être. Des mots sur les maux sans doute. De la musique: celle des phrases jetées ça et là par Diglee et son amour de la littérature qu'elle dit si bien.



"Ressac" raconte en quelques 160 pages la retraite que s'offre l'auteure au cœur d'une abbaye du Morbihan, battue par le vent et les embruns parce qu'elle en ressent le besoin impérieux, parce qu'autour d'elle son monde semble se disloquer, déchirement symbolisé par le mal d'un père qui se perd, d'un doux qui se laisse emporter, happé par la bipolarité.

Cette retraite bretonne, loin des siens et des réseaux sociaux, du tumulte de la ville et de la vie sociale qui demande parfois tant d'énergie, c'est un cadeau que se fait Diglee qui embarque avec elle, outre ses blessures, ses espoirs et ses questionnements, son besoin d'air et de liberté, ses carnets et ses pinceaux, un bloc notes et ses stylos. Comme une quête de soi et de sens, une respiration et une renaissance pour se guérir et puis pour écrire.



"Ressac", c'est donc le récit de cette parenthèse, d'une introspection aussi salvatrice que douloureuse. Un texte profondément intime mais qui touche à l'universel aussi. Une écriture infiniment sensible, intense, puissante et comme touchée par la grâce. Un texte pétri de rencontres aussi invraisemblables que magiques; celle d'une religieuse philosophe, d'une amoureuse divisée; celle d'Abélard aussi qui aima tant Héloïse. Ce sont les canaux de Venise hanté par les fantômes et les amours de Sand et Musset. Ce sont les notions de transmission, le poids, l'amour et les legs des aïeux, ce sont la difficulté à dessiner les contours de la féminité et du désir, la nécessité de reconnecter le corps et l'esprit, les mots aux ressentis, l'amour fou de la littérature et de la poésie, la nostalgie du temps qui passe et ces voix qu'on finit par oublier dans le halo du souvenir... Ce sont la mer, les coquillages et les fleurs, le rose et l'or, une ode à la solitude qui panse et à la nature, un hymne à la sororité. Ce sont des blessures et les maisons d'enfance qu'on ne sait pas quitter, qu'on ne quitte jamais vraiment parce que ça fait trop mal.



Un livre guérisseur et une lumineuse parenthèse au parfum de sel et de genêts.



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Je serai le feu

Lorsque j'ai vu ce recueil en librairie lors de sa sortie, je n'ai pas pu résister à l'acheter après l'avoir feuilleté. Des poétesses venant d'époques différentes, des magnifiques illustrations ornées de doré, et un objet-livre vraiment superbe... Autant de raisons qui m'ont fait craquer !



Dans ce recueil de poésie, Diglee présente cinquante poétesses du 19e, 20e et 21e siècle, grâce à des courtes biographies et à une sélection de certains de leurs poèmes, accompagnés d'une illustration de ladite poétesse.



J'ai commencé ce livre il y a près de deux ans, et je l'ai terminé il y a relativement peu de temps, parce que je lisais quelques poèmes à certains moments. J'ai voulu prendre mon temps pour découvrir ce magnifique ouvrage, d'autant plus que je ne souhaitais pas l'emporter en dehors de chez moi.



Il y a certaines poétesses dont je connaissais les noms mais la plupart m'étaient complètement inconnues. Je me suis mise à lire tardivement se la poésie et ça n'est pas un genre que je connais franchement. J'étais ravie de pouvoir découvrir autant de femmes qui ont écrit, être plus ou moins touchée par leurs textes, par leurs histoires et leur personnalité.



Grâce à ce beau livre, j'ai pu découvrir plusieurs poétesses dont le travail m'a plu et que je souhaite découvrir davantage. Le travail de l'objet-livre est impressionnant, les illustrations sont remarquables et c'est un chouette recueil à découvrir petit à petit.
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Autobiographie d'une fille Gaga

Diglee est une illustratrice assez connue pour celles (et ceux aussi peut-être??) qui sont habitués à surfer sur les blogs d'interner , ou à lire certains magazines de presse féminine. En ce qui concerne le graphisme, le coup de crayon est agréable , les personnages, l'écriture et les couleurs des planches sont agréables à regarder.



Dans cette Autobiographie d'une fille Gaga , la jeune femme de 22ans compile plusieurs petites saynètes qui racontent le quotidien de la jeune fille. Avec les variations suivantes :

- avec son mec ,

- avec sa soeur ado ,

- avec sa mère , etc

Certaines ont plus d'importances que d'autres. Par exemple l'excursion au concert de Lady Gaga, la fameuse chorégraphie de " Bad Romance" (qui revient plusieurs fois) et le recherche du MPF ( = Mec Parfait Fictif ) . Pour cette dernière catégorie, on a le droit à de grandes réflexions existentielles, qui font passer Robert Downey Jr ( grâce à son rôle dans Ally McBeal) de la place de number 1 au placard - ben oui, parce qu'il fait seulement 2cms de plus que notre illustratrice, alors si elle met des talons c'est juste la cata !



Alors, pour ceux qui n'auraient pas encore compris, cette bande dessinée - si on est tenté de lui desservir ce titre … - est en fait de la chicklit en images. On retrouve bien les clichés de certaines nanas fashion addict parfois un peu débiles sur les bords - certes, cette forme de débilité peu les rend sympathiques. Parfois ça fait sourire , mais bon… bof en fait.

Pour résumer : à dose homéopathique (genre dans les magazines), ça va, mais tout compilé dans un "ouvrage cartonné" , ça saoule au bout d'un moment.
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Allô sorcières, tome 1 : Viser la lune

Sans trop savoir pourquoi, j'ai longuement attendu pour lire cet ouvrage après l'avoir acheté, et c'est finalement le challenge Femini-books d'avril, ayant pour thématique "Livre jeunesse engagé", qui m'aura permis de le sortir de ma pile à lire.



Dans ce premier volume, nous allons suivre Aliénor, une jeune fille de 13 ans qui n'aime pas trop son prénom, qui vit en Guyane avec ses parents et qui est passionnée de science et d'astronomie. Elle va faire la connaissance sur Twitter de trois autres adolescentes : Itaï, 12 ans et demi, qui vit en Nouvelle-Calédonie, passionnée de make-up et de jeux vidéos ; Maria, 13 ans, qui vit au Québec et aime la photographie et les séries ; Azza, 12 ans et demi, qui vit en France et aime la pâtisserie et le sport.



Elles lient une amitié forte et décident de créer une chaîne YouTube (nommée Allô sorcières) pour parler de leurs passions respectives. Rapidement, elles vont connaître un certain succès face au sexisme que va vivre Itaï lorsqu'elle veut participer à une compétition de jeux vidéos...



Bien que j'ai trouvé le livre plaisant, il me paraissait un peu trop surréaliste. En effet, l'autrice souhaite montrer que tout est possible, si bien que de nombreuses choses sont peu crédibles. Par exemple, je ne suis pas sûre qu'une personne puisse changer d'avis si rapidement. Ce sont de petites incohérences qui rendent le roman un peu plus naïf, même pour les plus jeunes.



Malgré tout, j'ai aimé ce livre, qui contient de nombreuses illustrations de Diglee, dont j'apprécie plutôt bien le travail (et qui sait parfaitement parler d'amitié dans ses romans Mémoires d'une jeune guenon dérangée et Autant en emporte la musaraigne) et qui a su créer des personnages charismatiques, aux traits et aux corps réalistes. Malheureusement, il n'y a pas de colorisation à l'intérieur du livre, ce qui retire un peu de son intérêt.



C'est un chouette roman jeunesse, à destination des 8-13 ans mais pas que, qui aborde un certain nombre de thématiques (sexisme, racisme, cyber-harcèlement...) qui sont importantes mais sans pour autant rendre l'intrigue dramatique. Il y a en effet de nombreux passages humoristiques, et c'est un bon moment de détente que nous offre Anne-Fleur Multon, avec une belle histoire d'amitié.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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Ressac

Il y a ce beau-père tant aimé devenu bipolaire et tellement différent de cet homme au grand coeur qu'il était auparavant. Il y a cette blessure liée aux mots qu'il a prononcés… mais est-on responsable de ce que l'on dit quand on n'est plus soi-même ?

Alors il faut partir, trouver refuge, se protéger… Quelques recherches sur Internet… Abbaye de Rhuys, Morbihan… C'est là que Maureen ira, emportant carnets, journal intime, livres, pastels, feutres, peinture, pinceaux afin « d'être parée à toute éventualité »… C'est là qu'il faut tenter de calmer la douleur, retrouver ce que la peine lui a fait perdre d'elle-même, regagner aussi la possibilité d'être réceptive au monde, aux sensations, à l'émerveillement. « J'essaie de guérir du père par la mer. »

Ressac est le journal de cette retraite de cinq jours, l'évocation des lieux, de l'abbaye bien sûr mais aussi de cette côte fouettée par le vent et avalée par la mer déchaînée. Petit à petit les paysages bretons cèdent la place aux paysages intérieurs, à l'intimité du moi, à l'introspection, au surgissement des secrets et par là même au retour d'un certain calme, d'une forme d'apaisement et de coïncidence avec soi-même.

Un texte sensible, délicat et doux dont la prose poétique invite le lecteur à se poser, à ralentir, à contempler et à tenter de se reconquérir soi-même afin de retrouver une place dans le monde.
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Libres !

"Faites ce que vous voulez, quand vous voulez, comme vous voulez, avec qui vous voulez, à partir du moment où c'est votre choix". Voilà comment je résume ce livre. Ovidie ne cherche pas à nous dire ce que nous devons faire ou ne pas faire, mais simplement à nous faire nous écouter, nos corps, nos envies, nos besoins. A nous détacher des pressions extérieures, à faire les choses pour soi, à cultiver une forme d'égoïsme en somme.

Les bd ponctuent de manière sympathique les rubriques, avec toujours un clin d’œil, un peu d'humour. J'ai particulièrement aimé la diversité des corps représentés. Les femmes sont toujours belles, mais avec leur corps qui ressemble à un vrai corps.
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Atteindre l'aube

J'ai lu récemment Je serai le feu de la même auteur et si j'ai aimé découvrir ces portraits de poétesses, je dois bien avouer que je ne dois pas être tellement sensible à la poésie.



J'ai cependant souhaite poursuivre ma découverte de Diglee car j'avais repéré Ressacs et Atteindre l'aube comme titres pouvant potentiellement me plaire.



J'ai donc emprunté ce petit roman à la bibliothèque d'un peu plus de 200 pages et de suite j'ai été embarqué par cette histoire de deuil d'une tante un peu fantasque mais également tellement avant-gardiste surtout pour l'époque.



J'ai aimé ce récit entre pudeur et émotion, j'ai aimé n apprendre plus sur son histoire familiale, même si le récit est court j'ai eu besoin d'une pause et de le reprendre le lendemain tellement celui-ci m'a plu.



Je pense qu'il s'agit d'une de mes plus belles lectures de l'année et cela me conforte dans mon idée de lire Ressacs.
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Confessions d'une glitter addict

En rangeant ma bibliothèque, je suis retombée sur cette bd de Diglee et j'ai eu envie de m'y replonger. J'en gardais un très bon souvenir et j'avais envie d'une lecture un peu funky et drôle, ce qui correspond tout à fait à Confessions d'une glitter addict.



A l'époque, j'attendais avec impatience les posts de la blogueuse. Pour moi, Diglee, c'était un rayon de soleil et de rire dont je ne me lassais pas. Alors forcément, quand elle a commencé à être éditée, il était impossible de passer à côté.



Je l'ai dévoré une nouvelle fois. J'ai beaucoup ri, comme d'habitude, et ce fut de nouveau un rayon de soleil. Parfait pour le dernier jour des vacances. C'est un peu ça, l'effet Diglee, en somme. Beaucoup d'humour, de dérision, de tendresse, de choses improbables et d'amitié. Le tout mis en images avec un graphisme auquel j'accroche vraiment. Parfois très simple, parfois colorisé, parfois en noir et blanc crayonné. On saute d'un style à un autre, comme d'une anecdote drôle à mourir à une petite histoire d'amitié tout simple. On ne s'ennuie jamais car la vie d'une Glitter Addict c'est tout sauf ennuyant, c'est aussi simple que cela.



En tout cas, se replonger dans cet univers m'a donné le sourire, et c'est tout ce que je cherchais. La plupart des histoires ont déjà été publiées sur la toile, mais j'avoue que les avoir sur du papier est quand même plus sympa. Surtout qu'il y a des inédits. La petite soeur et la mère de Diglee m'ont par contre un peu manqué ici. C'est peut-être le seul "défaut" que je reprocherai à ce tome. Je me rappelle encore des moments épiques du tome un avec elles et cette petite touche punchy manque.
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Libres !

Oui, on peut être une ex-star du X et être féministe. Oui, on peut. Et d'ailleurs, qui mieux qu'elle pouvait parler du corps des femmes, des injonctions qui leur sont faites, du consentement... ? Et ne croyez pas qu'elle va faire l'apologie du sexe à tout va avec tout le monde. Non, c'est l'appel à faire ce que nous voulons et refuser ce que nous ne voulons pas. Cela concerne autant les pratiques sexuelles que les canons de beauté : fesses rebondies et corps maigre, épilation intégrale, faire un 36... En fait, elle met en évidence des injonctions contradictoires et toutes issues du patriarcat, qui sévit encore dans toute la sexualité, et notamment dans celle qui est médiatisée : porno, magazines féminins, 50 nuances de gris... Elle explore les 15 injonctions les plus présentes dans notre environnement médiatique : autant dire que tout est hétéronormé, même l'homosexualité qui ne peut être que féminine, dans certains cas. Mais elle dit aussi que si c'est qui nous plaît, ben tant mieux ; elle déconstruit simplement ce qui nous est présenté comme des évidences ou des vérités immuables depuis la nuit des temps. Alors que non, il s'agit "simplement" d'assoir la domination masculine sur le corps et l'esprit des femmes. Elle ne juge pas, donne des exemples issus de sa vie perso et c'est en plus bien écrit.

Et les dessins de Diglee sont très drôles et très justes par-rapport au texte. Et ils mettent en scène des corps de femmes crédibles, multiples, avec des amours multiples. Comme dans la vraie vie.



Challenge Plumes Féminines

Moralité : faites-vous plaisir !
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Bienvenue au Cast, tome 1 : Aux portes du rêve

Pauline intègre le Centre des Arts du Spectacle, option comédie musicale. C'est sa première année, elle est en seconde, et nous découvrons avec elle les caractéristiques de cette école très particulière.



Il y a bien sûr les autres élèves, tous passionnés et motivés qui amènent une ambiance unique faite de camaraderie mais aussi de tension : emploi du temps lourd, fortes exigences des enseignants, stress et compétition.



Dès le premier jour, le directeur annonce un casting pour une comédie musicale. Quelle place aura Pauline ? Va t-telle réussir à s'intégrer dans l'école ?



Le livre est très complet et réaliste. On découvre les différentes matières et les divers métiers du monde du spectacle. L'ambiance, digne de la star académie est très bien rendu. L'accroche du lecteur par la rencontre entre l'héroïne et ses camarades de chambre fonctionne bien. Un livre qui a su me séduire !
Lien : http://cdilumiere.over-blog...
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La sirène et la licorne

Ce livre est un coup de coeur, c’est aussi simple que cela. Je vous rassure, je vais vous égrener les raisons juste après. C’est un premier roman, et j’espère qu’Erin Mosta, l’auteur, conservera cette liberté d’écriture dans ces oeuvres suivantes.

Le roman est écrit du point de vue d’Elisabeth, dite Lili. Oui, Lili comme licorne aussi. Elle est hors-norme, différente. Le tour de force de ce roman n’est pas de nous montrer le harcèlement, mais l’après, quand le phénomène retombe, quand la victime se reconstruit après ce qu’elle a subi. Lili est suffisamment forte et lucide pour analyser ce qui s’est passé, ce qui lui a fait le plus mal – pour prendre le recul. Surtout, elle n’a pas l’intention de changer. Elle aime la chimie, elle veut être maquilleuse au cinéma, plus précisément dans les effets spéciaux (et, par expérience de prof, il ne faut pas être une bille pour cela), et aime les filles. Voilà, c’est écrit. Je ne dis pas nécessairement que sa famille accueille à bras ouverts tout ce qui fait que Lili est spéciale. Je dis simplement qu’elle sait ce qu’elle veut, et n’hésite pas à profiter de ses vacances en Charente pour perfectionner quelques maquillages et autres effets spéciaux. Elle est de plus accompagné par un magnifique modèle de mâle. Non, pas Rayane, son meilleur ami, Renfield, son chat, option castagneur obèse. C’est grâce à lui qu’elle va entrer en contact avec ses voisins, par la découverte d’une petite boule blanche et poilu. Oui, un gros chat peut être protecteur envers un chaton en détresse.

Ce n’est pas qu’il est difficile de se faire des amis, c’est qu’il est difficile de faire à nouveau confiance. Résister à la tentation de changer pour se fondre dans le moule, Lili y parvient parfaitement, même si ce n’est pas si simple. Elle sait que sa famille n’est pas vraiment dans les normes, elle est même plutôt remplie de non-dits, de secrets, et Lili a aussi pour ambition d’en finir avec ce climat.

Oui, depuis le début, je ne vous parle que de la licorne, et j’oublie la sirène. Non parce que ce second personnage ne m’intéresse pas, il est tout aussi riche que celui de Lili. Nous aurions pu avoir une narration alternée, comme c’est très fréquent, Lili un chapitre, Chris (la sirène) un autre, mais le fait de découvrir Chris par les yeux de Lili, de pouvoir modifier peu à peu notre opinion sur ceux qui entourent Chris -Julien, le meilleur ami, ses parents, presque psychorigides, son frère, futur médecin qui porte bien son prénom (Tristan) – apporte un plus à ce récit, empêche les personnages de se figer.

Oui, nous retrouvons aussi les attendus du roman « de vacances », avec la présence de la plage si ce n’est que l’espace n’est pas du tout occupé de la même manière. Il ne s’agit pas de se montrer pour séduire, mais de partir pour conquérir un autre espace : la mer. Il suffirait de changer une seule lettre pour obtenir tout autre chose.

La sirène et la licorne est un roman fort et émouvant, que je vous recommande fortement.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Atteindre l'aube

Depuis "Je serai le feu", bouquet d'or et de poésie enchevêtrant et faisant enfin éclore les voix des poétesses oubliées et "Ressac" récit éblouissant de sa retraite bretonne, lu et relu et qui m'a nourrie à sa manière d'encre, j'attendais impatiemment la nouvelle publication de Diglee.

"Atteindre l'Aube" est enfin arrivé et c'est peu dire qu'on y retrouve l'intelligence et la lumière de ses deux prédécesseurs.

De "Ressac", il a la langue poétique et chatoyante. Il en a aussi la clairvoyance, les obsessions, les questionnements. La mélancolie et la beauté un peu triste.

Derrière ce titre magnifique se cache une longue lettre qu'adresse l'auteure à sa grand-tante Georgie -la sœur de sa grand-mère maternelle-, femme fantasque et mystérieuse, romanesque et secrète aussi, parce qu'elle l'a aimée à la folie, parce qu'elle lui manque et parce qu'interroger le destin de cette aïeule flamboyante c'est aussi interroger le poids de la filiation sur les femmes de sa lignée, c'est percer à jour des secrets, des motifs récurrents pour panser des blessures, guérir des plaies... C'est convoquer la passion, l'amour fou dans ce qu'ils peuvent avoir de destructeur parfois et les confronter à la féminité, mieux encore à la place des femmes.

Comme dans "Ressac", le roman familial, le roman de l'intime chemine jusqu'à l'universel en même temps que le passé laisse sa place au présent, nous faisant comprendre au passage combien il le conditionne.

C'est l'histoire de Diglee bien entendu mais c'est une histoire qui peut résonner, qui peut interpeller et qui pousse à l'enquête et à l'introspection. Et moi, moi j'ai envie de remonter un peu le fil et de comprendre et de me rapprocher de mes grands-mères qui furent des filles et des femmes mais que je n'ai jamais connu qu'en vieilles dames aimantes aux cheveux blanchis...

Un chant tourmenté des racines jusqu'aux étoiles mais un chant d'amour tout de même, envers et contre tout, pour Georgie, pour Hermance, Louise et Eugénie, hommage rendu aux femmes de la lignée dont l'auteure est issue et dont elle porte les failles, les blessures, les passions... Et si les histoires d'amour qui les portèrent furent souvent aveugles, pas de cécité ici: Diglee déjoue courageusement les légendes familiales, les faux-semblants; elle interroge les silences, les lettres et les photos. Elle démasque, elle met au jour, elle éclaire et c'est parfois douloureux. Mais après tout, comment pourrait-il en être autrement? Existe il mission plus grave, plus lourde que celle de déboulonner les statues familiales et les images d'Épinal qui bâtissent dorure après pampille les légendes sur lesquelles se fondent une généalogie? De révéler ce qui se cache sous la mélancolie d'une grand-mère, la sensibilité d'un oncle, les colères d'une arrière-grand-mère ou les silences d'une grand-père?

La magie se fait pourtant, malgré la douleur et c'est ainsi que Diglee en remontant le fil des générations parvient aussi à mettre des mots sur son présent, qu'elle convoque pour nous ses doutes et ses fantômes, le désordre de son appartement et ses archives pour en faire jaillir quelque chose qui ressemble fort à de la sérénité si ce n'est de la lumière et une réflexion passionnante sur ce que la passion peut avoir de destructeur, sur les silences et la place des femmes. Poignant et magnifique.





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Libres !

Pertinent, drôle, documenté, instructif : ce manifeste pour s'affranchir des diktats sexuels est un trésor de féminité, de féminisme et d'intelligence !



Ovidie nous livre ses réflexions sur le sexe dans notre société, la place de la femme, celle de l'homme, majoritairement cis-genres, dans nos cultures occidentales et plus particulièrement en France. Elle questionne autant les images que l'imaginaire et les pratiques de ses contemporain.e.s. Etant elle-même une femme, elle s'adresse de prime abord plutôt au "deuxième sexe", sans pour autant exclure les mâles de son écriture. Ovidie fait preuve d'intelligence, de parité, de réalisme, de sincérité... le ton agrémenté d'une bonne dose d'humour !

Diglee vient ponctuer les textes d'Ovidie (au demeurant très bien écrits !) par des dessins de presse et des planches de BD tout aussi caustiques, intelligentes et drôles que les propos de l'autrice.



La couverture de l'ouvrage m'a interpellée et son contenu a tenu ses promesses ! J'ai appris des choses (plus ou moins utiles, souvent désopilantes) ; j'ai souri et ri ; je me suis questionnée... Bref, j'ai eu un véritable coup de cœur pour ce bel ouvrage grand format ! Bravo les filles !
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Autobiographie d'une fille Gaga

Un album pas très convaincant...

J'ai aimé le dessin, frais et bien maîtrisé, l'ensemble se parcourt assez vite et est agréable à regarder.

Mais alors l'humour d'adolescente attardée accro aux fringues et aux séries télé et hystérique dès qu'on évoque les stars américaines, je n'ai pas adhéré du tout.

Dommage car je pense que le dessin a du potentiel, mais on a réellement la sensation avec ce livre de lire une jeune adolescente pas très mature.

Je ne pense pas lire les autres ouvrages de l'auteure.
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Ressac

Une jeune femme part quelques jours effectuer une retraite, hors du monde, dans un couvent en Bretagne. C'est l'occasion pour elle de faire le point sur sa vie et ses envies. Un récit simple qui laisse un peu sur sa faim. Le personnage développe peu le fil de sa réflexion, de qui est dommage.
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Libres !

Dans "Libres !", Ovidie et Diglee déglinguent les diktats sexuels féminins et masculins ! Tout y passe : les menstrues, la sodomie, la pornographie, les normes sociétales, le paraître, les pressions sur les corps, etc.



J'ai trouvé ce livre vraiment décomplexant et intelligent dans les propos. Ovidie et Diglee forment un bon combo pour parler du féminisme, de la liberté et de l'acceptation de soi. Les planches BD de Diglee sont drôles et plutôt représentatives de la multitude de corps et de personnes qui se côtoient sur cette planète. C'est appréciable.

Quant aux textes d'Ovidie, ils soulèvent des questions sociétales très intéressantes.



J'ai juste un bémol concernant ce livre, qu'une autre lectrice m'a fait remarquer. La narratrice, qui prône le non jugement et la liberté de chacun à disposer de son corps et de sa vie, cache parfois, paradoxalement, des jugements très tranchés. Certains le prendront plutôt sur le ton de l'humour, d'autres pourraient se sentir visé.e.s injustement. Libre à chacun.e d'interpréter cela comme il ou elle l'entend.
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Autobiographie d'une fille Gaga

J'aime beaucoup Diglee et pourtant je ne suis pas théoriquement dans la cible de ses lecteurs : je ne suis pas une jeune fille de 20 ans passionné de mode, de Lady Gaga de fringues et de chats..mais qu'importe c'est le deuxième tome de ces aventures de cette jeune illustratrice de talent ( qui habite Lyon comme moi) que je lis et j'aime toujours son univers tendre et drole à la fois...mademoiselle a un humour et un coup de crayon incontestable et je suis client malgré mes poils au menton et mes - presque- 40 ans!!!
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Georgie Soichot, à Renaud

Georgie est une vieille dame élégante. Du fond d’un auguste fauteuil, elle s’adresse à Renaud, son amour juvénile. Cette première histoire d’amour, bien que brisée, n’a rien perdu de sa puissance au fil des années. Plus vivace qu’un simple souvenir, ce sentiment absolu a nourri toute une vie.

« Tu aimais me serrer contre toi, fort contre ton cœur. Tu m’enlaçais pour mieux me contenir… » Ce premier amour était de ceux qui forgent un cœur. Couple trop superbe pour durer et s’accommoder de la routine, Georgie et Renaud ont joué jusqu’au bout leur partie d’amour. « Parce que ça avait toujours été à celui qui serait le plus fort, à celui qui n’aurait pas mal. À celui qui dominerait l’autre. »

Maureen Wingrove, que la Toile connaît mieux sous le nom de Diglee, s’est inspirée de l’histoire d’amour de sa grand-tante Georgie Soichot pour créer un album souvenir délicat et émouvant. En noir et blanc, presque en négatif, l’image célèbre un passé capturé sur pellicule. Revisité au hasard d’une discussion entre deux générations, le passé ressurgit et déploie toute la force d’une histoire d’amour aux accents un peu mythiques.

La jeune auteure exprime avec humilité et délicatesse ce que lui a offert cette plongée dans les souvenirs d’une autre. Et l’on comprend parfaitement ce qu’elle dit. C’est comme ouvrir les vieux albums photos de nos parents. « J’aime les histoires des autres. Surtout celles qui appartiennent au passé, et qui résonnent aujourd’hui aux oreilles de ceux qui les ont vécues, avec la même force, la même chaleur qu’il y a cinquante ans. Qu’y a-t-il donc à prendre dans ces vieilles histoires ? Je ne sais pas. Des réponses peut-être. De l’espoir. Quelque chose de fragile, mais de terriblement réconfortant. Je ne sais pas précisément ce que je cherche en fouillant le passé. Mais je sais que ce que j’y trouve n’a pas d’égal. »

Ce très court album imprimé sur un très beau papier est un régal pour les yeux et les cœurs exigeants. L’amour n’est pas que petites fleurs et voiles de dentelle. Il se niche aussi là où le cœur pleure. « L’amour le plus fort ne réside pas exclusivement dans la tendresse et la compréhension. Il va parfois se loger bien plus loin, dans la violence et la perte de soi… Dans l’absence. » Qu’on se le dise.

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Ressac

Ressac c'est un tout petit livre pour un ressenti immense.

C'est un concentré presque brut de tout ce qui peut venir en tête de qui voudrait faire une courte retraite. Un exil certes mais au milieu d'autres qui ont besoin, régulièrement ou momentanément, d'une parenthèse. Un Covent de sorcières en convalescence.

Il y a de beaux mots, de chouettes références, et la mer d'hiver, la mer, la mer.

Ce n'est pas un coup de cœur non plus parce que comme tout récit il est avant tout destiné à celui qui l'écrit mais c'est une lampe tempête à déposer sur son chemin. Une suggestion de refuge. Un appel au mieux être.
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Libres !

Libres, alias un gros coup de gueule justifié contre cette société (politique, culturelle, visuelle, religieuse, familiale, ...) qui nous a construits pour la majorité des humain.e.s d'une mauvaise façon et que grâce à ses 15 chapitres, nous permet de prendre conscience de notre société qui nous a même manipulés sur notre sexualité.



Un livre évidemment destiné à des personnes qui je n'en doute pas ne liront pas, mais qui heureusement existe pour eux la version vidéo sur YouTube - Arte





Ovidie que j'apprécie lire, nous (re)rappelle cette dualité de vouloir s'épanouir, d'être libre d'être qui l'on veut être, et de faire comme ce qui nous plaît, surtout côté sexe ❤ ; Dans une société qui nous bombarde d'images, de mots obsolètes, de faux sondages et négatifs pour notre estime de soi et de notre construction.



Ces deux dualités se font constamment la course depuis des siècles, luttant à armes inégales.

Helas, il y a encore tant de mentalité à faire changer, à rééduquer ici et ailleurs... peut-être qu'un jour on utilisera ce genre de livres pour refonder l'éducation sexuelle ?





Les dessins et couleurs de Diglee sous forme de planche de BD, j'aime beaucoup.

Mais niveau lecture, j'ai trouvé le début lourd à lire malgré le peu de pages que contient ce livre.

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