Citations de Dossier de l`art (237)
L'origine rurale et la formation de meunier de Constable auraient dû le conduire à reprendre les florissantes affaires de son père. Il quitta sans drame, si ce n'est sans effort, le chemin qui semblait le sien depuis l'enfance. Il devint peintre de paysages, fit des portraits, comme beaucoup d'autres artistes de son temps, mais il suivit une voie étroite, difficile, avec une persévérance remarquable, sans jamais céder sur ce qu'il pensait être important. C'est peut-être cet enracinement dans la réalité terrienne qui lui donna l'indépendance d'esprit nécessaire pour ne pas suivre les voies déjà tracées et renouveler profondément l'art du paysage.
A première vue singulière, les études de ciels sont l'une des expressions de la passion de Constable pour l'observation approfondie de la nature. "Ces études n'étaient pas supposées être des oeuvres achevées" explique Lucian Freud. "Elles n'étaient pas destinées à être montrées, mais à être gardées en réserve" Ces ciels constituent l'un des aspects les plus poétiques et les plus spectaculaires de l'oeuvre de Constable.
ces études de ciels sont de toutes sortes : ciels purs ou faisant partie d'une composition plus vaste, temps calme ou agité, aquarelles ou huiles sur papier... Constable a su varier ses représentations d'un même motif.
La peinture à l'huile a été une très belle invention et elle a beaucoup facilité l'art de la peinture; son premier inventeur fut en Flandre, Jean de Bruges, qui envoya à Naples au roi Alphonse un tableau [le Triptyque Lomellino] et au duc Frédéric II d'Urbin son Etuve [Le bain des femmes]. Il fit aussi un Saint Jérôme qui appartint à Laurent de Médicis, et quantité d'autres choses estimées.
(G.Vasari, , 1550)
Boucher et Fragonard ont beaucoup admiré L'Albane et l'ont beaucoup copié, et à partir du moment où on les trouvait légers et frivoles, on ne pouvait que penser la même chose de L'Albane.
Le dessin est la première chose à chercher. Ensuite les valeurs. Les rapports des formes et des valeurs.
"Les deux choses à mes yeux de première importance, sont l'étude sévère du dessin et des valeurs".... "Il ne faut laisser d'indécision dans aucune chose".
Retrouver l'état primitif et sauvage.
Lorsque Gauguin s'embarque pour Tahiti, le 1er avril 1891, il est devenu le chef de file de toute une génération d'artistes, des symbolistes au groupe des Nabis, sur lesquels son ascendant est indiscutable.
Son séjour en Bretagne, de 1886 à 1890, a vu naître sa manière de peindre et les toiles qu'il réalise alors, parmi les plus significatives de son œuvre, le propulsent sur la scène de l'avant-garde artistique française.
Le besoin obsessionnel de trouver une inspiration renouvelée, un second souffle pour sa peinture, unique raison de vivre désormais, la "terrible démangeaison d'inconnu " qui l'envahira toujours, le poussent à quitter le continent, vers des paysages exotiques, primitifs et inconnus, loin de cette civilisation européenne qui l'étouffe et dans laquelle il ne trouve plus sa place.
(page 15)
L’obsession du Malin et l’antiféminisme radical de la fin du Moyen Âge, sa croyance, surtout, en une offensive générale de l’hérésie pavèrent la voie d’une chasse aux sorciers et aux sorcières de bien plus large ampleur. Le bûcher idéologique étant prêt, il ne manquait plus que d’y mettre le feu. Promulguée fin 1484 par Innocent VIII, la bulle Summis desiderantes affectibus fait ici figure de symbole. Elle étendit notamment les pouvoirs de l’Inquisition dans la « Germanie supérieure » après qu’un dominicain, Heinrich Kramer, se fut heurté dans son entreprise inquisitoriale à la mauvaise volonté et au scepticisme des autorités ecclésiastiques locales (ce qui se produisit, à nouveau, en 1485 lors du procès de femmes accusées de sorcellerie à Innsbruck). Devant l’urgence de la menace, le temps d’une
action plus énergique avait sonné…
La Sorcière de Michelet
La thèse de ce livre exalté, environné à sa sortie d’un parfum de scandale, est fameuse. Michelet défend dans la sorcière une révoltée. Femme issue d’un peuple réduit à la misère – et par conséquent asservie parmi les asservis –, elle est à la fois sa porte-parole et sa libératrice persécutée. Devant la faillite du prêtre et le caractère odieux du pouvoir seigneurial, la « fiancée du Diable », impuissante à renverser l’ordre établi, offrira, du moins, une consolation, un soulagement (et une revanche) aux désespérés. Livre amoureusement féministe, « sataniste » – inspirateur prométhéen, Satan s’y voit libéré de la lourde charge de l’incarnation du Mal –, l’ouvrage célèbre, en outre, l’intensité bénéfique des rapports maintenus par la « sorcière-fée » avec la Nature et la corporalité. Michelet valide, notamment, les connaissances empiriques acquises par son « héroïne », qu’il suppose ainsi avoir été à l’origine des sciences modernes et de la médecine. Le livre est enfin remarquable parce que cette réclamation de la Nature contre la religion chrétienne donne lieu à une charge d’une rare virulence contre des clercs enivrés de l’idée mortifère de pureté jusqu’à la perversion et jusqu’au crime.
Fréquemment avancé, le chiffre d’une proportion d’un tiers de faux en circulation sur le marché de l’art demeure, évidemment, invérifiable. Il est probablement exagéré en matière d’art occidental ancien et, à coup sûr, sous-estimé lorsque l’on touche à des domaines plus spéculatifs et où la contrefaçon des objets se heurte à moins de difficultés techniques (nul n’ignore qu’il est plus facile de contrefaire de manière acceptable un Miró qu’un Rembrandt, lequel a pourtant été abondamment contrefait...).
" Corot a peint 3000 tableaux, dont 5000 sont aux États-Unis. » (anonyme)
Aucun architecte, dans toute l'histoire de l'architecture, ne s'est autant exprimé sur tous les sujets allant de l'art décoratif à l'aménagement du territoire, ainsi que sur de nombreux phénomènes de société. [p16]
L'oeil occidental met souvent en exergue les qualités graphiques extraordinaires des oeuvres de Hokusai. Si l'on ne peut, à proprement parler, séparer du reste de son art la pratique du dessin, une grande part de son fascinant génie se joue dans la capacité de saisir par le trait l'essence du vivant.
C'est par ses paysages que s'est illustré avec le plus d'éclat le génie d'Hokusai, laissant une empreinte décisive dans l'histoire de l'estampe. Sensible très tôt au regard des artistes occidentaux, toujours plus soucieux de saisir le principe des choses, l'artiste mêle la minutie à la maîtrise des effets et donne à ses illustres séries l'ampleur d'une méditation.
On ne peut guère saisir la complexité de l'oeuvre de Hokusai sans plonger dans le Japon de la fin d'Edo, sans chercher à comprendre l'esprit de l'époque et ds son art. Dans un pays de traditions en proie à un bouleversement social et économique sans précédent, l'effervescence de l'édition illustrée révèle la force et les enjeux d'une nouvelle culture populaire.
S"estimant incompris d'une bonne partie des artistes et de la critique, Emile
Bernard prend le chemin de l'exil en 1893 pour une dizaine d'années. En Espagne, en Italie, au Caire surtout où il s'installe durablement, il médite la leçon des maîtres anciens et cherche, par des moyens classiques, à saisir la beauté antique de l'Orient.
La première période d'Emile Bernard est aujourd'hui la plus connue, qui a imposé son nom parmi ceux des pionniers de la peinture moderne. Figure de proue de l'aventure de Pont-Aven et du synthétisme qu'il élabore en dialogue avec Gauguin, cet esprit brillant et audacieux déploie à l'avant-garde des années 1890 son rejet du naturalisme et sa foi en une peinture de l'idée.
La sinueuse trajectoire d'Emile Bernard révèle et à la fois cache un personnage déroutant. Mû par un idéal élevé et par une intime colère, cet esprit ambitieux, cultivé, chercha sans relâche à toucher la vérité en peinture, d'abord avec les tenants de la modernité, puis à contresens une époque qu'il jugeait médiocre.
Aussitôt qu'il a trouvé quelque chose, Emile Bernard fait table rase et part ailleurs.