Jean van Eyck, est mentionné pour la première fois en 1421, dans les registres de la corporation des artistes de Gand. En 1422, il se trouve à La Haye, au service de Jean de Bavière, l'ancien évêque de Liège. le nom de Philippe le Bon, le fils de Jean sans Peur et le père de Charles le Téméraire, est intimement lié au sien. En 1424-1425, ce prince prit à son service l'artiste alors déjà célèbre et lui conféra le titre de peintre ducal et de valet de chambre. Dès l'année suivante, il le chargea de faire pour lui « certain pèlerinage » ou « certain lointain voyage secret ». Ainsi van Eyck, deux siècles avant Rubens, était désigné par ses souverains pour remplir de délicates fonctions diplomatiques. A partir de son établissement à Bruges, les faveurs de Philippe le Bon ne cessent plus.
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L'homme au turban rouge, un autoportrait?
"La pudeur me retint de montrer mon visage nu ; cela me paraissait... excessif, plus exactement indécent. Aussi, pour dépasser cette gêne à m'exhiber, m'affublai-je d'un turban rouge, plus imposant qu'à l'ordinaire, aux plis compliqués. Mon buste émergerait d'une pénombre, vêtu d'une fourrure d'apparat (...). De trois quarts, sans saint protecteur, tel quel, j'orientai mon regard vers le spectateur - du jamais vu ! - avec résolution. Ne passais-je pas ma vie à regarder le monde ? J'avais renoncé à la pose du peintre, car peindre sa propre main au pinceau est insoluble ; et puis, je souhaitais défier le monde..."
Le problème pour l'artiste qui s'essaie à l'autoportrait est de savoir s'il doit rendre compte de son identité ou de son milieu social. Quelques cas se présentent au Moyen Age mais c'est surtout à la Renaissance que l'artiste devient un personnage de ses tableaux, comme, par exemple, Rogier de la Pasture (Van der Weyden) se peignant sous les traits de saint Luc dans Saint-Luc dessinant la Vierge:
La peinture à l'huile a été une très belle invention et elle a beaucoup facilité l'art de la peinture; son premier inventeur fut en Flandre, Jean de Bruges, qui envoya à Naples au roi Alphonse un tableau [le Triptyque Lomellino] et au duc Frédéric II d'Urbin son Etuve [Le bain des femmes]. Il fit aussi un Saint Jérôme qui appartint à Laurent de Médicis, et quantité d'autres choses estimées.
(G.Vasari, , 1550)