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Critiques de Gauz (200)
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Camarade Papa

Fin 19ème siècle. Maxime Dabilly, jeune ouvrier dans les usines de métallurgie de Châtellerault se laisse engager pour un poste dans dans les territoires français d'Afrique. Après un long voyage éprouvant, il découvre une langue de terre sur le rivage africain que la France dispute à L'Angleterre et l'ambiance colonialiste qui règne à Fort Verdier. Une histoire narrée en parallèle de celle d'un garçon métis, chocolat aux cheveux roux, né à Amsterdam et gavé par ses parents de culture révolutionnaire. Si la langue de Gauz peut être séduisante, elle m'a vite fatiguée. Si le sujet qu'il aborde est des plus intéressants, son récit ne décolle pas. Il est rare qu'il me faille autant de temps pour lire un roman. Mais s'agit-il bien d'un roman? C'est plus un documentaire sur le vécu jour à jour d'un jeune colon. Je ne suis pas parvenue à entrer dans cette histoire.
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Camarade Papa

Ici nous avons deux histoires, deux personnages principaux et deux époques. Mais nous avons aussi deux manières de s'exprimer très différentes. Cela s'explique par le faite que d'un côté nous avons un enfant et de l'autre un adulte.

Je n'avais pas lu la quatrième de couverture et il m'a fallu un certain pour comprendre de quoi il s'agissait et comprendre les différences entre les deux histoires.



Mais ces deux histoires ont un lieu commun, la Côte d'Ivoire. Chacun des deux personnages va découvrir ce pays de manière très différente. L'un est envoyé pour le conquérir et l'autre car c'est là que se trouve sa famille.



Parlons d'abord de l'enfant. Au début du livre il vit à Amsterdam. Ce qui nous marque dès le début c'est sa manière de s'exprimer. L'auteur s'est mis dans la peau d'un enfant qui apprend à parler et qui donc commet des fautes. C'est quelque chose qui m'a beaucoup perturbé dans ma lecture et donc dans la compréhension de ce qu'il se passait.

Ce petit garçon a un père communiste qu'il appelle "Camarade Papa". On ressent toute l'influence de ce père sur ce petit garçon qui pense qu'il lui dit forcément la vérité. Et donc sa vision du monde est orientée par celle de son père. Cela prête souvent à sourire.

Son histoire est devenue intéressante quand il arrive en Côte d'Ivoire. On découvre à travers les yeux d'un enfant ce pays avec ses règles et ses codes. Certes on le découvre avec le regard biaisé de cet enfant qui a été formaté par son père. La fin de cette histoire est par contre très touchante car c'est là que tout prend sens avec l'autre histoire.



De l'autre côté, on a un jeune homme qui grâce à son travail décide de partir en Afrique et plus précisément en Côte d'Ivoire au moment des colonies. Le contexte historique des Compagnies avec les Anglais et tout le système marchand est bien décrit.

Cette histoire est plus intéressante dans sa construction et son contenu. On suit avec précision le périple de cet homme à travers ce pays qu'il ne connaît pas. On découvre avec lui comment il est organisé et structuré. C'est quelque chose qui a été assez difficile pour moi à comprendre car il y a beaucoup de noms retenir et le langage est aussi particulier.

La parole est quelque chose de sacré quand il s'agit de négocier des traités. Cela n'a pas été facile pour moi de comprendre la portée de tous les échanges. Ce langage parfois soutenu peut dérouter le lecteur qui n'a pas l'habitude.

Le personnage est très observateur et très peu acteur de ce qu'il se passe. Il a une mission à remplir cependant. Son évolution est notable dans le livre. Vers la fin un autre personnage l'accuse d'avoir pris un peu trop parti pour ce peuple et du coup de ne plus se conduire comme un blanc. Dabilly, le personnage principal, montre ainsi aussi ce que l'homme blanc à apporter en bien et en mal à ce pays à travers les discussions qu'il a avec ce peuple.



La lecture de ce livre a été difficile pour plusieurs choses.

Tout d'abord par le langage utilisé, entre celui de l'enfant et de l'adulte, il m'a fallu du temps pour m'y habituer et m'y ré habituer quand je reprenais la lecture. Du coup j'étais parfois perdu dans ce qu'il se passait. Certaines choses ont du malheureusement m'échapper.

Il y a aussi beaucoup de personnages. J'ai renoncé à un moment à me rappeler de tout le monde. Dans le récit de l'adulte on rencontre beaucoup de tribus avec des noms très difficiles à retenir. De plus certains personnages ne sont plus appelés par leur nom mais par leur surnom, il est donc encore plus difficile de se souvenir de qui est qui. Cette abondance de personnages n’aide pas aussi à se rappeler des liens entre chacun.



Au final je ne suis jamais vraiment rentré pleinement dans l'histoire mais cela ne m'a pas empêché de voir que c'était une belle histoire. La fin du livre a beaucoup aidé à cela.

Ce livre par son aspect historique est aussi très enrichissant. Je ne m'étais jamais intéressé à la conquête de l'Afrique par l'homme blanc et là j'avoue que j'ai appris beaucoup de choses. Dans ce livre il y a aussi des leçons qui sont donnés. L'étranger qui arrive dans un pays ne doit pas imposer ce qu'il est aux autres mais être dans le partage et dans l'écoute pour mieux s'adapter.



Au début je ne suis pas sorti de ce livre avec un avis très positif. J'avais hâte de le terminer. Mais avec un peu de recul, je ne suis pas mécontente de l'avoir lu car même si il s'agit d'une fiction, on y apprend beaucoup de choses sur l'Histoire mais on prend aussi quelques leçons.
Lien : https://leslecturesdamandine..
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Debout-payé

Roman original.



Le procédé de décrire des personnes ou des actions par des mots est brillante et accrocheuse.



Cependant il ne restera pas grand chose en mémoire d'ici quelques temps. Ce roman n'a pas une histoire originale ou créative. On passe un bon moment malgré tout même si on a l'impression de lire pour ne rien retenir.



L'auteur nous parle de l'immigration et des difficultés que cela entraîne, mais le tout avec humour, ce qui est plutôt agréable!
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Debout-payé

Quand ce livre était sorti, il ne m'attirait pas du tout... seul les imbéciles ne changent pas d'avis ! Un roman résolument moderne dans son style même d'écriture, plein de réalisme et d'humour pour ces métiers "ingrats" qu'on donne généralement à des immigrés africains! Ce roman pose aussi un regard acide sur les politiques des années 1970 à 2000...
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Debout-payé

le regard acere et percutant du vigile sur les enseignes, les clients, les collègues et le monde des "Je me debrouile" pour survivre
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Debout-payé

Une roman très intense qui narre la vie de plusieurs générations de Congolais qui survivent à Paris. Ceux de la dernière génération sont très souvent vigiles dans des commerces. L'un d'eux, subtile et ironique observe avec malice la clientèle d'une grande enseigne sur les champs élysées. Ils en tirent de brèves saynètes incisives.
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Debout-payé



Ce récit est composé de deux parties : la première est romancée et narre la vie de la famille d'Ossiri et leur périple pour survivre en France, la seconde est un dictionnaire satirique du parfait vigile.

Si la seconde est drôle, immensément, burlesque, ironique, avec un second degré fin, très critique sur les comportements de beaucoup de personnes, sur le racisme, le manque d'éducation et l'intolérance, la première m'a profondément ennuyé.

Ennuyé au point que, puisque les parties s'enchevêtrent je fus tenté de sauter des pages pour aller direct au chapitre du dictionnaire. Il y a des longueurs, le style est agréable mais rien ne ressort par rapport aux ouvrages sur le même sujet, je pensais souvent au "quai de ouistreham" de Florence Aubenas sur la précarité et tout ce qui gravite autour de ce drame à l'état pur et le roman de Gauz, la partie romancée du moins ne tenait pas la comparaison.

Une grande moitié de réussite donc.
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Debout-payé

Ossiri est un vigile ivoirien sans-papiers. Au Séphora des Champs-Elysées ou au Camaïeu de Bastille, son oeil avisé ne rate rien des comportements des clients ou des concepts marchands. Premier roman de Gauz (Armand Patrick Gbaka-Brédé) Debout-Payé offre un regard aiguisé sur ces hommes invisibles et les dérives de notre société de consommation.



Arrivé comme étudiant en France dans les années 90, Ossiri est pris en charge par les "anciens", Ferdinand et André. Grâce à l'entraide de la communauté, il obtient un logement et un travail. Par l'évocation de ces trois personnages, c'est une vision d'ensemble de l'immigration ivoirienne, de 1960 à nos jours, qui nous est donnée à lire. Une figure féminine vient quant à elle donner du sens à leur présence, à leur histoire : la mère d'Ossiri, femme de tête, sociologue. Une intellectuelle qui offre, pour le plus grand bonheur du lecteur, des explications sur l'origine des tissus hollandais utilisés pour la confection des vêtements « traditionnels » africains ou sur les politiques migratoires.



Alternant successivement narration et observations du vigile, l'architecture du roman peut parfois dérouter. Cependant, c'est bien ce mélange qui le rend si surprenant et original. La critique (et les lecteurs) ont beaucoup glosé sur la partie extrêmement drôle du roman. Certes, elle reste longtemps en mémoire une fois le livre refermé, mais Debout-Payé ne doit pas, à mon humble avis, être résumé (qu') à cela. Car derrière ces sentences caustiques du vigile (dont certaines m'ont fait littéralement éclater de rire), il y a de vraies observations de bon sens, une dénonciation de notre société de consommation. Etant moi-même une consommatrice effrénée, je me suis reconnue dans de nombreux passages. Ce réflexe d'identification agit comme le filtre magique capable d'amener à la prise de conscience. Et c'est bien là que se situe le talent de Monsieur Gauz : nous faire rire et rougir de nous-mêmes, sans nous culpabiliser. Nous pousser à réfléchir, toujours. Bien plus difficile qu'il n'y parait, cet exercice de la remise en question, sans froisser quiconque ! Pourtant, tout le monde en prend pour son grade ; femmes, hommes, enfants, français, touristes. A la manière d'un humoriste de stand-up, l'auteur nous fait cadeau d'un rire libérateur. Mais ce rire va toujours de pair avec une réflexion profonde, ambitieuse, des rapports entre les êtres humains ; entre européens et africains, entre riches et pauvres, entre ceux qui ont le pouvoir et ceux qui le subissent.



Et vous, qu'attendez-vous pour vous ruer sur ce non-article de consommation ?
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Debout-payé

Une forme originale mais à laquelle je n'ai pas accroché. Le propos est loin d'être inintéressant mais la forme est lassante. En tout cas éclairant sur le travail de vigile.
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Debout-payé

Nouveau style d'écriture, original et beau travail de descriptiońqui met en avant le comportement de notre société de consommation
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Debout-payé

Ossiri, étudiant ivoirien arrivé en France sans papiers, va découvrir la vie peu rêvée des vigiles de magasins et supermarchés, à l'image du vieux Ferdinand: une situation qui peut durer. Une vie à surveiller sans être considéré, à protéger des établissements dont on est étranger.



De son expérience de vigile dans des enseignes qui voient défiler le gratin des touristes et la masse des femmes de la classe moyenne parisienne, au Camaïeu de Bastille et au Sephora des Champs-Elysées, l'auteur a dressé le parcours de deux personnages à son images, et il en a tiré une somme de réflexions et anecdotes.



J'ai aimé ces parcours romancés en regrettant qu'ils ne soient pas assez creusés.



(........)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Debout-payé

Livre intéressant en ce qu il m a fait découvrir la vie de sans papiers, une culture différente, des métiers auxquels on n accorde que peu de temps habituellement.

La verve de l auteur rend ce livre agréable à lire et plein de bon sens africain et de distance salutaire quant à nos pratiques de consommateurs occidentaux
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Debout-payé

Ossiri débarque à Paris pour faire ses études avec un visa de trois mois. Venu d’Abidjan, il rejoint la cité des étudiants ivoiriens qui n’abrite pas que des étudiants… à quel prix s’insérer dans la société française pour un africain quel que soit son diplôme ? Toutes les portes se ferment sauf une : vigile de sécurité est la seule carrière qui s’ouvre à lui comme à tous les africains de la capitale.



Avec une plume caustique qui fait mouche à tous les coups, Gauz croque les vigiles, les employés, les employeurs, les clients, les voleurs, et les habitants de la Maison des étudiants. De Camaïeu au Sephora des Champs Élysées, les profils sont différents et l’auteur ne manque pas une occasion de déployer une sociologie de physionomiste avisé !



On rit, parfois jaune quand il aborde le sort des vigiles qui perdent leur temps dans cet emploi sans avenir, et c’est très réussi…
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Debout-payé

Voilà un premier roman surprenant de par sa forme, amusant de par son humour mais invitant également à la réflexion de par l'authenticité du récit.



Gauz est le nom de plume d'Armand Patrick Gbaka-Brédé, né à Abidjan, Côte d'Ivoire, le 22 mars 1971. Il a publié quatre romans, avec en toile de fond les thèmes de l’émigration et de la colonisation.(source internet)



Debout-payé c'est le surnom des vigiles qui travaillent dans les grands magasins. L'auteur raconte les conditions de vie, de travail, il décrit les stéréotypes, les préjugés mais il explore également ce métier du côté des vigiles, de ce qu'ils entendent, de ce qu'ils vivent et ce n'est pas sans humour même s'il est parfois grinçant.



Une satire à lire pour mieux comprendre. J'ai hâte de découvrir les autres opus de cet auteur.
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Debout-payé

Debout-payé, c'est un des métiers réservés à la communauté africaine à Paris. Parfois sans papier, ce sont ces grands hommes noirs, athlétiques, les vigiles. Gauz ou Armand Patrick Gbaka-Brédé, né à Abidjan, Côte d'Ivoire, en 1971 a été l'un d'eux. Plus qu'une expérience partagée, son roman est une véritable immersion dans l'univers silencieux de ces drôles de surveillants des boutiques et autres supermarchés.



Le roman de Gauz est celui d'un observateur – miroir d'une société à deux vitesses. Elle se clive entre consommateurs acharnés et l'autre partie de la population qui, faute de moyens, ne peut qu'observer. Sans aucun misérabilisme, Gauz livre l'examen assidu très pertinent, plein d'ironie et de moqueries auquel s'emploie Ossiri, son protagoniste. La clientèle est passée au crible – c'est presque un travail d'ethnologue. Gauz s'amuse et avec lui son lecteur. Debout-payé est une lecture drôle. Le roman pourrait s'inscrire dans un genre de littérature joyeuse aux côtés de classiques comme Rabelais, Queneau, ou de contemporains comme Iain Levison et Pierre Lemaitre.



Il est assez difficile de définir le roman de Gauz car il n'appartient à aucun genre. Il flirte avec la docu fiction. Sa construction est très spéciale. Elle évoque le journal. Le récit se divise en dix parties qui alternent entre réflexions et observations dans les boutiques, histoire d'Ossiri ( double de Gauz ) et de sa famille, et histoire de la colonisation puis de l'immigration en France.



Gauz propose une relecture des évènements du point de vue de l'africain. L'image qu'il renvoie est abrupte. Elle laisse apparaître toute la violence de la rencontre des cultures occidentales et africaines. Toutefois, la parole de Gauz ne bascule jamais dans la révolte. Grâce à la distance de l'auteur et à son humour, son écriture dénonce sans juger. Elle désigne, identifie, et met le doigt sur une réalité choquante et insupportable sans jamais accuser. Le texte de Gauz est très digne.
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Black Manoo

Black Manoo, c'est le surnom donné à cet Ivoirien venu à Paris avec de faux papiers, un junkie évoluant dans les bas fonds de la capitale des années 1990, à Belleville. Entre squats de dealers, restaurants africains, foyers Sonacotra, immeubles de prostituées... il navigue entre situations cocasses et désespérantes.



Ce qui frappe d'emblée, c'est l'énergie et l'inventivité de la langue de Gauz, qui truffe ses textes d'un vocabulaire imagé, et bouscule le pré carré des expressions de la langue française.



Parce que dans ses rues de Belleville, une « tlenteulos » évoque une prostituée chinoise dont on a l'habitude d'entendre afficher ses tarifs,. Parce que pour un squatteur sans papiers, les CRS deviennent Compagnie de Relogement Spécial... Beaucoup d'humour, d'autodérision, de cynisme, mais aussi de tendresse et de tragédie autour de ce personnage malmené par ses addictions, certes débrouillard, mais qui révèle son attachement aux autres, aux parisiens qui le côtoient, l'aident ou le supportent.



Un roman cocasse, dans lequel on s'identifie parfois trop peu aux personnages avec des flash back pouvant complexifier la narration, mais qui nous séduit par son verbe vivifiant.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Black Manoo

Black Manoo débarque à Paris avec son vrai-faux passeport ivoirien un 15 août caniculaire des années 90. Il imaginait la Porte des Lilas comme une arche fleurie plutôt qu’une deux fois 4 voies, mais peu importe, les quartiers populaires de l’est parisien seront désormais son village. Un village ou l’addiction au crack, la misère et la clandestinité sont transfigurés par l’art de la débrouille, et l’indécrottable optimisme du héros.



Tel la Zazie de Queneau, Black Manoo arpente poétiquement la ville et se l’approprie avec une gouaille jubilatoire, naviguant au milieu d’une galerie de portraits hauts en couleur. Du deal de la place Stalingrad au Danger, squat multiculturel du quartier Danube, en passant par le Moukou, improbable boite afro au pied du siège du PCF, le roman dresse une cartographie du Paris encore populaire des années 90 ou se rencontraient vieux ouvriers et sans-papiers. On y lit en filigrane l’histoire des vagues de migrations qui ont fait l’est parisien, qui s’incarnent dans l’amitié inattendue entre Black Manoo et un vieil auvergnat de la rue de l’Orillon, qui lit en lui son propre déracinement. Cet ancrage social est l’aspect le plus attachant de ce court roman de Gauz, auteur lui-même ivoirien qui découvre Paris dans les mêmes années que son héros. Il émane du texte une douce nostalgie et une grande tendresse pour sa ville d’adoption et tous les damnés de la terre qui l’habitent.
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Black Manoo

Enfin je découvre la plume de Gauz. Et quelle plume !

Première impression : "ah de la littérature comme je l'aime".

Son écriture est consistante. Chaque mot, phrase, paragraphe amène le lecteur vers une réflexion profonde sur la vie, nos sociétés, et leurs lots inépuisables de misères sociales.

Lu un dimanche, j'ai voyagé entre plusieurs émotions, époques et milieux.

Et ça faisait longtemps qu'un livre ne m'avait pas fait rire, la plume de Gauz m'a fait visualiser certaines scènes comme si j'étais au théâtre...

Ce qui n'est pas de refus en ces temps confinés et/ou en couvre feu.

J'entendais l'auteur dire pendant une émission de radio qu'il a voulu inventer une autre littérature avec le format qu'il nous propose là : des chapitres de 2 pages, decrivrant des scènes, des moments que le lecteur saisit immédiatement. Tout n'a pas besoin d'être dit, l'auteur peut se reposer sur la capacité imaginative de son lectorat.



J'ai aimé la lecture de ce roman et je le recommande.

J'aime la liberté avec laquelle ces auteurs, Gauz, Romain Gary, Kourouma, Leonora Miano manient la langue française. Une belle injonction de les imiter, lancée avec sourire aux lèvres.

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Debout-payé

Ce livre est une claque. Bravo Gauz. Je ne vois décidément plus la société française du même oeil depuis que j'ai lu ce livre. Ou devrais-je dire analyse sociologique ? Entrecroisant éléments autobiographiques et données statistiques, on s'informe sur le réseau souterrain de notre chère société. Brillant de lucidité, de perspicacité, ce livre nous informe et fait avec délicatesse et humour ce que peu osent : crier la vérité quant à une injustice immense. Essentiel, si vous ne l'avez pas lu, il faut vous le procurer à tout prix !
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Camarade Papa

Camarade Papa, camarade fils à bourgeois



1880. Dabilly quitte la France pour l’Afrique et la vague de colonisation qui opère sous fond de guerre économico-militaire entre la France et l’Angleterre.



Fin du XX° siècle. Un enfant d’origine africaine qui vit à Amsterdam est envoyé par son père en Afrique sur la trace de ses aïeuls.



Alors oui, la première lame de ce livre, qui est tout sauf rasoir, traite de la colonisation à travers le regard d’un français parti « là-bas » avec un esprit ouvert qui en fait vite la coqueluche des colonisés, sans aucun rapport avec la maladie qui l’affaiblira. Parmi les autochtones, il en sera une qui changera sa destinée et engendrera la lignée qui ramène le lecteur au XX° siècle.



En dehors de Dabilly, les colonisateurs sont d’ailleurs tous plus ou moins des escrocs patentés. Le seul qui n’arrive pas en conquérant mais qui adopte une posture de conquis c’est Dabilly.



Mais il n’y a pas que cela dans le livre de Gauz. Parce que la descendance de Dabilly, dans la personne du petit garçon couleur ébène dont la langue vit au rythme d’un phrasé de révolutionnaire communiste inculqué par son camarade papa, acte la révolte du colonisé face au colonisateur. Cette révolte est avant tout sociale. Elle permet, qui plus est, à Gauz de laisser libre court à une inventivité poétique linguistique tout à fait jouissive et drôle. Le petit garçon se retrouve ainsi, suite à des tirades communisto-révolutionnaires délivrées à l’encontre d’adultes, dans des situations comiques où le décalage n’est pas étranger à l’efficacité de celles-ci.



Dabilly et le petit garçon se répondent ironiquement : celui qui n’est pas censé s’intégrer en Afrique, le « blanc », s’assimile bien mieux que le « petit noir » qui retourne chez lui, endoctriné par des pensées et des réflexions typiquement européennes.



Après, le personnage du petit garçon me pose problème. Autant Dabilly est exploité complètement par Gauz, autant le personnage du petit garçon se retrouve petit à petit mis sur le côté, un peu délaissé au profit de Dabilly qui prend de plus en plus de place autant en terme d’importance narrative dans le récit qu’en terme de « quantité » de pages. On reste du coup sur sa faim avec le petit garçon alors que dès le début du récit, c’est lui qui prend un peu la lumière du récit de Gauz. Il est en effet celui par qui l’inventivité de Gauz se fait jour en terme de langage.



Ce qui est enfin intéressant c’est de voir comment Gauz fait de ce roman inter-générationnel un roman d’apprentissage où autant le jeune contemporain que l’ancêtre, certes encore dans sa prime jeunesse, sont disponibles pour appréhender leur évolution, leur maturité.


Lien : https://wp.me/p2X8E2-103
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