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Critiques de Gauz (200)
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Camarade Papa

Personne n'est plus dupe ! La colonisation de l'Afrique n'est rien d'autre qu'une histoire où "la terre est un alibi, la richesse une esquive, la civilisation une escroquerie."



"Camarade Papa" de Gauz est un roman qui raconte deux histoires qui sont les mêmes, à 100 ans d'écart : En 1888, Maxime Dabilly, apprenti colon blanc, quitte sa France natale et la "Manu" de chassepot pour Grand Bassam en Côte d'Ivoire où il doit contruire et tenir le comptoir colonial d'Assikasso ; en 1988, son arrière-petit-fils, Illitch Davidovith Shaoshan Anouman, jeune enfant métis, "le plus grand des petits révolutionnaires", élevé à la sauce rouge, quitte son amsterdam natal pour parfaire son éducation révolutionnaire dans la classe populaire d'Assikasso.



Deux regards croisés qui révèlent avec humour, tendresse et indulgence, la duplicité d'une Afrique prompte à se soumettre à l'appât du gain et d'une Europe fourbe qui s'empresse de "Culturer" pour "dé-Naturer" un continent qui n'a d'autre intérêt pour elle que son sous-sol.



Camarade Papa est un roman que j'ai lu avec beaucoup de plaisir, écrit par un auteur au style créatif (peut-être un peu trop ; c'est en tout cas le seul petit bémol ☺️), empreint de lyrisme et de poésie. Une parfaite friandise ! 🤩👍
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Camarade Papa

Il s'agit d'une fresque coloniale qui raconte deux histoires de migrants :

- une enfant d'origine africaine, rêveur, candide et facétieux qui, après avoir grandi en France et à Amsterdam, se retrouve parachuté dans les années 80 chez sa grand-mère en Afrique pour retrouver ses racines.

- Parallèlement, l'auteur se glisse dans la peau d'un jeune colon blanc qui débarque à Grand Bassam (capitale de l'empire colonial de Côte d'Ivoire) au XIXè. Avec humour et un grand sens de l'observation, il raconte son épopée : il va participer aux explorations, à la création des comptoirs commerciaux et rivaliser avec les anglais qui convoitent les mêmes territoires.



Les chapitres concernant les deux histoires alternent avec une écriture très différente (l'enfant a un langage imagé et invente des expressions). Quelques légendes africaines s'intercalent entre les chapitres.



Je dois reconnaître que j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire, cela m'a demandé un effort : le début est fouillis, ça part dans tous les sens, les personnages nombreux, mais une fois qu'on s'y retrouve, on se délecte des descriptions foisonnantes, des tranches de vie cocasses et très réalistes.

J'ai aimé l'écriture ciselée, recherchée et pleine d'esprit ainsi que le ton, satirique et décalé de l'histoire du jeune colon.

J'ai moins aimé l'histoire de l'enfant, moins intéressante.

Bon livre au final mais qui demande une lecture exigeante. L'écriture, particulière, peut déranger certains lecteurs classiques.
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Camarade Papa

3 voix pour raconter de manière vivante et imagée la colonisation :

La première, celle d'un enfant africain qui a bien compris la leçon anticapitaliste de "camarade papa". Il fait sourire le lecteur et l'émeut avec son vocabulaire français mal maîtrisé et sa naïveté ( il rappelle le petit Michel de Mabanckou ) tout en mettant en évidence les contradictions des adultes.

La 2ème est celle d'un jeune homme qui au 19ème siècle s'aventure en Côte d'Ivoire pour , à l'instar d'autres hommes blancs, installer des comptoirs de commerce français alors que les Anglais, après Sedan, ont pris l'avantage en Afrique.. L'auteur fait revivre ainsi les différents peuples de la région avec leurs rites, leurs cultes des ancêtres, leurs capacités physiques et psychiques, leurs habitudes de vie.

Il montre les relations codées entre Blancs et Noirs et la domination des uns sur les autres.

La 3ème est intercalée entre certains chapitres : ce sont des légendes africaines rapportées par les serviteurs des blancs.

Très bonne lecture, enrichissante, amusante, étonnante.

Un auteur à suivre.
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Camarade Papa

Un petit passage à Amsterdam dans les années 80, avec un gamin à l'esprit vif et complètement endoctriné par ses parents communistes, version Albanie d'Enver Hodja et Corée du nord. Son père l'envoie en Côte d'Ivoire, où résident des amis et de la famille. Le gosse découvre le village, l'école.



Fin 19ème siècle, Dabilly s'en va chercher l'aventure dans l'Afrique coloniale à ses débuts; c'est l'époque des comptoirs sur la côte (Grand-Bassam, Assinie), des explorations vers le nord, et plus généralement de la lutte avec l'Angleterre visant à l'empêcher d'étendre ses colonies. Entre les deux, diverses tribus de la future Côte d'Ivoire, cherchant à tirer leur épingle du jeu.



Les deux récits alternent, avec de courtes 'légendes' d'une ou deux pages, dont les éléments s’intègrent parfaitement ensuite dans le cours de celui de Dabilly.

Voilà pour l'aspect général du roman.



Ce qui frappe ensuite, c'est l'écriture, qui à mon avis devrait convaincre le lecteur le moins attiré par une histoire des premiers temps de la colonisation en côte d'Ivoire et l'ambiance dans un petit village dans les années 1980.



"Dans la chaîne des discours de Camarade Papa, après les Philips, il y a les tulipes.Ce sont des fleurs turques qui ont attrapé la coqueluche chez les bourgeois hollandais il y a longtemps. Bien avant la vapeur anglaise, les bourgeois protesteurs hollandais utilisent la fleur turque pour fabriquer une bourse. la fleur n'est pas très belle, même les moutons refusent de la brouter. Mais à cause de la pluie value, ils s'achètent et se vendent la mauvaise herbe, ils inventent le capitalisme des bourses. Il ne vient pas d'Angleterre, tout le monde s'est trompé, Marx et son ange aussi."

Voilà un petit bonhomme qui a ingéré les discours du Papa, et le ressort à sa façon inimitable, l'histoire des tulipes est vraie. Savoureuse façon de raconter, non?



Avec Dabilly, on est dans un langage plus soutenu, ou la causticité affleure au 12ème degré. Ah ce temps des colonies, où la barre empêchait d'aborder en bateau sur le rivage, où l'on ne devait pas sortir sans casque avant 6 heures du soir, où l'on mourait vite fait de la fièvre jaune...



"On a tous deux balances: celle des achats et celle des ventes. celle des achats allège, celle des ventes alourdit. Ils sont malins, mais ça, ils n'ont pas compris.

A la colonie, les gens profitent.

- N'allez pas crois qu'il sont naïfs. Ils ne ratent pas une occasion de nous gruger, ces singes-là. On ne compte plus les ballots de caoutchouc, de coton ou de graines de palme alourdis par des cailloux.

La colonie rend les gens justes."



On l'aura compris, j'ai bien jubilé au cours de ma lecture, Gauz sachant égratigner au passage les diverses catégories de personnages. On y croise -d'assez loin- des personnages ayant existé, tels Treich ou Binger (oui, ceux de Treichville et Bingerville...)
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Camarade Papa

Naissance de la Côte d’Ivoire coloniale et paradoxes contemporains, avec humour tendre et acide.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/08/29/note-de-lecture-camarade-papa-gauz/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Debout-payé

Un peu dubitative au début, j'avais peur de tomber dans les gros clichés des blancs Vs les noirs et finalement ce livre est une vrai pépite, bourré d'info sur l'histoire des africains, sur leurs difficultés d'intégration en France. Gauz décrit cela avec beaucoup d'humour et de cynisme mais malgré tout la réalité est tout de même bien triste... Un livre nécessaire qui permet de prendre conscience de la difficulté d'être vigile et noir "sans papiers" en France...

Je ne regarderai donc plus les vigiles de la même façon!

Donc je recommande cette lecture sans hésitation!
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Debout-payé

Le parcours de ce vigile noir m'a beaucoup fait réfléchir sur la vision que j'avais sur ce métier et sur les clichés envers les immigrés. On remarque l'entraide que le personnage principal Ossiri a avec les autres vigiles ayant les mêmes origines que lui, tout cela avec une écriture peu commune. L'auteur utilise plusieurs petites citations avec des clichés, il dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas en ayant recours à de l'auto-dérision.
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Debout-payé

Gauz est le nom d'auteur d'Armand Patrick Gbaka-Brédé, né à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Photographe, scénariste, rédacteur en chef d'un journal économique satirique ivoirien, Gauz est également auteur du roman Debout-Payé qui vient de paraître au format Poche.

Salué par la critique, notamment pour la qualité de son style, pour sa satire à la fibre sociale et son humour, Debout-payé a reçu le prix des libraires Gibert Joseph.



Rester debout pour gagner sa pitance, telle est la signification de Debout-payé. Au motif que "les Noirs sont costauds, les Noirs sont grands, les Noirs sont forts, les Noirs sont obéissants, les Noirs font peur", les Noirs sont faits pour être vigile. Un métier debout-payé qui leur sied si bien...



Debout-payé est le roman d'Ossiri, étudiant ivoirien devenu vigile après avoir atterri sans papiers à Paris en 1990. Gauz porte un regard critique sur nos comportements de consommateurs à travers certes, le prisme du Camaïeu de Bastille et le Séphora des Champs-Elysées, pourtant l'essentiel du livre est ailleurs.

Debout-payé traite avant tout des relations politiques entre la France et l'Afrique, de la colonisation et de l'épopée de l'immigration africaine. Debout-payé raconte comment les sans-papiers sont parqués dans des cités HLM où "visiblement, les urbanistes, qui avaient dessiné les plans des Courtilleraies ne buvaient pas que de l'eau claire", comment "ils vivent seul sur le fil tendu au-dessus du précipice de la reconduite à la frontière". Cette reconduite à la frontière qui inspira longtemps à Ossiri "un voyage bucolique à travers prés et champs, accompagné par une cour joyeuse et bruyante, jusqu'à une frontière imaginaire pleine de mystères enchanteurs". Loin d'être naïf, Ossiri savait qu'avant la reconduite à la frontière, il y avait la case prison.



Debout-payé est un roman social et sociétal cruellement d'actualité. De la tolérance à l'intolérance. De l'âge de bronze (1960-1980) qui a toléré les sans-papiers, à l'âge d'or (1990-2000) qui leur a permis de travailler et d'envoyer de l'argent au pays, pour finalement aboutir à l'âge de plomb, post 11 septembre où le monde a basculé dans la paranoïa. Ossiri comme tant d'autres, perdra son travail et ne vivra plus qu'avec la peur. La peur d'être reconduit à la frontière.



Parallèlement à la condition de ces migrants, c'est une comédie humaine qui se joue. Gauz plaide la cause de ces Debout-payés que l'on ne voit pas et à qui pourtant, rien n'échappe, pas même nos dérives consuméristes. C'est avec un certain humour un brin caustique que Gauz nous interpelle. Réflexe de photographe oblige, une série d'instantanés vient illustrer son plaidoyer pour ces hommes qui veillent sur notre sécurité et celle des produits de luxe. Le ton de Debout-payé est vif, sarcastique. Sa construction est habile. Gauz alterne légèreté et gravité, les clichés et le récit de l'immigration africaine.



Alors, pour mieux comprendre les migrants, pour porter un autre regard sur ceux qui assurent notre sécurité dans les magasins que nous fréquenterons, Debout-payé est un roman à découvrir.




Lien : http://the-fab-blog.blogspot..
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Debout-payé

Gauz entremêle l'histoire de plusieurs générations d'immigrés africains "condamnés" à devenir vigile en France à ses propres souvenirs de vigile chez Camaïeu et Séphora. La galerie de portraits de clients est drôle et acide. La peinture de la condition d'immigré est sans concession. Un livre très bien écrit qui se lit avec beaucoup de plaisir.
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Debout-payé

Un vigile, ou un «debout-payé», dans le langage populaire abidjanais. Payé pour rester debout et répéter chaque jour «cet ennuyeux exploit de l’ennui». A 23 ans, pourtant bien installé comme prof de Sciences Naturelles à Abidjan, Ossiri a mis le cap sur la France pour se retrouver, à son arrivée, flanqué de l'attirail pantalon-veste-cravate noir, aux portes des magasins de la ville. Deux, en particulier, dont il nous raconte l’envers: le Camaïeu de Bastille et le Sephora des Champs-Elysées.



Drôle, cruel et poétique parfois.
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Debout-payé

C’est un livre étonnant, à la fois drôle et tragique comme doit l’être la vie des Africains à Paris. » Debout-payé » c’est le nom que l’on donne aux vigiles en africo-français. Quelle inventivité dans la langue ! un sens de la formule que j’avais déjà trouvé chez Alain Mabanckou. Le roman est divisé en deux parties. Une première partie constituée par les remarques et observations quasi scientifiques (au moins dans la forme!) des vigiles à l’entrée des magasins surtout de Sephora; et une seconde par les récits de Ferdinand, Kassoum et Ossiri trois Ivoiriens qui nous font découvrir leur passé et leur façon de vivre en France.



Être vigile (donc noir dans 90% des cas) développe un sens aiguë de l’observation, notre société vue à travers le regard des vigiles est pour le moins étonnante quand elle ne vous fait pas éclater de rire. Toutes les nationalités qui se pressent dans les enseignes des Champs Élysées ont leurs façons de se comporter dans les temples de la société de consommation. Toutes les femmes se pâment devant le « numéro 5″ de Chanel qu’il faut donc protéger des mains trop baladeuses et éviter que les flacons se retrouvent dans les endroits les plus insolites sans passer aux caisses. Un vigile voit tout mais pas particulièrement les vols contre lesquels il est très impuissant, il remarque donc : les modes vestimentaires, les inscriptions sur les tee-shirt, les types physiques selon les origines et les réactions de chacun face au bip bip du portail qui annonce que vous êtes sorti sans payer un article… Et quand il a de l’esprit, il nous fait souvent sourire. Il voit aussi comment est organisé le magasin, et malheureusement pour lui, il entend à longueur de journée une musique insipide. J’ai eu envie de noter toutes ses remarques tant elles étaient pleine d’humour.



Et puis l’autre partie du livre raconte la vie de ces vigiles africains dans ce qui reste des cités étudiantes ivoiriennes où on loue une place pour s’allonger une partie de la nuit à celui qui a sous-loué une partie de la chambre au locataire. On découvre des personnalités étonnantes au passé très divers. Et un mode de vie en marge de notre société que l’on peut deviner sans la connaître vraiment quand on passe dans certains quartiers de Paris. Rien n’est facile et la lutte pour faire sa place et survivre n’est pas simple. Le regard sur la population africaine à Paris est vraiment passionnante , un regard drôle et plein de moqueries.



Ce livre est important pour comprendre la présence africaine en France, ce n’est pas le sujet mais on se demande pourquoi les Ivoiriens se donnent tant de mal pour venir en France alors qu’ils y vivent dans des conditions si difficiles. On a l’impression que rien ne peut les empêcher de venir alors que pour certains, ils avaient plutôt une bonne profession dans leur pays. Et le plus important, après avoir lu « Debout-payé » on regarde, enfin, les vigiles comme des êtres humains.
Lien : http://luocine.fr/?p=2248
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Debout-payé

C'est l'histoire d'un étudiant ivoirien, Ossiri, qui arrive en France dans les années 90 sans papier et qui devient vigile. Gauz questionne le parcours de ce personnage, celui de sa famille et des potes qu'il se fait, mais aussi la condition derrière le métier de vigile. Dans une langue unique et avec un regard aiguisé, il décrit la vie des vigiles, des grands magasins parisiens aux petites boutiques. Il décrypte les comportements des clients et des clientes avec un temps d'avance sur leurs actions, sur leurs petites habitudes. C'est drôle, très bien vu et en même c'est un reflet réaliste de la société de consommation. Gauz s'attarde aussi sur les regards portés sur les vigiles, avec en toile de fond le parcours des immigrés en France. "Debout-payé" est un court roman à découvrir, qui dégage une poésie singulière et qui avait eu un petit écho à sortie en 2014.
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Debout-payé

Tu es africian et tu voudrais travailler en France ? La filière des vigiles et agents de sécurité t’est toute ouverte ! Debout-payé c’est justement le surnom de ce boulot pénible. Gauz s’est largement inspiré de sa propre expérience pour écrire ce livre qui alterne des chapitres plutôt historiques ou sociologiques sur les mouvements d’immigration vers la France et les conditions d’intégration et de travail et une autre, bien plus prosaïque où nous découvrons sous la forme d’un lexique, le monde à travers les yeux d’un vigile.

Ce livre devient alors un témoignage documenté d’une époque qui nous concerne nécessairement. Léger bémol, ce livre m’a semblé un peu poussiéreux. Pas encore assez daté pour être vraiment un témoignage historique et incomplet pour être totalement d’actualité. Ce n’est pas vraiment de sa faute, certes.. mais c’est ce qui a pu rendre fade ma lecture, sinon réjouissante !
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Black Manoo

D'Abidjan à Belleville, captures d'instants d'un invisible …



En Afrique francophone, c’est une vérité de La Palice, la Côte d’Ivoire est une terre de vibrations musicales, comme le sont à n’en point douter la plupart des pays de cette région d’Afrique. La Côte d’Ivoire a ceci de particulier qu’elle a su au fil du temps s’imposer comme un laboratoire de sonorités qui ont si bien su s’exporter depuis plusieurs décennies.



Des noms comme Pierre Amédée, Ernesto Djédjé pour les plus anciens et Bailly Spinto pour de fringants quinquagénaires ou sexagénaires sont évocateurs d’une époque qui vit éclore des chansons d’une pureté rare dans un contexte de relative aisance économique d’un pays attractif pour toute la sous-région de l’Afrique de l’Ouest. La prépondérance de la musique dans le narratif de ce pays n’ira pas s’amenuisant au fil du temps, et ce même au plus fort des périodes troubles de crise économique et d’instabilité politique.



A contrario, les ivoiriens ont toujours retrouvé dans la musique une sorte d’exutoire, de défouloir ou une forme de réceptacle de toutes leurs revendications : dans les années 90 le refrain Agnangnan scandé par le groupe de musique urbaine R.A.S., le Zouglou de paroliers comme Didier Bilé, à la fin de la décennie 90 ou au début des années 2000 avec le pied-de-nez que firent à la bien-pensance musicale les contorsions lascives des rythmes originellement traditionnelles connues dans leur évolution sous le vocable de Mapouka qui mirent en transe les jeunesses africaines à cette époque. Puis vint le célèbre mouvement coupé décalé qui faisait le panégyrique du dandy abidjanais et de la petite débrouille fort ostentatoire. La musique a toujours fait écho à l’histoire très mouvementée du pays.



Au milieu des années 80, un chanteur , Gun Morgan, défraie la chronique par son jeu de scène, l’introduction des sons Funky dans ses chansons et la mise en scène de sa famille, sa femme, son fils et sa fille, qui tourneront le clip de sa chanson phare « Kôkôti Kouadio » parés aux effigies des couleurs nationales Orange, Blanc, vert.



Le héros du roman de Gauz, Black Manoo, de son vrai nom, Emmanuel Pan, puisque l’auteur s’inspire de la vie d’un personnage réel, est un nostalgisant perpétuel qui d’ailleurs fera commerce de la nostalgie dans un des chapitres du texte. Il décide de partir pour retrouver son idole, Gun Morgan, en France, à Belleville. C’est un peu comme un camerounais qui, rongé par la nostalgie de la flamboyance des titres comme things like this de Gilly Ndoumbe ou Eyaye du groupe Esa, interprété par l’inimitable voix de Stéphane Dayas, déciderait de partir, de faire un saut dans le temps pour revivre le chatoiement sublime des mélodies d’antan.



L’histoire du roman commence un peu après la Coupe du Monde de 1998 en France au moment où Black Manoo débarquera en France. Enfin, après sept tentatives soldées par de cuisants échecs, sous une fausse identité, « François-Joseph Clozel, entrepreneur en visite au Salon du BTP, Porte de Versailles » muni d’un visa un court séjour qui sera vite réexpédié au pays pour un recyclage. « Comme convenu avec le canonnier, Black Manoo rend le passeport. Le faux document s’en retournera à Abidjan habiller quelqu’un d’autre en rouge, autant de fois que nécessaire pendant ses trois mois de validité. » Il faut dire qu’ici l’économie circulatoire des visas d’entrées sur le territoire européen connaît son heure de gloire.



A son arrivée à l’aeroport Charles de Gaulles, « l’aéroport du grand blanc de Brazzaville », Black Manoo embarque dans un taxi conduit par un Haïtien, direction Belleville, le quartier Parisien qui a été le terreau de belles intrigues de Céline ou Romain Gary (détail qui a son importance). Il déchantera très vite et devra se faire une raison. Pas de trace de son idole.



Bonjour, tu connais Gun Morgan, roi de l’afro-funk, soul man de France … s’il te plaît ?

Il appuie sa demande d’un hochement de tête synchronisé sur un glissement de jambes en fredonnant « Ayééé, kokoti kouadjo, blonin ! », le refrain du premier tube de Gun Morgan. Ce 15 août caniculaire, Black Manoo danse et chante, avec sa valise à roulettes en pied de micro, devant tout ce qui a une paire d’yeux et d’oreilles. Rien sur Gun Morgan. La fatigue et la chaleur finissent par s’inviter au découragement la « bête » se reveille à ce moment-là.



Le contraste est saisissant. Black Manoo avait auparavant séjourné en Russie, espérant y obtenir une bourse, l’expérience russe s’avèrera désastreuse. De retour au pays, c’est dans la drogue qu’il retrouvera une forme de « salut ».



A Belleville, il est accueilli par un ancien junkie, redoutable dealers des fumoirs d’Abidjan, « Lass Kader, dit Lass-six-six, spécialiste du couteau à six vitesses pour le recouvrement de dettes. » reconverti en assistant social qui vient maintenant en aide aux personnes dépendantes pour leur permettre de décrocher. C’est lui qui l’hébergera au Squat du Danger, rue David d’Angers. Dans le squat Le Danger, Black Manoo y promènera le lecteur avec une envoutante subtilité, lui faisant sentir les odeurs, lui permettant d’entrer en osmose avec une atmosphère chaleureuse amicale découvrant au passage de personnages fort attachants. On fera la connaissance des « dangereux noirs » :



Babou est installé dans le plus grand appartement du palier noir avec Sana et ses trois enfants. Le jour où il s’est présenté à Black Manoo, il s’est lui-même défini comme un spécialiste de la réconciliation post-partum … Chaque fois qu’ils se sont séparés à cris et à corps, Sana était enceinte … de quelqu’un d’autre. Mais Babou se remettait avec elle dès l’accouchement.



Mais il y’ a aussi dans le squat Danger, les dangereux blancs, « Dominique est sur le palier blanc dans un appartement aussi grand que celui de Babou. Il vit seul », un gauchiste obsédé par l’écriture d’articles.



Au Danger, Dominique méprise ses voisins du bas qui ne participent jamais aux manifs, « ces immigrés noirs qui vont finir fachos comme les immigrés du sud, les bâtards !



Le temps de sa désintoxication, c’est au foyer SONACOTRA qu’il prendra régulièrement ses repas, le célèbre Mafé, qui lui aussi a une histoire :



Estampillé plat africain par excellence, le mafé a une histoire française. A la fin de la guerre, un Strasbourgeois s’imagine faire fortune avec la pâte d’arachides. Il se fournit au Sénégal et la baptise Dakatine en contractant Dakar et tartine. Il la rêvait reine des goûters d’enfants sévèrement marqués par la malnutrition des années de guerre et les tickets de rationnement. Un fiasco ! les têtes blondes la dédaignent. Une femme oubliée de l’histoire la prépare en sauce et le mafé est né. Les palais noirs apprécient. Il devient plat national d’au moins trois pays d’Afrique où l’on croit que Dakatine est un mot Wolof.



Il rencontrera l’amour, ou du moins ce qui en fait office auprès de Karoll, mère célibataire de 5 enfants, dont les deux premiers qui lui donneront sa première carte de séjour sont issus d’une relation avec un dealer zaïrois, « l’homme purge sa peine quand elle obtient sa première carte de séjour, renouvelable chaque année. Trois gosses et une deuxième carte plus tard on lui trouve un logement décent dans une cité rue des Couronnes. Il lui faut sept ans et cinq accouchements pour obtenir un titre de dix ans, soit 730 jours par enfant né français. ». Avec le pactole d’une prime d’assurance, Karoll décide d’investir dans un restaurant africain : « En France, les cuisines du continent se résument à ce groupe nominal. Le Cameroun est à 4000 kilomètres du Sénégal sur les cartes géographiques, mais le Ndolè de Douala et le Tchèp de Dakar sont voisins sur les cartes de menus ». Finalement Black Manoo persuadera Karoll de se lancer dans le commerce des produits exotiques, magasin à l’avant elle vend les bananes, les piments et les tilapias, et lui derrière, au fond, il fera « danser les gens sur le zouglou du pays : une guinguette ». C’est la naissance d’ Ivoir exotic devant, avec une porte qui donne au fond sur le « Sans issue »



La parenthèse ivoir exotic est également le prétexte pour faire connaissance avec de nombreux autres personnages parmi lesquels, Bernard Bressac alias Solo-des-grands-B, « le vieux blanc », le dernier des bougnats comme autrefois étaient appelés les Auvergnats qui posaient leurs valises à Paris. Il leur loue Ivoir exotic 321 € par mois, charges comprises. Une réelle complicité naîtra entre les deux. Pendant la grande canicule de 2003, Black Manoo lui montera des bouteilles d’eau, ce qui lui rappellera ses ancêtres qui faisaient exactement la même tâche dans tout paris et vivaient en communauté :



Mes grands-parents comprenaient à peine le français. Ils n’étaient même pas fichus de prononcer « charbonnier » correctement. Ils disaient « charbougnat » ! c’est pour ça qu’on nous surnomme les « bougnats » ! On était des immigrés comme vous, mais en pire. On ne venait pas de loin, mais on était plus étrangers que vous, on avait beaucoup moins d’instruction que n’importe lequel d’entre vous.



Avec Solo-des-grands-B, il revisite l’évolution de leur quartier qui a vu arriver les « Tlenteulos », les prostituées chinoises qui ont en commun la posture droite et impassible. Leurs surnoms, elles le doivent au prix de la passe, 30€. L’ambiance qui règne à Ivoir Exotic où « on ne vend ni à manger ni à boire », mais de la nostalgie, est la plus illustrative de l’univers du Squat Le Danger : on y croise « Mamadou le dormeur » qui tous les matins fait l’ouverture et prend une Heineken en guise de café, « Désirée la banqueteuse » qui n’a rien à voir avec la banque mais qui est toujours assise sur la banquette, Moussa « le brouteur perpétue une escroquerie héritée des Zaïrois », Achillone la camère, « une camerounaise à carrure de boxeur et voix de stentor » …



Tout le long du récit, Black Manoo plantera le décor dans chaque chapitre avec un personnage dont le profil révèle un des pans qui participe de la diversité de ce lieu. De chapitres, il y’en a, en tout cinquante-deux. Chaque chapitre tenant sur deux pages et pouvant être lu séparément même si les chapitre se tiennent tous par le fil rouge que représente Black Manoo. Le texte nous dévoile toute l’importance que Gauz attache à la structure, au rythme et au style dans la construction de son récit. Pas étonnant chez un auteur qui prit la décision de devenir écrivain après avoir lu la même semaine Le Soleil des Indépendances d’Ahmadou Kourouma et Voyage au bout de la nuit de Céline. Les phrases sont courtes, la formule est corrosive, percutante et en même temps pertinemment dicible. Comme dans ses précédents romans, Debout-payé et Camarade Papa Gauz fait encore montre d’une créativité linguistique bouleversante. La langue de Gauz est une sorte d’intralingua intercédant entre le registre courant et les codes linguistiques urbains pratiqués dans les rues abidjanaises, Doualaises ou parisiennes. C’est une langue pleine d’ironies qui aborde des sujets autrement plus graves avec sarcasme. C’est une langue colorée dotée d’une puissance olfactive qui nous rappelle la truculence, l’exubérance et la verbosité forte imagée de Verre cassée missionné par l’Escargot entêté propriétaire du bar le crédit a voyagé dans Verre cassé d’Alain Mabanckou de rédiger les chroniques sur les faits et gestes de sa clientèle.



Le texte de Gauz est une ode à l’amitié, à la solidarité et à l’espoir. Toujours avec humour et une fascinante ironie l’auteur aborde avec subtilité, dans une posture non militante et peu vindicative la question du racisme et du communautarisme, ramant à contrecourant de l’anti-communautarisme pour faire un plaidoyer pro domo du communautarisme qui n’a pas que des aspects négatifs et a toujours été le mode de vie des primo arrivants à Paris comme les auvergnats qu’on appelait bougnats. Le texte s’inscrit dans un métissage culturel subi mais assumé, nous offrant là la description réelle des combats somme toute naturels des personnes qui se côtoient dans les routes des cités urbaines sans se mélanger. Dans ce texte accueillants et accueillis se croisent, se mélangent se côtoient.



Pour terminer cet article, je voudrais vous inviter à un voyage musical en Côte d’ivoire qui assurément facilitera la rencontre avec l’univers de Gauz par-delà les canaux des mots et du texte. Outre Kôkôti Kouadio de Gun Morgan repris dans le livre, je vous recommande surtout Sokokpeu de Amédée Pierre.



Bonne lecture



Kah' Tchou

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Black Manoo

Aujourd’hui, embarquement pour le Paris des années 90 et plus particulièrement le quartier de Belleville, même si c’est à Abidjan que l’histoire de notre personnage débute. Black Manoo, Emmanuel à sa naissance, est en effet Ivoirien, et c’est à son arrivée à l’aéroport que nous faisons sa connaissance. Parti en France tout de rouge vêtu avec un faux passeport qui prend aussitôt le chemin du retour pour servir à un autre, il intègre très vite le monde et les usages de ces sans-papiers débrouillards, qui se moquent et se taquinent les uns les autres, mais font front lorsqu’il s’agit de poser l’Afrique en entité à part entière, en opposition aux Français ou aux occidentaux.



Avec lui nous côtoyons, au fil des squats et des places et boulevards, dealers, prostituées, mères célibataires aux nombreux enfants, mais aussi un traducteur hindi – urdu – tamoul originaire d’Inde, un bougnat auvergnat et un paysagiste. Autant de figures colorées qui animent notre lecture. Au fil des pages, cela sent les épices, le poulet bouilli, la friture, et cela sur un fond joyeusement bruyant. Les difficultés quotidiennes ne sont pas masquées, puisqu’il s’agit de survivre dans cette ville, dans des conditions souvent misérables, et la fatalité et le manque de perspectives se font souvent ressentir. Mais elles sont enrobées dans l’humour et l’autodérision, et finalement, d’un jour à l’autre, tout continue d’avancer.



A certains moments, nous repartons également en arrière, à la recherche de sa vie ivoirienne et les divers événements qui l’ont amené à se retrouver à devoir choisir entre arriver à Belleville par la porte de Bagnolet ou la porte de la Chapelle. C’est donc un personnage fort bien construit que nous côtoyons au fur et à mesure que nous tournons les pages.



En plus d’une écriture d’une grande efficacité qui déroule l’histoire de manière toujours prenante, en la découpant en de petits chapitres, j’ai trouvé Gauz, son auteur, plein d’humour et de tendresse envers ses personnages, et j’ai été contaminée par cette tendresse. Black Manoo est attachant, donne envie d’être rencontré, tout comme les personnes qui l’entourent. Cette histoire emplie d’une profonde humanité, jusqu’aux dernières pages du livre, m’a véritablement enchantée, captivée, et remuée.



En résumé, je ne connaissais pas Gauz, mais c’est une rencontre que je suis heureuse d’avoir faite, et une chose est certaine, je lirai ses autres romans.



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Cocoaïans

Colonialisme du chocolat, exploitation du cacao ; histoire d’un pays à travers cette matière première mondialisée dont il ne tire qu’un profit minimal ; réflexion sur la parole et ce qu’elle rend visible. Cocoaïans (naissance d’une nation chocolat) reprend à différentes époques la façon dont la Côte d’Ivoire s’est vue contrainte de cultiver le cacao, s’est trouvée prisonnière de ce commerce colonial avant que d’être victime de ses spéculations, avant — par une belle projection dans l’avenir — la possibilité d’une révolte. Gauz’ met subtilement en dialogue, avec sa fille, entre les chefs de tribus, entre les propriétaires qui luttent pour créer un syndicat, entre la lune et le soleil, cette naissance d’une nation, cette possible appropriation du chocolat.
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Black Manoo

Années 90’, Paris



Emmanuel, plus communément appelé Black Manoo débarque à Paris, faux papiers et espoirs en poche.



Accroc à la drogue, féru de littérature et de l’Histoire de France, il part à la recherche de Gun Morgan, célèbre musicien de son pays.



Au fil de son périple dans la jungle parisienne, le gentleman de Cocody au costume toujours flamboyant fait la rencontre d’une galerie de personnages : des sans-papiers, des immigrés, des dealers, des consommateurs, des anarchistes et même un authentique bougnat !



Il finit par ouvrir un bar clandestin dans l’arrière-salle d’une épicerie spécialisé dans les produits africains dans lequel les différences culturelles, ethniques et politiques viennent se mélanger pour créer une symbiose cosmopolite et urbaine dévoilant la face cachée d’un Paris méconnu.



Dans une écriture à la fois caustique, drôle et sensible, le récit se construit autour de courts chapitres comme autant de chroniques parisiennes sur l’immigration dans les quartiers populaires.



Une excellente lecture qui mixe punchlines et images littéraires classiques pour dessiner une société multiculturelle urbaine pleine de nuances et de justesse.



« Le racisme, c'est ça aussi, le triomphe des mythes du groupe dominant. Moi j'ai arrêté de penser en groupe, surtout quand je suis dans un groupe. Je n'aime pas mon voisin parce que c'est un connard. Le fait qu'il soit arabe est un accident de l'histoire. Il faut revenir aux rapports individuels et tu verras.. »



Une très belle découverte !
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Black Manoo

Il y a les romans racés, pointus, ceux que l’on salue pour leurs évidentes qualités littéraires, leur langue époustouflante, leurs références sans faille, leur structure soignée, bâtie au cordeau, et puis, il y a ces textes déroutants, jetés comme en vrac sous les couvertures par une plume qui ne s’embarrasse pas des préjugés de noblesse ou de qu’en dira-t-on que l’on croit trop souvent inhérents à la Littérature avec un grand L, ces livres un peu foutraques dans lesquels on s’aventure avec une légère angoisse tant ils semblent loin, très loin, de l’idée que l’on se fait d’un roman, quoi, un truc un peu construit, avec des repères…repérables, des codes d’écriture, en un mot, des règles, non mais sans blague ! Et voilà que l’on se surprend à les aimer ces romans qui ne respectent rien, ces personnages tombés comme un cheveu sur la soupe, ces histoires sans véritable queue ni tête, aux antipodes de nos lectures habituelles, ces bouquins sales gosses qui nous bousculent sans ménagements et qui remplacent très avantageusement les bonnes manières par une attachante énergie.

Ainsi en est-il de Black Manoo dont l’auteur, Gauz, avait déjà suscité surprise et enthousiasme avec ses deux premiers romans, Debout-payé et Camarade Papa, sans que j’aie pris le temps le temps de m’y pencher…voilà un oubli réparé grâce à la sélection du Prix du Meilleur Roman Points. Suivre Black Manoo dans ses déambulations d’Ivoirien fraîchement débarqué dans le Paris des années 90, c’est pénétrer à sa suite dans les coins d’ombre de la Ville Lumière, c’est marcher sur le fil ténu de la légalité, passer l’épreuve du sevrage, pousser les portes des squats, c’est user d’une entrée dérobée ouvrant sur une cuisine aux saveurs d’ailleurs, c’est être accueilli par ceux dont on ne veut pas, ceux que l’on ne voit pas. C’est un peu foutraque, un peu le bazar, souvent bizarre, ça crie fort, ça rit plus haut encore, c’est parfois grandiloquent, parfois juste sublime de poésie, mais ça vous embarque malgré vous dans une histoire qui vous devient familière et chaleureuse, si chaleureuse que vers la fin, lorsque vos yeux deviennent humides, vous n’êtes même pas surprise…

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Black Manoo

La grande humanité, la fine sensibilité de certaines pages dressent un portrait fulgurant des immigrants subsahariens en France. En chapitres courts, dans un livre ramassé et souvent drôle, sont abordés les causes, les acteurs, les retentissements psychologiques du déracinement et des tentatives de réenracinement. La vie de Black Manoo, d'abord mercenaire contraint puis toxicomane banni de son pays défile telle une trajectoire de météore. Mais parfois l'écriture se fait trop urgente, elliptique, syncopée pour tenter de rendre le chaos d'un manque de crack, ou une descente hallucinée. Sûrement certains trouveront ces moments convaincants. Pour ma part, ils ont gâché une écriture par ailleurs bien mieux maîtrisée.
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Debout-payé

La vison du monde parisien par un sans papier ivoirien, avec du cynisme mais aussi une vision imagée qui n'est pas sans fondement

Basé sur la vie de l'auteur, ex étudiant sans papier

Roman vivant, acerbe mais sans regrets ou militantisme outrageux, le récit coloré de sa vie parisienne.



Un regret : le roman n'est pas homogène dans sa fluidité.
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