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Critiques de Gringe (132)
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Ensemble, on aboie en silence

J'en suis sortie bouleversée, je l'ai dévoré en 4 heures. Parmi mes amis, une personne « étiquetée » de la manière dont l'a été Thibault. Je l'ai reconnu, à travers les mots, les phrases, les idées si oniriques et si incompréhensibles prononcées ou écrites, telles qu'il faut parfois se reprendre à 10 fois avant de commencer à sentir le fin fond de sa pensée. L'auteur, comme Thibault, peuvent être fiers de mettre en mots ces maux qui traversent le parcours médical de ces personnes, incomprises, en décalage avec cette société malade. J'espère que cet ouvrage commun pourra faire changer les choses. Je vais faire passer ce livre de mains en mains, car c'est une pépite et qu'il est d'intérêt public, de lire ces lignes, ces témoignages, et surtout, la poésie de Thibault. Cette poésie est si précieuse, et c'est pour quoi il faut que la médecine avance, pour parfaire l'accueil et la compréhension profonde de tout les Thibault, Benoît, et j'en passe… Et arrêter la censure et cette tendance à cacher les personnes en dehors des limites.

J'ai connu l'auteur d'abord en tant que rappeur, et il n y a rien à redire, c'est une facette bouleversante qu'il laisse à voir ici… Mais avec la même rage que lors de ces concerts.

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Ensemble, on aboie en silence

Guillaume Tranchant (le rappeur Gringe) rapporte sous forme de flashes ses souvenirs d’enfance avec son frère Thibault qui devient schizophrène, et leurs relations culpabilisantes à l’âge adulte, quand leurs parents se séparent et que les hospitalisations deviennent nécessaires, parfois sous contrainte. Il ajoute ses trips personnels qui l’emmènent aussi aux hallucinations et au dialogue avec son double Sancho, témoin de ses aventures donquichottesques. Les frères alternent les rôles du sage et du fou. Courts chapitres, style oral, mix de tendresse et d’agressivité, ce qu’on peut attendre du livre d’un rappeur. Et aussi une candeur provocante dès les premières pages quand il rapporte l’invite de son éditeur :

« — Vous pourriez interroger votre frère sur ses souvenirs, sa maladie, et retranscrire tout ça. Et puisqu’il écrit, vous pourriez même lui demander de participer ?

Ils veulent pas que je leur file aussi sa taille de caleçon et son numéro de carte bancaire ?

— On vous propose une avance de 10 K.

— Comme ça, sans avoir rien lu ? »

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Ensemble, on aboie en silence

Cette photo noir et blanc, un titre évocateur d'une douleur sourde et un sujet des plus touchants : le diagnostic de la schizophrénie... C’était un programme prometteur et alléchant pour moi mais j’ai été un peu déçue...



Ce récit autobiographique est le résultat de la collaboration de 2 frères : Gringe, alias Guillaume Tranchant et Thibault, atteint de schizophrénie : un beau projet. Plus qu'un récit construit, ce texte m'est apparu comme un ensemble de flashes parmi lesquels j'ai lu quelques belles pages pour raconter les moments sombres liés à la séparation des frères. J'ai parfois eu le sentiment d'y être perdue.

Malgré tout, Gringe lève le voile sur la maladie qui a parfois entraîné son errance, le déchirement de sa famille suite au diagnostic. Il aborde la culpabilité... la complicité...l'amour inconditionnel malgré les conflits et les incompréhensions. C'est un livre qui sonne un peu comme une réconciliation après les tempêtes parsemées de moments de grâce. Il se conclut par une belle déclaration d'amour de Thibault.
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Ensemble, on aboie en silence

Ce roman est une histoire de fraternité. De différence. De culpabilité. D'autodestruction. Mais surtout d'amour.

Une histoire aussi belle que bouleversante, dont quelques passages ont été écrits par Thibault, le frère de Gringe.

Un véritable message de tolérance et d'acceptation malgré la douleur quotidienne ressentie face à la maladie.
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Ensemble, on aboie en silence

J’ai, en premier lieu, été assez déroutée par la lecture des premiers chapitres de «Ensemble, on aboie en silence ».



Tout d’abord, parce que la couverture est un peu trompeuse et que je n’avais pas compris que le frère de Gringe, Thibault Tranchant, prendrait également la plume.



Ensuite, par le ton de ce livre. Gringe annonce, en effet, la couleur sans ambages. Il ne voulait pas vraiment écrire cet ouvrage si ce n’est pour la confortable somme d’argent qui lui était proposée. Il est donc parti dans le sud afin de convaincre son frère de lui raconter sa maladie, ses délires, toutes ces voix qu’il entend et, plus généralement, cette vision du monde qui lui est propre et qu’il garde jalousement, laissant ses proches dans le noir.



Et là, la poésie s’installe… A travers de courts chapitres un peu décousus, on plonge la tête la première dans leur univers mélancolique, nébuleux, mais également très inspiré.



Les deux frères évoquent leur enfance agréable dans un quartier pavillonnaire, le choc qu’ils ont ressenti en déménageant dans une grande ville plus populaire (et, nécessairement, plus violente), la découverte du rap, cet art incisif qui plaît tant à Guillaume ainsi que son ascension fulgurante aux côtés d’Orelsan. Puis, l’éclatement de leur cellule familiale et, bien sûr, le diagnostic posé sur la maladie mentale de Thibault, sous-jacente depuis des années.



Poser des mots sur ce mal fait l’effet d’une déflagration pour toute la famille. Entre les regards fuyants, le combat d’une mère louve pour le bien-être de son enfant et la culpabilité d’un grand frère qui trouve pour seul remède de saboter sa carrière et ses relations amoureuses pour se sentir moins mal par rapport à son frère.



Parallèlement, Thibault nous raconte ses évasions (au propre comme au figuré), certains des personnages qui l’habitent et le poussent à prendre la route (pour ne pas dire la fuite). C’est sa plume qui est la plus poétique et déstabilisante. Ses récits sont émaillés de quelques photos prises au cours de ses pérégrinations (mentales) et cela donne au livre son air de recueil et son caractère hybride.



Les 192 pages de « Ensemble, on aboie en silence » se lisent en une journée à peine et nous donnent un aperçu honnête de la vie intérieure de ces deux frères si différents et semblables à la fois, ces « Chevaliers Lumière » (comme ils s’appelaient enfants) qui veulent bouffer la vie mais se font parfois (souvent) bouffer en retour.



L’espoir est, en tout cas, palpable tout au long du livre et on referme « Ensemble, on aboie en silence » avec cette sensation douce-amère si caractéristique…



En bref : Un livre inattendu et puissant qui ne plaira peut-être pas à tout le monde mais que j’ai, personnellement, beaucoup aimé. Je sais qu’il me restera longtemps en mémoire et je ne saurai que vous le recommander.
Lien : https://thecosmicsam.com
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Ensemble, on aboie en silence

C'est un témoignage émouvant de ce que peut être le fait de côtoyer dans son environnement familial quelqu'un atteint de troubles psychiatriques...

C'est une très belle histoire de relation fraternelle : Guillaume et Thibault, son cadet de 2 ans, qu'on ne parvient pas toujours à départager au début. Leur mode de vie, dysfonctionnel, leur quête de liberté et leurs fuites dans les paradis artificiels ; ils partagent, pour des raisons différentes, des conduites et des addictions similaires.

Enfants, le grand frère se veut protecteur envers son petit frère rêveur imprévisible mais leurs routes s'éloignent en grandissant et avec l'apparition et le diagnostic de la maladie de Thibault. Le poète visionnaire et hypersensible, écorché vif, dont le lecteur ressent la souffrance, c'est un personnage attachant. Mais derrière le vie bohème et insouciante de Guillaume, on découvre vite l'inquiétude constante pour le petit frère instable.

Je n'ai pas tout compris, c'est parfois embrouillé, dur à suivre mais c'est un hymne d'amour fraternel très fort.
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Ensemble, on aboie en silence

Je suis assez fan de ce que fait Gringe musicalement parlant. Je l’écoute depuis de nombreuses années maintenant. J’ai aussi forcément beaucoup aimé la série avec Orelsan : « Bloqués ». Donc quand il s’essaie à l’écriture avec une autobiographie, j’étais plus que curieuse de le lire. Bon en l’occurrence de l’écouter en audio livre.



Ici il se livre sans filtre et sans détours. Quand on connaît un peu le personnage, j’ai eu le sentiment de bien retrouver sa patte et sa signature. C’est brut, authentique. Il raconte avec honnêteté et parfois humour son parcours de grand frère un peu particulier. Thibault, son petit frère, est schizophrène. Une maladie connue et pourtant encore très stigmatisée et jugée.



Il s’expose et nous parle de sa place par rapport à la maladie de son frère, de leur relation pas toujours rose, de son statut d’artiste, de sa manière de percevoir lui-même et de son parcours.



Il n’y a pas besoin de connaitre l’artiste pour lire le livre et être touché. C’est court mais percutant. Qu’on aime ou pas, qu’on soit d’accord ou pas avec la démarche, il ne laisse pas indifférent.



En bref, je suis forcément pas super objective avec ma lecture mais je suis convaincue qu’elle pourra plaire. Si vous aimez les plumes électriques, musicales, brutes et humaines : vous avez un livre qui vaut le détour.
Lien : https://madamepointvirgule.f..
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Ensemble, on aboie en silence

Étant particulièrement intéressée et fascinée par la schizophrénie, je ne pouvais passer à côté de ce témoignage. Avant de commencer ce roman, je ne connaissais pas du tout Gringe… c’est ma sœur, en passant chez moi un soir, qui me dit « mais Gringe ?! Le rappeur ? ». Et peut-être n’aurais-je pas réussi à appréhender ce texte de la même façon si j’avais su qui Gringe était avant de commencer ma lecture.



Dans ce court livre, l’auteur nous raconte Thibault, son frère, diagnostiqué schizophrène en 2001. Ses mots sont emplis d’une poésie et d’une sensibilité incroyables. C’est un texte écrit par et avec amour. De ces récits qui respirent l’authenticité.



Quand la maladie psychiatrique arrive, la culpabilité des proches accoure au galop. Parfois, la honte n’est pas loin derrière. Comment accepter ce que l’on ne peut même pas expliquer ? Comment aider l’autre alors qu’on ne connaît même pas vraiment ce qu’il se cache derrière le terme « schizophrène » ?



Guillaume Tranchant (Gringe) a souhaité mettre tout cela par écrit. Il a voulu poser les mots. Et pour ce faire, il a demandé à Thibault, son frère, de lui parler de son histoire, de ses voix. Ainsi, le récit alterne entre le point de vue des deux frères et oscille entre tristesse, humour et tendresse. Ensemble, ils aboient. Ensemble, ils livrent une bataille contre une maladie encore bien trop méconnue. Parce que la stabilité ne peut avoir lieu, sans l’appui des proches.



Guillaume et Thibault signent un livre sur la schizophrénie, oui. Mais ils nous parlent avant tout de ce lien si puissant, indéfectible, incroyable qui se développe au sein d’une fratrie. C’est un livre sur la maladie. Mais surtout sur l’amour fraternel. Un amour qui peut faire des merveilles.



Lisez ce livre. Offrez-le. Relisez-le. Cornez les pages. Prêtez-le.

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Ensemble, on aboie en silence

Texte très court. Peut-être trop court. J’ai l’impression d’avoir approché une histoire mais d’en avoir eu que des bouts de ficelles. J’espérais une belle pelote qui aurait permis la réalisation d’un roman plus étoffé de témoignages dans le vif de la maladie, ses répercussions sur la vie de famille. Je reste sur ma faim...
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Ensemble, on aboie en silence

Ensemble on aboie en silence

GRINGE



Guillaume (Gringe) et Thibault.

Un grand frère et un petit frère.

Guillaume est réservé mais ça ne l’empêche pas de protéger son turbulent petit frère des grands.

Et un jour la protection de Guillaume n’est plus suffisante face au monde de Thibault.

Les voix entendues annoncent l’entrée dans la schizophrénie du plus jeune.

Deux mondes différents, deux fonctionnements différents mais toujours cette envie de protéger le plus faible.

Un beau récit de fraternité.



Je ne connais pas Gringe, j’ai donc lu ce récit comme celui d’un anonyme qui relate bien l’impuissance et l’incompréhension d’un tel diagnostic.

La terrible difficulté de rester « en contact » avec la personne atteinte.

Ce n’est pas de la grande littérature à mon sens mais c’est touchant.
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Ensemble, on aboie en silence

Un récit fort, certes parfois un peu brouillon, mais finalement, qu'importe !



Il m'a permis d'en savoir plus sur la schizophrénie et de découvrir l'histoire forte qui unit ces deux frères.



Il confirme une fois de plus que la santé mentale est un sujet qui devrait être beaucoup plus abordé, pour lutter contre les clichés, stigmatisations et autres jugements de valeur.

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Un peu, beaucoup... à la folie

"Maman est folle", chante William Sheller. Mais ici, il n'y pas qu'elle qui soit touchée par la maladie mentale, quelle que soit sa forme, identifiée, ou non.

Sans pathos, mais sans gommer la violence qui parfois l'accompagne (sans omettre celle de la société qui prône la résilience à grands cris, comme le rappelle Emilie Guillaumin dans "La fabrique des fous"), chaque texte nous dépeint de l'intérieur ou de l'extérieur, via des proches, les addictions, la bipolarité , la  dépression, bref les formes variées de  ce qu'on appelle familièrement "folie".

 Un mot honni par la mère de la nouvelle de Violaine Huisman "La vieille folle" mais  célébré par la fille de celle-ci "parce qu’il recèle l'amour insensé que j'ai voué à maman".

D'amour, il en est beaucoup question dans ces textes. Amour entre un frère et une sœur dans la nouvelle d'Olivier Adam "De passage", nouvelle aux personnages plus vrais que nature où le mari de la sœur ne peut supporter le comportement de ce beau-frère instable à qui on pardonne tout et qui révèle de manière brutale les dysfonctionnements d'une famille.

Amour  inquiet d'un père pour sa fille adolescente dont le corps est celui d'une femme et l'esprit celui d'une enfant, un père qui craint les prédateurs sexuels. Et dans cette nouvelle,"la flèche noire" Emmanuelle Bayamack-Tam est à son meilleur, peignant avec subtilité tous les sentiments contradictoires qui peuvent animer les parents de cette adolescente.

Bref, on sent que les autrices et auteurs se sont vraiment impliqués dans ces textes , ce qui nous donne un recueil de très grande qualité. Un indispensable donc.
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Ensemble, on aboie en silence

J'aime les gueules cassées et les âmes torturées.



Ne cherchez pas un livre linéaire, vous êtes embarqué dans un monde agité, plein de colère, de violence devant l'incapacité d'un grand frère a aider son petit dans les méandres de son monde intérieur.



Nous sommes tous, plus ou moins, en lutte avec nous même.
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Ensemble, on aboie en silence

Situé au carrefour de l’autofiction, du livre-témoignage, du récit de voyage, du roman, du carnet de route, « Ensemble, on aboie en silence » est un objet littéraire singulier. De tous les genres, cela dit, c’est au portrait qu’il s’apparente le plus. Ce collage d’anecdotes servies dans le désordre chronologique, de réflexions, de morceaux de vie dont on ne sait pas toujours lequel des deux frangins les a écrits, sert principalement à mettre en scène un personnage, même si ce n’est pas nécessairement celui que l’on attend.



Plus que de Thibault, ce livre parle de Guillaume (Gringe, donc), de la manière dont il a vécu à travers les années cette relation tortueuse avec un frère atteint dans sa santé mentale, et comment cela l’a affecté personnellement.



On découvre un personnage souvent en conflit avec lui-même, souvent narcissique, souvent généreux. Il n’a pas toujours le beau rôle, il n’a pas que de nobles pensées, il commet des erreurs de jugement et même ses actes les plus louables se terminent souvent par des naufrages. Un vrai, un beau personnage de roman, donc, dont on viendrait presque à oublier qu’il se donne vie à lui-même.



On retient deux constats de tout ça. Le premier, c’est qu’il ne doit pas toujours être simple de vivre dans l’orbite de Gringe, qui apparaît comme un individu hanté, perpétuellement déraciné et pas toujours agréable avec ceux qui l’entourent. Mais au fond, qu’en sait-on réellement ? A quel point le Gringe reconstruit dans le texte est fidèle à la réalité, et à quel point le trait est-il noirci ou embelli ? Cette ambiguité est assumée avec élégance par un texte toujours sincère mais, on le devine, pas toujours beau joueur.



La seconde leçon, c’est que Gringe est un putain d’auteur. On s’en doutait en découvrant ses textes en tant que rappeur, mais un livre, c’est un exercice différent, dont il se tire admirablement. Qualité rare, il apparaît capable d’enchaîner des métaphores élaborées et des figures de style complexes sans jamais paraître pédant. Chaque phrase est à sa place, et même les plus travaillées sonnent de manière naturelle, ce qui est considérablement plus facile à dire qu’à faire.



Quant à la structure de l’ouvrage, qui paraît aléatoire, elle parvient toujours à nous amener à l’émotion ou à la compréhension par l’accumulation de petites bribes d’informations placées avec justesse. Cela donne envie que Gringe signe, un jour peut-être, un roman ou un récit de voyage.
Lien : https://julienhirtauteur.com..
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Ensemble, on aboie en silence

La lecture a débuté avec beaucoup de questionnements. Je ne comprenait pas asses bien le fil , le lien entre les chapitres. Finalement j'ai adoré la sensation qui m'a envahi...J'étais tellement touché (peut-être à cause de ma vie personnelle) et je n'arrivais pas à cacher mon bouleversement. Il faut laisser aller les paroles, les histoires, les sensations, et Gringe est sorti vainqueur.
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Ensemble, on aboie en silence

Ce livre fait partie de ceux que j’avais hâte de découvrir, car celui-ci aborde la schizophrénie, mais aussi les liens fraternels puissants qui unis Gringe et son frère Thibault. Cette lecture, c'est aborder la maladie de l'intérieur, c'est comprendre ce monde à part et les failles d'une famille parfois dysfonctionnelle. Bien que parfois je trouve des passages brouillons/décousu, Gringe offre de l'émotion, met en lumière ce qui ronge son frère. Les passages que Thibault écrits sont remplit de fragments intéressants. Finalement, ce livre est une belle preuve d'amour entre frères
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Ensemble, on aboie en silence

La citation d’entrée de jeu annonce le ton : au pays du sarcasme, âmes sensibles s’abstenir.

Il est question d’HP comme si de rien n’était. Il est question de voix comme si de rien n’était.

Il faut jucher deux paires de lunettes pour saisir ce récit écrit par deux frères : celles de Guillaume, l’aîné impuissant, tourmenté et perdu devant la maladie de son frère - la schizophrénie - et celles de Thibault qui nous ouvre une lucarne sur son monde intérieur.



Guillaume et Mathieu ont bien fait d’enjamber la boîte noire qu’est la maladie mentale et de « s’unir proche de la reliure » par leurs joies et leurs peines.

Je salue la prise de risque de ces deux frères, se mettant à nu l’un devant l’autre toutefois timidement et sans oser ôter complètement le pagne du sarcasme – aussi délicieux et cathartique soit-il.



Livre à accueillir !
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Ensemble, on aboie en silence

Fin septembre, je erre entre les rayons quand tout à coup Ensemble, on aboie en silence me tombe entre les mains. N’allant pas très bien en ce moment, j’hésite à me mettre avec cette histoire. Mais ouvrant la première page, je débute ma lecture, je suis happée. Aussitôt, je referme le livre m’en vais l’acheter pour en profiter calmement.



Ensemble, on aboie en silence est un livre écrit par Gringe (Guillaume Tranchant) et son frère Thibault. Il a été publié par les éditions Harper Collins et Wagram en septembre 2020.



Il est difficile d’appréhender le sujet de la schizophrénie puisque nous ne connaissons que peu de choses sur le sujet. Nombreuses sont les idées préconçues et les préjugés sur la question. Guillaume et son frère Thibault se livrent ici, tour à tour. Si l’un est schizophrène, l’autre doit composer avec le trouble de son frère. A chacun ses soucis, à chacun sa manière de vivre avec cette maladie.



Un témoignage touchant et sincère. Gringe ne se cache pas et même dans la peau d’un écrivain, il reste fidèle à lui-même. Ici c’est cash, vrai et dur mais c’est aussi une belle déclaration d’amour fraternel. Les textes de Thibault sont parfois complexes, confus pour nous mais son parcours nous embarque au delà de cette barrière que pourrait fixer sa maladie. Si leurs quotidiens et leurs vies ont été bousculées par l’arrivée de la schizophrénie, cette maladie n’en a pas moins forgé ce qu’ils sont aujourd’hui. Vivre avec, du mieux que l’on peut, c’est ce que ces deux frères ont décidé de faire. Même si leur relation est parfois houleuse, les liens qu’ils ont tissé sont indéfectibles. Ils ont grandi ensemble, avec les fractures de chacun. Si l’un doit apprendre à vivre avec un frère malade, l’autre doit apprendre à vivre avec le regard que porte sa famille sur sa maladie.



Oubliez les dédoublements de personnalité, oubliez la folie, oubliez ce que vous savez. Finalement, si Gringe est devenu célèbre, est-ce parce que sa vie a été chamboulée par celle de son frère ? Thibault ne serait-il pas le véritable artiste, libre de tout imaginer, prisonnier de son propre cerveau débordant ?



La lecture de Ensemble, on aboie en silence n’a pas été simple. Souvent touchée par les propos j’ai du m’arrêter, respirer et reprendre. J’ai été étourdie par le flots de pensées offertes et nourries par ce livre. Est-ce que ce qui nous arrive n’est finalement pas constamment une forme de « bénédiction » ? Je veux dire, Thibault est ainsi, avec ses singularités qui le rendent si particulier parce qu’il est schizophrène. Il est impossible de le voir autrement alors autant voir ça comme un cadeau le rendant particulier au lieu de le voir comme quelqu’un d’handicapé et bancal. Suite à cette réflexion, il m’est apparu que la vie était ainsi pour tout à chacun, avec nos problèmes à notre hauteur. Mais si nous prenions un peu de distance, ne nous accorderions-nous pas pour valider notre singularité par notre parcours, nos erreurs, nos défauts et nos choix ?



Ce livre m’a rendu nostalgique de l’époque où je vivais avec mes frères. Ensemble, on aboie en silence c’est surtout le lien de deux frères qui se quittent, se retrouvent, ne se perdent vraiment jamais, s’aiment constamment sans jamais se la dire mais tout en se le prouvant par leurs actions. Après ma lecture, j’ai eu envie de prendre mon téléphone et d’appeler mes 3 frères. De prendre ma voiture et de les serrer contre mon coeur. De prendre le large dans nos souvenirs. De s’engueuler parce qu’on ne sait pas faire autrement. De s’aimer, tout simplement.



J’admire ce livre, j’admire le courage qu’il a du falloir pour l’écrire, pour tenter de ne pas se trahir. Même si Gringe dit qu’il le fait pour l’argent, et on s’en fiche un peu au final. On ne peut pas dire de tel mots d’amour et d’engagement sans ouvrir son coeur plus que son compte en banque. Je suis rassurée. Ensuite, je dois avouer avoir acheter ce livre, notamment parce que j’ai vu « Gringe » sur la couverture et que mon instinct premier a été « sait-il manier la plume narrative ». Forme de test, évaluation par un public déjà acquis ? Après les Casseurs Flowters que j’ai chanté à tue-tête, après Bloqués qui m’a fait rire (et pas toujours pour les bonnes raisons), après Comment c’est loin, qui m’a fait pleuré, qui m’a donné envie de rentrer en Normandie, après Enfant Lune qui m’a surpris, j’ai eu peur d’Ensemble, on aboie en silence. Peur d’être déçue par un artiste qui m’avait fait vivre un panel d’émotions, jamais deux fois la même, toujours inattendues. Avec son histoire personnelle, c’est une nouvelle fois le cas et je ne pourrais que dire « merci pour ce témoignage ».



Le regard perdu, j’espère que ce livre fera tomber grand nombre de préjugés, j’espère que la science trouvera de quoi soulager le quotidien des gens atteints de schizophrénie.




Lien : http://gingerbrain.fr/index...
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Ensemble, on aboie en silence

« La littérature, c’est sérieux. »

Les mots disent les maux quand leur violence a la force d’un coup de pied du Chevalier Lumière, l’indicible souffrance quand la voix fait défaut, comblent le vide et le silence, solitude de l’astre solaire dans l’univers.

Le soleil a rendez-vous avec la lune ; l’écrit répond à l’oral, « sons d’étoiles et lunes chantantes ».

La solitude, noirceur sépulcrale, répond aux voix intérieures, brouhaha permanent exerçant une incandescente fascination.

Guillaume répond à Thibault.

Deux frères, une antithèse.

Le soleil à sa lune.



« La littérature, c’est sérieux. »

L’échange pour briser un silence à la solidité d’une forteresse de vide et de solitude impénétrables.

Le discours, voix réelles pour dire celles, irréelles, qui habitent ce sanctuaire insondable qu’est l’esprit de Thibault.

Sa voix, ses voix, se mêlent à celle de son frère pour évoquer la maladie, la souffrance, la culpabilité, l’isolement, la violence.

La schizophrénie dont souffre Thibault.



« La littérature c’est sérieux »

Celle de Guillaume et de Thibault s’articule en fragments de vies déchirées, constellation d’éclats de rire, de voix et de larmes, mise en orbite aux trajectoires parallèles, éternels rendez-vous manqués.

Des épisodes d’une chanson de geste à la violence d’un morceau de rap quand la maladie engendre déchirures, autodestruction, mal.

L’histoire d’un être dépossédé de son histoire, irradiante d’amour et d’espoir.

L’Epopée subjective et personnelle d’une bataille contre les préjugés et clichés autour d’une maladie vécue par ce frère, ce héros.
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Ensemble, on aboie en silence

Un livre lu dans un souffle, suivant le rythme donné au roman. J'ai eu l'impression que ce dernier avait été écrit vite, sans que cela soit négatif au contraire , pour être certain de le finir, d'aller jusqu'au bout de cette aventure. Jai beaucoup aimé ce roman. Difficile de dire pourquoi.

Je dirai tout de même que j'ai apprécié son rythme donc, le sentiment d'urgence à raconter, la relation fraternelle entre ses deux hommes, leurs voyages, leur poésie et une certaine forme de brutalité dans la manière de dire. J'ai trouvé cela touchant. J'ai été prise dans le flot des mots jusqu'à la fin.



Coup de coeur donc pour cette relation fraternelle et cette écriture ayant un petit goût d'urgence. Je vous le conseille.



Merci à #netgalleyfrance et aux éditions Harper Collins de m'avoir donné la possibilité de lire ce roman.



#ensembleonaboieensilence

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