Gudule

Qu'importe : le prince Avril épousa, ainsi qu'il l'avait décidé - et bien qu'elle eût quelques décennies de plus que lui -, la reine aux petits pieds, tandis que le roi Octobre se fiançait à la princesse, de trente ans sa cadette. De sorte que celle-ci devint la belle-mère de sa mère, et ses enfants, les demi-frères et demi-soeurs de leurs grands-parents. En dépit de cette étrangeté, ils vécurent tous heureux jusqu'à la fin de leurs jours, dans un joyeux méli-mélo familial.

Et voilà, on est installés...
La maison est très chouette : une vieille ferme au milieu des champs. Pas le grand confort mais de m'espace, beaucoup d'espace. J'ai une grande chambre pour moi toute seule, avec vue sur le soleil couchant.

Pauline 5°5 :)

Certains êtres sont insensibles aux souffrances qu’ils provoquent. Elles les excitent, même. Les supplications de sa victime, au lieu d’attendrir le monstre, mettent un comble à sa frénésie.

Mémé raffole du fromage. Et aussi une canette de bière, pour faire passer tout ça.
À propos de Mémé… elle en a, une drôle de bouille ! On dirait que des poils lui ont poussé partout. Elle n’était déjà pas très belle avant, mais alors là !
— Bonsoir, dit Violette, t’as perdu ton rasoir ?
— Bonsoir, ma chérie, viens vite m’embrasser !
Violette déteste les bisous qui piquent. Quand Tonton Georges, qui est barbu, veut lui faire des câlins, elle s’esquive toujours en le traitant de hérisson. Mais Grand-Mère n’a pas le sens de l’humour. Si sa petite-fille la repousse, elle risque de se vexer, et adieu la Barbie qu’elle lui a promise pour Noël.
À contrecœur, Violette s’avance, mais ne peut s’empêcher de remarquer :
— Comme tu as une grosse voix, Mémé ! T’es enrhumée ?
La vieille dame toussote, ce qui confirme l’impression de la fillette, et répond :
— C’est pour mieux te parler, mon enfant !
Derrière ses lunettes, ce n’est pas son regard habituel. D’abord parce que ses sourcils sont beaucoup plus touffus, et surtout à cause de l’éclat pourpre, très inquiétant, qui émane de sa cornée. Violette commence à se sentir vraiment mal à l’aise.
— Ton rhume te donne de la conjonctivite ? risque-t-elle timidement.
Mémé ne répond pas.
— T’as les yeux tout gonflés, insiste Violette.

Pour devenir une véritable fée, il ne faut pas hésiter à :
voler dans les airs comme une héroïne de bande dessinée ;
s'habiller dernier cri et mettre des bigoudis ;
changer de lunettes quand on ne voit plus sa baguette ;
réfléchir avant de changer un chat en quoi que ce soit ;
craquer, dans un monde si méchant, pour le plus gentil des bossus!

"Si ça se trouve, tu n'es pas la fille de ton père, t'es celle de Grémillon", elle a pouffé.

J'aime bien faire des montagnes dans ma purée...

Sploutch

... et creuser des vallées.

C'est tellement chouette comme paysage que j'ai envie de sauter dans mon assiette.

Oups
Et pourquoi pas ?

Ce que je contemple, là, sur l'écran, c'est la mise en images des univers qui me hantent depuis toujours...Je SUIS Gelsomina, cette innocente aux cils de poupée qui meurt de n'avoir rien compris. Ses mots sont ceux que, de tout temps, j'ai eu envie de proférer. Et le solo de trompette qu'elle joue, face à la lune, exprime, avec une justesse à vous couper le souffle, mon propre désespoir.

Quoi qu'il en soit, son époux froid et muet le jour, chaud et vibrant la nuit, la combla au point qu'on ne put trouver, dans tout le canton - et peut-être même dans le pays entier -, de femme plus épanouie.

La nuit, dans les cimetières, ces brames lugubres sortant du ventre de la terre, c'est la plainte des mourants trop tôt ensevelis qui appellent à l'aide.

Qu'est-ce qu'il lui prend à ce con? Il a fondu un fusible ou quoi?

"L'essentiel est invisible pour les yeux."
Invisible, peut-être, mais il existe ! Il existe, l'essentiel, il palpite au creux de ces pages. Pour révéler, il suffit d'écrire...

Sans le faire exprès, juste en me fichant en rogne, j'ai cassé l'engrenage infernal. Comme quoi, se mettre en colère, parfois, ça a du bon !

Ça, pour un bon combat, c'est un bon combat ! Et pif par-ci et paf par-là, et bong, et crac boum hihihi !

Avoir des parents qui ressemblent à des statues, ça offre certains avantages, évidemment. Pour les engueulades en particulier. Mais comment on fait quand on veut des câlins, hein ?

Longtemps hypnotisée par le livre muet, j'ai fini par m'arracher à sa stérile contemplation. Tendant la main j'en ai ouvert un autre. Il était vierge également.

Dans la vie réelle, quand un drame arrive, on se dit : « Comme j’aimerais retourner dans le passé, profiter du bonheur d’avant ! » La lecture nous donne cette possibilité : il suffit de reprendre les chapitres précédents, et on revit les moments que l’on aime chaque fois qu’on le désire. »

Décidément, MA Fraîche était morte en même temps que MON Rudy. Le vrai Rudy, en s’y installant, les avait bel et bien assassinés. Comme il avait assassiné mes rêves.

Le coeur de la petite fée battait à tout rompre. Des camps... Merlin dans un camp... Merlin à Auschwitz, Dachau, Buchenwald... Ces horreurs-là, tant que ça ne concerne que les autres, c'est supportable...

"Je n'ai jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture n'ait apaisé" Pourquoi une heure? Un mot suffit, parfois, à vous faire oublier le reste de la planète...