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3.91/5 (sur 313 notes)

Nationalité : Autriche
Né(e) à : Vienne , le 04/09/1926
Mort(e) à : Brême (Allemagne) , le 02/12/2002
Biographie :

Ivan Illich est un penseur de l'écologie politique et une figure importante de la critique de la société industrielle.

Ivan Illich poursuit son éducation à Florence, où il joue un petit rôle dans la résistance italienne. Après la guerre, il étudie la théologie et la philosophie à l'Université grégorienne de Rome.

Venant d'une famille aristocratique ayant d'anciens liens avec l'Église catholique romaine, il était destiné à devenir un prince de l'Église. Giovanni Montini, qui devint plus tard le pape Paul VI fut parmi ceux qui le poussèrent à rester à Rome.Le Vatican le destine à la diplomatie, mais il choisit de se tourner vers la prêtrise. Il dira sa première messe dans les catacombes dans lesquelles les chrétiens romains fuyaient les persécutions.

Mais en 1951, il part aux États-Unis , et travaille comme assistant auprès du pasteur d'une paroisse portoricaine de New York. Entre 1956 et 1960, il est vice-recteur de l'Université catholique de Porto Rico, où il met sur pied un centre de formation pour les prêtres américains qui doivent se familiariser avec la culture latino-américaine. Illich fut co-fondateur du Center for Intercultural Documentation (CIDOC) à Cuernavaca, Mexico.Ce centre fonctionnera de 1966 à 1976. Après sa fermeture, Illich reviendra vivre en Europe et il enseignera notamment l’histoire du haut Moyen Âge à Brême, en Allemagne.

À compter de 1964, il a dirigé des séminaires sur le thème «Alternatives institutionnelles dans une société technologique», avec un accent spécial sur l'Amérique Latine. Polyglotte, homme du Sud autant que du Nord, solidement enraciné en Occident et familier avec l'Orient, Illich mérite pleinement la qualité d'humaniste.

Ses écrits sur l'école, la santé, la convivialité, l'énergie ont eu un rayonnement universel, provoquant de féconds débats dans de nombreux pays.
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Et si l'école n'était qu'un instrument destiné à produire des élèves dociles, prêts à obéir aux institutions ? C'était la thèse du philosophe Ivan Illich, dès les années 1970. #école #éducation #cultureprime _____________ Retrouvez-nous sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture Et abonnez-vous à la newsletter Culture Prime : https://www.cultureprime.fr/


Citations et extraits (235) Voir plus Ajouter une citation
On appelle aujourd'hui « crise » ce moment où médecins, diplomates, banquiers et ingénieurs sociaux de tous bords prennent la situation en main et où des libertés sont supprimées. Les nations, comme les malades, connaissent des crises. Le terme grec krisis, signifiant « choix, moment décisif », a été repris par toutes les langues modernes pour signifier : « chauffeur, appuyez sur le champignon... » Le mot « crise » évoque aujourd'hui une menace sinistre, mais en-rayable moyennant un surcoût d'argent, de main-d'œuvre ou d'organisation. La thérapeutique intensive pour les mourants, la prise en charge bureaucratique des victimes de discrimination et la fission nucléaire pour les dévorateurs d'énergie sont, sous ce rapport, des parades typiques. Comprise ainsi, la crise est toujours bénéfique aux administrateurs et aux commissaires, comme aux récupérateurs qui se nourissent des effets secondaires indésirables de la croissance d'hier : les éducateurs qui vivent de l'aliénation de la société, les médecins qui prospèrent parce que le travail et les loisirs ont détruit la santé, les politiciens qui s'engraissent de la distribution des fonds d'aide sociale, constitués précisément par ceux-là même qui sont à présent assistés. La crise comprise comme une nécessité de se procurer plus d'essence ne se limite pas à confier au conducteur une puissance accrue, tout en resserrant d'un cran la ceinture de sécurité des passagers; elle justifie également la dégradation de l'espace, du temps, et des ressources au bénéfice des véhicules motorisés et au détriment des gens qui veulent se servir de leurs jambes.
Mais le mot « crise » n'a pas forcément ce sens. Il n'implique pas nécessairement une ruée forcenée vers l'escalade de la gestion. Il peut au contraire signifier l'instant du choix, ce moment merveilleux où les gens deviennent brusquement conscients de la cage où ils se sont enfermés eux-mêmes, et de la possibilité de vivre autrement. Et cela, c'est la crise à laquelle sont confrontés aujourd'hui les États-Unis, mais aussi le monde entier - c'est l'instant du choix
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La vérité est que le dépistage précoce transforme des gens qui se sentent bien portants en patients anxieux.
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L’enseignement fait de l’aliénation la préparation à la vie, séparant ainsi l’éducation de la réalité et le travail de la créativité. Il prépare à l’institutionnalisation aliénatrice de la vie en enseignant le besoin d’être enseigné. Une fois cette leçon apprise, l’homme ne trouve plus le courage de grandir dans l’indépendance, il ne trouve plus d’enrichissement dans ses rapports avec autrui, il se ferme aux surprises qu’offre l’existence lorsqu’elle n’est pas prédéterminée par la définition institutionnelle.
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Je me souvins alors de l'attitude de Marx face à un projet présenté dans le programme de Gotha. Il s'agissait d'interdire le travail des enfants. Marx protesta, disant que l'éducation des jeunes ne pouvait se faire que dans le travail. Si l'on considère que le fruit le plus important du labeur de l'homme, c'est l'éducation qu'il en reçoit et la possibilité qu'il y trouve de participer à l'éducation d'autrui, alors l'aliénation de la société moderne dans une perspective pédagogique est encore pire que l'aliénation économique.
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Le niveau de santé ne s'améliore plus, alors qu'augmentent les dépenses médicales : il faut donc conclure soit à l'inefficacité globale croissante de l'entreprise médicale, soit que la société devient rapidement plus malsaine.
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Jusqu’à nos jours, le développement économique a toujours signifié que les gens, au lieu de faire une chose, seraient désormais en mesure de l’acheter. Les valeurs d’usage hors-marché sont remplacées par des marchandises. Le développement économique signifie également qu’au bout d’un moment il faut que les gens achètent la marchandise, parce que les conditions qui leur permettaient de vivre sans elle ont disparu de leur environnement, physique, social ou culturel. L’environnement ne peut plus être utilisé par ceux qui sont dans l’incapacité d’acheter le bien ou le service.
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Si nous voulons pouvoir dire quelque chose du monde futur, dessiner les contours théoriques d’une société à venir qui ne soit pas hyper-industrielle, il nous faut reconnaître l’existence d’échelles et de limites naturelles. L’équilibre de la vie se déploie dans plusieurs dimensions ; fragile et complexe, il ne transgresse pas certaines bornes. Il y a certains seuils à ne pas franchir. Il nous faut reconnaître que l’esclavage humain n’a pas été aboli par la machine, mais en a reçu figure nouvelle. Car, passé un certain seuil, l’outil, de serviteur, devient despote. Passé un certain seuil, la société devient une école, un hôpital, une prison. Alors commence le grand enfermement. (…) J’appelle société conviviale une société où l’outil moderne est au service de la personne intégrée à la collectivité, et non au service d’un corps de spécialistes. Conviviale est la société où l’homme contrôle l’outil.
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Aujourd'hui, figée dans le monopole d'une hiérarchie monolithique, la médecine protège ses frontières en encourageant la formation de paraprofessionnels auxquels sont sous-traités les soins autrefois dispensés par l'entourage du malade. Ce faisant, l'organisation médicale protège son monopole orthodoxe de la concurrence déloyale de toute guérison obtenue par des moyens hétérodoxes. […] Dans une société où l'on naîtrait et mourrait chez soi, où l'infirme et l'idiot ne seraient pas bannis de la place publique, il se trouverait des gens pour aider les autres à vivre, à souffrir et à mourir.
L'évidente complicité du professionnel et de son client ne suffit pas à expliquer la résistance du public à l'idée de déprofessionnaliser les soins. À la source de l'impuissance de l'homme industrialisé, on trouve l'autre fonction de la médecine présente qui sert de rituel pour conjurer la mort. Le patient se confie au médecin non seulement à cause de sa souffrance, mais par peur de la mort, pour s'en protéger. L'identification de toute maladie à la menace de mort est d'origine assez récente. En perdant la distinction entre la guérison d'une maladie curable et la préparation à l'acceptation du mal incurable, le médecin moderne a perdu le droit de ses prédécesseurs à se distinguer clairement du sorcier et du charlatan ; et son client a perdu la capacité de distinguer entre le soulagement de la souffrance et le recours à la conjuration. Par la célébration du rituel médical, le médecin masque la divergence entre le fait qu'il professe et la réalité qu'il crée, entre la lutte contre la souffrance et la mort d'un côté et l'éloignement de la mort au prix d'une souffrance prolongée de l'autre. Le courage de se soigner seul n'appartient qu'à l'homme qui a le courage de faire face à la mort.
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La réduction souvent spectaculaire de la morbidité et de la mortalité est due surtout aux transformations de l'habitat et du régime alimentaire, et à l'adoption de certaines règles d'hygiène toutes simples. Les égouts, le traitement au chlore de l'eau, l'attrape-mouche, l'asepsie et les certificats de non-contamination exigés du voyageur ou des prostituées ont eu une influence bénéfique bien plus forte que l'ensemble des « méthodes » de traitements spécialisés très complexes. L'avance de la médecine s'est traduite davantage dans le contrôle des taux d'incidence que dans l'accroissement de la vitalité des individus.
Dans un certain sens, c'est l'industrialisation, plus que l'homme, qui a profité des progrès de la médecine : les gens sont devenus capables de travailler plus régulièrement dans des conditions plus déshumanisantes.
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On considère à juste titre Jan Amos Comenius, évêque morave du XVIIe siècle, pansophiste et pédagogue ainsi qu'il se nommait lui-même, comme l'un des fondateurs de l'école moderne. Il fut l'un des premiers à proposer sept ou douze degrés d'apprentissage obligatoires. Dans sa "Magna Didactica", il décrit l'école comme un instrument pour « tout apprendre entièrement à tous » (omnes, omnia, omnio) et il esquisse le projet d'une production en chaîne du savoir qui diminue le coût et augmente la valeur de l'éducation, afin de permettre à chacun d'accéder à la plénitude de l'humanité. Mais Comenius ne fut pas seulement l'un des premiers théoriciens de la production de masse, ce fut aussi un alchimiste qui adapta le vocabulaire technique de la transmutation des éléments à l'art d'élever les enfants. L'alchimiste veut raffiner les éléments de base en purifiant leurs esprits à travers douze étapes successives d'illumination. Au terme de ce processus, pour leur plus grand bien et celui de l'univers, les éléments sont transformables en métal précieux : le résidu de matière ayant subi sept classes de traitement donne de l'argent, et ce qui subsiste après douze épreuves donne de l'or. Naturellement les alchimistes échouaient toujours, quelle que fût la constance de leurs efforts, mais toujours leur science en fournissait une nouvelle bonne raison, et ils se remettaient à la tâche avec ténacité. L'échec de l'alchimie culmine dans l'échec de l'industrie.
Le mode industriel de production a été pour la première fois pleinement rationalisé à l'occasion de la fabrication d'un nouveau bien de service : l'éducation. La pédagogie a ajouté un chapitre à l'histoire du Grand Art. L'éducation devint la quête du processus alchimique d'où naîtrait un nouveau type d'homme, requis par le milieu façonné par la magie scientifique. Mais, quel que fût le prix payé par les générations successives, il se révéla chaque fois que la plupart des élèves n'étaient pas dignes d'accéder aux plus hauts degrés de l'illumination, et devaient être exclus du jeu parce qu'inaptes à mener la « vraie » vie offerte en ce monde créé par l'homme.
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