Pas un seul jour sans que mes yeux ne soient gonflés de larmes. La seule personne qui me reste pour me protéger est ma vieille grand-mère. Comme une âme affamée en enfer qui a trouvé un saint miséricordieux, je repose entièrement sur son aide pour échapper à ma situation pénible.
C'est un enseignement de ce monde inconstant, qu'à la suite d'un bonheur sans borne, apparaisse le chagrin. Notre enfant chérie qui, telle un jeune pin destiné à vivre mille ans, n'avait pas encore connu la moitié du bonheur, et qui s'était épanouie dans le rire comme les deux premières feuilles naissent sur ce pin, fût envoûtée par le démon de la terrible variole, comme une goutte d'eau tombe dans l'oreille d'un dormeur. [...]
171.
Ce monde de rosée
Est un monde de rosée
Et pourtant pourtant...
236.
Même chassés
Les oiseaux migrateurs
Traversent le village
dans ma maison isolée
les mouches aussi
vivent en famille
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4. En apparence, ce poème évoque des taillis fleuris, mais remplis d'épines qui gênent la progression des voyageurs sur leur chemin. En fait, sur la route d'un retour à Kashiwabara au début de la quatrième lune de 1791, Issa voit deux femmes parmi les voyageurs du bateau se faire sévèrement repousser par les gardiens de la Barrière de Nakagawa; le batelier lui indique alors, ainsi qu'à deux de ses compagnons de voyage, un sentier dérobé à travers les taillis, et il peut ainsi contourner la barrière sans encombre.
Relatant l'histoire dans son journal de voyage de 1791 (le Kansei Sannen Kikô [K S], il fait semblant d'approuver les consignes du gouvernement qui imposait un strict contrôle des femmes entre Edo et les provinces, mais il note avec ironie:
"(...) vraiment, vraiment, quel magnifique régime nous avons, qui laisse demeurer des zones d'ombres dans les coins, comme lorsqu'on nettoie un récipient carré avec un bâton rond." La littérature de l'époque, et notamment le senryû dont Issa était friand amateur, indique que les citadins d'Edo étaient de longue date passés maîtres en l'art de découvrir les moindres failles dans les innombrables édits du gouvernement.
du nez du grand Bouddha
sort
une hirondelle
Ma force décline
même pour casser un rameau fleuri
grimace ma bouche
Je suis comme une vague blanche sans côte pour accoster ou comme l’écume de mer qui disparaît à peine formée.
Ce matin sans doute
une feuille solitaire
tombée en silence
Fleurs de cerisier
dans la nuit - fe belles femmes
descendant du ciel
Ah ! Le rossignol
même en présence d'un prince
son chant est le même
Deux ou trois fois
elle se moque des hommes
et la libellule s’envole
Petits moineaux
écartez-vous, écartez-vous,
Sieur Cheval passe
Ai-je jamais imaginé voir
une jeune herbe
devenir fumée dans sa hâte de bourgeonner ? ...
Au-dessus des montagnes
même au voleur de fleurs la lune
accorde sa lumière
On dit ceci,cela
mais ça ne dure pas
bonhommes de neige
nos coupes de saké vide
prenons enfin nos places
pour regarder la lune
Écoutez bien
cette flûte imitant
la voix du cerf
hé, moineau !
hé, moineau !
à l'écart le
cheval arrive
Puce turbulente
chassée d'un revers de main
deviens un bouddha !
Ne possédant rien
comme mon cœur est léger
comme l'air est frais