Averse de pétales
je voudrais boire
l'eau des brumes lointaines
Cerisiers la nuit
une musique du ciel
qu'écoutent les hommes
Dans mon école de bouddhisme, on ne fait pas de distinction entre maître et disciple. Nous avons pour habitude de nous assoir de façon informelle dans notre lieu de culte et de louer Bouddha. Pourquoi ne pas faire la même chose avec le haïkaï ? Mieux vaut, sans arrière-pensée, se consacrer à saluer les quatre saisons, à suivre la voie de la nature et à révéler la vérité qui réside au fond de notre coeur, plutôt que de s'occuper d'élégance verbale.
un enterrement
sur l’assistance
le vent d’automne
Me suis retourné
mais déjà passait la belle
là-bas sous les saules.
On dit que les grenouilles ont appris l'art de voler à un ermite chinois et qu'elles ont laissé une réputation guerrière horrible dans la grande bataille de Tennôji. Cependant c'est une histoire du passé et maintenant, s'adaptant à notre époque bien gouvernée ou la paix est établie, elles vivent en paix avec les hommes.
Les soirs d'été je déroule ma natte de paille derrière la maison et je les appelle affectueusement. Bientôt du buisson du coin elles s'approchent lentement et, comme les hommes, viennent se rafraîchir. A voir l'expression de leur visage, il semble qu'elles récitent des poèmes. C'est pourquoi elles furent élues juges au concours de poésie Mushi Awase "le concours des petites bêtes" de Chôsôji, ce qui devint la gloire de leur vie.
Une goutte de pluie
la grenouille
s'essuie la tête
On dit que les grenouilles ont appris l'art de voler à un ermite chinois et qu'elles ont laissé une réputation guerrière horrible dans la grande bataille de Tennôji. Cependant c'est une histoire du passé et maintenant, s'adaptant à notre époque bien gouvernée où la paix est établie, elles vivent en paix avec les hommes.
La pointe de mes châtaigniers était complètement coupée à la racine.
Si cela avait été l'histoire d'un homme, j'aurai vu s'élever vers le ciel la précarité de la vie. Mais des vieilles racines, petit à petit, sortirent quelques feuilles vertes, puis mes arbres grandirent un peu, d'environ un pied, quand de nouveau recouverts par la neige des toits et ainsi cassés chaque année, voilà qu'ils ont vu maintenant de sept hivers les étoiles et la rosée, sans avoir ni la force de fleurir ni de porter des fruits, et qu'ils n'arrivent pas malgré tout à couper leurs liens avec ce monde. Ils n'ont ni séché ni péri. Toute leur vie ils resteront à un pied de hauteur et ne feront que survivre. Quant à moi, de la même manière, bien que je sois né premier enfant comme premier fleurit le prunier dans l'année, je fus enserré par une ronce proche de moi et mutilé par le vent de la montagne d'une sorcière. Je n'avais pas même un instant pour pousser des bourgeons vers le monde ensoleillé. Cette année, j'ai cinquante-sept ans et je trouve étrange que le fil de ma vie - goutte de rosée - n'ait pas encore été coupé jusqu'à présent. Il est malheureux que mon propre malheur entraîne celui des plantes et des arbres innocents.
N'oubliez pas.
Nous marchons en ce monde
sur le toit de l'enfer
en regardant les fleurs.
Ma mère est morte quand j'avais deux ans. Ma grand-mère, apitoyée, me sortait en me portant sur son dos ou dans ses bras et, s'inclinant devant quelque jeune mère passant par là, lui demandait de me donner le sein. Grâce à son affection, j'ai poussé comme un jeune bambou. Ma belle-mère est arrivée quand j'avais sept ans. Si j'ai survécu jusqu'à aujourd'hui, si ma tête blanche peut encore regarder la lune de mon ciel natal, c'est parce que ma grand-mère m'a protégé du courroux épineux de ma belle-mère et de ses colères plus coupantes que la bise de la montagne.
les cerisiers en fleurs au crépuscule
ceux qui ont une maison
se pressent de rentrer
Sous les fleurs des cerisiers
personne
n’est vraiment un étranger
Ah ! le papillon
volant comme si le monde
n’avait aucun but
Ne possédant rien
comme mon coeur est léger
comme l'air est frais
Un orage
à chaque éclair
le monde est meilleur
Ce matin, c'est l'automne-
à dire ces mots
je me sens vieillir
Dans chaque perle de rosée
tremble
mon pays natal
Aux admirateurs de lune les nuages parfois offrent une pause
le vent d'automne
l'ombre des montagnes
vacille