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Critiques de Kokor (167)
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L'ours est un écrivain comme les autres (BD)

♫Je retourne aux sources de ce qui faisait nos vies

d'ours de Grizzly

je redeviens l'ours, le grizzly

lassé de la course de nos insatiables envies

un ours, un grizzly♫

-Yvan Marc + Ours - 2016 -

---♪---♫----🐻---✒---🐻----♫---♪---

Comme ils disent, antre nous

les chats font pas des chiens

Un ours mâle est chez les humains

Rayon de miel vs léchouille aucun tabou

Si l'ours te voit tu verras plus d'ours en peluche

ne pas doigter le pot de confiture

avant de caresser la fourrure

Comme des bêtes , chaman chez les Mapuches

Le charnel, les forces de la nature, les âmes-Ours

l'Ecrivain est un animal comme les autres, à chacun son recOurs..





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Alexandrin ou L'art de faire des vers à pied

Un long pardessus à carreaux bleu, une sacoche sur les épaules, une allure longiligne, Alexandrin de Vanneville sillonne les rues, le pas léger et le sourire aux lèvres. Ce poète des campagnes et des villes vient clamer, à qui veut bien l'entendre, ses quelques vers. Quelques poésies écrites au gré des routes et des rencontres. Quelques pièces récoltées au gré des humeurs de chacun. À la supérette, il achète du jambon, des champignons et des bonbons. Et c'est toujours en rime qu'il s'exprime faisant ainsi sourire la jolie caissière. Arrivé au parc, il s'installe au bord du fleuve afin de déguster ce repas qui s'avère plutôt déprimant. C'est alors qu'il remarque un jeune garçon faisant les poubelles afin d'y trouver de quoi manger. Alexandrin lui offre aussitôt son sandwich et, le jeune garçon ayant quitté son foyer, lui propose de l'accompagner...





Assurément, il y a de la poésie, des rimes, des césures, des hémistiches, des anacoluthes et des Alexandrin(s) dans cet album. Non pas seulement au niveau du texte mais aussi au niveau du graphisme. Pascal Rabaté décrit avec une certaine mélancolie, beaucoup de finesse et de chaleur cette rencontre entre ce vieil homme, un brin suranné et triste, bienveillant, amoureux de la rime et qui vend ses poèmes, et ce jeune garçon en fugue qui veut retrouver sa liberté. Une rencontre magique et étincelante entre deux âmes esseulées, deux doux rêveurs. Une complicité aussitôt ressentie malgré cette différence d'âge. L'auteur nous plonge dans une ambiance chimérique, poétique, douce et sensible. Une rencontre émouvante et belle, magnifiquement illustrée par Alain Kokor, qui, de son trait léger et délicat et de ses couleurs tendres au ton pastel, apporte douceur et légèreté à ce roman graphique d'une grande subtilité.
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L'ours est un écrivain comme les autres (BD)

Un terrible incendie dans un chalet. Arthur Bramhall a beau vouloir tenter de sauver les feuilles de son dernier manuscrit tout juste achevé, son roman partira en fumée avec tout ce qu'il possédait. Désespéré, anéanti, on l'encourage aussitôt à le réécrire. Et voilà qu'un an plus tard, il tape le mot fin à "Désir et destinée". Soulagé et heureux, il compte bien aller fêter ça au village. Mais pour être certain que cette fois-ci, son manuscrit ne finisse pas dans les flammes, il le dissimule dans une mallette qu'il va déposer secrètement sous un tas de humus, au pied d'un grand épicéa. Un ours, témoin de cette scène et à la recherche de miel, s'empare de la mallette et réussit à l'ouvrir. Dans son esprit, ça cogite. Il en est sûr, ces feuilles vont lui permettre d'assouvir ses petits plaisirs sucrés. Vêtu d'un pantalon et d'un t-shirt, il prend le train et se rend dans la grande ville, ne s'attendant sûrement pas au tapis rouge qu'on allait lui dérouler...



Un ours peut-il reléguer dans l'oubli Ernest Hemingway ? Visiblement oui ! Parce qu'il a volé un manuscrit et s'est fait passer pour un écrivain de talent, un ours va devenir le nouvel écrivain que tout le monde va s'arracher. Adapté du roman éponyme de William Kotzwinkle, cet album graphique est une véritable satire sociale du petit monde de la littérature. Des agents aux éditeurs en passant par les lecteurs ou les journalistes, personne ne semble avoir réalisé que derrière Dan Flakes se cache un ours. Tous le portent aux nues et voient en lui le nouveau phénomène littéraire. Quant à l'ours, il semble, lui, parfaitement s'adapter aux humains. Un récit jouissif et ironique pour qui veut bien se laisser emporter par ce scénario et une réflexion intelligente sur l'écriture, l'écrivain, les médias ou encore la célébrité. Alain Kokor, de par son trait efficace et charbonneux et sa colorisation monochrome, nous plonge dans une ambiance un brin loufoque.

Un conté décalé et acerbe...
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Alexandrin ou L'art de faire des vers à pied

Rimer, voilà la raison de vivre d’Alexandrin.

Clochard il est,

Mais pour autant avec dignité il arpente les rues.

Accompagné de son apprenti,

Il dispense ses vers.



Un bout de chemin avec eux,

Vous sera bénéfique

Plus jamais, la vie ne vous semblera triste

De belles rencontres vous ferez,

Mais des difficiles aussi.



Comme une étoile filante,

Alexandrin disparaîtra dans les limbes,

Mais ses rimes resteront à tout jamais,

Dans le cœur de Kevin.



Rimer pour survivre,

Rimer pour aimer

Rimer pour laisser une trace.



A mettre entre toutes les mains…



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Alexandrin ou L'art de faire des vers à pied

« Je me présente, Alexandrin de Vanneville, poète des campagnes et des villes, arpentant les chemins de terre ou le bitume, par le vent et par la pluie, sans me taire et sans amertume, je survis en proposant ma poésie. »

Ainsi s'exprime le vieil homme.



« C'est mon phrasé normal, comme ma vie ne rime à rien je fais sonner les mots, c'est devenu primordial. »

Ainsi justifie-t-il sa façon de parler.



Autrefois 'dans les lettres', Alexandrin est aujourd'hui mendiant ou, plus joliment, 'vendeur de poèmes' rétribué selon le bon vouloir de chacun. Sa situation est précaire, il (sur)vit dehors, doit affronter les rebuffades quand il propose ses textes, et le mépris de certains passants (« Se mettre dans des états pareils, quelle honte »).



Il est seul, aussi, jusqu'au jour où un enfant épris de liberté le rejoint. La vie prend un sens nouveau, s'éclaire, parce qu'à deux c'est (souvent) mieux, et parce qu'Alexandrin devient passeur, initiateur.



Il m'a fallu quelques pages pour lâcher prise et accepter cet univers feel good, ces bons sentiments, le quotidien sucré-salé / doux-amer du vieil homme et de l'enfant.

Le dessin m'a d'abord rebutée : les adultes sont plutôt moches avec leurs traits anguleux. Mais la douceur du visage rond du jeune garçon et sa gestuelle délicate m'ont conquise.*

J'ai fini par être séduite également par l'histoire, par l'amitié et les beaux moments partagés, ensemble ou avec d'autres au gré des pérégrinations.

En postface, chacun des deux auteurs explique brièvement ce qui l'a mené à cet album. Ultimes moments d'émotion de ce roman graphique.



Outre l'éloge des mots, de l'amitié, du respect, de la liberté et de la lenteur, on trouve également ici un thème récurrent chez Rabaté : la sexualité des seniors.

D'ailleurs je finis par ces mots du vieux monsieur :

« Je fais du charme avec les mots pourtant c'est son silence qui m'a conquis, on communique parfois plus avec la peau, et je l'apprends à l'automne de ma vie. »

_____



* http://canelkili.canalblog.com/archives/2020/02/26/38057467.html
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Alexandrin ou L'art de faire des vers à pied

Alexandrin de Vanneville voyage léger.

Ivre de liberté et de rimes, il vogue au gré du vent, vendant pour moult pièces les quelques poèmes couchés sur le papier, généreusement marchandés par une clientèle un brin déconcertée par sa démarche prospective, il est vrai.

Alexandrin est un doux rêveur, un contemplatif.

Affranchi d'une société mercantile dont il n'a que faire, l'homme vit de sa prose et de tous les petits plaisirs fugaces dont il se délecte quotidiennement.

Solitaire volontaire et épanoui, il allait cependant réviser son jugement en prenant sous son aile un petit moineau égaré prénommé Kevin.



Mais qu'il est touchant cet album !

Ode à la poésie du quotidien, au temps qui passe, à l'élégance surannée d'un homme qui ne s'exprime qu'en rimes.

On y entre à pas feutrés, sans rien en attendre, puis l'on en ressort le coeur lesté d'un peu de vague à l'âme.

Hymne à l'amitié, à la liberté et à la transmission, cet Alexandrin vous cueille, sans y toucher, avec grâce et candeur.



Un trait aux couleurs pastel qui va à l'essentiel, ce duo atypique rime sans frime, foulant ce monde d'un même allant en vous faisant vibrer le palpitant.
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Alexandrin ou L'art de faire des vers à pied

Alexandrin ou l’art de faire des vers à pied, c’est un album dans le genre qui fait du bien. C’est la meilleure traduction que j’ai trouvé à l’expression anglaise « a feel good book ». Une histoire mignonne, apaisante, un brin tristounet mais qui donne de l’espoir et des ailes. Bravo à Pascal Rabaté pour cette charmante histoire et à Alain Kokor qui a su la mettre en images et en couleurs. Le protagoniste, justement appelé Alexandrin de Vanneville, est un vieil homme, grand, tout en longueur, dans son manteau bleu carreauté. Il marche sa ville, s’arrête devant un appartement et sonne. Il réajuste son collet, question de se présenter dignement. Quand on ouvre, il décline son identité et propose sa poésie, dans un flot de paroles sympathiques et, surtout, rimées.



Ce bonhomme a tout de suite gagné ma sympathie. D’abord, avec son habitude de s’exprimer toujours (ou presque) en rimes. Il y croit, à sa poésie. Il l’assume entièrement, la vit. Ce n’est pas qu’un hobbie ou une astuce pour gagner de l’argent. Avec sa bonhommie, son air distingué (mais sans snobisme), sa gentillesse, son empathie, il est impossible de ne pas sentir quelque chose à son endroit. C’est d’autant plus poignant quand on découvre qu’il vit pauvrement, dans la rue. Et même là, il partage le peu dont il dispose (c’est-à-dire presque rien, le peu qu’il gagne en vendant ses feuillets de poésie) avec un garçonnet de dix ans, enfui de chez lui. Une belle relation s’installe entre les deux. Faite de confiance, de partage, de transmission de valeurs, d’entraide. D’humanité! Mais je ne vous raconte pas toute l’histoire.



Au-delà de l’histoire poignante, il y a les dessins, que j’aime beaucoup. Leur belle simplicité permet de viser juste, d’aller à l’essentiel. On dirait presque qu’ils s’effacent au profit des personnages. Alexandrin avec son manteau bleu, le jeune Kevin avec son kangourou rouge-orangée et sa frange, en quelques traits, on les cerne. Et les paysages? Ils peuvent paraitre un peu monochromes et flous. J’ai décidé que c’était volontaire. Mais monochromes, vraiment? Non, c’est injuste. Parfois, les pages prennent des teintes de rouge flamboyant (quand les personnages mangent autour d’un feu improvisé), d’un bleu vif pendant certaines nuits ou encore d’un vert généreux pendant une cueillette de pomme. Dans tous les cas, c’est toujours approprié avec l’action ou l’émotion que les auteur et dessinateur tentent de véhiculer.



Bref, Alexandrin ou l’art de faire des vers à pied a réussi à m’émouvoir avec son histoire sans grande prétention mais qui va droit au cœur, ainsi que ses personnages attachants. C’est le genre d’album qu’il ne me déplairait pas du tout de relire de temps à autre et je suis persuadé qu’il en sera de même pour tous ses lecteurs. Je le recommande.
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Paroles sans papiers

Triste réalité de drames actuels que vivent les sans papiers. Des scénaristes de BD ont participé à ces témoignages bouleversants. Lorenzo Mattotti, Gipi, Frederik Peeters, Pierre Place, Brüno, Kokor, Jouvray, Cyril Pedrosa et bien sûr Alfred.

Neuf récits d'exils, de souffrances et de pertes de soi-même. Des textes de personnalités engagées, de politiques et un dossier complet à la fin. le lecteur se sent tellement impuissant !

Merci à Harioutz qui, de par sa critique, m'a fait découvrir cette BD et comme lui j'ai été fasciné par les dessins de Frederik Peeters qui sont imbriqués avec beaucoup de monde, un peu à la façon de Sempé.



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Rocking chair

Très bonne bande dessinée (roman graphique pour les bobos) qui raconte une jolie histoire somme toute universelle. Celle d'un amour.

Dessins assez peu figuratifs, crayonné soigné avec une patte bien spéciale, une foultitude de détails qui permettent de revenir sur chaque case avec délectation. Faux noir et blanc puisque c'est teinté très intelligemment, ambiance sépia du passé.

Le scénario est très bien construit, même s'il n'offre que peu de surprises, ce n'est pas l'intérêt de cette bande dessinée. C'est simplement une plongée dans l'Ouest Nord Américain, avec ses gagnants, ses perdants, ses colons... On devine plus ou moins le dénouement mais on y va au galop...
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L'ours est un écrivain comme les autres (BD)

Adaptation du roman de Kokor que je n’ai pas lu. Un joli trait de crayon épais aux couleurs souvent orangées. Un écrivain vit dans une cabane dans les bois. La précédente a brûlée, ainsi que son cher manuscrit. Avant de se rendre au village pour arroser l’achèvement de la réécriture, il va le protéger en l’enterrant au pied d’un arbre. Un ours va le trouver et l’exploiter. Regard sur le monde de l’édition et des romans commercialisés, façonnant l’identité d’un écrivain. Décalé et réaliste.
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Alexandrin ou L'art de faire des vers à pied

Parler de poésie dans une BD,

voilà qui était osé.

Le résultat ?

On s'en délectera !



On se laisse vite emporté par le duo de personnages attachant, dans un album plein de tendresse et de délicatesse parfaitement servi par des pastels qui donnent un air vaporeux et aérien qui colle parfaitement à Alexandrin.



Voir le beau dans toutes choses de la vie, même quand les circonstances ne s'y prêtent pas. Et pourquoi pas les coucher sur papier ? car si les paroles s'envolent, les écrits restent. Et pourquoi pas en faire un métier pour joindre l'utile à l'agréable ?



Un album qui, comme un poème, ne se livre pas immédiatement et demande un temps de réflexion - dans ce mon où tout doit aller vite..

Une bien douce parenthèse pour cette saison !
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L'ours est un écrivain comme les autres (BD)

vanitas vanitatum, et omnia vanitas !

Tout de suite, ça en jette de commencer une critique par une citation latine, vous ne trouvez pas ?



Un écrivain, retiré à dans la campagne du Nord des Etats-Unis, se fait voler son manuscrit par un ours. Cet ours va se rendre à New-York, le faire éditer et rencontrer le succès. Le dessin est réaliste, le trait est vif, c’est une bichromie, un noir et un ocre tirant sur l’orange, seul l’orange prend des nuances presque naturelles.



C’est un récit loufoque, absurde, mais aussi ironique voire sarcastique, il épingle le milieu de l’édition, la promotion des livres et les relations dans ce monde plein d’effervescence et de vanité. J’ai adoré l’humour, le ton décalé, personne ne s'offusque qu’un ours ait pu écrire un livre, “il ressemble à Hemingway !” Un grand et gros personnage dégingandé, n’ayant pas les codes de la société, l’ours semble perdu dans ce monde d’humains citadins mondains, certainement pas à sa place, mais le goût de l’exotisme, de la nouveauté des humains le propulse en avant dans les médias. Les plus à l’ouest dans cette histoire, c’est ce microcosme totalement snob des médias, du marketing, du journalisme, toute cette effervescence en devient totalement ridicule, vaine et vaniteuse.

Et j’ai ri haut et fort ! Réjouissant.

« Odi panem quid meliora . Ça veut rien dire, mais je trouve que ça boucle bien. » Loth d’Orcanie



Message privé : J’ai trouvé dans mon livre ramené de la médiathèque, une surprise, un petit message privé fort sympathique ! Un petit supplément de bonheur pour moi et un grand merci pour celle qui se reconnaitra !
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Paroles sans papiers

Neuf témoignages d'immigrés sans-papiers, illustrés par autant d'auteurs-dessinateurs différents. Quelques paroles, pas forcément tout un parcours. Ils sont venus de Tchétchénie, du Sénégal, du Congo, du Maroc, du Brésil, d'Algérie... pour fuir une guerre ou la misère. Ils étaient confiants : l'avenir dans un pays riche et démocratique serait forcément meilleur. La plupart ont voyagé clandestinement. Certains ont été refoulés violemment aux portes de l'Europe, d'autres ont dû se cacher une fois arrivés en France, l'une est devenue prostituée, l'autre esclave chez des membres de sa famille...



Très bel album, poignant sans jamais tomber dans le mélo. Des paroles qui semblent recueillies telles quelles, des adaptations en images très réussies. La postface est particulièrement intéressante pour situer le contexte politique, la législation et les événements des vingt dernières années. Et rappeler aussi quelques principes économiques : l'immigration n'appauvrit pas un pays, ne prive pas d'emploi les "de souche" (après combien de générations sur un territoire est-on "de souche" ?). Elle est au contraire un facteur d'essor économique et culturel.



Une BD importante et instructive sur un thème d'actualité.



--- Les différentes approches des illustrateurs donnent envie de les découvrir davantage via d'autres albums.
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Balade balade

“A la suite de l’annonce lancée aux quatre coins de l’univers d’une mise en vente de notre planète débarque un éventuel acheteur qui, en guise d'état des lieux, exige d'en faire le tour complet avant d'en signer l'acte de vente... ” Idée complètement loufoque, histoire absurde et onirique, un bon délire en noir et blanc. Un balade à cheval, un extraterrestre qui ressemble à un doudou pour enfants, et puis il y a une émission de radio qui suit le périple de ce potentiel acheteur. On ne sait plus où se trouve la réalité, on navigue entre l’onirisme et fantastique avec un personnage principal agent immobilier, ça m’a fait penser au Jerôme Mocheurot de Boucq, on a l’impression que ça part dans tous les sens, et derrière, il reste une impression de trouble. De la même manière que chez Boucq, on découvre sans savoir d’où ça vient, la vacuité de toutes choses, ne reste que la beauté de l'imagination. C’est drôle et poétique, un petit bonheur de lecture.
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Les voyages du docteur Gulliver, tome 2

Dans le premier tome, Kokor prenait prétexte du voyage à Lilliput pour exposer ses préoccupations écologistes.

Dans ce deuxième tome, comme attendu voici Gulliver minuscule parmi les Brobdingnags, chez lesquels il devient le compagnon-jouet d'une enfant.

Ici on est toujours chez Swift, mais avec beaucoup de 1984 dedans : la société Brobdingnag est un régime totalitaire, un régime de terreur et de contrôle, qui s'abat arbitrairement sur telle ou telle personne soudain désignée comme bonne ou mauvaise selon des règles absurdes et versatiles.

J'ai trouvé ce deuxième album beaucoup plus abouti que le premier. On a une vue plus large sur la famille de Gulliver, avec son épouse en leader syndicale. Il y a quelques longueurs à l'intérieur d'un panier (je ne veux pas divulgâcher) mais il contient aussi des envolées vers la fin des années 60, des envolées… disons musicales, tout à fait impromptues.

Voire psychédéliques.

C'est un peu le club des coeurs solitaires, en fait.

Bon, allez lire Kokor si vous souhaitez en savoir plus. Allez-y, vraiment.



Challenge Bande dessinée 2023
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Les voyages du docteur Gulliver, tome 1

Si vous avez lu Jonathan Swift, vous allez reconnaître…

… pas grand-chose.

Alain Kokor n’a conservé que la substantifique moelle – voyage, peuple minuscule – pour bâtir sa propre histoire, pour nous aiguiller vers ses propres inquiétudes.

Car ce grand dadais de Gulliver est un Blefuscu aux yeux des Lilliputiens, un de ces êtres qui pour le profit exploitent sans pitié la Nature, la terre des autres sans se soucier des désastres qu’ils laissent après eux.

"Pourquoi l'esprit de la Terre aimerait-il les Blefuscus ? Partout où ils la touchent, ils laissent une plaie."

Mais Gulliver n’est pas un Blefuscu comme les autres : plus empathique que chez Swift, c’est une personne sensible et tourmentée, sans les certitudes de son modèle.

Le dessin de Kokor peut paraître un peu banal au premier abord. Mais tout compte fait, j’ai trouvé beaucoup d’émotion dans les traits des personnages, et beaucoup de grâce dans le choix des couleurs. Merci à jamiK pour son conseil avisé (et je suis d'accord avec lui, ce tome est trop bref).



Challenge Bande dessinée 2023
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Les voyages du docteur Gulliver, tome 1

Malgré un style assez classique, les dessins semblent parfois inachevés, il y a une certaine nonchalance dans le trait brut et libre de Kokor, comme si, une fois compris par le lecteur, le reste n’était que fioritures inutiles, et je lui donnerais plutôt raison, même si parfois je ne boude pas quelques illustrations minutieuses. Mais cet aspect brut s’accorde à la vision de Kokor pour cette œuvre emblématique.



Kokor s’attaque aux Voyages de Gulliver de Jonathan Swift, il nous propose une vision personnelle et originale, quelque peu iconoclaste, décalant le propos original vers d’autres problématiques. Exit les pays qui se font la guerre pour des broutilles, ici, les Lilliputiens sont des indiens d’Amérique miniatures, et les habitants de Blefuscu n’apparaitront jamais, sinon dans les paroles des Lilliputiens, comme un peuple qui ne respecte pas la nature, un envahisseur colonialiste. Il va utiliser des textes des natives american pour présenter la peuple lilliputien, il leur donne une culture et une pensée loin d’être aussi absurde que dans l’œuvre originale, et le discours devient alors anticolonialiste et écologique, l’anecdote de l’œuf va se trouver déplacée dans un autre contexte, lui apportant une autre saveur non moins délectable.



Et j’ai aussi beaucoup aimé la réflexion de l’auteur sur le besoin de bouger, de découvrir. Cette envie de voir le monde est motivée par une peur de l’immobilité, de se confronter au réel, une manière de déplacer ses responsabilités, le personnage de Gulliver devient plus ambigu, enrichissant encore l’intrigue de problématiques supplémentaires.



Seule chose que je regrette dans cette adaptation, 56 planches, c’est trop bref, ça en aurait mérité le double.
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L'ours est un écrivain comme les autres (BD)

Adaptation en B.D. d’un roman de William Kotzwinkle qui m’a donné envie de découvrir cet auteur. « Allons, allons, Arthur, tout n’est pas perdu ... Il nous reste l’imagination » (page 9). Dans la plupart des B.D. les personnages sont soit, des humains dont l’image est plus ou moins réaliste, soit des animaux anthropomorphiques. Dans celle-ci les humains sont assez réalistes, les humaines aussi d’ailleurs ... et l’Ours, pareil ! Qu’est-ce que c’est drôle un ours ! En fait l’ours est un homme comme les autres ; Gourmand atavique (et pas que de miel), instinctif, naïf et maladroit (suis-je un ours ?! ... pas toujours, hélas !). Il a de plus une compréhension limitée du langage humain, de la politesse, cette hypocrisie nécessaire. Mais les quelques mots qu’il a compris suffisent à faire de lui un homme tout à fait honorable. Pages 92-93, les planches les plus érotico-loufoques que j’ai lues/vues ! Milo Manara n’a plus qu’à rhabiller ses nymphettes et en plus Bip-Bip le Road Runner & Will Le Coyote assurent le spectacle (je n’en dis pas plus, bande de dégoutants personnages :-). Comment ? Je n’ai pas fait de résumé ! Bon d’accord ; pendant que l’ours assure en tant qu’écrivain (surtout question promotion), parce qu’il a volé le manuscrit d’un pauvre con de scribouillard dépressif, celui-ci (Arthur) revient à la nature et devient en quelque sorte un ours, les vases communicants en somme. Chouette B.D. donc qui vaut pour moi 4*. Allez, salut.

P.S. : Après ça il y en a qui vont aller zieuter la double-page 92-93 dans leur librairie préférée, bonne rigolade !

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Alexandrin ou L'art de faire des vers à pied

Alexandrin de Vanneville vit de sa plume.

Ce poète itinérant cède les alexandrins qu'il a notés à qui les veut, pour ce que chacun est prêt à en offrir. La vie n'est pas toujours facile pour l'artiste sans domicile fixe. Heureusement, il sait apprécier les bons moment qu'elle lui offre parfois.

Déformation professionnelle oblige, c'est souvent en alexandrins que notre héros/héraut s'exprime, donnant ainsi un rythme inhabituel dans une bande dessinée, tranchant avec les couleurs parfois ternes du graphisme.



J'ai beaucoup apprécié cet album très original.
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Supplément d'âme

Une bande-dessinée comme un rêve, en gris, en vert en rouge, tout en nuances. C'est doux et vaporeux, ça fait du bien un peu de supplément d'âme.
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