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Critiques de Luz (153)
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Catharsis

Émouvant sans être larmoyant. Drôle sans être crispant. Jamais moralisateur, c'est Luz sans aucune pudeur, à nu.

C'est une lecture qui ne laissera personne indifférent, car même si ce sont les émotions et les pensées de Luz, elle nous rappelle ce que nous ressentions nous aussi devant notre écran, la peur, l'incompréhension et la colère.



Cette BD est l'exemple parfait de ce qu'est une Catharsis.
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Testosterror

Un personnage est important avec Champion, le chien. Représente t'il le mâle, gros vicieux et pervers qui ne pense qu'au sexe. L'homme aurait des pulsions comme si c'était naturel et que cela autorisait des comportements outranciers. Une jolie construction pour justifier de tromper éhontément. On s'émerveille de voir le mignon tout se masturber sur tout ce qui passe : jambe, couverture, pied de table.... Puis pour le calmer, une petite opération et le voilà adorable. Faudrait-il que les hommes passent pas une opération pour être égocentrique? Ou qu'ils prennent un médicament au quotidien comme la pilule contraceptive pour dames? Espérons que plus d'un lecteur viendra à se dire : qu'est-ce qu'il y a de viril en moi? Il n'est jamais trop tard pour se déconstruire. Il faut faire attention quand un terrible médecin prescrit, je cite “un porno le matin, un Rambo le midi, un Schwarzy le soir.” Riad Sattouf avec lui aussi créé un gros naze de cette envergure avec "Pascal Brutal", même si l'on est sur un autre registre d'humour. Le gros beauf pervers, adorateur de la masturbation et du porno crado est très évocateur. Luz propose un humour plus fun, subtil et avec plusieurs niveaux de langue. On rigole plus d'une fois et on veut partager avec les copines.
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Indélébiles

Comme il est attendrissant, ce petit jeunot qui débarque de sa province, naïf et talentueux !

Comme elle est touchante, son admiration pour les "grands" du dessin de presse !

Et c'est parmi ces grands, que Luz va se faire sa place.

Cet album autobiographique raconte son parcours à lui, depuis le débutant provincial jusqu'au talent reconnu, mais raconte avant tout les grands noms qu'il a croisés, côtoyés, aimés.

Et par-dessus tout, le portrait de l'immense Cabu qui l'a épaulé dès le début, qui lui a tout appris, qui se révèle ici d'une gentillesse, d'une humanité si exceptionnelles.

Des scènes très drôles : le dessin dans la poche... Charb à la Grande chaumière... mais parfois aussi quelques longueurs.

Un très bel hommage aux années Charlie et aux amis perdus.

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Catharsis

Catharsis : purification, séparation du bon avec le mauvais.

Le mauvais, c’est le traumatisme de l’attentat, les cauchemars, la colère, la boule au ventre, le dégout. Le bon, c’est l’amour de sa femme, l’amour du dessin. Retrouver le dessin en même temps que retrouver le gout de la vie. Un énorme enjeu ! Car il a tout perdu, Luz, ce 7 janvier 2015, quand il arrive en retard à la conférence de rédaction de Charlie Hebdo (ce qui lui sauve la vie), avec une galette des rois parce que c’est le jour de son anniversaire !!…

Un album en noir, blanc et rouge. Des scènes courtes, certaines sans paroles, un peu brouillon et tous azimuts parce que c’est comme ça dans sa tête. Où on voit bien la lutte face à la sidération, aux cauchemars aussi bien nocturnes que diurnes, et le rôle immense de sa femme dans ce combat d’Eros face à Thanatos. Emouvant, forcément.
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Indélébiles

Inconditionnel de Charlie Hebdo depuis les événements tragiques, c'est avec émotion que l'on découvre l'envers du joyeux bordel organisé de Charlie Hebdo, de ses conférences de rédaction aux blouclages en passant par la vie en reportage.

L'approche de Luz est touchante, pleine de sensibilité, et le dessin est comme d'habitude juste, drôle et percutant. Les scènes de complicité entre l'auteur et Cabu sont particulièrement bien tournées, notamment celle où Luz apprend à dessiner dans sa poche...



Je recommande, et encore, c'est un faible mot.
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Catharsis

Une oeuvre, dure et crue avec laquelle Luz nous livre son âme à nu après l'horreur. On accompagne la détresse et la difficile reconstruction d'un homme qui a vécu la haine de plein fouet.

Qu'on aime ou pas le style de Luz, il est impossible de rester insensible à cette mise à nu.

C'est très intime, c'est dramatique.

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Les Mégret gèrent la ville

Un bouquin salutaire, que j'ai lu avec gourmandise.

Il s'agit de la ville de Vitrolles, dont la mairie fut offerte imprudemment par les électeurs à Catherine Mégret et (de par le fait même) à son mari.

Luz, au graphisme nerveux et bondissant, ne fait aucun cadeau à deux tristes personnes heureusement disparues de la scène politique française.
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Catharsis

Catharsis, /ka.taʁ.sis/ féminin singulier et pluriel identiques : (Psychologie) Thérapie utilisant l’extériorisation des traumatismes vécus (source : Wiktionnaire).



7 janvier 2015. Une date qui a marqué les esprits, celle des attentats à Charlie Hebdo. Cet événement crée l’hébétude dans tout le pays. Le soir-même, les premiers rassemblements dans toute la France mais aussi à l’étranger. Puis vinrent les marches des 10 et 11 janvier rassemblant des millions de personnes venus signifier par leur présence leur opposition aux opposants de la liberté d’expression.



Mais qu’en est-il des membres de l’équipe de Charlie ? Depuis ces dates, on sait qu’ils luttent pour maintenir à flot cet hebdomadaire satirique. On sait aussi qu’ils luttent contre le fait d’être devenu un symbole. Comme si Charlie était devenu l’emblème sous lequel se rallient les défenseurs de cette chère liberté : liberté de penser, liberté de dire.



Les attentats du 7 janvier ont été un choc pour nombre d’entre nous. Les réseaux sociaux se sont tus, incapables de décoder leur incompréhension. Un silence appréciable s’est installé, court… trop court. Puis peu à peu, la vie a repris ses droits et les voix se sont de nouveau élevées, pas toujours pertinentes, pas toujours constructives. Puis le flot des statuts Facebook, des tweet, des articles… chacun y allant de sa petite interprétation tandis que la grande majorité aurait dû se contenter de se taire.



Un silence que les dessinateurs de l’Hebdomadaire ont besoin de prolonger. Il y a eu le bouclage pour le numéro du 14 janvier, celui « des survivants » puis silence radio pendant plusieurs semaines. C’est le temps du recueillement, celui de la prise de recul, le besoin de panser ses plaies, de penser les choses.



Renald Luzier, alias Luz, raconte de façon personnelle et intime comment il tente de faire face à la tempête. Plus qu’un choc. Un effondrement. Une collision violente provoquée par l’assassinat de ses amis. Un coup à l’âme, un coup au cœur… dont il se relève difficilement. Il y a d’abord ce premier élan qui le porte, celui des marches de janvier. Puis, il s’enferme dans un mutisme passager. Toujours en état de choc.



7 janvier 2015. C’était son anniversaire ce jour-là. Sa compagne l’a aidé à le fêter à sa manière. Tak ! Tak ! Tak ! De fait, il est arrivé en retard à la conférence de presse de la rédaction du journal. Bien en retard, au point qu’il ne sera pas pris pour cible… qu’il ne pourra pas venir au secours de ses amis qui ont été atteints par les balles. Tak ! Tak ! Tak !



Introspection.



Peur. Angoisse. Culpabilité. Stupeur, apathie… aboulie. Puis, lentement, reprendre sa vie en mains, la boule au ventre. Luz regarde ses angoisses en face, il montre par quels moyens il tente de les relativiser.



Aller mieux. L’idée est pourtant simple… mais en avoir l’envie ne suffit pas. Tout un travail de deuil à faire mais la tâche semble colossale.



Lire la chronique complète sur le blog
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Testosterror

Avec Luz on est jamais dans la demi-mesure, aussi quand il décide de s'attaquer aux hommes, aux vrais, ça fait mal.



Un virus atteint la virilité des hommes ! Ô malheur, il ne faut pas toucher à la testostérone de peur de perdre ses c...

Je mets un peu de pudeur dans mes mots, mais n'en ayez pas si vous lisez cette BD parce qu'es mots et les dessins sont crus, directs.



Luz provoque, caricature bien sûr c'est son métier mais n'est jamais très loin de la vérité.



Quelques parallèles avec la gestion du Covid, les complotistes, la guerre en Ukraine et le gouvernement dans les choux.



Quel travail dans les dessins et les textes, cette Bd ne se lit pas en une soirée. Il faut prendre le temps d'apprécier toutes ces pages où tout est dans les détails.
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Catharsis

Luz nous décrit ici, de manière chaotique souvent mais souhaitée, son traumatisme post attentat. De multiples histoires se succèdent et permettent au lecteur de comprendre l'ampleur des dégâts qu'a causés cette journée si noire pour lui, le rescapé. Le dessin, lui-même, est chargé de cette émotion particulière. Les traits manquent de netteté, on y voit les tremblements du dessinateur.

Sans vouloir toutes les commenter, j'en garde une en tête qui m'a fait sourire malgré la gravité du sujet. C'est celle de l'oiseau qui, comme pour faire un pied de nez à la tristesse du défilé, avait déféqué sur le Président François Hollande, ce qui avait provoqué l'éclat de rire de Luz. Cet oiseau, dans cette scénette avait survolé les attaques avant de choisir pour cible celui sur qui le monde entier avait les yeux braqués, le rendant, au passage, touchant.
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Catharsis

"La vie est dure, Danny.

Le monde ne nous veut pas de mal,

mais il ne nous veut pas de bien non plus.

Il se fiche de ce qui nous arrive."

--Stephen King, Shining.--



"Un jour le dessin m'a quitté.

Le même jour qu'une poignée d'amis chers.

A la seule différence qu'il est revenu, lui. (...)"

--Luz, Préface de Catharsis.--





Les attentats du 7 janvier ont secoué tout le pays.



Certains s'indignèrent, d'autres adoptèrent l'indifférence, d'autres ne surent pas comment réagir, il est vrai que le choc avait presque limite séparé le pays entre les pour et les contre, ramenant sur le devant de la scène le manque de recul et de demi-mesure qui s'empare souvent du peuple devant un sujet trop fort pour lui : le terrorisme, la politique, la religion, le prochain star wars, l'abus de super-héros ou de game of thrones. Une poignée pointa le cynisme qui pouvait découler de tout ça sans qu'on ne sache s'ils étaient eux-même cyniques ou foncièrement sincères. Certains tentèrent d'informer dans le cadre de la course au buzz en se désignant d'eux-même comme les défricheurs de l'immoralité et de la bêtise de l'époque. Beaucoup eurent une sale boule dans la gorge, l'estomac voire le pleur facile : L'amérique avait été touchée en son coeur une décennie avant, deux artères gigantesques décapitées nettes; la France était touchée dans ses idées et sa liberté d'expression, donc sa tête, siège de la raison comme de l'imagination.



Enfin une poignée frôla la mort. Luz est donc de ceux-là.



Même si beaucoup de ses pages furent publiées dans Charlie Hebdo, une telle oeuvre qui concentre une bonne partie du drame, entre allers-retours de celui qui a survécu par un infime coup de chance au passé et présent à évacuer et reconstruire, ne peut décemment pas se résoudre à nouveau à un stupide dilemme du pour ou contre : Il n'y a ici pas à "être Charlie" ou ne pas l'être, quitte à faire preuve de sa bêtise devant une BD qui annonce d'emblée son but à travers son titre et sa couverture. "Catharsis" donc et son bonhomme, riquiqui, impersonnel et en même temps universel, les yeux écarquillés, recouvrant la majeure partie du corps par ce qui reste une fois qu'on évacue les sens qui dans cette affaire n'ont pas été essentiels, la vue.



Ou plutôt le regard. Luz ici livre son regard, comme toujours subversif, comme toujours plein de brillante auto-dérision mais avec une part de vertige monstrueux sur les attentats et ce qui a suivi.



Et comme jamais auparavant, Luz se livre.

Dans toute sa crudité, sur le regard des autres, sur lui-même, sur l'indifférence du monde qui continue sa course, ne laissant que la douleur et les souvenirs. La citation de Stephen King qu'il donne en ouverture du livre juste avant un prologue très personnel (repris aussi en ouverture) est une clé non seulement liée au fait qu'il se replonge dans le livre du maître de l'horreur dans les mois qui suivent pour décompresser (une oeuvre d'horreur pour en chasser une autre pourrait on écrire si l'on faisait de la psychanalyse de bazar) mais surtout pour témoigner de l'incompréhension qui le tenaille et lui et nous. Mais surtout lui. L'horreur au fond c'est ce qui surgit du monde sans même qu'on y prenne garde et qui un jour se révèle dans toute sa dimension et la banalité de ce qui l'entoure à ce moment là.



Souvent le trait de Luz bute, la main tremble.

Sismologie du graphisme. Parfois le style des petits bonhommes est abandonné pour l'anecdote. Tel cet homme observé qui lit tranquillement "idées noires" de Franquin. Une BD assez représentative de l'humour (noir justement) érigé comme dernier rempart à la face d'un monde de saloperies. Luz lui-même le remarque en lui-même avant que sa compagne ne lui rétorque qu'en même temps ce genre d'humour désespéré, "c'est tellement drôle". Eh oui.



Tout passe par la catharsis. Le vide, la panne (qu'elle soit d'inspiration ou sexuelle, l'auteur s'en amusant heureusement avec un brin de malice), le cul aussi. Unique bouée pour ne pas se foutre par la fenêtre, l'amour. C'est généralement un cliché mais l'on vous dira que dans ces cas là c'est surtout parce que la notion même d'amour est galvaudée, ramenée vers le bas, en dehors de sa propre transcendance qui ramène elle-même vers le respect de son prochain, sa prochaine. Ici l'amour, c'est cette femme à qui est dédié l'ouvrage en toute fin, celle qui a retenu l'auteur un peu plus au lit le jour de son anniversaire. Par amour.

Et l'a donc fait arriver au retard au boulot ce jour là, un 7 janvier.

Et l'a donc sauvé.



Tout est déversé d'un coup, dans une colère contenue, une tristesse et une mélancolie, des pointes d'humour (tout le monde en prend pour son grade) et parfois quelques pétages de plombs que Luz n'exclut pas et montre également. Du noir et blanc et comme seule couleur, le rouge, celui du sang, du désespoir, du coeur, de l'amour, la seule couleur qu'il était possible de voir pendant plusieurs mois.





On ne ressort pas indemme d'une BD comme ça. Trop personnelle, trop noire. Trop vraie, de cette vérité qui tâcle sévèrement l'humeur quotidiennement. On aura pu entendre parler d'un pigeon qui philosophait sur l'existence en salles de cinéma dernièrement. Chez Luz, le pigeon a vu l'horreur, il en a été constipé et n'a réussi à chier que quelques jours après... sur un certain président de la république.



Ou comment expliquer un phénomène qui tient de l'absurde et a été vu sur les télés et youtube d'en France et par le monde en ramenant le fait à une dimension encore plus étrange et en même temps très drôle. On pourra dire que le pigeon aura bien évacué le trauma sur le coup. Luz, lui, il lui a fallu chier toute une BD et si on la lit, on se prend tout en pleine gueule.



Avec cette BD, même s'il est trop tôt pour juger de savoir si elle pointe un aspect historique et un tournant du pays sur plusieurs points, elle a le mérite de pointer ce qui fait mal pour ne pas oublier de sitôt.
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Catharsis

L'attentat de Charlie Hebdo a eu lieu le 7 janvier 2015, il y a déjà 5 ans.

Paru quelques mois plus tard, cet incroyable album est l'exutoire de Luz. Et il me laisse sans voix.



Quand le dessin devient une thérapie nécessaire.

Quand il faut encaisser le fait d'avoir survécu à une tuerie simplement parce qu'on est arrivé en retard ce jour là.

Encaisser le fait d'y avoir perdu - dans une violence inouïe - ses amis et collègues.

Encaisser d'avoir été condamné à mort pour avoir usé de sa liberté d'expression.



Partir du néant et extérioriser, griffonner ce bonhomme en continu, y introduire une boule au ventre, puis le scénario du quotidien, y ajouter cet humour qui fait notre marque de fabrique. Et ça donne Catharsis.



Un album intense et terriblement émouvant.
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Ô vous, frères humains (BD)

Une bande dessinée de peu de mots, mais tellement forte... Adaptée d'une oeuvre d'Albert Cohen, Ô vous, frères humains, est l'illustration de ce jour où tout bascule... Âgé de 10 ans, Cohen est soudainement confronté à l'anti-séminitiste, à la cruauté des gens, au jugement, à l'exclusion, à l'incompréhension... Des dessins sombres, mais très forts, qui rendent vivant toute l'oppression et la folie de l'homme. Je retiendrai cette phrase : Ô vous frères humains, êtes-vous vraiment heureux de haïr et fiers d’être méchants ? Et est-ce là vraiment le but... Un très bel objet et avec un message très fort.
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Ô vous, frères humains (BD)

C'est l'adaptation du livre du même nom de Albert Cohen qui relate comment il a été confronté dès l'âge de 10 ans à la haine et au rejet des autres parce qu'il est de confession juive.



Luz rend parfaitement bien les émotions successives du petit Albert et la haine absurde des antisémites à travers un trait puissant dont lui seul à le secret.



Point de cases façon BD ici, Luz dessine comme il parle et peut être même est-il plus à l'aise pour dessiner que pour parler ... Cet album est saisissant parce qu'il traite avec beaucoup de justesse ce que peut provoquer la haine, le rejet, les moqueries envers un enfant qui tente de comprendre pourquoi il en fait l'objet. L'innocence de cet enfant est touchante et la blessure profonde infligée par les adultes qu'il croise nous prend aux tripes...



Encore un formidable album de LUZ qui demande une lecture attentive car bien plus exigent qu'il n'y parait.
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Catharsis

Malgré sa boule au ventre et ses cauchemars Luz réussit à reprendre la plume pour nous offrir le très émouvant "Cartharsis". En janvier 2015, il n'était pas présent au moment de l'attentat contre le journal Charlie hebdo mais il en est aussi victime.

Ce beau titre évoque le concept aristotélicien comme l'indique le dictionnaire que je suis, bien sûr, allée consulter.

Voici la définition de la Catharsis :

« Pour Aristote, effet de « purification » produit sur les spectateurs par une représentation dramatique. » mais aussi « Toute méthode thérapeutique qui vise à obtenir une situation de crise émotionnelle telle que cette manifestation critique provoque une solution du problème que la crise met en scène. »

Et bien Luz nous prouve que le dessin a bien des vertus thérapeutiques. Merci à lui de savoir garder le sens de l'amour et de l'humour malgré le tragique de ce lendemain d'anniversaire.





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Catharsis

Le 7 janvier 2015, c’était l’anniversaire de Luz. Un jour qu’il n’apprécie pas tant que cela. Afin de lui donner du cœur, sa douce lui offre un matin tout en câlin et en tendresse. De ce fait, il arrive en retard à la conférence de rédaction de Charlie. Lorsqu’il arrive c’est un massacre. Ces amis sont morts. Comment survivre après cela ?



Dans l'attentat, non seulement il a perdu des amis chers mais aussi l'envie de dessiner. Il a fallu beaucoup de temps pour qu’il puisse reprendre en mains un crayon et laisser son esprit créer. Pour se libérer de cette douleur, de cette souffrance et de la peine qui vivent en lui au quotidien, il a décidé de se raconter dans Catharsis.



Un album totalement personnel où il nous parle de Ginette, sa boule au ventre qui ne veut pas le quitter, le vampire qui aspire ces bons sentiments et le rempli de cauchemars, de l’escorte policière trop présente et surtout de sa compagne, Camille, "éternellement aimée".



Une bande dessinée émouvante qui m’a vraiment touché. J’ai encore en mémoire la scène où il va discuter avec Charb, son meilleur ami, sur sa tombe. J’adorais Charb et son décès m’a beaucoup touché alors le retrouver ou retrouver son absence me donne envie de pleurer. Mais Luz avance, doucement. Son petit personnage aux grands yeux sidérés, paralysés par l'horreur qui est sur la couverture qui est dessiné lorsque les policiers du 36 quai des Orfèvres lui ont demandé de dire ce qu'il avait vu va à la fin de la bd avoir des jambes.





Luz dit qu’il ne fait pas une bande dessinée. Il ne définit pas le support de son album. C’est à la fois journal intime, un carnet de croquis, une touchante déclaration d’amour et une bouffée d’espoir qui entremêle le sexe et les larmes. On retrouve son mordant lorsqu’il se moque des complotistes, des extrémistes… Il ne faut pas y voir une basse vengeance en mots et en images, mais un cri d’un survivant qui souffre et qui aime. Car il faut dire que c’est une magnifique déclaration d’amour à sa femme qui est là pour lui et qui le soutient avec sa patiente et sa tendresse.



Un livre qui m’a touché dans sa sincérité et ce trait si direct. Les couleurs prennent peu de places mais cela suffit pour montrer la blessure et la souffrance. Un joli exercice de catharsis pour permettre à Luz d’avancer et de retrouver espoir dans l’être humain.


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Catharsis

Oubliera-t-on un jour le 7 janvier 2015 ? Sûrement pas Luz qui réchappa au massacre de l’équipe de Charlie Hebdo grâce à un retard providentiel. S’il en est sorti indemne physiquement, il n’en est pas moins touché psychologiquement, au point de ne plus pouvoir dessiner dans les jours qui suivent.

L’album, constitué de séquences d’une à cinq ou six pages, retrace sa difficulté à vivre après les événements. Reprenant dans certaines des éléments graphiques de ses collègues disparus mais aussi du Franquin des Idées noires, il évoque aussi bien ses crises de désespoir que ses sursauts. Il use à merveille de son dessin pour témoigner de ses obsessions telles les silhouettes des frères Kouachi, le crépitement de leurs projectiles ou encore Ginette, ainsi qu’il a appelé sa « boule au ventre ». Malgré ce contexte, il réussit le tour de force de nous faire rire, par exemple sur l’omniprésence de ses gardes du corps ou à propos du pigeon qui osa tâcher le costume présidentiel lors de la marche du 11 janvier.

Mais ce livre est aussi un vibrant hommage à sa compagne, celle qui le maintient hors de l’eau envers et contre tout, celle à qui il doit la vie (qui fut la cause de ce retard providentiel), celle qui est allée le rejoindre aux locaux du journal le 7 janvier dans son manteau bleu, ce même bleu que l’on retrouve dans deux ou trois séquences, la seule couleur, autre que le rouge, présente dans l’album.

Cet ouvrage est sans conteste un ovni dans la production BD actuelle, de par son sujet, de par sa forme, de par l’émotion qu’il dégage, de par la virtuosité de son auteur. Oubliera-t-on un jour Catharsis ? Sûrement pas moi.
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Testosterror

Jean-Pat vend des bagnoles, il aime la bière, les barbeucs-merguez avec les potes, il a même un découpe-saucisson deluxe. C'est un homme, un vrai et il ne laissera personne en douter.

Mais c'est sans compter une terrible pandémie qui s'abat sur la France... et les couilles de ses concitoyens mâles.

Une BD qui interroge la virilité et la masculinité à grand renfort d'humour et d'avocats ! Le style graphique est coloré, destructuré, à l'instar de l'adaptation de "Vernon Subutex", avec des petites surprises au détour des cases.

Une belle découverte dessinée qui fait rire certes mais surtout réfléchir à cette fameuse question : "c'est quoi être un homme aujourd'hui ?"
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Testosterror

Un peu too much, à la fois dans la charge graphique et dans la narration. On sent l’inspiration de Virginie Despentes » (Baise-Moi ou Apocalypse bébé) dans un certain amour de l’excès. Le risque (selon moi) est de ne convaincre que les (déjà) convaincus… VD elle-même semble avoir mis de l’eau dans sa vodka dans ses œuvres récentes. Mais j’aime quand même bien l’anecdote des mugs Gifi !



[itw dans l’Obs] https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20231004.OBS79044/luz-la-masculinite-est-un-piege.html

L’action se déroule dans la France périurbaine. Pourquoi ce choix ?

Je suis très angoissé par les concessionnaires automobiles et les grandes surfaces de bricolage. J’avais envie de placer mon histoire dans le décor des zones d’activité commerciales. La France des ronds-points et des châteaux d’eau. Je vous conseille un jour d’aller chez Gifi, cette enseigne de produits à prix bas. Au rayon mugs, c’est hallucinant. Ce sont des mugs tellement genrés. Des blagues sexistes sur les grands-mères, sur les femmes. C’est atroce. J’ai pris des photos. J’ai même acheté le bouquin du fondateur de la marque, titré « La vie est une idée de génie. La force d’aimer », en me disant, « tiens, lui, c’est un vrai con, je vais essayer de m’intéresser à ce qu’il dit ». Ils vendent ça chez Gifi. Il raconte sa vie d’entrepreneur, son œuvre. Dans une vie antérieure, j’en aurais fait une pleine page dans un journal célèbre.

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Indélébiles

trouvé dans un cash ou pour une BD a 2€ achetée 2 étaient offertes...



Comment dire, c'est l'une de mes lectures le plus poignante depuis un bail. Le fil rouge qui est la bienveillance de Cabu envers Luz (notamment) associée à sa maitrise de cet exercice qu'est la bande dessinée de presse.



En parallèle moults aventures dont Luz est le héros. Tantôt hilarante (le salon de la BD d'Angoulème), tantôt plus tendue comme lors de la tournée avec Renaud... au final c'est avant tout une belle lettre d'amour à ceux présents comme à ceux qui nous ont quittés de la manière la plus brutale et abjecte possible.



Le dernier pan de l'oeuvre est particulièrement touchant... Alors oui on se doute que Charlie n'était pas un repère de bisounours bienveillants (on peut d'ailleurs grincer un peu des dents selon leur parti pris), mais il y a quelque chose (encore plus que la sincérité) qui prédomine, c'est vraiment cette notion de collectif.
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