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Critiques de Tacite (24)
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Annales

On apprend énormément en lisant ce livre. Oui, mais quoi de plus qu'un autre livre d'Historien romain me demanderez-vous ? Ce à quoi je répondrai qu'il est toujours intéressant de comparer. Et puis, on découvre des choses qui sont uniques à chacun. Ainsi, dans Les Annales de Tacite, je me suis rendue compte qu'un peuple mentionné avait un nom particulier : "les Chattes". Il s'agit d'un peuple germanique ancien ayant joué un rôle important dans la fin de l’expansion romaine au-delà du Rhin. Ils sont à l'origine de la Hesse actuelle. Quand je vous disais qu'on était toujours surpris ! Ah, relire des classiques, ça a quand même du bon !
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Annales

Encore une passionnante leçon d'histoire romaine, celle de l'Empire,en suivant les règnes successifs d'Auguste, Tibère, Caligula, Claude et Néron.



Autant le premier est un homme d'état véritable, le pendant un peu plus paternaliste et autocratique de Périclès en Grèce- autant les suivants (et après Néron, les choses ne sont pas allées en s'améliorant!) sont des figures inquiétantes, terribles ou carrément des fous furieux à enfermer!



Une petite prédilection pour les fous furieux, peut-être? C'est en tous les cas en lisant les annales que Racine a puisé les traits de son Néron, de sa redoutable mère et de leur billard à deux bandes: tu ne m'écoutes plus, je chouchoute Britannicus, tu chouchoutes Britannicus, j'empoisonne ce petit con...



La tragédie et ses ingrédients de choc: sexe, pouvoir, inceste et poison- les 12 Césars à des doses variables ont de quoi satisfaire Corneille, Racine, Shakespeare et leurs héritiers..



Le coup d'état de Néron après le meurtre enfin réussi de sa mère -il avait fait quelques tentatives infructueuses, dure à occire, la vieille...- est un vrai modèle de prise de pouvoir fasciste: on occupe les instances religieuses et le sénat par des prières publiques et des voeux de prompt rétablissement, on fait monter la garde prétorienne, on nomme quelques séides aux postes-clés...et pendant que la vieille impératrice rend son dernier souffle sous des couvertures, on fait proclamer le trop jeune Néron empereur par des soldats armés jusqu'aux dents..Imparable!



Tacite, comme Thucydide, a une langue acérée et dense, un sens inné de la narration rapide et ciselée, un art de la rhétorique, et une acuité psychologique dans ses portraits qui rendent sa lecture vivante, passionnante, toujours actuelle.Chez lui, rien de vulgaire ou de facile, de crédule ou de racoleur comme c'est souvent le cas chez Suétone, qui a raconté les mêmes règnes troublés, mais sans faire le tri ni imposer de cohérence à son récit.



On lit Tacite comme un historien, un romancier, un dramaturge, un psychologue. Comme un moderne.
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Annales

Pour qui veut comprendre ce que grandeur veut dire.

Le livre somptueux d'un écrivain de génie à la hauteur de son sujet.

Vérité historique? je ne sais pas

Mais la Rome de Tacite me fait rêver depuis toujours.

Époque où la médiocrité n'existait pas.

Ouvrage taillé dans le marbre !

Ouvrage si universel qu'il est immédiatement accessible à tout public

Star War petit bras à côté...

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Annales

Tacite est un véritable historien et un analyste-chroniqueur au verbe très bien structuré.Son travail était ambitieux mais malheureusement 4 livres n'ont pas été conservés , des passages de certains autres sont perdus, alors que de surcroit sa mort l'a empêché de finir sa synthèse sur la première dynastie impériale de l'empire romain, la dynastie Julio-claudienne (deux règnes manquent). Il n'a aussi pas eu le temps de coucher sur le papyrus son récit sur Auguste le premier des empereurs .

Le style de Tacite est plaisant et riche. Son récit est ample et les détails en général sont souvent touffus. Les informations de Tacite sont systématiquement à questionner évidemment , maïs elles sont toujours bien pesées et évaluées par l'auteur. Le récit des annales est donc tout en nuances et les faits y sont énumérés avec éloquence, clarté et retenue.Après des années je me souviens par exemple toujours d'un passage, (mémorisé dans une première lecture), concernant Germanicus dans sa geôle et affamé. C'est un passage terrible d’où la pudeur est absente et la retenue faible , mais la sobriété et la dignité y éclatent malgré tout. Ce passage est circonstancié et intensément habité comme la plus grande partie des annales quand c’est nécessaire.Le texte est donc motivant à lire et il fournit allègrement une foule d'informations sur les personnages, sur des fonctionnements variés avec des anecdotes et des conclusions plus vastes. Enfin, l’auteur livre, des éléments de compréhension sur la vie politique à Rome pendant les premiers règnes de l'empire. Tacite est un soutient motivé du régime impérial. Il est convaincu qu’il n'y pas d'autre régime politique capable de permettre à Rome de transcender les siècles. Mais il a aussi parfaitement conscience du Fatum qui pèse et qui nuit à certains des différents règnes impériaux (folie, caractères, malchance, rivalité morbide) .Ces problématiques qui tout en menaçant ou en terrifiant les contemporains ,mirent surtout en péril ,la pérennité de l'état et du régime, Cependant l’état comme le régime démontrèrent qu'ils reposaient sur des bases sociales, idéologiques et institutionnelles solides. L’empire fut incontestablement fonctionnel au milieu des embruns de toutes sortes.

Une petite information sympathique pour le plaisir, quand vous montez sur le Palatin à Rome ,vous voyez encore debout , un atrium planté de fleurs et d’arbustes avec trois salles bien conservées en élévation qui donnent sur cet atrium .L’ambiance est magiquement antique. Dans ces pièces se trouvent de superbes fresques de l’époque augustéenne . Ces ruines sont ce qui reste de la véritable maison d’auguste ..Une partie du récit de Tacite se tient sur cette colline du Palatin ,.C’est le nom de cette colline qui a donné le mots palais dans beaucoup de langues et Auguste de nom est devenu un titre et un adjectif laudatif de prestige intense.

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Annales

Je voudrais d'abord rendre hommage à la traductrice.L'oeuvre de Tacite est immense,un mélange d'histoire,de remarques et de critiques.L'auteur dépeint les moeurs d'une longue époque,qui peut paraître éloignée,sans l'être vraiment car ces hommes et femmes du passé nous semblent si proches dans leur comportement.Ce sont nos racines,et c'est avec délice que je me replonge dans l'antiquité pendant ces vacances d'été.Cela dit,puisque toutes nos langues européennes ont du latin,pourquoi ne pas utiliser cette noble langue commune en Europe ? Je partage l'avis d'un journaliste italien,reconstruire un pont avec notre prestigieux et instructif passé.
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Annales, tome 1 : Livres I-III

L'édition Budé des Annales que j'ai sous les yeux a été établie en 1958, mais on sait que les livres de ces collections sont conçus pour durer. Cette grande oeuvre, dont il ne nous reste que de larges fragments, commence à l'an 14 après Jésus-Christ, sous le règne finissant de l'empereur Auguste, dont la mort est relatée au début du livre I. Le bilan du règne, assez bref, est suivi par le récit des débuts agités de Tibère au poste suprême, au milieu des séditions militaires et des exploits de Germanicus en Germanie. Le livre II raconte les quatre années suivantes, selon la structure des Annales, récits annuels : Tacite insiste entre autres sur l'impossibilité, avec un Prince tel que Tibère, que survivent et s'épanouissent de grands hommes (comme plus tard Agricola sous Domitien). Ainsi, le triomphe du héros Germanicus est-il bientôt suivi de son assassinat en Syrie. Enfin le livre III, consacré aux années 20 à 22 après J.C., raconte comment Tibère étend sa toile de délateurs et d'espions dans Rome et décrit avec soin les relations déplorables au sein de la famille julio-claudienne.



Le lecteur latiniste aura ici un sort enviable, car il pourra goûter aux splendeurs poétiques du texte de Tacite, à ses sentences, à ses descriptions frappantes ou angoissantes. Le récit de l'expédition romaine en quête des restes de l'armée de Varus, en pleine forêt et marais germaniques, est admirable. Celui de la mort de Germanicus, de l'arrivée de sa veuve et de ses enfants à Rome, tant d'autres pages, restent gravées dans la mémoire. Le lecteur francophone sentira quelques-unes de ces beautés en regrettant qu'une traduction vraiment littéraire ne lui redonne pas le goût de l'original.

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Annales, tome 2 : Livres IV-VI

Les livres IV à VI (le cinquième est fragmentaire) racontent le règne de Tibère et surtout celui de son favori Séjan, puis, après son élimination, les dernières et amères années de l'empereur. Une lacune ensuite nous prive de l'histoire de Caligula, et le livre XI, où le récit reprend, nous place pendant le règne de Claude et de sa femme Messaline dont il se débarrasse. Enfin le livre XII relate les dernières années de Claude, assassiné par Agrippine, et la montée de Néron sur le trône. L'intensité dramatique de ces Annales ne se détend jamais, et Tacite transmue l'histoire en théâtre tragique. Il n'est pas concevable de le lire comme un historien au sens classique du terme, bien sûr, mais comme un poète qui composerait ses oeuvres sur la trame d'événements qui se seraient vraiment passés.

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Annales, tome 3 : Livres X-XII

Les livres des Annales de ce volume racontent les démêlés de l'empereur Claude avec sa célèbre épouse Messaline, l'élimination de cette dernière qui s'était mariée en public avec un autre homme que son mari, en l'absence de ce dernier. Puis, le remariage de Claude avec Agrippine, laquelle, ayant assuré la succession de son fils Néron, ne tarde pas à se débarrasser de l'empereur régnant. On se doute que Tacite n'approuve guère cette politique un peu trop dominée à son goût par des ambitieuses.
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Annales, tome 4 : Livres XIII-XVI

Les livres XIII à XVI (ce dernier est fragmentaire) sont les plus célèbres de Tacite. Il y raconte le règne de Néron, l'indépendance progressive qu'il conquiert sur sa mère, l'assassinat de cette dernière, l'incendie de Rome, et les complots manqués qui visent l'empereur devenu fou et mégalomane. Cette fin des Annales (pour nous) est magnifique, et justement illustrée par le théâtre classique aussi bien que par le cinéma. Le style de l'auteur rejoint parfois le poème en prose, et l'on envie les plaisirs du latiniste.
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Germanie, tome 1

Description intéressante de ce que savait un sénateur éclairé des peuples germaniques, avant les bouleversements majeurs du siècle suivant

Lecture agréable distrayante dans une traduction qui ne l'est pas moins.
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Histoires

Composé de cinq livres, (la fin du cinquième et le sixième qui constituaient l'œuvre ont été perdus, cet ouvrage constitue l'une des plus grandes réalisations de Tacite. Avant tout historien, il occupa également plusieurs postes au cours de sa vie et notamment celui de consul.

Ses "Histoires" couvraient à l'origine près de trente ans, allant de l'an 69 (surnommée l'année des 4 empereurs) à l'an 96, démarrant ainsi lors du 2ème consulat de Servius Galba et s'achevant sous le règne de Titus. Passionnée d'histoire et notamment tout ce qui touche à l'antiquité, j'ai beaucoup aimé ce livre. Un peu difficile d'accès au début car le lecteur doit emmagasiner un grand nombre d'informations, une fois que celui-ci est un petit peu initié, cette lecture est un vrai régal. On se croirait parfois dans une de ces tragédies grecques avec ses complots, ses meurtres et ses mutineries et c'est notamment pour ça que j'adore cette période de l'histoire !
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Histoires

La Rome antique me fascine depuis longtemps. A l’époque de son apogée, la Ville est le centre d’un monde appelé à de profondes mutations dans les siècles à venir. Comme l’écrit Lucien Febvre et à sa suite Marc Ferro, à l’apogée de l’Empire, « un lyonnais est à cet époque chez lui à Rome et en Belgique, à Carthage aussi, et s’il est sénateur, ce n’est pas un intrus dans les milieux cultivés d’Alep ou d’Antioche ; mais s’il passe le Rhin ou le Danube, il est perdu, il est chez les Barbares ».



Cette Rome, on en retrouve un étonnant témoignage dans les « Histoires » de Tacite magnifiquement traduites par Pierre Grimal. Dans cet ouvrage moins célèbre que ses Annales, l’historien romain nous dépeint les années de troubles qui suivent la mort de Néron en 68 après JC. Il nous prévient d’emblée en une formule qui pourrait tout aussi bien s’appliquer à notre époque : « J’aborde un ouvrage empli de malheurs, ensanglanté de batailles, déchiré de révoltes et au sein même de la paix, féroce. » L’ouvrage se poursuit sur le même ton, un sens de la formule et du récit, un art de peindre les caractères qui ne se retrouveront que bien plus tard, sans doute pas avant Saint-Simon.. Cette période chaotique, cette succession d’empereurs assassinés, ces séditions innombrables sont l’occasion, sous la plume de Tacite d’une plongée dans l’inconstance humaine, d’un regard lucide sur la versatilité des foules et leur inconséquence.



Le récit s’ouvre sur le court règne de Galba. Les légions de Germanie refusent de lui prêter serment. Pour prévenir les troubles, Galba adopte Pison pour lui succéder. L’homme est sans illusion : les éléments même semblent annoncer le désastre à venir. Tacite écrit : « Le 4 avant les ides de janvier, le jour obscurci par des pluies violentes fut troublé plus qu’il n’est normal, par des coups de tonnerre, des éclairs et les menaces célestes. Ces phénomènes qui, autrefois, faisaient renvoyer les comices, n’empêchèrent pas Galba de se rendre au camp, car il ne tenait pas compte de ces choses, qu’il attribuait au hasard ; mais peut-être aussi parce que ce que le destin a en réserve, même si cela est annoncé, ne peut être évité ». Quelques jours plus tard, Galba est assassiné, victime de de la volonté criminelle de quelques-uns et de la lâcheté complice du plus grand nombre. Cette action abominable, nous dit Tacite, selon une formule elle aussi applicable à toutes les tyrannies, « fut osée par un petit nombre, souhaitée par un plus grand et soufferte par tous ».



Le meurtre de Galba ouvre une séquence de guerres civiles, de massacres : tout conspire au désastre tant il est dans la nature humaine de « suivre avec empressement ce qu’elle répugne à commencer ».



Les écrits de Tacite sont également intéressants en ce qu’ils révèlent un modèle moral pétri de stoïcisme. Sous sa plume, ce modèle a ceci de précieux qu’il cesse d’être purement mythique : il s’incarne. Ainsi le préteur Helvidius Priscus que Tacite admire : » Il suivit comme maîtres de sagesse les philosophes qui considèrent comme des biens seulement ceux qui relèvent du bien moral, et comme des maux, seulement ceux qui déshonorent, et ne regardent le pouvoir , l’illustration et tout ce qui est extérieur à l’âme ni comme des biens, ni comme des maux.(…) Il imita, surtout, dans la manière de vivre de son beau-père, son indépendance, accomplissant comme citoyen, comme mari, comme gendre, comme ami, sans défaillance toutes les obligations de la vie, dédaignant les richesses, obstiné pour le bien, ferme en face de ce que l’on redoute ».



Avec ce sens de la grandeur de l’homme qui porte en germe un humanisme qui ne se réalisera pleinement que bien plus tard, Tacite transcende cette époque pourtant fort cruelle et nous fait ressentir ce moment unique que Flaubert évoque dans une de ses lettres : « Les dieux n'étant plus et le Christ n'étant pas encore, il y a eu de Cicéron à Marc Aurèle un moment unique où l'homme seul a été ».
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Histoires

Témoignage d'un des plus romans de capes et d'épées de l'histoire antique.

Remarquables observations d'instants et de stratégies qui, des siècles plus tard se feront encore ressentir par leurs impacts humains et politiques.

Magnifiques cours d'histoires et de stratégies militaires et sociologiques que l'on devrait plus souvent prendre en référence pour de meilleures décisions d'avenir.
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Histoires

Les historiens romains sont souvent assez ennuyeux à lire, car strictement factuels et d'une écriture laconique et désincarnée, ou en tout cas qui peut apparaître comme tel à un lecteur du XXIe siècle. Et bien pas Tacite, sa langue est fluide et intelligente, et truffée de remarques spirituelles sur la nature humaine qui font de ce récit un véritable délice.



S'il n'y a qu'un historien romain à lire c'est Tacite. Par contre il vaut mieux connaitre un peu ce dont il parle (époque des Flaviens) à l'avance, sinon on peut être vite perdu.
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Histoires

Le plus célèbre des historiens romains raconte en détail, ce qui peut-être parfois alourdit le récit, la période troublée qui suivit la mort de Néron.

Il décrit les luttes fratricides entre généraux romains pour accéder au titre d'Empereur.

Galba, Vitellius, Othon et Vespasien se livreront à une lutte sans merci, la partie conservée "d'histoires" (car une partie est manquante, perdue au cours des siècles suivants) se termine sur le siège et la prise de Jérusalem par Titus.

Un livre d'histoire antique brillant et passionnant.
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Histoires

Certains détails raviront les amateurs d'histoire mais peuvent perturber le simple curieux. Je pense qu'une bonne connaissance de l'histoire romaine peut aider à s'y retrouver.



Tout du moins, Tacite nous plonge dans certains événements cruciaux de la Rome antique qui ne se résume pas au règne de l'"Auguste" César, loin de là !



Je me suis amusé de la description très mordante que l'auteur fait aussi bien des dirigeants que du simple peuple, tous ballottés entre égoïsme borné, orgueil mal placé, ou encore flatterie et pleutrerie :-)

On peut aussi constater qu'il faut peu de chose pour déclencher une guerre comme la gagner ou la perdre :-)
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La Germanie

Tacite résume ici à peut près tout ce qu'il est possible de lire sur les germains antiques ( rédigé par des contemporains ) ..

Le texte est très accessible et plaisant avec un réel sens du détail et un grand nombre de ces informations sont actuellement confirmées par l'archéologie ( c'est assez impressionnant ! ) ....



Néanmoins plus on monte vers le nord ( dans ce récit ) et plus on va vers l'est plus les infos sont imprégnées de contes et légendes..

Cela apporte une petite touche de merveilleux qui nous renseigne également sur ce qu'un romain respectable et cultivé ( et ses lecteurs ) pouvait considérer comme recevable .. réaliste et crédible..



Le texte reste cependant une exploration qui apporte de solides éléments sur ce territoire : géographie humaine ,, géographie physique , culte , vie en société … culture , usages et institutions sociales ….
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La Germanie

Sénateur romain, gendre d'Agricola - le conquérant de la Bretagne -, Tacite est surtout passé à la postérité pour ses Histoires, ses Annales, son panégyrique qu'est sa Vie d'Agricola et ce texte multiforme qu'est La Germanie.



La Germanie est l'un des confins de l'empire romain. Vaste espace qui s'etend des Pays-Bas actuels jusqu'à l'Estonie en passant par le Danemark, la Suède et l'Europe centrale, la Germanie est habitée par de nombreux peuples - à l'image de la Gaule avant la conquête romaine - et suscite l'intérêt des Romains. Les contacts entre les Romains et les Germains ont été militaires : ainsi Jules César s'est-il frotté au Suève Arioviste, Auguste a perdu trois légions dans la forêt de Teutobourg à cause du Chérusque Arminius, Germanicus et Tibère ont poussé la reconnaissance du territoire germain jusqu'à l'Elbe au début du 1er siècle après J.C. Les contacts ont été aussi commerciaux, notamment par les achats d'ambre par les Romains.



Il faut dire enfin qu'en 98, quand Tacite écrit La Germanie, Trajan y inspecte les frontières : la question de la conquête se pose encore. La Germanie est un texte à la fois ethnographie, géographique et littéraire.



Ethnographique car Tacite y décrit les peuples et leurs us et coutumes. Il s'intéresse à la religion, aux structures familiales et à celles des peuples, à la guerre aussi qui y est comme un ciment social. Ces peuples germains sont très différents des Romains : ils ne connaissent ni la ville ni la valeur de l'argent et de l'or (sauf dans les zones frontières), ils abhorrent ce qu'à Rome on adore. Toutefois, leur goût de la liberté est fort louable, et l'ethnographie se joint ici à la morale puisque les principes se perdent à Rome.



Géographique, le texte l'est aussi quand Tacite décrit ce pays sombre et humide, aux forêts dignes des Géants de la mythologie (ainsi la forêt hercynienne), bordé par les mers qui constituent les bordures ultimes du monde. C'est un monde qui, bien évidemment, a disparu.



On ouvre alors sur le côté littéraire du texte. Car une certaine poésie se dégage de la description de ces espaces que Tacite n'a jamais vu, et qui demeurent à jamais des territoires imaginaires, que l'on ne peut explorer que par l'imagination. L'ambition littéraire du texte se manifeste aussi par la symétrie des descriptions qu'opère Tacite : à tel peuple guerrier correspond tel peuple pacifique (ainsi les Chauques pacifiques voisins des Chattes belliqueux ; à la vérité les Chauques étaient également et très volontiers belliqueux). A la fin du récit, on découvre même une part fantastique : il existerait un peuple mi-homme mi-bête sauvage aux confins orientaux de la Germanie. Mais à cela, nous dit Tacite, libre à chacun de donner foi.
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Oeuvres complètes

Auteur fondamental pour la compréhension des évènements et des lignes directrices du 1 er siècle à Rome et de la dynastie julio-claudienne, Tacite a tous les attributs de l'historien. Il n'a peut être pas la plume de Suétone et ses Annales sont quelques fois fastidieuses ou redondantes mais il donne un aperçu très bien mené de l'époque qu'il traite. Sa vie d'Agricola est un bon aperçu de ses talents d'historien, la façon dont il traite les menées militaires en Bretagne (Grande-Bretagne) est digne de Thucydide. La Germanie est un très bon traité ethnographique et qui vaut le détour rien que pour sa valeur folklorique (sans toutefois oublier le point de vue fortement latin). Les Histoires sont palpitantes quoique un peu lourdes à force de combats, de parjures et de mouvements de troupes. Les Annales sont longues car précises et bien recherchées. Les informations sont parfois un peu inutiles pour le commun des mortels mais la trame est limpide et malgré quelques lenteurs on parvient aisément au bout avec un peu de persévérance. Petit bémol pour le Dialogue des orateurs qui est à mon sens le moins bon, loin du Tacite connu il a plus trait à l'art oratoire et est aujourd'hui définitivement dépassé. Les enjeux sont faibles et la réfléxion n'est plus de notre temps. À lire pour les passionnés d'Histoire avec un peu de courage. Ce livre ne se dévore pas, il se mastique, aussi parce qu'il a bon goût.
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Oeuvres complètes

Cet ouvrage numérique regroupe différents livres de Tacite :

Annales, Histoires, Vie de CN. Julius Agricola, Moeurs des Germains et enfin Dialogue sur les orateurs.

Autant le dire de suite, je n'ai pas tout lu. Je me suis intéressée aux livres « Agricola » et « Moeurs des Germains ». C'est d'ailleurs ce dernier livre qui m'a incitée à acheter ce recueil au départ.



L'ouvrage commence par une introduction de J.L. Burnouf (philologue et traducteur français du XIXème), assez longue, sur Publius Cornelius Tacitus (55-120).



Concernant le livre portant sur la vie d'Agricola :

Il présente un personnage de l'Antiquité que je ne connaissais pas. Agricola fut un général romain qui s'est distingué dans la conquête de l'île de Bretagne. Gendre d'Agricola, Tacite en fait une véritable éloge dans ce livre, en mettant en avant son humilité, sa diplomatie et sa stratégie militaire. Même si on sent le manque d'objectivité de la part de l'auteur, - Agricola semble en effet avoir toutes les vertus - ce livre demeure intéressant car il retrace cette conquête de la Bretagne tout en montrant un respect certain envers les peuples Bretons et leurs cultures. Il montre aussi qu'il n'est pas toujours aisé de servir l'empire romain, la gloire et la renommée pouvant apporter son lot de jalousie et de haine de la part des puissants.



Concernant le livre sur les Moeurs des Germains :

Travail impressionnant de l'auteur qui a recensé un grand nombre de tribus germaniques en décrivant leur situation géographique, leurs cultures, leurs croyances, leurs traditions, leurs organisations sociales et militaires.

J'ai peut-être mal interprété quelques passages, mais j'ai toutefois été dubitative sur certaines informations qui m'ont semblé légèrement contradictoires avec ce que rapporte Jules César dans son ouvrage « La Guerre des Gaules ». Des divergences par exemple sur l'ampleur des sacrifices humains (considérés comme minimes par César par rapport aux Gaulois alors que caractéristiques des germains pour Tacite), ou encore sur les raisons de si petites cités en Germanie (prestige et sécurité de l'espace vierge selon César, rempart contre les incendies/ignorance dans l'art de bâtir pour Tacite).

Mais ma remarque est insignifiante au regard de l'ensemble. Ce livre demeure incontournable car il regorge d'une mine d'informations sur ces tribus germaniques et constitue, j'imagine pour les historiens, un support dont on ne peut faire l'impasse.



J'ai trouvé Tacite plutôt facile à lire avec ses petits chapitres (une quarantaine pour chaque livre). Cette édition numérique est par ailleurs enrichie de notes auxquelles je me suis souvent référées, par exemple pour les noms anciens de territoires.



Je lirai certainement ses autres livres, je complèterai alors ma critique, mais pas dans l'immédiat.



Challenge Livre Historique 2020
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