Citations de Yslaire (184)
Qui sait si demain on pourra encore me peindre ?
Qui sait si je pourrai encore venir avec ma tête sur mes épaules ? ...
Une couleur d'iris, il faudrait être folle pour croire que cela détermine une vie...
... égalité, fraternité, et puis quoi encore? La liberté aux esclaves peut être? Et le bonheur pour tous? Mais ce sera la faillite de notre économie! Qui travaillera encore? Je le dis souvent à mes administrés, le bonheur ne fait pas l'argent, alors que lui achète tout le reste!
- Où m’emmenez-vous ?
- Entre nos deux rives. Là où le courant nous portera.
" N'est-il pas normal après tout que, dans un couple, chacun assume ses obligations ? ... Celle des hommes, à défaut d'élever nos enfants, est de faire croître nôtre fortune..."
Quelle nuit encore...Tu te souviens combien de bouteilles tu m'as fait boire Monsieur ?
-Quoi ?
-Le soir, l'âme du vin chante dans le Bordeaux...Écoute ce que j'ai écrit cette nuit en rêvant de ta chevelure...
-Ô toison , moutonnant jusque l'encolure ! Ô boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir ! Extase ! Pour peupler ce soir d'alcôve obscure, Des souvenirs dormant dans cette chevelure , je la veux agiter dans l'air comme un mouchoir!
-S'il te plaît, Monsieur ! J'ai trop mal à la tête...
Nos disputes augmentèrent avec le confinement, la cause en était souvent des dépenses inconsidérés... Pouvez-vous imaginer, Madame, que même dans le dénuement le plus complet, ce dandy n'a jamais cessé de réclamer à sa logeuse la blanchisserie de ses cols de chemise ?
" J'ai fais un serment ! Un Sambre ne trahit pas sa parole!!"
La langoureuse Asie et la
brûlante Afrique ,
Tout un monde lointain ,
absent , presque défunt ,
Vit dans tes profondeurs,
forêt aromatique !
Comme d'autres esprits
voguent sur la musique
Le mien , ô mon amour !
Je plonge ma tête
amoureuse d'ivresse
Dans ce noir océan où
l'autre est en fermé;
Et mon esprit subtil que le roulis caresse
Saura vous retrouver , ô féconde paresse,
Infinis bercements du loisir embaumé !
Longtemps !
toujours !
ma main dans ta
crinière lourde
Sèmera le
rubis, la perle
et le saphir,
Afin qu'à mon désir tu ne
sois jamais sourde !
- Alors, dis-moi le pire : voir le monde tel qu'il est ? Ou le transfigurer par l'imagination ? Rien de ce qui est le réalisme du monde ne me satisfait...
Robespierre ne m'aime pas. L'Être suprême ne peut être un autre que lui. Il a une ambition d'idole...
- L'Être suprême par définition n'a pas d'apparence, pas d'image...
- C'est le génie de tout grand peintre que de donner forme à l'invisible !
Quelle jeune femme n'aurait pas été séduite par ce jeune homme raffiné qui prétendait ne pouvoir écrire qu'entouré de luxe, de calme, de volupté et de ma sombre beauté ?
- La République a banni le calice et l'ostensoir, et le peuple a besoin d'un nouvel idéal, plus proche de lui, plus sincère ..., l'Être suprême !!
- Mais l'Être par définition n'a pas d'apparence, pas d'image...
- Je sais. L'idée est de Robespierre...mais après tout, c'est le génie de tout grand peintre que de donner forme à l'invisible !
- Mais comment vas-tu le représenter ? Il est blond, brun ? Quel âge il a ? C'est une femme ? Un homme ?
- Pour moi, ce pourrait être un garçon de treize ans...et pourquoi pas androgyne ? Qu'en penses -tu ?
- De toute façon, les modèles féminins sont interdits d'atelier. Pas vrai, Gérard ?
- Oui, les femmes manquent de symétrie... Elles ont trop de bosses...
Tu rougis... mais de quoi ? D'avoir perdu ta vertu ? Ou de l'avoir si tu défendue ?
" Comme tous les Sambre, ma fille se complaît dans le malheur, elle est née pour pleurer..."
" Il y a comme une petite lune blanche qui brille... Ce n'est que le reflet d'une lueur intérieure... Mon âme qui brûle, qui se consume.. Oui, comme tous les Sambre aux yeux noirs, papa est foncièrement triste. Mais papa ne pleure pas !! Car à chaque larme qui coule, c'est un regard qui se noie, un petit naufrage... n'oublie jamais cela ! Les larmes, c'est la mort de l'âme..."
" Cette tribu a été exterminée à cause de la couleur de leurs yeux !! On est en droit d'imaginer que les rares survivants aient nourri le désir de se venger... la guerre des yeux..."
" - Certes, l'ennui est, hélas, nôtre plus fidèle mari...
- Voilà pourquoi il ne faut jamais hésiter à le tromper..."
Qui sait ce qui forge cette nécessité d’écrire qui fait l’écrivain ? Cette conviction intime, inébranlable d’avoir le talent suffisant pour espérer vivre de sa plume et faire partie des grands esprits de son temps ? Malgré des études médiocres, malgré vos réticences, malgré les remontrances de votre mari et l’avenir doré que ses relations lui ouvraient dans la diplomatie… Malgré ou à cause de tout cela, l’adolescent se mit en tête d’écrire et quitta à 18 ans le foyer familial pour embrasser la bohème parisienne, des cercles littéraires de la Nouvelle Athènes aux bas-fonds de la Cité. Tel qu’il se l’imaginait, l’avenir lui donna raison…