Citations de Épicure (192)
Même jeune, on ne doit pas hésiter à philosopher.
Habitue-toi à vivre dans cette pensée que la mort n'est rien pour nous.
Quand nous disons que le plaisir est la fin, nous ne parlons pas des plaisirs de débauchés ni de ceux qui consistent dans les jouissances – comme le croient certains qui, ignorant de quoi nous parlons, sont en désaccord avec nos propos ou les prennent dans un sens qu'ils n'ont pas – mais du fait, pour le corps, de ne pas souffrir et, pour l'âme, de ne pas être troublée.
Tetrapharmakon :
Tu n'a pas à craindre les dieux.
Tu n'a pas à craindre la mort.
La souffrance est supportable.
Le bonheur est accessible.
A propos de chaque désir, il faut se poser cette question : quel avantage en résultera-t-il si je ne le satisfais pas ?
Et de même [que le sage] ne choisit nullement la nourriture la plus abondante mais la plus agréable, il ne cherche pas non plus à jouir du moment le plus long, mais du plus agréable.
Même jeune, on ne doit pas hésiter à philosopher. Ni, même au seuil de la vieillesse, se fatiguer de l'exercice philosophique. Il n'est jamais trop tôt, qui que l'on soit, ni trop tard pour l'assainissement de l'âme. Tel, qui dit que l'heure de philosopher n'est pas venue ou qu'elle est déjà passée, ressemble à qui dirait que pour le bonheur, l'heure n'est pas venue ou qu'elle n'est plus. Sont donc appelés à philosopher le jeune comme le vieux. Le second pour que, vieillissant, il reste jeune en biens par esprit de gratitude à l'égard du passé. Le premier pour que jeune, il soit aussi un ancien par son sang-froid à l'égard de l'avenir. En définitive, on doit donc se préoccuper de ce qui crée le bonheur, s'il est vrai qu'avec lui nous possédons tout, et que sans lui nous faisons tout pour l'obtenir.
Parmi les désirs, certains sont naturels, les autres sans fondement, et que, parmi ceux qui sont naturels, les uns sont nécessaires et les autres naturels seulement. Parmi ceux qui sont nécessaires, les uns sont nécessaires au bonheur, d'autres à l'absence de dysfonctionnement dans le corps, et d'autres à la vie elle-même. En effet, une étude rigoureuse des désirs permet de rapporter tout choix et tout refus à la santé du corps et à l'absence de trouble dans l'âme, puisque c'est cela la fin de la vie bienheureuse. C'est en effet en vue de cela que nous faisons tout afin de ne pas souffrir et de ne pas éprouver de craintes.
Chaque plaisir et chaque douleur doivent être appréciés par une comparaison des avantages et des inconvénients à attendre.
Il faut donc méditer sur ce qui procure le bonheur, puisque, lui présent, nous avons tout, et, lui absent, nous faisons tout pour l'avoir.
Vide est le discours du philosophe qui ne soigne aucune affection humaine.
Il faut donc consacrer ses soins à ce qui produit le bonheur, tant il est vrai que, lorsqu'il est présent, nous avons tout, et que, lorsqu'il est absent, nous faisons tout pour l'avoir.
C'est en effet quand nous souffrons de l'absence du plaisir que nous avons besoin du plaisir; mais, quand nous ne soufrons pas, nous n'avons plus besoin de plaisir
Quand donc nous disons que le plaisir est la fin, nous ne parlons pas des plaisirs des gens dissolus et de ceux qui résident dans la jouissance, comme le croient certains qui ignorent la doctrine, ou ne lui donnent pas leur accord ou l'interprètent mal, mais du fait, pour le corps, de ne pas souffrir, pour l’âme, de n’être pas troublée.
L'amitié s'impose comme une composante essentielle de la vie bonne.
Elle est un bien périssable puisque l'ami est mortel, mais l'effet bienfaisant de son souvenir nous accompagne après sa mort.
Car les dieux existent, attendu que la connaissance qu'on en a est évidente. Mais, quant à leur nature, ils ne sont pas tels que la foule le croit. Et l'impie n'est pas celui qui rejette les dieux de la foule : c'est celui qui attribue aux dieux ce que leur prêtent les opinions de la foule.
« Si tu entres en guerre contre toutes les sensations, tu ne sauras même plus sur quoi te fonder pour dire qu’elles sont trompeuses » ....
C'est une même étude que celle de bien vivre et celle de bien mourrir.
Le plus effayant des maux, la mort, ne nous est rien: quand nous sommes, la mort n'est pas là, et quand la mort est là, c'est nous qui ne sommes pas!
Accoutume-toi à considérer que la mort n’est rien pour nous, puisque tout bien et tout mal sont contenus dans la sensation ; or la mort est privation de sensation.