Citations de A. E. van Vogt (236)
Unique et impénétrable, la Machine dominait les êtres humains qu'elle allait classer selon leur culture sémantique. Pas un individu vivant ne savait exactement à quel endroit de sa structure se trouvait un cerveau électromagnétique. Comme tant d'hommes avant lui, Gosseyn se posa la question : « Où l'aurais-je mis, se demanda-t-il, si j'avais été l'un de ces architectes hommes de science ? » Cela, naturellement, n'importait guère. La Machine était déjà plus âgée que tout vivant actuellement existant. Se rénovant elle-même, consciente de son existence et de son objet, elle restait mystérieuse à tout individu, insensible à la corruption et capable en théorie de s'opposer à sa propre destruction.
Non-axiomes.
Les données d'Aristote sur la science de son temps constituèrent probablement ce qu'on pouvait savoir de plus précis à son époque. Ses successeurs, deux mille ans durant, sous-entendirent probablement qu'elles étaient valables pour tous les temps. Dans des années moins lointaines, de nouvelles méthodes de mesure détruisirent nombre de ces « vérités », mais elles continuèrent d'être la base des opinions et des croyances de bien des gens. La logique bivalente selon laquelle ces gens raisonnent, a reçu en conséquence le nom d'aristotélicienne - symbole : A - et la logique polyvalente de la science moderne a reçu le nom de non-aristotélicienne - abréviation : non-A, symbole Ā.
Après son dîner, il prit l'Histoire de Vénus. Elle racontait la vie des premiers hommes sur la planète à la fin du XXe siècle et décrivait comment l'enfer brûlant de son atmosphère avait pu être tempéré dès le premier quart du XXVe siècle. On avait amené depuis Jupiter des météorites de glace et on les avait mis en orbite autour de Vénus ce qui eut pour résultat de faire pleuvoir pendant des milliers de jours et de nuits. Ces météorites avaient une taille variant de 10 à 100 km3. Une fois fondue, leur énorme masse d'eau pénétra l'atmosphère de la planète puis atteignit sa surface, la dotant ainsi d'océans et fournissant de l'oxygène à son air.
L'abject noble Ig eut la bizarre sensation rassurante qu'il avait été traité, en fait, très courtoisement. Et c'était significatif. Parce que pour la première fois, dans l'histoire Ig, ce n'était pas dû à un rituel obligatoire mais librement offert.
Les notions de grandeur, de vitesse, d'espace, de situation, n'existent que dans l'esprit de l'observateur, mais nullement dans la réalité.
Il aurait seulement souhaité que le caractère de sa femme ne se fût pas davantage altéré que son corps.
La race humaine s'est toujours comportée comme une bombe à retardement. Durant des millions d'années, la vie a brûlé en veilleuse, puis le feu a atteint la bombe et l'explosion s'est produite.
Graduellement, de semaine en semaine, Slade apprenait les principes de base de la relaxation. Une position correcte et de bonnes habitudes respiratoires étaient les deux règles essentielles : la non-observation de ces règles suffisait à engendrer une tension dont les répercussions touchaient le corps entier. Cette tension était la cause des anomalies de la vue et des faiblesses cardiaques.
La vieille histoire de l’adaptation au milieu. Le cerveau, conditionné par l’extérieur ambiant, conditionnait à son tour le corps et les expressions du visage, tout en influençant également les sens.
Depuis la théorie de la relativité d'Einstein nous savons que, lors d'une expérience, il faut tenir compte de l'observateur. C'est une chose qui est parfaitement admise, par exemple en histoire, où l'on considère que les préjugés raciaux, ou religieux, des écrivains ont pu les influencer. En revanche, la plupart des gens estiment, dès l'instant qu'il s'agit de science dite exacte telle la chimie ou la physique, que la personnalité des observateurs importe peu puisque des opérateurs de nationalité ou de confession différentes arrivent tous aux mêmes résultats.
Ceci est faux. Tout expérimentateur scientifique est limité dans son aptitude à abstraire des informations de la nature par le système d'éducation qu'il a reçu chez ses parents puis à l'université. Ainsi que l'indique la Sémantique générale, chaque chercheur introduit son équation personnelle dans ses recherches, c'est pourquoi un physicien dont la personnalité a été modelée de façon moins rigide que d'autres pourra arriver à résoudre des problèmes que ses collègues ne pouvaient solutionner. En d'autres termes, l'observateur est toujours une personne bien déterminée.
Postface du Monde des Ā.
En raison des limitations de son système nerveux, l'homme ne peut appréhender qu'une partie de la vérité et jamais sa totalité.
Postface du Monde des Ā.
« Mais vous ne m'en avez pas dit assez. Je suis dans le noir pour tout l'essentiel. »
Cette pensée s'effaça à regret. Il se rendit compte que c'est la vie même qu'il vivait, la vie dans laquelle rien n'est jamais expliqué en fin de compte.
Chapitre 35.
Une chose n'est pas ce que vous dites qu'elle est… Elle est bien plus. C'est un ensemble au sens le plus large. Une chaise n'est pas une chaise. C'est une structure d'une complexité inconcevable, atomiquement, électroniquement, etc. Par suite, la penser comme simple chaise constitue ce que Korzybski appelle une identification. C'est la totalité de ces identifications qui produit le névrosé, le non-sain et l'insensé.
Exergue anonyme du chapitre 34.
Nous sommes FORCÉS de tuer, Gosseyn. Nous sommes forcés d'être sans merci. Tuer convainc les gens mieux que n'importe quoi d'autre.
Chapitre 14.
Tout leurs milliers d'années de développement scientifique supérieur ont été gâchées dans leur effort pour conquérir la grandeur et la puissance alors qu'il leur suffisait d'apprendre à coopérer.
Chapitre 31.
— Comme vous devez le savoir, continua-t-il, la seule différence entre la destruction de vingt systèmes nerveux humains et la destruction de vingt millions de Vénusiens est la résultante émotive produite chez les survivants. Une bonne propagande liquidera ça. […]
— Que deviendront les deux cent vingt millions de restants ? s'entendit dire [Gosseyn] d'une voix creuse.
— La terreur ! dit X de sa voix de violoncelle. Terreur sans merci, contre tous ceux qui résistent. L'histoire montre qu'il n'a jamais été difficile de contrôler la masse d'une population décapitée de ses chefs.
Chapitre 14.
Un être humain est une structure physico-chimique dont la conscience d'exister provient d'un système nerveux complexe. Après la mort, le corps se désintègre ; la personnalité survit en un certain nombre d'impulsions-souvenirs déformées dans le système nerveux des autres. À mesure que les années passent, ces souvenirs s'affaiblissent.
Chapitre 5.
Il se sentait à l'écart du matérialisme de la Terre. En un sens absolument étranger à la religion, il désirait un changement spirituel.
Chapitre 1.
« Il part d’une idée raisonnable, mais la poursuit jusqu’à ses conséquences ultimes, et du coup, son idée n’est plus tellement bonne. »
p245
Les explications allègent l'esprit, effacent un tas de petites tensions nerveuses et libèrent le corps de l'influence des excitations inhibitrices au profit d'une activité plus positive.
Chapitre 16.