Les enfants de demain

Le commandant Lane revient sur terre avec son équipage après dix années passées dans l’espace. A ses trousses : des extra-terrestres. Ils se tiennent à distance de la terre, pour ne pas être repérés par les forces armées et ont réussi à « infiltrer » un de leur adolescent au sein d’une famille terrienne.
Ce jeune a la mission de se renseigner sur la façon de vivre des êtres humains et en apprendre le plus qu’il pourra sur leurs codes, leurs habitudes, leurs traits de caractère... enfin sur tout ce qui fait ce que nous sommes.
De retour dans sa famille, notre taciturne commandant, je dis taciturne car franchement, il faut lire la scène des retrouvailles avec sa femme, j’ai rarement vu quelque chose d’aussi froid. Il faut croire que lorsqu’on part pour l’espace, ce n’est pas comme quand on prend la mer : on ne fait pas la paix avant, au cas où ces immensités garderaient pour elles le bâtiment et l’équipage... C’est limite si en rentrant au bout de dix ans, il se dit pas : « ah, non ! Pitié ! J’avais oublié ! Elle est toujours là, celle-là... ».
Enfin donc, notre fier commandant découvre que les enfants ne sont plus élevés par les mères restées à terre, mais par des « unités » de jeunes qui régentent et organisent leur propre vie jusqu’à l’âge adulte, récompensent et punissent jusqu’à parfois l’exclusion. Lane n’en revient pas que le monde se laisse ainsi mener par des « bandes d’adolescents » et essaie d’extraire sa fille, de ce qu’il pense être une aliénation et un mal.

Voilà : les ressorts de l’histoire sont posées. Dire que je n’ai pas aimé serait mentir, mais dire que j’ai adoré le serait tout autant. Pas de déception ni d’emballement. Un bon moment passé mais surtout un constat qui m’attriste un tantinet : Van Vogt a publié les enfants de demain l’année de ma naissance (70 pour les curieux et indiscrets, et pour les challengers concernés, soyons solidaire, car ce fut une vraie galère pour trouver un titre dans cette année : trop d’énergie dépensée en 69, je vois que cela...) et je ne peux que me rendre à l’évidence : « On ressent bien que cela a vieilli » !
Et cette constatation a chez moi, comment vous dire, un petit goût amer qui fait que je vais de ce pas me plonger dans un livre plus récent qui me fera oublié que je viens de souffler un sacré paquet de bougies le mois dernier... 
Moi qui avait arrêté de compter...
;-))