Citations de Abd al Malik (155)
Dieu a fait les différences non pas pour qu’on s’affronte
Les cultures sont des richesses pour que l’on se rencontre
Le Camus austère qu'on respecte, envie et craint parce qu'on voit en lui l'adversaire irréductible de tous les abus et de toutes les injustices, est l'incarnation même de cette sainteté laïque. (...)
Précurseur solitaire, Camus est aux avant-postes, mais sa démarche est solidaire. Il est tous les personnages du roman, qui luttent chacun à leur manière contre la peste. Il est tous les hommes, avec tous et sans exception. C'est en cela que -La Peste- magnifie la solidarité. (p. 120)
"Une femme, c’est mieux qu’un homme !" : c’est ce que je décidai de penser pour toujours. La femme est infiniment plus forte que l’homme. Les mecs peuvent bien gonfler leurs biceps, voir couler leur sang ou faire couler celui d’un autre, ça n’aura jamais rien de comparable au courage de la femme et pas seulement de la femme en couches.
Je ne rêve ni en arabe ni en lingala
Pas même en wolof par même bambara
Je ne rêve ni en espagnol ni en anglais
Mais parle aime et rêve en français
Et comme ils ne sont pas dans ma tête
En encore moins dans mon cœur en fait
Ils disent qu'ici c'est pas chez moi quand même
Je rêve donc éveillé pour qu'ils me comprennent
Faut faire attention lorsqu'on utilise les mots, les verbes du peuple, le parler de la rue, parce que du beau, peut jaillir la laideur absolue...
Parce qu'on a peu de temps, les enfants d'hier sont tristement grands.
"L'écrivain [ que j'assimilais déjà au rappeur] peut retrouver le sentiment d'une communauté vivante qui le justifiera, à la seule condition qu'il accepte, autant qu'il peut, les deux charges qui font la grandeur de son métier: le service de la vérité et celui de la liberté. (...)
Quelles que soient nos infirmités personnelles, la noblesse de notre métier s'enracinera toujours dans deux engagements difficiles à maintenir : le refus de mentir sur ce que l'on sait et la résistance à l'oppression" (p.76 ) [Discours de suède]
Ces trois mots "liberté, égalité, fraternité" sont à la fois synonymes et définition de la République. Si on isole une partie de ces termes, il n'est plus vraiment question de République ou même de démocratie. Si ces termes sont séparés les uns des autres, ça ne fonctionne plus.
Ce que je suis et ce que l'Histoire a fait de moi
Je l'assume parfaitement
Français essentiellement
Noir fondamentalement
Et musulman spirituellement.
"« Des voitures brûlent ? Des barricades ?"
"Ce n'est pas un autre Mai 68, c'est le diktat d'un autre siècle. D'un autre questionnement dont le cœur mendie d'autres réponses. »"
C'est dans le regard de l'autre
que l'on devient soi.
La littérature de Camus, c'est l'histoire que ne nous racontent pas les chaînes d'info en continu, la série que ne diffuse aucune chaîne de télé ou plate-forme de streaming, le film qu'aucun complexe de ciné ne projette et dont pourtant tous les spectateurs du monde saisissent intimement l'urgence et la portée. Le cinéma-vérité de Camus n'est donc jamais un combat d'opinion, mais un combat d'implication. Dans cette idée, il n'y a pas de vérité incontestable sans volonté de justice pour tous. (p. 164)
Dans la banlieue d'Alger, il y a un petit cimetière aux portes de fer noir. Si l'on va jusqu'au bout, c'est la vallée que l'on découvre avec la baie au fond. On peut longtemps rêver devant cette offrande qui soupire avec la mer. Mais quand on revient sur ses pas, on trouve une plaque "Regrets éternels", dans une tombe abandonnée. Heureusement, il y a les idéalistes pour arranger les choses." - Albert Camus- extrait de "Un jour entier sans controverse", recueilli dans "Fenêtres dormantes et porte sur le toit, Gallimard, 1979. (p.90)
Je voyais déjà Camus comme un grand de ma cité. Un de ceux qui traînent au bas de l'immeuble. Pas ces autres, débraillés, qui vendent de la drogue, braquent des banques ou fument du shit tous les jours en vociférant. Non, il est de ceux assis juste à côté d'eux, et dont la sagesse en impose. Silencieux, leurs mots sont pesés, leurs gestes réfléchis. Chacun de leurs actes est un de ces diamants bruts qui irradient les halls, rythment les après-midi trop longs à attendre on ne sait quoi.
sans le comprendre tout de suite, ce sont ces grands frères là qui nous bouleversent profondément, au fur et à mesure, et à tout jamais. Aujourd'hui, je le sais-
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Pouvoir se retrouver dans une position
où l'on peut choisir ses héros
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La lumière au quartier ne vient pas du soleil en été. Elle provient de l'amour qui désespérément tente de rejaillir, sur tous ces cœurs enduits d'asphalte, de plume et de goudron noir.
Et à ceux qui auraient choisi le religieux, sachez que la culture doit toujours accompagner le culte, car le danger vient quand, parce que touché par toute sorte de misère, on se tourne vers lui. C'est là que la mauvaise graine prend racine. C'est à cet endroit même que s'origine la facture.
Comment faire pour que, dans un monde globalisé, sur un globe mondialisé, chacun de nous puisse être un, sans se défaire de sa différence singulière qui fait le multiple dans l'un et la beauté du lien ?
Camus comme un tuteur qui permet à l'éternel exilé, à tous les déracinés, de pousser droit. (p. 114)
2012 (après la bataille)
(...)
Tous les algorithmes du monde ne pourront donner
l'exacte mesure de cette déchirure autrement
Que par la haine pour son semblable
et donc pour soi
l'amour est donc à la fois le lieu
et l'acte ultime de résistance (p. 132)
J'aime cette idée qu'au lieu de pointer un doigt accusateur vers l'autre, c'est nous-mêmes qu'il convient de remettre en question.