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Citations de Abdourahman A. Waberi (173)


Écrire un livre c'est prolonger une vibration profonde et souterraine ; lorsqu'on met le doigt sur la corde, sa vibration s'arrête, de nombreuses personnes m'ont aidé à maintenir la résonance vivante, palpitante.
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J'ai manqué de courage et d'audace, ce n'est pas la première fois. Je connais ce sentiment de détresse, je le reconnais de loin. Je suis resté le nez à terre, sonné comme le boxeur en sang avant la fin du match. Je tente à présent de me relever, de refouler le paysage de mon enfance. Avec difficulté, avec application. La différence avec le boxeur est de taille. Mon ring est ma table d'écriture.
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En venant au chevet de toi, ma fille alitée, je.me suis retrouvé. Je.me suis recentré. J'ai forci dans l'épreuve. Et, par ricochets, tu t'esretrouvée. Fragile mais entière. Enjouée même.
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J'ai conclu que Paris est une merveille pour tous les sens. Un cadeau infini, offert à la satisfaction de ses habitants et de ses hôtes. Paris est un somptueux décor, chatoyant, bigarré, parfumé, érigé pour affirmer l'orgueil d'une vieille nation qui avait mis la main sur une partie de la planète.
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Si écrire c'est dérober du temps à la routine, si écrire c'est tourner le dos à la vie pour la plupart des gens, pour moi c'est tout le contraire. L'écriture est le terreau où mes jours sont plantés, l'humus où la poudre de mes os est jetée. Et le silo où l'or de mes Songes est enfoui. Écrire c'est ouvrir un atelier permanent pour apprendre à vivre, page après page, jour après jour.
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Si écrire c'est dérober du temps à la routine, si écrire c'est tourner le dos à la vie pour la plupart des gens, pour moi c'est tout le contraire. L'écriture est le terreau où mes jours sont plantés, l'humus où la poudre de mes os est jetée. Et le silo ou l'or de mes songes est enfoui. Écrire c'est ouvrir un atelier permanent pour apprendre à vivre, page après page, jour après jour.
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La maladie n'est pas une atteinte, une brisure. C'est la voie par laquelle l'être tout entier parvient à s'éveiller à sa vraie nature d'être humain. Certains ont trouvé un mot qui a tout son sens ici. Une fois guéri, l'ancien patient accueille un autre être si semblable. Si différent aussi.
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La douleur, la paralysie, la maladie ne sont pas seulement des agressions contre nos défenses, des atteintes contre nos cellules, des limites à notre liberté. Elles sont aussi des portes qui s'ouvrent sur notre intériorité, notre part d'inconnu. Ce sont des clefs pour déchiffrer l'être qui vit dans nos profondeurs et que nous ignorons le plus souvent. Comme après d'âpres discussions avec tes poupées, cachée dans la buanderie. Quand tu sortais de là, tu avais la certitude que tu étais intouchable. Que tu avais plusieurs vies. Et aujourd'hui cette maladie, tu as la certitude de la vaincre, et ce que tu as fait là n'est pas donné à tout le monde. Tu as transformé en or le plomb de la douleur et de la maladie. Tu as puisé précisément dans tes forces souterraines.
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Vais-je mourir sans avoir goute l'urine de dromadaire utilisée pour soulager la douleur comme ta grand-mère te l'avait appris ?

Est-ce que c'est ça mourir, papa?

Est-ce que c'est ça?

Papa?
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Avant de connaitre les cinq piliers de l'islam, nos ancêtres ont longtemps cru que le Ciel était un homme et la Terre une femme. Lorsque le Ciel grondait et qu'il y avait des éclairs, pas de doute, c'est que le Ciel faisait la cour à la Terre. Tôt ou tard, le Ciel allait faire l'amour à la Terre et la pluie n'était rien d'autre que la semence de l'un inondant l'autre. Cette semence touchait la terre pour faire naître les fleurs, les arbres, les fruits, les forêts. A chaque saison de pluies, le Ciel renouvelait sa cour. D'ou leur profonde inquiétude lorsque les vents porteurs de nuages tardaient à arriver. Ils patientaient, patientaient, patientaient. Puis concluaient que le Ciel boudait. Vite un recours ! Les mages du Ciel et de la Terre étaient convoqués. Les faiseurs de pluie sollicités. Notre patronyme, Robleh, porte la marque de cet héritage, Béa. Il ne doit rien aux saints musulmans. Il raconte que nous sommes de la lignée des faiseurs de pluie, ma fille.
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Au plus fort de l'orage, disait Cochise, il y a toujours un écureuil pour nous rassurer. C'est l'écureuil qui vient à nous en exécutant des pas de danse.

J'attends un signe d'espoir.

J'attends l'écureuil surgi de l'inconnu.

En attendant j'ai la frousse.

La frousse de ma vie.
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Je sens au fond de mes tripes la honte, surtout la culpabilité qui macère. Quand j'y pense un seul instant, son volume augmente.
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Personne dans ma lignée n'avait ouvert le moindre livre. J'étais le premier de ma famille.
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Lorsque mes petits camarades se dépensaient sur le terrain de foot ou dans un gymnase, je restais à l'écart, sur un banc ou un coussin, à l'autre bout du collège, n'importe ou. Tout me convenait dès lors que personne n'entendait le son de ma voix, qu'aucune main n'essuyait les larmes qui creusaient mes joues. Je restais là, à contempler mon bout de terrain vague. Je connaissais chaque motte de terre, chaque nid-de-poule, chaque tas de pierre. Le paysage de mon enfance est d'abord un terrain vague.
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Washington est, tu le sais, une ville d'eau qui aspire à prendre le large en se jetant dans l'océan Atlantique.
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On ne se refait pas à son âge, on n'efface pas d'un coup de gomme les blessures du passé.
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Nous sommes à trois blocks de la Maison-Blanche occupée, je te cite, par un ogre à demi- fou, un ours à la chevelure orange. Je t'avais dit en rigolant qu'il passait pour le fils naturel d'un orang-outan et de la gardienne d'un zoo new-yorkais. Tu m'avais répondu que ce n'était pas très gentil pour l'orang-outan.
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Tu es la, menue dans un grand lit.

Tu te tords de tout ton petit corps.

La douleur doit être insupportable.

Le cou raidi, le visage serré, tu changes à vue d'oeil.

Encore une nuit à tenir, me dis-je. Tu vas te relever. Tenir encore.

Demain, tu essaieras de nouveau. Te mettre debout.

Un pas. Puis un autre.

Garder l'équilibre, faire quelques pas.
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J'aime à penser que le temps joue en ma faveur, que chaque génération apporte a l'édifice une attention nouvelle. Que dans l'ensemble mes parents ont fait ce qu'ils pouvaient et qu'il m'appartient de peaufiner l'œuvre commune. J'apprends depuis des années a me rendre plus patient et plus disponible pour mes enfants et mes étudiants. J'apprends à tirer un enseignement à partir du quotidien avec toi et tes frères. Tous les jours je prends la mesure de mon ignorance. Mais j'avance un peu au lieu de raccrocher les gants. Un jour à la fois.
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C'est important les mots. Aussi important que l'eau, la nourriture ou l'air que tu respires, Béa. Notre vie en dépend.
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