AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Abigail Assor (58)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Aussi riche que le roi

Abigail Assor, dans une écriture rêche et âpre comme le sable de Casablanca raconte l'histoire d'une croqueuse de diamants et d'une altesse aux yeux couleur de thym, aux Rolex étincelantes et à la laideur repoussante. Leurs deux solitudes se percutent, Sarah rêve et fantasme, Driss la couvre de cadeaux et la dévore du regard. Mais en 1994, au Maroc, la société est régie par une hiérarchie inviolable, les riches dominant les pauvres, les hommes dominant les femmes et les rois dominant les princes... (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/03/30/aussi-riche-que-le-roi-abigail-assor/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          130
Aussi riche que le roi

Un premier roman qui m'a emmené à Casablanca où se mêlent une jeune fille qui vit collée aux bidonvilles mais tout de même en dehors et de jeunes adultes riches vivant dans de grandes villas.

Sarah voit en Driss, le plus riche une porte de sortie pour une autre vie, pour un ailleurs... Elle va tout faire pour y arriver.

C'est avec une jolie écriture que ce roman nous est conté. J'aurai pu la détester mais j'ai eu beaucoup de compassion pour elle. Le personnage de Driss m'a également plu. Il est secret, mystérieux. Il tente lui aussi de se faire une place dans l'ombre de sa famille. Comment rentrer dans la lumière quand on semble être s'y effacer. Les personnages secondaires sont tout aussi intéressants.

Ce n'est pas un coup de cœur car il manque le petit quelque chose en plus mais j'ai passé un très bon moment.

Commenter  J’apprécie          30
Aussi riche que le roi

Maroc, Casablanca, Années 90.



Nous rencontrons Sarah , jeune française, extrêmement pauvre, vivant à l'orée du Bidonville. Elle n'a qu'un seul rêve : passer de l'autre côté, devenir riche, pouvoir vivre dans toutes ces villas au bord de la mer, pouvoir posséder des bijoux, une piscine, pouvoir vivre à l'abris sans avoir à s'occuper de quoi que ce soit de financier. C'est son rêve, elle est prête à tout pour le réaliser, et même à séduire Driss, qui serait - selon les rumeurs - "aussi riche que le roi. Elle le veut. Elle l'aura.



Ce roman est presque à prendre comme une quête. Mais pas la quête de quelque chose de matériel, enfin pas vraiment. C'est une quête de richesse, d'argent, d'une bonne situation. C'est le rêve de Sarah, ou plutôt son objectif. Et pour l'atteindre, elle a trouvé Driss.



Quand on lit le résumé, on ne s'attend ^pas à découvrir une Sarah aussi déterminée, personnellement, ce n'était pas mon cas, et j'ai été agréablement surprise de découvrir une jeune femme forte, indépendante, séductrice et prête à tout. En revanche, avec ce même résumé, je m'attendais à rencontrer un énième garçon des rues, le Bad Boy de Casa, qui "a tout" quand Sarah "n'a rien". Je m'attendais à un mec qui allait nous en faire voir de toutes les couleurs, mais au final, c'est plutôt elle qui joue ce rôle à merveille.



Ce sentiment, l'étonnement, la surprise, je ne l'ai pas ressenti que vis à vis des personnages, mais de toutes l'histoire au final, je ne m'attendais pas à cette fin. Voilà pourquoi j'ai adoré.



L'amour est présent, mais on ne s'en rend pas compte tout de suite. Il est sous différente forme d'abord, mais aussi extrêmement bien planqué. Ce n'est qu'après avoir lu le bouquin en entier que je me suis dit : "mais en réalité, c'est de l'amour ça..." Parce que à aucun moment, il y a le cucu la praline, à aucun moment. Et, à aucun moment, on ne ressent de la pitié pour les personnages. On s'attache à eux. Vachement vite d'ailleurs.



Bref, j'ai vraiment adoré cette lecture.
Commenter  J’apprécie          30
Aussi riche que le roi

Ce roman raconte l’histoire de Sarah, jeune fille vivant à Casablanca dans les années 1990. Vivant dans une très grande pauvreté, elle est bien décidée à changer sa destinée. Sa chance s’appelle Driss, et il fait partie d’une très riche famille.



J’ai beaucoup apprécié ce roman, qui se lit très vite et très facilement. L’écriture est fluide, tranchante, cohérente avec l’histoire qu’elle raconte. Nous sommes littéralement plongés dans les ruelles de Casablanca, ses bidonvilles et ses villas au luxe démesuré.

Le personnage de Sarah se bat contre la fatalité, dans une société où l’évolution sociale est très limitée. Comment réussir quand notre avenir semble tracé dès notre naissance ?



J’ai aimé la diversité des personnages, à travers les rencontres de Sarah. Ces jeunes filles qui veulent réussir grâce à l’éducation, ce jeune homme homosexuel dans une société qui le pousse à s’haïr lui même. Et Sarah. Malgré ses manigances, ce personnage se révèle très attachant. Ce qui semble finalement réunir riches et pauvres, ce sont les désillusions de la jeunesse.



J’ai donc beaucoup apprécié ce roman. La découverte de cette auteure est une bonne surprise. Abigail Assor réussi à dépeindre le Maroc et toutes ses contradictions, ses paradoxes. Je suivrai attentivement ses prochaines parutions.
Commenter  J’apprécie          20
Aussi riche que le roi

J'ai vraiment apprécié lire ce livre. Il pose un regard cru, presque cruel sur un monde assez récent et pourtant dont les mœurs nous paraissent si barbares. La véritable cruauté de certains personnages nous font prendre pitié de l'héroïne, qui est pourtant aisément détestable par ce qu'elle incarne. C'est donc un livre qui joue avec nos émotions, parvenant à les passer devant la raison pourtant fortement sollicitée.

La plume est vraiment agréable et donne une véritable impression de réalité, brutale et sanglante. Bref, une impression de vie, palpitante et cruelle.
Commenter  J’apprécie          70
Aussi riche que le roi

"Aussi riche que le roi", premier roman très réussi d'Abigail Assor, plonge dans la violence sociale du Maroc des années 1990 à travers le portrait d'une adolescente française, pauvre mais belle, en quête de vie meilleure.
Lien : https://www.francetvinfo.fr/..
Commenter  J’apprécie          00
Aussi riche que le roi

AUSSI RICHE QUE LE ROI d'Abigail Assor



Je n'y arrive pas. C'est une histoire qui ne démarre pas et qui semble avoir été écrite pour un public adolescent. Ce n'est pas mal écrit mais, ça stagne. je m'arrête à la page 60.



Il s'agit d'un premier roman pour Abigail Assor née en 1990 à Casablanca.
Commenter  J’apprécie          00
Aussi riche que le roi



Sarah est belle. C'est tout ce qu'elle possède.

Elle vit dans les quartiers pauvres, au milieu des bidonvilles, des déchets, des sifflements.

Mais elle est belle.



Alors elle minaude. Elle sourit, elle flirte. Fréquente les adolescents du quartier huppé d'Anfa. Ses silences mentent. Ses mots aussi. Elle dit je t'aime pour un jean de marque, un soda, un sandwich. Elle dit je t'aime quand elle offre ses cuisses, son ventre, ses reins, elle dit je t'aime, Sarah, pour leur faire oublier qu'ils ne sont pas le premier. Ne le seront jamais.



Et puis, un jour, elle rencontre Driss. Decide que ce sera lui. Il est laid, Driss, laid au point de n'avoir jamais embrassé aucune fille. Il est laid, même ses yeux couleur de thym n'y peuvent rien.

Pourquoi lui alors ?

Parce qu'il est aussi riche que le roi.



L'histoire s'accélère.

L'un et l'autre aux prises avec leurs chaînes, celles des traditions, celles de la misère.

Au point de se ressembler.

Au point de s'aimer malgré tout.

Comme le revers d'une même pièce. D'une même plaie.



D'une écriture sensuelle, dans sa restitution des parfums, des couleurs... Chaque mot semble s'approcher au plus vif de Sarah, au plus secret de ses désespérances.

Une plume en nuances, comme je les aime.

Un conte moderne qui vient cracher sur les fées.



Lu dans le cadre du #prixfrancoisesagan2022 , j'avoue avoir passé un très très bon moment
Commenter  J’apprécie          80
Aussi riche que le roi

Sarah est une ado française, elle vit avec sa mère à Casablanca, sa mère y avait immigré pensant y trouver des jours meilleurs. Elles vivent dans une maison délabrée près d 'un bidonville. Sarah côtoie la jeunesse dorée au lycée français où elle va en cours Elle refuse sa condition et fait semblant, auprès de ses copines, d'habiter dans les beaux quartiers, elle sort avec des garçons nantis pour profiter de leurs belles voitures et des piscines de leurs villas , elle se fait offrir des vêtements et des repas en tirant parti de sa beauté.

Sarah rêve du jour où elle sera riche, c'est son obsession,sortir de sa condition et devenir une reine ! Un jour, elle rencontre Driss, on dit que Driss est très riche ," aussi riche que le roi" , mais, il est laid, empoté et taiseux. Qu'importe , Sarah jette son dévolu sur lui, c'est lui qu'elle épousera !

L'auteure nous offre une radiographie très précise de la société marocaine dans les années 90 ,avec ses disparités sociales criantes,ses inégalités,la domination et les rapports de force entre les riches et les pauvres, entre les hommes et les femmes et Sarah semble bien ingénue si elle pense pouvoir abolir tout ça d'un coup de baguette magique néanmoins sa détermination est émouvante.

Ce premier roman d'Abigail Assor est un coup de cœur pour moi , j'ai notamment apprécié son style riche, généreux et imagé qui nous embarque d'emblée dans les rues de Casablanca

Commenter  J’apprécie          230
Aussi riche que le roi

Super premier roman pour Abigail Assor, quelle réussite, ayant vécu au maghreb je m'y suis retrouvé. L'histoire est bien menée, pas de temps mort on a hâte de connaitre la fin , c'est rempli de petits détails qui vous immerge dans le Maroc et plus particulièrement à Casablanca.

Je recommande vivement de découvrir ce dépaysant et rafraichissant roman.
Commenter  J’apprécie          10
Aussi riche que le roi

Tellement merci Inès @la_bibliotheque_de_perluette pour la découverte de ce 1er roman que j'ai lu d'une traite !

Sarah, française de 16 ans, vit avec sa mère en bordure du bidonville à Casablanca. Tant qu'elles ne sont pas passées de l'autre côté, Sarah rêve sa vie en grand, en très grand ! Car "si on était pas certain à quel point elle était riche au moins on ne savait pas à quel point elle était pauvre ". Maroc, 1994, pays dans lequel, d'un regard, d'un infime battement de cil, on détermine votre condition sociale, Sarah gruge sa pauvreté avec sa bande de copains riches du quartier prisé d'Anfa et elle rencontre Driss, fils d'un richissime industriel, aussi riche que le roi dit-on. Alors Sarah, avec sa beauté que les hommes n'ont de cesse de regarder, Sarah, cette petite arriviste mais tellement attachante, va tout faire pour que Driss, l'épouse. Driss, mutique, étrange, laid mais aux yeux verts couleur de thym, "entre eux la la vérité s'est installée comme une feuille en aiguille qui tombe avec le vent sur une dalle en pierre" vont se heurter et s'aimer. Conte moderne et cruel, aux personnages complexes, attachants, bancals mais bel et bien réels d'un Maroc ou ni la pauvreté ni la richesse n'est digne. C'est est un roman formidable, atmosphérique, bien écrit, qui m'a remis dans la bouche le goût de mes vacances marocaines, qui m'a fait penser au film Marock de Laila Marrakchi. J'ai adoré ma lecture ! Je vous la conseille fortement !
Commenter  J’apprécie          30
Aussi riche que le roi

Un merveilleux roman. Casablanca. Années 1990. Sarah, une jeune française de 16 ans, aussi belle que pauvre, rêve d'une vie meilleure. Elle rêve d'une vie de princesse, de reine.



Pour combler son appétit, elle séduit les garçons riches jusqu'à Driss. Le plus riches des riches. Aussi riche que le roi.



Ce roman, addictif, entraînant, palpitant et sensuel, montre bien plus que la cupidité. Il témoigne de la rage de vivre, de la soif de respect. De la détermination des êtres. Loin des humiliations, de la domination. Mais aussi des illusions.



Driss et Sarah sont l'incarnation de leurs classes sociales avec leurs rêves et leurs obstacles. Le roman nous tient en suspens jusqu'à la dernière phrase. Jusqu'au bout, le cœur palpite, espère. Comme les personnages, la fougue de la jeunesse nous avive, avec sa foi, sa conviction, sa naïveté.



Pourtant malgré l'amour, les rêves et la sincérité, l'être humain est rattrapé par tout ce qui le conditionne.
Commenter  J’apprécie          00
Aussi riche que le roi

Une lecture amère et forte qui se fait une place au milieu de vos propres souvenirs.



Votre âme de citoyen d'un pays privilégié sera forcément bouleversée. Sans retour en arrière possible.



Une lecture qui vous ouvre les yeux et les bras sur un Maroc qui peut paraitre opaque et lointain.



Un réalisme cru et pourtant attachant.



Sublime livre qui mériterait d'être bien plus connu.
Commenter  J’apprécie          10
Aussi riche que le roi

Vous avez un coup de mou ? votre train train quotidien vous ennuie ? Que diriez vous d un voyage au Maroc, à Casablanca ? dépaysement garanti... Alors... ce ne sera pas dans un ryad charmant ni dans un all inclusive pour tourisme de masse. accrochez vous ça va décoiffer !

Ce premier roman est tout simplement incroyable. Durant 3 jours je peux dire que j ai été réellement totalement immergée à Casablanca -alors que n ai jamais mis un orteil au Maroc-dans ses bidonvilles et ses quartiers d hyper riches. J'ai senti les odeurs, touché les tissus, goûté les sandwiches que mange Sarah, vu l environnement cracra. Bref c est un grand roman très sensoriel et donc formidablement écrit. C'est aussi et surtout un roman sur la reproduction sociale implacable de ce pays. BRAVO !
Commenter  J’apprécie          40
Aussi riche que le roi

Sarah fille d’une française sans le sou échouée à Casablanca au début des années 1990 fréquente la haute bourgeoisie locale scolarisée comme elle au lycée français, entre la nécessité d’argent pour paraître et le désir d’être ailleurs que dans le besoin, elle tombe « amoureuse » du plus moche de la bande dont les poches débordent de billets, on tangente la prostitution ; le scénario ainsi résumé ressemble à celui des feuillons turcs ou coréens envahissant aujourd’hui les écrans du monde arabe mais il y a dans l’écriture un quelque chose, un rythme, des dissonances qui font que ce livre est un bon premier roman contenant en germe d’autres livres. Abigail Assor tiendra-t-elle le stylo aussi bien la prochaine fois ? Le livre décrit bien l’espèce de décadence qui touche la bourgeoisie marocaine, l’immense mépris cynique qu’elle affiche vis à vis des classes « populaires », mais peine du côté de ces dernières, me semble-t-il. L’autrice manifestement les perçoit moins bien, est-ce pour cela que Sarah est française et non marocaine ? Comme souvent aujourd’hui, Abigail Assor traînassa sur Internet pour limiter au maximum les incohérences temporelles. Je ne comprends pas l’utilisation dans les romans d’une langue étrangère sauf pour montrer que l’on sait ; utiliser l’arabe marocain alors que le mot français existe m’échappe, et si vraiment la traduction est impossible ou lourde, une note en bas de page pour expliciter le terme est suffisante.

Pour approfondir le sujet du « sortir » marocain qui conduit parfois les adolescentes désargentées du délire à la prostitution voir, les filles qui sortent, jeunesse, sexualité et prostitution au Maroc de Mériam Cheikh, une étude anthropologique du phénomène à Tanger.
Commenter  J’apprécie          00
Aussi riche que le roi

Sarah est la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf. La jolie petite Française échouée aux portes d’un bidonville de Casablanca rêve d’ailleurs et de passer sa vie dans le luxe au bord de la piscine d’une villa d’Anfa Supérieur, entourée de petites bonnes.

Elle va viser haut, très haut vers Driss, celui qui lui est présenté comme aussi riche que le roi. Rien ne va la rebuter, ni la laideur de Driss, ni son comportement étrange et ses difficultés à communiquer avec les autres.

Elle va alors se faire prendre à son propre jeu, car Driss va devenir sa moitié, et ils vont vite se comprendre sans même se parler. Reste à savoir si Driss et Sarah pourront aller à l’encontre des carcans familiaux, des contraintes sociales, dans ce Maroc profondément inégalitaire.

Abigail Assor parvient très facilement à rendre Sarah l’arriviste attachante, j’ai cependant regretté de ne pas avoir le point de vue de Driss ou d’autres personnages qui auraient permis de donner une vision plus large de la société marocaine. L’utilisation de la troisième personne met aussi les personnages un peu à distance, c’est dommage.

Un très beau premier roman, qui nous emmène dans l’envers du décor, dans un Maroc loin des hôtels pour touristes et des plages de sable fin.

Commenter  J’apprécie          170
Aussi riche que le roi

Roman époustouflant et qui vous tient en haleine jusqu’au bout, « Aussi riche que le roi » vous plonge dans la brutalité de la société marocaine des années 90.

On est tout de suite happé par la vitalité qui émane de Sarah, cette jeune française si pauvre qu’elle doit vivre à l’orée d’un bidonville de Casablanca avec sa mère qui se vend aux français du Cercle pour survivre. Mais sa pauvreté, elle la cache par fierté, plutôt marcher à pied que prendre le bus comme une fille du peuple. Ses efforts ne dupent personne sauf elle-même qui poursuit de grands rêves. Elle est sûre que sa beauté lui permettra d’accéder au mariage avec un homme riche, et elle vivra dans le quartier d’Anfa où s’élèvent les villas cossues des riches.

Parce qu’elle est française, Sarah fréquente le lycée français et côtoie cette jeunesse dorée. Sa beauté et sa débrouillardise lui ouvrent des portes jusque-là interdites.

Sarah s’est construite deux vies, celle de la fille cool et riche qui s’immisce parmi les gosses de riches et la Sarah des bidons villes où les gamins survivent en mendiant et en vendant de la drogue ou des cigarettes et où la violence est le quotidien des habitants. Cette vie de débrouillardise au jour le jour aurait pu continuer longtemps qu’il n’y avait eu Driss que les autres disent « aussi riche que le roi ». C’est donc lui que Sarah doit séduire pour se faire épouser. « Je suis amoureuse de toi », c’est avec cette phrase qu’elle apprivoise le garçon riche mais timoré et décalé dans son monde. Il est aussi très laid avec une démarche de canard et ne s’intéresse qu’à sa moto et aux mécanismes de ses montres, mais Sarah ne retient que le vert de thym de ses yeux. Leur solitude va les rapprocher, et « le petit mari » comme l’appelle Monique la mère de Sarah, sera le seul à entrer dans le cercle de pauvreté de Sarah. Faisant fi des codes de la société et de la ségrégation qui fait loi entre les riches, les pauvres et les appartenances religieuses dans un régime autoritaire et policier, Driss et Sarah vont se mettre à rêver d’une autre vie, une vie libre comme une course en moto, et pourquoi pas une vie en Amérique.

Cette histoire est un contre moderne et cruel, le récit initiatique de deux enfants décalés qui n’auraient jamais dû se rencontrer et qui aspirent à une liberté dans une société codifiée et surveillée.

L’écriture, fluide, précise, restitue parfaitement l’agitation de la rue, ses odeurs, la saleté, en contraste avec le jardin de la villa de la famille de Driss, monde luxueux et fermé. On s’attache à Sarah et Driss et leurs amis et on se laisse bousculer par ce monde de contrastes aux parfums de merguez, de kif et de Giorgio Armani ou l’injustice sociale n’a jamais été aussi poignante.

Une lecture addictive pour un premier roman maitrisé.













Commenter  J’apprécie          730
Aussi riche que le roi

On va pas s'mentir, lecteur, toi et moi, on a besoin d'air et de soleil. Alors quand j'ai eu l'occasion de faire ce petit voyage à Casablanca, j'ai dit banco illico presto.



Bien m'en a pris, parce que Abigail Assor, avec sa plume, elle retranscrit avec un réalisme parfait la ville de Casablanca, son atmosphère insaisissable, ses couleurs chatoyantes, ses odeurs et les bruits tapageurs de ses rues fertiles.



Tu vois, tu y es déjà, lecteur, mais crois pas te contenter d'un peu d'exotisme arabe, là t'aurais tout faux. Parce qu'Abigail Assor, elle te plonge au cœur d'une génération entière bâillonnée et qui hurle sa soif de liberté en silence. Juifs, arabes, français, riches et pauvres, tous dans le même bateau au final.



Ça gronde, lecteur, le fric qui te saute à la gueule quand tu t'y attends pas, le misérabilisme qui te prend à la gorge sans crier gare, jusqu'à la voix de la petite bonne que personne n'a jamais entendue. Et au milieu de cette foule immense et silencieuse, tu suis Sarah et ses sandwiches au thon degueu de chez Moustache qui poursuit son rêve aux yeux de thym. Viens faire un tour à moto, lecteur, Casablanca c'est un melting pot incroyable !

***********************

Pour d'autres voyages livresques, rejoins-moi aussi sur Instagram :
Lien : http://www.instagram.com/les..
Commenter  J’apprécie          50
Aussi riche que le roi

Casablanca, dans les années 90. Sarah jeune française pauvre, habitant les quartiers dépravés de la banlieue de Casa, rêve de rencontrer un homme riche qui la sortira de sa condition. Son ami, Yaya parle de Driss, le garçon ingrat mais plus riche que le roi. C'est donc sur lui qu'elle va s'amouracher et connaître la réalité des classes.



Un livre poignant sur la séparation violente au Maroc des riches et des pauvres. Des separations géographiques avec des quartiers distincts, des séparations de droit, de passage, de vie que les billets achètent.



Elle effleure le monde de l'argent mais celui-ci va l'aveugler et la meurtrir. Être belle peut-il suffir pour sortir de la où on est ? Est-il possible de casser les plafonds de verre qui donne accès aux familles les plus riches du Maroc ?



Ce livre m'a touché car Sarah n'ayant rien demandé, se retrouve dans une vie de souffrance où elle est prête à tout pour survivre.



C'est le premier roman de l'autrice, j'ai pris plaisir à le lire mais j'aurais aimé un peu plus de profondeur sur le personnage de Driss assez central et trop timide dans son développement.



J'ai beaucoup aimé la fin.
Commenter  J’apprécie          10
Aussi riche que le roi

Envie d'une balade au Maroc dans les années 90? Attention, il n'y aura pas de paysages de carte postale. Le soleil jette sa lumière sur des déchets et le bidonville, près duquel habite l'héroïne avec sa mère. La nourriture sera faite de paninis et de cafés achetés au prix fort, celui du corps. Le vent souffle dans les cheveux d'une jeunesse dorée qui vit prisonnière de palais et de l'emprise des pères. Les jeunes filles pauvres, elles, ne se satisfont plus des miettes et veulent tout le gâteau. De ces besoins d'émancipation naîtra une relation fraternelle impossible entre Sarah et Driss. Ce roman a la beauté et la sensibilité d'une fleur qui se fâne doucement. Ni roman d'amour, ni fait social, l'auteur parvient à raconter une histoire moderne, qui résonne longtemps après avoir en avoir lu la dernière page.
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Abigail Assor (363)Voir plus

Quiz Voir plus

La différence invisible

Comment s'appelle l'héroïne de cette BD ?

Mathilde
Sylvie
Marguerite

14 questions
67 lecteurs ont répondu
Thème : La différence invisible (BD) de Julie DachezCréer un quiz sur cet auteur

{* *}