AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Adrian Tomine (50)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les Intrus

Cornélius n'est pas le type d'éditeur que je suis. Proche de l'Association et du Requin Marteau, ce petit éditeur édite des BD d'auteurs alternatifs avec une ligne graphique de contraintes chromatiques qu'illustre très bien Les intrus. Très attaché au dessin, ce style (qu'on peut retrouver chez Shiga, Trondheim, Crumb, Blutch,...) m'attire généralement peu, mais le trait de Tomine sur certaines sections, proches de la ligne claire ou des dessins plats que peut utiliser un Adam Hughes m'ont donné envie de le découvrir. Cet album a été emprunté en médiathèque. Il a été sélectionné au festival d'Angoulême, il s'agit du septième recueil publié en France. Tomine est dessinateur de presse et édite un magazine BD, Optic Nerve, donc sont issues les histoires publiées par Cornelius.



Adrian Tomine nous propose six histoires sur les vies médiocres d'américains moyens, tantôt aspirant à un destin d'artiste, tantôt perdus dans un couple mal assorti... Des tranches de vie dépressives sur l'Amérique d'aujourd'hui.



La couverture de ce recueil m'a beaucoup plu avec un design élégant reflétant un peu l'esprit sérigraphie. Le style des six histoires est très différent, entre une première aux textures tramées, celle en quasi noir-et blanc et l'histoire de l'humoriste en gaufrier au dessin d'un trait fin et élégant. Ce qui est certain c'est que le nipo-américain a une vraie facilité de trait et que son dessin est fort maîtrisé, malgré les séquences minimalistes qui empruntent (surtout pour la première histoire du jardinier, la plus drôle) au strip de presse avec des successions de séquences fixes en peu de vignettes. Si cette variété des styles peut déconcerter, elle permet de découvrir les palettes d'un auteur représentatif d'une école graphique et artistique loin des blockbusters du Big Two ou même des comics indépendants made in Image.



J'avoue que le traitement des sujets m'a en revanche un peu déprimé. L'auteur nous propose des vies médiocres, de personnes en difficulté relationnelle, professionnelle, sociale et à l'opposé de l'idéal américain de personnes qui se remontent les manches et réussissent par l'effort. De l'effort il y en a avec le jardinier, la jeune Stand-upeuse qui se donnent les moyens de réussir leur passion et parfois même sont soutenus par leur famille. Mais inlassablement ils échouent tout simplement car ils sont mauvais, médiocres, s'enfoncent dans les mauvais choix. Une vision très triste de l'humanité qui me plaît que moyennement.



L'histoire la plus intéressante est celle de cette étudiante dont la vie bascule lorsqu'elle réalise qu'elle est le sosie d'une star du web X... Sans aucune prise sur ce que pensent les gens d'elle elle comprend que toutes les relations qu'elle entreprendra seront issues de sa ressemblance. Une prédestination très dure mais la jeune fille fait ce qu'il faut pour se sortir de cette situation, jusqu'à rencontrer la personne à l'origine de ses problèmes. Une belle histoire sur les relations humaines d'où sort du positif.



Tomine parle aussi de lui, au travers de cet étonnant récit du voyage de sa mère du Japon vers les Etats-Unis vu à la première personne, permettant des sortes de Haïkus graphiques... Cet album n'est pas destiné à tout public mais permettra aux curieux de connaître les différentes formes de BD et notamment aux amateurs de strip de découvrir un auteur très représentatif du milieu culturel et intellectuel américain d'aujourd'hui.
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
Commenter  J’apprécie          30
Blonde platine

Un art de la simplicité qui demande une énorme maîtrise. Les yeux à vif n’en constituait que l’ébauche. Blonde platine en affiche, déjà, la géniale maturité.
Lien : https://www.avoir-alire.com/..
Commenter  J’apprécie          00
Loin d'être parfait

« Jeune prodige », « brillant », « novateur »… Voilà quelques-uns des qualificatifs que j’avais pu lire à propos d’Adrian Tomine. Intriguée par tant de dithyrambes j’ai regardé si ma médiathèque proposait des titres de cet auteur. J’ai donc pu lire « loin d’être parfait » pour me faire ma propre opinion… et c’est peu de dire que je ne partage pas l’engouement général.



Je suis plutôt amatrice de B.D américaines indépendantes à tendance autobiographique, des auteurs tels que Joe Matt ou Chester Brown. Le côté intimiste de « loin d’être parfait » ne me rebutait donc pas a priori. Mais ce registre intimiste demande un talent très particulier. A mon avis pour réussir ce genre de récit introspectif il faut soit faire preuve de beaucoup d’humour (comme Matt et Brown) ou bien parvenir à se détacher du simple récit de la petite vie d’un personnage pour emmener l’œuvre vers quelque chose de plus universel (ce que sait très bien faire Daniel Clowes par exemple). Adrian Tomine n’y parvient jamais. Les problèmes de Ben, son personnage, restent ceux de son personnage. A aucun moment je ne me suis sentie concernée. Pourtant, les thèmes soulevés par ses questionnements identitaires et amoureux auraient pu être intéressants. Mais j’ai trouvé que l’auteur ne parvenait pas à les rendre intéressants. La faute, en premier lieu, à un scénario d’une grande platitude peuplé de personnages fades. C’est tellement mal raconté que ça finit par ne rien raconter du tout. Creux, vide, vain !

L’aspect visuel ne vient pas relever le niveau. Le trait de Tomine n’est pas désagréable, les visages sont même particulièrement réussis, très expressifs. Mais le découpage et la mise en scène sont totalement ratés. Que c’est statique ! La plupart des scènes consistent à des discussions entre 2 ou 3 personnages, bien souvent autour d’une table ou dans la rue. Du coup, j’ai trouvé l’ensemble très répétitif et manquant cruellement de rythme.



Bref, ce « loin d’être parfait » porte plutôt bien son titre même si ce serait là une litote. Cette découverte d’Adrian Tomine fut donc une grande déception et je ne comprends pas le concert de louanges dont il est l’objet. Ma médiathèque propose un autre titre de cet auteur mais je me suis tellement ennuyée que je n’ai pas envie de lui donner une seconde chance.

Commenter  J’apprécie          270
Insomnie et autres histoires

Adrian Tomine offre au lecteur, seize "short stories" comme autant de flash de vies, d'aperçus sur des éxistences qui basculent et des failles qui s'ouvrent.

La musique des mots, illustre un dessin sobre et réaliste apte à faire ressentir au spectateur cette Amérique blanche et ordinaire.

Ces seize histoires sont passionnantes de vide, de riens et de nausées intimes.

Les protagonistes semblent "subir leur vie" et se laisser balloter au gré d'évènements qu'ils subissent ou ont subi.

Seize histoires, donc, dans la lignée d' un Raymond Carver.

...qu'il serait dommage de ne pas lire.

Commenter  J’apprécie          90
Les Intrus

Les intrus est un recueil de nouvelles. On y croise de nombreux personnages ayant chacun une histoire différente.

Accès sur la vie de tous les jours, on retrouve la complexité de l'être humain.

Les graphismes sont très réussis.
Commenter  J’apprécie          00
Les Intrus

Plusieurs histoires courtes avec des personnages assez variés, passant d'un homme faisant de l'horticulture jusqu'à s'y perdre, mettre son couple en danger. Une jeune femme qui ressemble à une actrice de film pornographique et qui va subir pas mal de difficultés pour cela. Un dealer, homme de 40 ans environ qui rencontre une jeune femme de 20 ans et qui vit une histoire avec elle.

Une fille qui bégaye également qui souhaite se lancer dans le stand up. Sera-t-elle soutenue par sa famille, comment?

Tomine a une forme de grande humanité dans sa construction des personnages. Il pose des questions tout en laissant beaucoup de silences et peut installer une histoire en très peu de pages.

A mon sens, cette bande dessinée est assez proche du style de Carver où les choses semblent assez déceptives, les personnages sont parfois bloqués ou étriqués dans une société qui les contraint. Ils cherchent ainsi leur place de façaon externe, par rapport au reste de la société mais également cherchent à être plus heureux eux-mêmes, en se cherchant, en trouvant peut-être plus de respect et d'amour de soi.

C'est très bon mais je n'ai mis que trois étoiles car j'étais encore plus convaincu par blonde platine notamment ou d'autres oeuvres. Il peut _être assez étonnant dans ses fins, son trait. Assez proche de Clowes ou de Chris Ware.
Commenter  J’apprécie          30
Scène d'un mariage imminent

Résumé : Adrian Tomine reprend, à travers de courtes scènes, les joies des préparatifs d’un mariage.



Le mot de la fin : Une petite BD qui fait vraiment bien sourire et qui sent le vécu. Ça permet de se détendre dans les moments de stress des préparatifs !
Lien : http://www.lesmiscellaneesde..
Commenter  J’apprécie          20
Les Intrus

J'ai découvert le travail d'Adrian Tomine il y a une quinzaine d'année avec 32 Stories, une anthologie de ses premiers récits parus dans son fanzine Optic Nerve. J'ai vite enchaîné avec Les Yeux à Vif, recueil publié par Delcourt, reprenant des histoires plus tardives (réédité en version augmentée en 2008). J'accrochai vite à son univers froid et perturbant. Pourtant, après Blonde Platine, je n'ai plus rien lu de lui, à part son petit livre sur la préparation de son mariage, mais qui reste anecdotique et peu représentatif de son travail.

Il fut sans doute victime de mon désintérêt pour la bande dessinée au milieu des années 2000. Au départ, j'avais négligé son dernier livre, Killing and Dying (Les Intrus, chez Cornélius). Finalement, je l'ai acheté dans un comics store de Camden Store, plus ou moins au moment ou le festival d'Angoulême se prenait une dernière fois les pieds dans le tapis, lors d'une cérémonie de clôture qui a fait du bruit (et dont Tomine fut l'une des "victimes").

Toujours est-il que j'ai entamé la lecture de ce recueil en me souvenant d'une discussion à laquelle j'avais participé il y a bien longtemps sur un forum. Je me rappelais des grandes lignes de mon argumentaire. Par curiosité, j'ai relu dans la foulée Blonde Platine, ainsi que des extraits de 32 Stories et des Yeux à vif. Cela m’a permis de prendre conscience de l’évolution de Tomine, qui conserve malgré tout une patte très identifiable.

Les histoires d'Adrian Tomine sont entièrement articulées autour des problèmes relationnels de ses personnages. Tous semblent marqués par un profond mal-être. Dans leur posture même, ils semblent toujours écrasés par les circonstances. Ils sont souvent passifs, ballottés par les événements, à la limite de l’invisibilité. Ils représentent d’une certaine manière la caricature du cas social, le paumé incapable d’entretenir des relations sociales. Mais il lui arrive d’être tenté par autre chose… d'espérer sortir de ce carcan.

Pour échapper à ce mal-être qui l’opprime littéralement, il se laisse tenter par la transgression.

La séduction de l’interdit.

Pas tant l’interdit que la société lui impose mais celui qu’il s’est imposé à lui-même.

Pourtant sa nature ne tarde jamais à reprendre le dessus.

Dans l’une de mes histoires favorites des Yeux a vif (Echo Avenue), un couple découvre qu’en face de chez eux, un nouveau couple s’est installé. Il n’y a pas encore de rideaux aux fenêtres. Ils profitent donc d'une vue privilégiée sur leur intimité. Ils les surprennent en plein jeu sexuel bizarre. Amusés, ils éteignent les lumières pour pouvoir profiter du spectacle en toute discrétion. Mais une fois que le "spectacle" s’achève, le mari panique soudain, pressant sa femme de s’éloigner de la fenêtre. L’excitation du voyeur s’est muée en angoisse d’être observé. Comme si avoir cédé à la transgression les exposait à une forme de tribut.

On y trouve aussi une caractéristique des histoires d’Adrian Tomine, qui s’achève souvent sur fin ouverte. Il n’y a pas de résolution. Les personnages se retrouvent face à un choix, une croisée des chemins. Quelle sera leur vie par la suite ? Tomine ne donne jamais de réponse claire. Il laisse des indications qui peuvent induire une discussion. Mais souvent, cette fin ouverte apparaît comme le moment ou Tomine baisse le rideau sur son petit théâtre, rendant leur liberté aux personnages.

D’une certaine manière, Tomine capture ses personnages, les exposent à une épreuve, avant de leur rendre la liberté aussi brusquement qu’il les leur a enlevé. Il persiste d’ailleurs une froideur chez Tomine, qui ne semble pas éprouver beaucoup d’empathie pour ses personnages.

Il ne les juge pas, ne les plaint pas.

Il les observe.

Et nous invite à observer avec lui.

Qu’essaye de nous dire Adrian Tomine ?

Essaye-t-il de nous dire quelque chose ?

Se contente-t-il d’observer ?

Dans Escapade Hawaïenne (issu de Blonde Platine), il laisse Hillary Chan qui attend si l’homme qu’elle vient de rencontrer la rejoindra ou non. Dans Killing and Dying, il abandonne un père et sa fille au moment ou plus aucun mensonge n’est possible, mais qu’ils ne semblent pourtant pas prêts à cesser de se mentir pour maintenir je ne sais quelle illusion. Dans Echo Ave, il abandonne ce couple de voyeurs à une brusque montée d’angoisse…

Rien ne se résout jamais chez Tomine. Cette constante se maintient depuis les premiers récits. L’évolution ce fait par contre dans la forme. Des premiers récits très courts et parfois marqués par une ambiance irréelle, au style graphique assez uniforme, Tomine a évolué vers des récits plus longs et expérimentant de plus en plus dans la forme.



Les quatre récits composant Blonde Platine sont tous assez semblables dans leur structure et leur graphisme, très classiques.



Pour Killing and Dying, Tomine alterne les styles et plusieurs récits sont en couleur. Hortisculpture est raconté sous forme de strips évoquant les bandes humoristiques de la presse (un procédé employé par Daniel Clowes, une des influences assumées de Tomine dans Ice Haven) alors que Translated, from the Japanese se compose de grandes cases de décors sans personnages (mais pas sans présence humaine, limitée à des éléments de décors), d’une précision naturaliste rappelant le trait de Chris Ware, accompagné de longue récitatifs qui semblent être extraits d'une longue lettre de confession. Intruders revient à un style plus brut, proche des premiers récits de Optic Nerve. Certaines histoires conservent un style plus réaliste, d’autres paraissent plus simples dans leur approche graphique, faussement humoristique (Go, Owls).



Par contre, Tomine se fait très subtile dans sa narration, distillant de petits détails plus révélateurs qu’il ne paraissent de prime abord.

Beaucoup de subtilité chez Adrian Tomine, qui en fait un auteur vraiment intéressant.
Lien : http://labdmemmerde.blogspot..
Commenter  J’apprécie          32
Blonde platine

Moins connu que Clowes, Adrian Tomine n'en est pas moins un auteur particulierement intéressant. Son univers nourrit de nombreuses similitudes avec celui de Clowes, plus precisement avec les Clowes de "Caricature" ou "Ghost World". Au centre de cet univers, on retrouve la désespeérante monotonie d'une vie sans relief. Au fil de ces 4 récits, il nous convie a des tranches de vie pour le moins... pathétiques. Le ton est résolument dépressif, les personnages au mieux socialement inadaptés, au pire d'une lacheté sans nom.

Il y a d'abord ce jeune écrivain raté qui met en péril son couple pour une relation aussi incongrue qu'ambigüe avec la soeur cadette d'une fille qu'il aimait en secret au lycée. Il y a ensuite cette blonde platine qui se perd entre 3 hommes. Puis il y a cette fille qui se retrouve subitement seule et sans travail et ne trouve rien de mieux pour passer le temps que de faire de tristes canulars téléphoniques. Et enfin ce couple improbable composée d'une fille facile et d'un pré-adolescent qui se cherche.

Tomine n'a aucune pitié pour ses personnages. Mis a part dans la dernière histoire, on peut affirmer que ses personnages voient leur situation empirer au fur et a mesure que l'histoire avance. Que ce soit par lacheté ou par égoïsme, aucun n'a su assumer ses choix, avec les conséquences que ça implique. Il devient difficile de leur trouver des excuses... et pourtant, ils paraissent parfois étrangement familiers parce que Tomine a le don de gratter là où ça fait mal. Les choix, ou l'absence de choix, qu'ils font nous renvoient souvent à nos propres dilemmes. Comment condamner des personnages qui nous ressemblent un peu trop? Il en résulte un étrange malaise qui vous lache difficilement. C'est à cela qu'on reconnait le talent d'un auteur: à sa manière de nous toucher.
Commenter  J’apprécie          00
Les Intrus

Une BD qui rassemblent différentes histoires : une jeune femme sosie d'une star du porno et qui va être embêter pendant ses années universitaires, un père qui veut être plus que jardinier et qui se met à faire des sculptures sans succès...

Des destins simples ou loufoques.
Commenter  J’apprécie          70
Les Intrus



Sous cette couverture, qui nous place tout de suite dans un environnement nord américain, un peu froid et géométrique, se cachent les absents de cette illustration : les personnages de ces six histoires qui composent ce roman graphique . Ce sont eux les intrus du titre, hommes ou femmes, tous un peu décalés dans une société standardisée. Qu'ils soient jardinier rêvant de faire de l'art moderne, sosie d'une star du porno, dealer à la petite semaine ou ado coincée s'essayant au stand up, tous errent dans la vie pour se trouver un ailleurs différent, correspondant à leurs désirs profonds. La réalité se charge de leur barrer la route, le mal être est certain, et suinte de ces pages un sentiment de désillusion, une ultra moderne solitude.

Les portraits ne sont pas gais, pas vraiment souriants ni légers, malgré un graphisme très ligne claire. On y trouve en creux le portrait d'une Amérique de la classe moyenne sérieusement déboussolée, flirtant parfois avec le déclassement. Le regard d'Adrian Tomine, tout en étant sans concession, reste cependant empreint d'une grande empathie et d'un grand respect pour tous ces individus aux idéaux qui sombrent.

Ce qui auraient pu être au final des tranches de vie à la sauce américaine, comme on a pu déjà en lire ailleurs, deviennent sous le crayon de cet auteur aussi fin observateur que facétieux et inventif, de véritables petits bijoux créatifs. Les six histoires ont la particularité d'être proposées en six styles narratifs différents. La première sous forme de strips mélancomiques, la seconde est narrée de façon complètement linéaire, la suivante aussi mais avec un art de l'ellipse absolument magistral, la quatrième, plus courte, n'est illustrée que par des paysages ou des objets ayant trait au récit et les deux dernières jouent soit avec une présentation en nombreuses petites cases soit en adoptant un style noir et blanc plus sombre au trait plus épais, totalement surprenant par rapport à l'ensemble de l'ouvrage.

La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
Commenter  J’apprécie          60
Les Intrus

Tomine sait faire surgir l’invisible, la fêlure pleine de sens, l’inquiétude latente…
Lien : http://www.bodoi.info/les-in..
Commenter  J’apprécie          20
Les Intrus

C’est peut-être dans ces quelques pages de bande dessinée que se loge le secret de toute humanité.
Lien : http://www.chronicart.com/ba..
Commenter  J’apprécie          00
Les Intrus

Entre humour noir et mélancolie urbaine.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
Commenter  J’apprécie          00
Scène d'un mariage imminent

Toute petite BD bien rigolote, enfin qui fait sourire. Scénettes qui évoquent un couple en plein préparatifs de leur mariage. On y voit la tendresse du couple amoureux, mais aussi l'absurdité de certaines décisions qu'ils doivent prendre. Tout futurs mariés s'est toujours jurés de ne pas se prendre la tête pour des banalités, et pourtant ........ D'où la drôlerie des situations. En tout cas beaucoup d'humour
Commenter  J’apprécie          10
Loin d'être parfait

Ben et Miko, tous deux d'origine asiatique, vivent en couple aux Etats-Unis. Leur relation n'est pas au beau fixe. Ben est de plus en plus sarcastique et se refuse à se poser en victime ni en immigré japonais. Quand sa copine Miko s'envole pour un stage à New-York, il a à la fois la voie libre pour toutes les conquêtes qu'il souhaite et la place pour une remise en question de sa vie amoureuse, épaulé par sa bonne copine, Alice.

Un album un peu décevant, un peu déprimant, à l'image de son personnage principal, Ben, hautain, aigri, ironique, faux. Il incarne l'homme dur avec les autres, dur avec lui-même, intransigeant, convaincu d'être parfait, parfaitement sûr de lui, parfaitement intégré dans la société américaine d'aujourd'hui.

Sa copine Miko gratte sous la façade de ce personnage et lui reproche de lorgner bien souvent sur des filles de type physique occidental sans admettre ce fantasme qui cacherait une peur du regard de l'autre sur sa condition d'homme différent. Ca semble un peu niais comme défaut à souligner chez Ben, mais cela prend des proportions importantes. Et quand également Miko sort avec un "blanc", cela creuse le fossé.

Alors oui, que la physique ethnique prenne une place aussi sensible dans un couple m'a paru sinon irréaliste, au moins nunuche. Mais j'ai peut-être tort.

A côté de ça, les tensions au sein du couple sont parfois rendues de manière assez (...................)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
Commenter  J’apprécie          20
Les yeux a vif, tome 1

Adrian Tomine nous livre un nouveau regroupement de ses petites histoires dont il a le secret… Après Blonde Platine qui avait fini par m’achever de tourmente adolescente, Les yeux à vif permettront-ils de me faire découvrir un nouvel aspect des inspirations d’Adrian Tomine ? Cruelle déception ! Jugez-en par le résumé de ces multiples variations :





- Somnambulisme : Histoire d’un mec seul. Le matin de son anniversaire, il reçoit un coup de fil de son ex petite amie. Ils décident de se revoir. Drôle de chute.



- Echo ave : Histoire d’un couple qui se convertit presque inconsciemment au voyeurisme. C’était pas fait exprès.



- Tarif de nuit : Un jeune homme demande à sa petite amie de lui dire des saloperies au téléphone.



- Chute : Quatre cases, une chute. Un peu abrupt, comme l’indique le titre.



- Pause-déjeuner : Y a-t-il autre chose à comprendre dans cette histoire que la misère de gens qui, voués à la solitude, trouvent le nécessaire de relations sociales dans l’espionnage de leurs semblables ?



- Le fil d’Ariane : Petites annonces et rendez-vous manqués. On pense souvent à Daniel Clowes. Du coup, ce n’est pas mauvais. Même si ce n’est quand même pas aussi bon.



- Job d’été : Tout est dans le titre.



- Glaçage rose : La vie et la triste fin d’un gâteau au glaçage rose. Paix à son âme liquoreuse.



- Transit : Les pérégrinations d’un homme qui, après avoir raté son avion, se trouve obligé de rester en ville une soirée de plus.



- Traces : Après l’histoire d’un gâteau, l’histoire d’un mur. Moins appétissant.



- Dylan & Donovan : Histoire de deux sœurs jumelles racontée du point de vue de l’une d’elles. Celle-ci décrit avec une acuité perçante les relations avec sa sœur, mais aussi avec les gens de leur âge et avec le reste de la famille.



- Pris en otage : Expression à la mode utilisée ici pour définir le petit jeu de deux personnes qui s’amusent à créer le malaise en interpellant des gens dans un bus et en visant leurs points faibles apparents.





Comme d’habitude, les histoires d’Adrian Tomine se lisent sans déplaisir mais ne parviennent pas à passer l’étape de l’enthousiasme et du souvenir. L’humour aurait pu être convaincant s’il n’avait pas été doublé de tant de pathétique. Le grinçant aurait pu devenir véritablement malsain si les personnages n’étaient pas aussi misérables. Malheureusement, Adrian Tomine ne semble pas être un maître dans le dosage de ces proportions…

Commenter  J’apprécie          70
Blonde platine

Quatre histoires composent cet album :



- Alter Ego : Un écrivain reçoit la lettre d’une fille qu’il vénérait à l’époque du lycée. En essayant de la retrouver, il rencontre sa petite sœur et finit par reporter ses sentiments amoureux sur cette dernière.



- Blonde platine : L’histoire désespérée d’un homme présenté comme l’archétype du « moche, célibataire, bouseux et dépressif » qui tente de séduire à tout prix une belle blonde sensuelle. L’histoire de la belle et la bête, revisitée pour la énième fois…



- Escapade hawaïenne : Après s’être fait virer de son boulot, une jeune hawaïenne ne trouve rien mieux à faire, pour tromper l’ennui, que de passer son temps à monter des canulars téléphoniques qui ne font rire qu’elle seule.



- Alerte à la bombe : Un mélange d’homosexualité, de fêtes, de filles et de garçons faciles en manque de repères.





Toutes ces histoires finissent rapidement par se ressembler car Adrian Tomine ne peut s’empêcher de les lier par le fil conducteur de son regard méprisant, dégoûté, totalement incapable de se détacher de la bourbe qu’il exècre et vénère à la fois. Ses personnages sont invariablement seuls (mais pas forcément solitaires, ce qui rend leur situation encore plus affligeante), inadaptés socialement, mais surtout remplis d’espoirs démesurés qui ne leur correspondent même pas, et qu’ils n’arriveront jamais à réaliser.





Alors oui, on peut aimer lire les aventures de personnages plus nuls que nous, et on se sentira flatté de n’avoir pas atteint les mêmes niveaux de misère sociale qu’eux ; on peut gratter en espérant découvrir sous cette représentation la critique acerbe d’une société superficielle, mais on sera quand même obligé de reconnaître qu’Adrian Tomine en fait vraiment trop. Ses personnages finissent par n’être même plus attachants. On ne les comprend plus, et il ne reste plus qu’une envie : leur foutre une bonne claque pour qu’ils se remuent les idées et cessent de penser uniquement au prochain coup qu’ils désespèrent de tirer.

Commenter  J’apprécie          100
Scène d'un mariage imminent

A tous ceux qui ont connu le bonheur/le stress des préparatifs de leur(s) mariage(s) en grande pompe... Liste des invités, faire-part, choix de la salle, de la musique, des vêtements, de la coiffure de madame, des cadeaux, plan de table, voyage de noces... Autant de raisons de se prendre la tête, de camper sur ses positions, donc de s'engueuler... et de ce fait excellent test de résistance de votre couple !



N'oublions pas que les parents des deux mariés ont parfois l'outrecuidance de s'en mêler (bon, un peu normal s'ils contribuent aux frais), ce qui n'est pas pour favoriser l'harmonie entre les deux tourtereaux, déjà à cran d'avoir fait tant de concessions. C'est ainsi qu'on va devoir inviter tata Germaine qui s'endort à table et l'inénarrable tonton Augustin qui sort ses blagues de Q pourries une fois quelques verres absorbés. Bah quoi, c'est la fête, non !?



Côté fond : amusant, et confortera les uns dans la décision de ne pas se marier, rappellera aux autres de bons/mauvais souvenirs.



Côté forme : parfait pour trimballer dans la poche mais difficile à décrypter pour les presbytes tant l'image et le texte sont petits.

Commenter  J’apprécie          80
Loin d'être parfait



"- Tu te souviens de ce type à la cité U… Elvin, un truc comme ça. […]

- Un type qui mettait tous ses problèmes sur le compte du racisme.

- Parfaitement ! Eh bien, tu en es le parfait opposé. Tu préfères ne rien voir."





Ben Tanaka, d’origine japonaise, nie l’existence de toute considération raciste vis-à-vis des gens de sa communauté -peut-être pour se donner le droit, à son tour, de tenir des propos de même nature. Les japonais sont pour lui des gens communs qui ne méritent pas la moindre attention. Victime de la mondialisation ? il rêve devant les images d’occidentaux, son canon de beauté n’étant autre que la femme blanche, aux yeux et aux cheveux clairs. Autant le dire tout de suite, mauvaise pioche puisqu’il partage sa vie avec la très japonaise Miko. Leur couple est sur la mauvaise pente, et on se demande ce qui a pu un jour les rapprocher. Certainement pas leurs opinions politiques, encore moins leurs goûts artistiques, ni leurs conceptions de la race ou de la culture. Le caractère de Ben n’arrange pas les choses : éternel insatisfait, il déploie tout son cynisme à critiquer ce qui le rattache au Japon, mais voue au contraire une admiration illimitée –pour ainsi dire, ridicule et naïve- au monde occidental. Il est malheureux et met en cause l’étroitesse du milieu japonais dans lequel il évolue. Se sentant l’âme d’un occidental sans jamais sembler se souvenir qu’il est lui aussi japonais, il rejette sa petite amie et se lance dans la quête avide de son fantasme.



Loin d’être parfait répartit d’une manière juste les différentes étapes de la trajectoire de Ben de façon à la rendre crédible du point de vue du personnage. Toutefois, Adrian Tomine n’oublie pas de mettre en avant les failles de son raisonnement. Sans doute pour cette raison, il ne nous semble jamais sympathique, mais plutôt veule et prétentieux. Il cherche des coupables à son malheur et s’acharne à détruire le bonheur à chaque fois qu’il le voit apparaître chez les autres. Le titre de l’ouvrage est totalement justifié : Ben Tanaka dénigre les failles de chacun, mais ne semble jamais se souvenir un instant que lui aussi est loin d’être parfait…



Dans la forme longue, Adrian Tomine a réussi à fonder un ouvrage plus dense qu’à son habitude. Son ton est juste et au-delà de l’aspect dramatique réussi, Loin d’être parfait permet également au lecteur de prendre du recul sur sa propre manière d’agir et sur l’influence que peut avoir son comportement vis-à-vis des autres. A méditer à chaque fois que l’envie nous prendrait de faire l’apologie de son propre comportement…








Lien : http://colimasson.over-blog...
Commenter  J’apprécie          170




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Adrian Tomine (385)Voir plus

Quiz Voir plus

Inconnus

"Le bonheur est parfois caché dans l'inconnu". Qui est l'auteur de cette citation? Indice: 💃🏽

Jean d'Ormesson
Victor Hugo

10 questions
11 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}