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Citations de Agota Kristof (236)


Je me suis levé, j'ai sorti ma vieille valise de sous le lit, j'ai commencé à y empiler mes vêtements. C'était la seule solution. Partir au plus vite
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Il dit qu'il vit dans une solitude mortelle.
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Ne pleurez pas, Antonia. Dites moi tout. Il vaut mieux que je sache tout. Je suis assez grand maintenant pour savoir la vérité. Se poser des questions, c'est encore pire que de tout savoir.
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Les souvenirs s'estompent, la douleur diminue. Je me souviens de ma femme comme on se souvient d'un oiseau, d'une fleur. Elle était le miracle de la vie dans un monde où tout paraissait léger, facile et beau.
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A ma connaissance, aucun écrivain russe dissident n𠆚 abordé ou mentionné cette question-là. Que pensent-ils, eux qui ont dû subir leur tyran, que pensent-ils donc de ces « petits pays sans importance » qui ont dû subir une domination étrangère, la leur. Celle de leur pays. Ont-ils, ou auront-ils honte une fois de cela ?
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Pour écrire des poèmes, l'usine est très bien. Le travail est monotone, on peut penser à autre chose, et les machines ont un rythme régulier qui scande les vers. Dans mon tiroir, j'ai une feuille de papier et un crayon. Quand le poème prend forme, je note. Le soir, je mets tout cela au propre dans un cahier.
(p.50)
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Pour décider si c'est «Bien» ou «Pas bien», nous avons une règle très simple: la composition doit être vraie. Nous devons décrire ce qui est, ce que nous voyons, ce que nous entendons, ce que nous faisons.
Par exemple, il est interdit d'écrire: «Grand-Mère ressemble à une sorcière»; mais il est permis d'écrire: «Les gens appellent Grand-Mère la Sorcière.»
Il est interdit d'écrire: «La Petite Ville est belle», car la Petite Ville peut être belle pour nous et laide pour quelqu'un d'autre.
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Le psychiatre me demande :
– Qui est Line ?
– Line n'est qu'un personnage inventé. Elle n'existe pas.
– Le tigre, le piano, les oiseaux ?
– Des cauchemars, tout simplement.
– Vous avez essayé de mourir à cause de vos cauchemars ?
– Si j'avais vraiment essayé de mourir, je serais déjà mort. Je voulais seulement me reposerje ne pouvais plus continuer la vie comme cela, l'usine et tout le reste, l'absence de Line, l'absence d'espoir. Se lever à cinq heurs du matin, marcher, courir dans la rue pour attraper le bus, quarante minutes de trajet, l'arrivée dans le quatrième village, entre les murs de l'usine ? Se dépêcher pour enfiler la blouse grise, pointer en se bousculant devant l'horloge, courir vers sa machine, mettre en marche, percer le trou le plus vite possible, percer, percer, toujours le même trou dans la même pièce, dix mille fois par jour si possible, c'est de cette vitesse que dépendent notre salaire, notre vie.
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Comment lui expliquer, sans le vexer, et avec le peu de mots que je connais en français, que son beau pays n'est qu'un désert pour nous, les réfugiés, un désert qu'il nous faut traverser pour arriver à ce qu'on appelle "l'intégration", "l'assimilation". A ce moment-là, je ne sais pas encore que certains n'y arriveront jamais.
Deux d'entre nous sont retournés en Hongrie malgré la peine de prison qui les y attendait. Deux autres, des hommes jeunes, célibataires, sont allés plus loin, aux Etats-Unis, au Canada. Quatre autres, encore plus loin, aussi loin que l'on puisse aller, au-delà de la grande frontière. Ces quatre personnes de mes connaissances se sont donné la mort pendant les deux premières années de notre exil. Une par les barbituriques, une par le gaz, et deux autres par la corde. La plus jeune avait dix-huit ans. Elle s'appelait Gisèle.
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Je lui réponds que j'essaie d'écrire des histoires vraies mais, à un moment donné, l'histoire devient insupportable par sa vérité même, alors je suis obligé de la changer. Je lui dis que j'essaie de raconter mon histoire, mais que je ne le peux pas, je n'en ai pas le courage, elle me fait trop mal. Alors, j'embellis tout et je décris les choses non comme elles se sont passées, mais j'aurais voulu qu'elles se soient passées. (p14)
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Dès qu'on réfléchit on ne peut pas aimer la vie.
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Nous avons une odeur mêlée de fumier, de poisson, d'herbe, de champignon, de fumée, de lait, de fromage, de boue, de vase, de terre, de transpiration, d'urine, de moisissure.
Nous sentons mauvais comme grand-mère.
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Nous regardons notre Mère. Ses boyaux lui sortent du ventre. Elle est rouge partout. Le bébé aussi. La tête de notre mère pend dans le trou qu'a creusé l'obus.Ses yeux sont ouverts et encore mouillés de larmes.
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Elle est morte heureuse, baisée à mort. Mais moi, je ne suis pas morte! Je suis restée couchée là, sans manger, sans boire, je ne sais depuis combien de temps. Et la mort ne vient pas. Quand on l'appelle, elle ne vient jamais. Elle s'amuse à nous torturer. Je l'appelle depuis des années et elle m'ignore.
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- Moi, je vois mon frère partout. Dans ma chambre, dans le jardin, marchant à côté de moi dans la rue. Il me parle.
- Que dit – il ?
- Il dit qu'il vit dans une solitude mortelle.
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– Votre consommation de papier est impressionnante. Je me demande parfois ce que vous pouvez en faire.
Lucas dit :
– J'aime remplir des feuilles blanches avec un crayon. Ça me distrait.
– Ça doit faire des montagnes depuis le temps.
– Je gaspille beaucoup. Les feuilles ratées me servent à allumer le feu.
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Toi, tu pensais que les autres dormaient, ou qu'ils étaient déjà morts. Les autres pensaient que toi, tu dormais, ou que tu étais déjà mort.
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A l’exaltation des jours de la révolution et de la fuite se succèdent le silence, le vide, la nostalgie de nos jours où nous avions l’impression de participer à quelque chose d’important, d’historique peut-être, le mal du pays, le manque de la famille et des amis.
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je n'ai pas encore trouvé le mot pour qualifier ce qui nous est arrivé. Je pourrais dire drame, tragédie, catastrophe, mais dans ma tête j'appelle cela simplement « la chose » pour laquelle il n'y a pas de mot.
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Pendant une heure le matin, et pendant une heure le soir, je marche dans la cour. C’est une habitude que j’ai prise dans mon enfance quand, à l’âge de cinq ans, j’ai dû réapprendre à marcher.
Cela agace mon gardien, car alors je ne parle pas et je n’entends aucune question.
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