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Citations de Albert Ducloz (66)


La chance pour Ludwig et ses homes fut d'être faits prisonniers par des soldats qui comme eux s'étaient battus. Depuis leur débarquement au Maroc en passant par l'Algérie jusqu'aux plages de Provence et les combats terribles de la vallée du Rhône, tous connaissaient les souffrances de la guerre. Qu'ils soient Américains, Anglais ou Français de Leclerc, ces hommes avaient combattu la Wehrmacht et connaissaient les lois de la guerre.
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Pour vaincre les nazis, il nous faut des soldats, des armes, des résistants, mais d'abord et avant tout des renseignements. Sachez qu'en ce moment, tout le monde, chacun à sa façon. Les paysans observent les déplacements de troupes, les ouvriers et ouvrières sabotent dans les usines, les cheminots posent des bombes sous les rails, les maquisards s'arment et s'organisent dans le Vercors pour combattre les troupes allemandes lorsque le temps sera venu
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Les premiers mois, les habitants de la zone libre s'imaginaient à l'abri des Allemands, des rafles, des persécutions et surtout des rationnements. Mais rapidement, il leur avait fallu se rendre à l'évidence. Le régime de Vichy était aux ordres de Berlin. L'appétit et les exigences de l'occupant sur la collaboration se révélaient de plus en plus exorbitants.
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Furieuse, la locomotive crachait sa fumée noire de charbon mal brûlé et, dans la vallée du Rhône, une fois Lyon traversé, le train rencontrait le mistral et s'efforçait à le fendre. Déchaînées, les rafales remontaient de la Méditerranée. Malgré elles, le train s'acharnait à poursuivre sa percée en direction de Valence et, longeant le Rhône vers le sud, parvenait à combattre la force des bourrasques encore jeunes et vaillantes.
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Toute sa vie, Lucile avait combattu. De 1914 à 1948, pour soigner les blessés : après la grande boucherie, pour donner une place de vie aux anciennes tuberculeuses, ses filles. Après 1940, pour les soustraire au génocide nazi. Mais son véritable combat, de 1918 à ce jour, fut d'aimer un homme, un Allemand, sauvé par elle de la mort à la fin de Grande Guerre et que la Seconde lui avait permis de retrouver...
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Sur leurs visages se lisaient la peur et encore davantage la fatigue et la pâleur d'une longue journée sans pain.
- Bonsoir. Je vous présente Carine.
- Bonsoir, madame.
Lucile lut sur le visage de celle que Céline prénommait ainsi l'empilement de quarante années, toutes plus lourdes à porter les unes que les autres.
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Au matin, lorsque l’aurore « aux doigts de rose » entreprit d’éclairer leurs deux corps nus sur les draps blancs, Lucile surprit le regard de Ludwig attardé sur ses traits.
- Qu’est-ce que tu regardes ?
- La lumière dans tes yeux.
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Rappelez-vous : les hommes sur le front ne sont pas en état d’écrire souvent ; de plus, la poste aux armées se trouve elle aussi soumise aux aléas de la guerre.
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Parler du loup le fait parfois sortir du bois.
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Pour chaque homme, le baquet contenait trois patates. C’était le meilleur repas consommé en leur état de prisonniers. Les pommes de terre savourées, car les hommes mangeaient lentement, comme pour mieux apprécier et faire durer plus longtemps leur pitance, à tour de rôle ils se passèrent le bidon.
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La peur ne nourrissait pas. Les hommes désignés pour la corvée de ravitaillement n’en revenaient pas toujours, fauchés en route par l’explosion d’un obus ou la rafale d’une mitrailleuse. Parfois, terrorisés, pour survivre, où qu’ils soient, même sur d’autres cadavres, ils se plaquaient au sol dès les premiers sifflements. La bouffe se renversait, les bidons de vin et d’eau pissaient leur contenu. Lorsque ces hommes revenaient, s’ils revenaient, ils se faisaient méchamment engueuler de n’avoir rien rapporté, ou si peu.
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Le plus dur n’était pas de marcher, du moins pour les paysans comme moi qui en possèdent l’habitude ; en revanche, les gars des villes souffraient davantage.
Non, le plus dur se faisait sentir dans le manque de nourriture et de boisson. Pour plusieurs jours : une boule de pain rassis, douze biscuits, une boîte de singe, un bidon de rouge et une gourde d’eau.
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Pourquoi parler ? Elle s’écarte. Les mains de Jean la saisissent, ses lèvres en attente embrassent les siennes épaisses. Bientôt, sa bouche descend, couvre de baisers le cou et puis les seins piquants titillés de la pointe de la langue ; elle descend encore jusqu’à la naissance du monde. Fous de plaisir, leurs corps se lovent l’un dans l’autre. L’excitant de la main, il la pénètre. Jeune et plein de forces, désirant la posséder sans cesse, il la reprend.
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- Madame, votre mari est là pour vous parler.
Un éclair livide jaillit des yeux de sa patiente, un sourire infernal déforma ses lèvres et de sa bouche jaillit un mot qu'elle hurla si fort que toutes les autres femmes se tournèrent vers elle :
- Jamais !
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- Vous n'allez tout de même pas m'obliger à vous maintenir toute votre vie hospitalisée d'office ?
Cette question du médecin eut le don de la mettre en fureur.
D'un bond, elle se leva, les yeux injectés de sang, le teint grisâtre, le mufle menaçant, la lippe pendante et soufflée.
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Le médecin avait bien compris le souci de cette femme d'abréger les souffrances inutiles de son mari.
- Embrassez votre père une dernière fois.
Déjà, le front sentait le froid.
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- Tu vas faire la boulangère ?
- Oui. J'irai vendre le pain sur le marché du Puy. Du bon pain, du vrai pain. Pour cela, il faudra beaucoup de blé, le meilleur qui soit, celui qui germera des semences de ton grand-père, conservées dans le grenier de ta mamie.
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Louve est partie. Elle a reçu une lettre, s'est enfermée dans la chambre pour la lire, a fait sa valise et puis le lendemain s'en est allée à pied sans me dire où et pas même au revoir.
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L'essentiel restait que Rémi soit soigné et si possible qu'il vive. son amour pour Florent, leur vie maritale la culpabilisaient suffisamment déjà. Elle n'ignorait pas combien sa position se révélait fausse et serait condamnée par les bonnes âmes.
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- Mais, c'est un four à pain ! Vous cuisiez vous-même, autrefois ?
- Oui, depuis des générations. Après la guerre, peu à peu, la mode est venue d'acheter le pain à la boulangerie. Les paysans voulaient vivre comme les citadins, se nourrir de pain blanc. A la mort de mon père, il n'y avait plus d'homme à la ferme pour pétrir.
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