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Citations de Albert t`Serstevens (25)


Il rêve de la Patagonie et d'un voyage dans les mers du Sud. Toujours par goût des aventures il est même allé à la guerre et y a laissé son bras droit. Maurice Barrès, qui le sut, lui fit offrir une merveille d'orthopédie, un bras de frêne et d'aluminium qui déclenchait, à la moindre pression, des doigts à charnières métalliques. Cendrars s'est amusé quelque temps à faire fonctionner cette machine sous le nez de ses amis, puis il se dégoûta de ce membre mécanique. C'est dans une gare évidemment qu'il abandonna son bras postiche: au moment de partir en voyage il l'a déposé à la consigne, et s'en fut plus léger. On peut se demander si ce bras de Cendrars est toujours à la consigne.
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C'est -commença le Nouguéro- c'est une terrible histoire de mer que je veux vous raconter, du temps que nous battions, sur le "Gaillard Gouteux", les côtes de Virginie, jusqu'à la Nouvelle-York et au delà, pour faire enrager les anglais ...
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Allez hop 2 citations pour le prix d’1 :
« Le pénible sentier de mulet qui y mène part de l’esplanade des moulins, près d’un cimetière si joli qu’on y passerait toute sa mort. » à Ios p.151
« Les maisons blanches, cubiques, d’une construction rudimentaire, telles que les grecs de tous temps les ont toujours habitées. La maison d’agrément a été inventée par les Romains. » à Lindos p.234
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Le Cristobal filait doucement six à sept noeuds à travers les bancs de Mala, dans l'estuaire du Guayas.
A l'aube, on avait hissé le pavillon de départ et commencé à virer les ancres. L'équipage s'était montré plus habile qu'on ne l'aurait cru, et même, sous la tempête blasphématoire du bosco, discipliné. Après une demi-heure de travail, William, qui commandait la manoeuvre, avait marqué lui-même la marche en avant, et le cargo, avec son or secret, s'était laissé descendre vers la mer.
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« La mer, ici, et* la seule nourrice, Pêcheurs par vocation héréditaire et par nécessité. On est pauvre et content dans sa pauvreté, ce qui devrait bien être la loi générale d’un monde où personne, même les riches, n’est satisfait de son sort »

à Kalymnos p.206

P.S. : * (sic) en relisant j'ai cru avoir mal recopié, mais non c'est bien "et" et pas "est".
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William s'était arrêté de parler. Il avait assez la connaissance des hommes, et surtout des hommes de mer, pour comprendre celui qu'il avait devant lui. Il concevait la grandeur de cette indolence en face de l'action et du danger, et bien qu'il ressentit à son égard une violente antipathie d'homme à homme, il ne pouvait s'empêcher d'admirer le calme presque voluptueux de celui qui devait être un chef incomparable, à l'heure de l'aventure.
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Je la regarde de tout près. Vingt-quatre ? vingt-cinq ans ? Moyennement grande. Une manière a elle d'appuyer la hanche sur la jambe. Une pudeur indifférente dans le vêtement, comme celle d'une belle fille nue. La lèvre toujours humide, attirante. Le nez un peu retroussé, comme celui de nos Parisiennes. De longs cils courbes : le cimeterre biblique. Un front lumineux. La phrase de La Bruyère m'offrait son rythme et son sentiment : "... Comme une nuance de raison et d'agrément qui occupe le coeur et l'esprit de ceux qui lui parlent..."
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En amour, les hommes de mon âge - celui que j'avais alors - ne sont les dupes que d'eux-mêmes. Leur mal ordinaire est la jalousie : il n'en est pas de plus poignant. Ils n'ont pas encore admis la résignation qui ferme les yeux devant le mensonge. Les femmes qu'ils ont connues leur ont appris le doute et le qui-vive. Ils ont trop d'expérience, ils n'ont plus assez de fatuité, pour se reposer dans la confiance. Mais il faut qu'ils payent un nouveau tribut à l'amour-propre : ils ne veulent pas être dupés. Ils le sont rarement car ils ont tout prévu. Même le pire n'est pas assez pour ce qu'ils imaginent. Ils détruisent ainsi le bonheur qu'ils ont, par le malheur qu'ils créent dans leur esprit.
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Il y eut, pendant quelques secondes, un contact brûlant entre ces deux hommes si contrastés, parce qu'ils se rencontraient dans une semblable passion, celle de la mer. Mais pour William ce n'était pas seulement la mer, c'était aussi le navire, son navire, cette créature de fer, de cuivre, d'acier, la courbe de sa coque, la musculature de sa machine, la voix de sa sirène et de sa cloche de brume, l'entêtement de sa proue dans la vague et la vibration émue de tout ce grand corps à la poursuite de l'horizon. On pouvait se demander s'il n'avait pas accepté ce destin nouveau, le vol, peut-être le meurtre, pour être enfin le maître de son navire.
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Ici, la même existence s'était continuée dans un nouveau décor. Il était puissant dans sa tristesse et fait pour des âmes qui ne recherchaient rien en dehors d'être seules. Elles s'y sentaient mieux enfermées, plus libres, à la fois, et plus attachées l'une à l'autre, sûres que rien du dehors ne viendrait troubler leur entente. Car il n'y avait, croyaient-elles, autour de la maison, que la terre silencieuse et le vent tumultueux.
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On m'a chargé de veiller sur la fillette. Nous avons vécu près de deux ans dans les environs de Szolnok,en Hongrie, où se trouvait le noyau du parti. Mais les gens de Charles-Louis cherchaient notre retraite. Il importait de faire perdre notre trace à tout le monde, même à nos amis. Au mois de novembre 1890, l'archiduc Jean nous embarqua sur son yacht, et cinq mois après nous déposait dans l'île d'Eïao.
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Qui n'a rêvé, un soir de grand cafard, de rencontrer, au détour d'une rue ou à la sortie d'un cinéma, les héros de ses romans préférés ? Avec eux, sans doute, une véritable communication serait possible, et peut-être plus encore, une communion, qui réduirait à néant les pauvres "échanges" quotidiens, ces monologues stériles dont nous remplissons le vide de nos journées. Si nous ne rencontrons que rarement les personnages de fiction, ils sont pourtant là, autour de nous, invisibles mais présents, comme une musique dans l'air. (p. 275)
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Je regardais par-dessus sa tête, droit devant moi, les yeux secs. Je n'écoutais ni sa plainte ni ses sanglots, je n'entendais plus que la grande rumeur de la bataille. Il y avait entre nous, maintenant, une cohue de mains qui se menaçaient, l'éclair des armes, des bouches noires de cris, et tout autour de notre pauvre couple humain, les quatre horizons incendiés.
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Celui qui descend de Panama, parmi les îles blanches de guano de la côte équatorienne, découvre, avant le troisième degré sous la Ligne, un golfe dont les rives surbaissées multiplient l'étendue.. Une grande île basse, la Puna, en occupe le fond, ne laissant aux navires qu'un étroit passage, entre le banc de Mala et la côte de Tumbez.
C'est là qu'on prend le pilote et qu'on attend la marée haute pour franchir la barre de Guayas, fleuve limoneux dont les eaux débordent parmi les hautes racines des palétuviers. Leur forêt ogivale recouvre une province de marais. L'eau imbibe le paysage, la terre semble absente, la végétation est pareille à une floraison d'algues. L'estuaire est une immense plaine liquide où se confondent des rives et des îles submergées.
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Jésus devenait tour à tour le premier des anarchistes, le premier républicain, le soutien de la royauté, l'ouvrier modèle, le consolateur des filles publiques, le précurseur de Mahomet, le prototype de bodhisattva, le père du communisme, le vengeur des lois violées; il était la synthèse unanime de toutes les théories. (p. 186)
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Notez, messieurs, que pendant ce même temps le roi faisait publier mainte ordonnance prescrivant l'habit uniforme aux officiers de son armée. Cela ne se fit pas sans force criailleries de la part des intéressés. Ils voulaient bien donner à leur maître leur sang, leurs membres et leurs richesses, mais demeuraient intraitables sur le chapitre de la perruque et des manchettes. A cette époque, la noblesse avait encore de la hauteur. Servir le roi signifiait tout au plus se faire tuer pour lui. Ils y consentaient de grand coeur puisqu'ils étaient nés pour cela, mais ils ne voulaient pour rien au monde se laisser asservir à des minuties.
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Je ne pense pas qu’il y ait de vie plus noble que celle, mobile et hasardeuse, d’un navire au large ; je suis bien sûre qu’il n’y a pas d’autre fin pour un homme comme moi qu’un bon coup de pistolet dans un abordage.
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La robe, c'est le galbe et la peau que la femme s'est choisis.
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Ici commence le récit de ce livre qui est appelé "le Devisement du Monde".
Seigneurs empereurs et rois, ducs et marquis, comtes et bourgeois, et toutes gens qui voulez connaître les diverses races des hommes, et les diversités des diverses régions du monde, prenez ce livre et le faites lire, et vous y trouverez toutes les grandissimes merveilles et les diversités de la Grande Arménie, et de la Perse, et des Tartares, et de l'Inde, et de maintes autres provinces comme notre livre vous le contera dans l'ordre, apertement, d'après le récit de messire Marco Polo, sage et noble citoyen de Venise, qui vit tout cela de ses yeux. Et ce qu'il ne vit pas, il l'entendit d'hommes sûrs en vérité. Et pour que notre livre soit droit et véritable, sans nul mensonge, nous vous donnerons les choses vues comme vues, et les entendues comme entendues....
(extrait du prologue inséré en début du volume paru dans la collection "le livre de poche/exploration" en 1960)
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Pouvait-on se séparer du reste des hommes ? Pouvait-on vivre de son unique travail personnel ? (p. 19)
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