Citations de Alejandro Jodorowsky (1045)
Justement, le rêve m'a aussi montré comment me comporter face à mes frayeurs. Fut une période ou je faisais souvent le même cauchemars : je me trouvais dans un désert quand surgissait de l'horizon comme un immense nuage de négativité une entité psychique décidée à me détruire. Je me réveillais avec un hurlement, tout en sueur... Un jour, j'en ai eu marre et ai décidé de m’offrir en sacrifice à cette entité. Au plus fort du rêve, dans un état de terreur lucide, je me suis dit : "OK, j'arrête de vouloir me réveiller. Tu n'as qu'à venir me détruire." L'entité s'est approchée puis, d'un seul coup, a disparu. Je me suis réveillé quelques secondes pour me rendormir d'un sommeil paisible et réparateur. J'ai alors compris que nous alimentons nous-mêmes nos propres terreurs. Ce qui nous fait peur perd tout pouvoir sur nous dès lors que nous lâchons prise. C'est l'un des enseignements classiques du rêve lucide. J'ai ainsi pu à plusieurs reprises éroder ma peur du trépas en traversant ma propre mort.
Celui qui se croyait spectateur était en vérité le spectacle.
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En entendant chanter
le rossignol
comment ne pas
sentir qu'on ment ?
p.83
L'expérience m'a montré que les belles morales cachent des justifications pas toujours avouables. Ni avouées... Les morales ont toutes leurs limites...
Le poisson dans l'eau, l'oiseau dans le ciel : félicité ! Le poisson dans le ciel, et l'oiseau dans l'eau : malheur !
En 1950, sous prétexte que des agents étrangers complotaient contre la République Populaire de Chine, Mao Tsé-Toung envoie 800000 soldats envahir le Tibet.
Le mal que tu fais, tu te le fais.
La malédiction des faibles et minoritaires vient d'accomplir ce que la puissance et le nombre n'ont jamais pu faire.
Des formes-pensées. Leurs noms sont multiples. Volonté de puissance, haine, colère, violence, envie, jalousie, désir de compétition, égoïsme, avidité, ignorance, paresse, vanité, ennui et mensonge… Vol, meurtre, cruauté, doute, orgueil, indifférence, concupiscence, sensualité… Tant d'autres encore, à l'infini… Plus tu les redoutes, plus tu les nies, et plus elles te soumettent. Persuade-toi qu'elles ne peuvent t'atteindre ! Affronte tes peurs ! Et suis-moi vers d'autres plans d'existence, plus élevés encore.
Nous briserons vos statues, vos reliques, vos ustensiles, votre volonté, vos crânes, votre foi ! Nous réduirons en poussière cette absurde loyauté !
Désormais, jusqu'à la fin, tu verras les gens tels qu'ils sont et non plus tels qu'ils feignent d'être.
Chaque être humain, chaque animal, chaque pierre sur cette planète est unique, Gabriel ! La plus infime des particules, la plus lointaine des étoiles émettent une vibration sonore particulière qui est leur signature dans l'univers des sons. Dans l'état ordinaire des perceptions dans lequel vivent la plupart des êtres, cette signature est inaudible. Mais si, comme nous allons le faire, on ouvre la troisième oreille, la glande pinéale transforme ces vibrations sonores en images mentales. Ce que tu vas voir, c'est l'aura qui émane ici-bas de toute chose. Ta sensibilité au monde phénoménal va s'en trouver considérablement accrue.
Dorénavant, l'austérité sera la règle.
Vois ! Ce couteau représente un vrai moine. Ce cercle autour est son temple. Me suis-tu ? Autour du cercle, ces bouts de bois seront les crapauds hors du temple. Si le moine part, les crapauds entrent et salissent tout. Quand les crapauds entrent-ils dans le temple ?
Les mots ne changent pas la haine en amour.
De toutes les armes, la beauté est la plus dangereuse.
Le fruit définit l'arbre, et non l'inverse.
La solution de nombreuses névroses consisterait à rompre la relation avec les parents, mais peu de gens sont capables de s'y décider. S'ils sont conscients du mal qu'on leur a fait, ils continuent de subir à la fois leurs propres projections et la poursuite d'une relation basée sur la non-reconnaissance des abus : une partie d'eux persiste dans l'enfance. Ils attendent sans se l'avouer la mort de leurs parents pour devenir adultes tant il leur paraît impensable de couper les ponts avec eux.
La conséquence principale de l'abus est un manque de joie de vivre. On peut dire que l'abus interrompt le mouvement spontané de la vie et de la Conscience, et nous coupe peu ou prou de ce qui est notre nature véritable.
La majorité des abus sont perpétrés de manière involontaire ou inconsciente. Les parents sadiques, délibérément cruels, sont relativement rares, et pourtant nous avons tous été abusés d'une manière ou d'une autre.