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Critiques de Alexandre Romanès (26)
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Paroles perdues

Je poursuis mon installation et achève le déballage et classement de livres. Je redécouvre ce premier texte découvert d'Alexandre Romanes, grâce à l'excellente initiative d'un ami, qui me l'avait offert en 2005. Du pur Bonheur !



Je relis les passages soulignés, et ils sont aussi nombreux que l'autre volume , lu ultérieurement avec autant de plaisir, "Un peuple de promeneurs" (pour lequel j'ai rédigé une "critique"), il y a quelque temps.



Des petits proses poétiques, philosophiques, qui disent l'amour des siens, de sa grande famille du cirque, l'amour de la vie, de son épouse , Délia, de ses enfants, de ses colères contre les mots usés, l'indifférence, les injustices, la bêtise, tout ce qui amoindrit l’existence et l’Humain, etc.



« Depuis longtemps déjà

Je vois des choses terribles.

Des fois, pour comprendre

Je prends ma tête à deux mains.

Malgré tout, chaque matin,

Je redécouvre le ciel » (p. 79)



Une jolie préface de Jean Grosjean accompagne ce recueil : « Alexandre fait partie d’un peuple chez qui les paroles ont plus de poids que les écrits. Il nous en prévient : l’écriture n’est pas une tradition gitane. Pourtant le voici entré comme par violence dans l’univers des lettres. Il a quelque chose à dire aux gens qui lisent. Il a, plus que nous autres autochtones, conscience de vivre sous le ciel : Comment – être sous le ciel et ne pas voir le ciel ?-« (p.13)



Des textes brefs remplis de sagesse, de poésie …à lire doucement et à méditer…au fil des jours et du miracle du « Vivre quotidien » :



« Ils portent le fer dans le ciel,

Ils construisent des murs partout,

Pour chaque mouvement du bras, une loi.

S’ils pouvaient faire des parcelles

Avec le ciel, ils le feraient.

Assis dans l’herbe

Entre les fleurs et les reflets du ciel,

Je les regarde courir dans tous les sens.

Ils n’avancent pas.

Pire : ils reculent » (p.50)



Je lis, relis… suis vraiment inconditionnelle du ton, de l’art de vivre et de penser de ce grand Monsieur … des mots et du monde du voyage….



Je comprends que Christian Bobin et Alexandre Romanes se soient rencontrés et reconnus… car il existe une vraie famille de pensée et un regard très proche sur la poésie, le miracle des choses les plus modestes qui nous entourent, nous accompagnent sans que parfois nous n’y prenions garde.



Un beau regard, qui embellit les éléments les plus insignifiants, au demeurant !!-----Il existe une différence toutefois : une douleur vive, profonde d’Alexandre Romanes vis-à-vis du mépris et de l’exclusion vécus par son peuple, le peuple des « gitans »… tous confondus



« La main qui se laisse prendre

Est la plus belle,

Et tous ceux qui ne voient pas

D’abord le ciel s’enterrent.

Moi, j’ai toujours été vers les autres,

Mais eux, il faut croire

qu’ils avaient mieux à faire » (p. 72)



« Je voulais garder Dieu pour moi

Et j’en parle à toutes les pages » (p.94)



Ces mini-proses élégantes qui expriment si bien la beauté de la différence, de toutes les différences…qui nous nourrissent, nous construisent…si on refuse toutes les sortes d’exclusions…comme des injustices intolérables et indignes de notre condition d’ « Humain » !!..je cesse là mes « papotages », Je ne voudrais pas sombrer dans le verbiage « beni-oui-oui », moralisateur…indigeste !!! que je suis entrain de frôler !….





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Les corbeaux sont les gitans du ciel

J’ai retrouvé avec bonheur un « sacré Bonhomme »… un artiste aux mille talents et aux mille vies !



Tsigane, poète-dompteur-musicien…appartenant à la célébrissime famille Bouglione… il quittera le giron familial, fera durant des années ,des spectacles de rue entre tours d’« équilibriste » et virtuosité musicale, comme joueur de luth baroque ! Sans oublier ultérieurement l’écriture de poèmes et la publication de ses recueils dans la vénérable collection Blanche de chez Gallimard !



J’ai emprunté à ma médiathèque ce volume de souvenirs…où Alexandre Romanès revient sur ses rencontres, des souvenirs d’enfance, les proverbes de sa grand-mère, de son père ; tous ces proverbes tsiganes ; véritable mine de sagesse et de bon sens, de philosophie ! :



« Une parole intelligente et douce

Peut ouvrir une lourde porte de fer »…



Il rencontrera très jeune , Lydie Dattas, poétesse, qui lui apprendra à lire, lui ouvrira les portes de « la Culture « classique ! - Une magnifique histoire d’Amour et de complicité hors du commun, ...entre ces deux-là !



Il reviendra au Cirque, en fondant avec sa dernière épouse, Délia, leur propre cirque : le Cirque tsigane Romanès, actuellement installé dans le 16e parisien !

« Délia:

"quand je me suis mariée avec Alexandre, je croyais épouser le plus terribles des Romanès"

Délia déçue:

"J'ai épousé un poète"----[« Un peuple de promeneurs » d’Alexandre Romanès, Gallimard ]



Une suite de courtes histoires, souvenirs, anecdotes qui fustigent la bêtise, les préjugés racistes dont ceux , tenaces, envers les tsiganes et les gens du voyage, les évolutions du monde du cirque, sa passion pour la musique baroque et le luth, de beaux portraits de ses amis, Jean Genet, Christian Bobin [qui le fera publier… ],un hommage appuyé et la compréhension tardive de son père , son travail de dompteur de fauves, appris par ce père "taiseux", l’amour pour sa femme, Delia, pour ses enfants [dont cinq filles ], les traditions et usages tsiganes…etc.



Quelquefois, j'ai entendu mon père dire : "Il faudra me mettre un révolver sur la tempe pour me faire marcher droit." Jean Genet m'avait dit quelque chose qui peut paraître insignifiant et qui pourtant ne l'est pas : " je me suis toujours arrangé pour qu'il y ait du désordre en moi. "



J'ai souvent pensé que Jean se serait bien entendu avec mon père qui disait : " De l'ordre, il en faut, mais quand il y en a beaucoup, il n'y a plus de vie et ça crée du désordre" (p. 169)



J’ai lu ce livre cette nuit d’une traite, comme on écouterait un Ami se raconter, se confier sur sa vie et ce qui en paraît essentiel : un récit vif , rempli de combats et de chagrins, mais aussi de joies, d’émerveillements, de rencontres, d’histoires inattendues. Ressortent de ces lignes, un amour immense de la Vie, de la Poésie, de la Beauté sous toutes ces formes que l’on transmet chacun à sa manière et à son modeste niveau…au quotidien .



Une lecture hors modes… qui fait du bien au moral… Tout est POSSIBLE, avec de la bienveillance, une ouverture d’esprit, la curiosité des autres et l’Amour du Beau et des mots… ! Un vaste programme enchanteur

Ce récit autobiographique m’aura offert un dernier cadeau : la découverte d’un ami et poète tsigane d’Alexandre Romanès : Jean-Marie Kerwiche…

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Un peuple de promeneurs : Histoires tziganes

Un volume regorgeant de pépites mêlant la poésie, l'auto-dérision, les pieds de nez à nos préjugés, le rire, la tendresse... Je n'ai pas laissé mon crayon à papier en paix, tellement j'ai souligné de passages qui m'ont interpellée et émue...



On comprend pourquoi Jean Genet a encouragé Alexandre Romanès à écrire... sans oublier Christian Bobin qui est son ami.

Ce passage souligné parmi tellement d'autres, donne un reflet très juste de ce livre, de la philosophie de l'auteur et de sa communion avec ses semblables...



La première fois

que le poète Christian Bobin est venu nous voir,

il a mangé avec nous et je l'ai fait dormir

dans une caravane sans porte.

Le matin, assis près de ma caravane,

nous avons parlé longuement.

J'avais l'impression de le connaître depuis toujours.

quand on s'est quittés, il m'a dit:

"j'avais un ami et je ne le savais pas" (p.107)
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Un peuple de promeneurs : Histoires tziganes

Un poète . Un ami des mots et des êtres . De quoi vous réconcilier avec ces gens du voyage parfois si étranges . Droit au vif. Bobin après l'avoir rencontré 'j'avais un ami et je ne le savais pas' bel hommage !
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Sur l'épaule de l'ange

Un recueil de petits poèmes très inégaux mais dans lequel ressort toute l’âme tzigane.

Il y a bien sûr de belles trouvailles mais également pas mal de banalités.



Cela donne quelques occasions de réfléchir sur la vie

Un opuscule agréable et facile à lire.

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Un peuple de promeneurs : Histoires tziganes

profondes et amusantes citations d'un homme aux semelles de vent : on rejoindrait presque ce peuple libre ...
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Un peuple de promeneurs : Histoires tziganes

Ce livre est constitué de réflexions sur la vie des tsiganes : fragments de conversations, anecdotes et pensées. Alexandre Romanès issu de la famille des gens du cirque fait preuve d’humilité et d’une humanité qui atteint les portes du cœur et de l’esprit ! Sans chercher à donner des leçons ou à endosser l'habit du philosophe, il s'agit d'un homme qui invite simplement le lecteur à se poser, à écarter les œillères qui faussent le regard sur autrui. Un sentiment de liberté mêlé à une grande sagesse se dégage de ce livre écrit avec l'humour, du piquant et de la sincérité !



J'ai été beaucoup touchée car ce livre porte avant tout sur la différence. A lire, à savourer et à méditer !
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Un peuple de promeneurs : Histoires tziganes

J'ai rencontré l'auteur en 2015 à Béthune dans le magnifique cirque ancien que les Escales des lettres avaient installés.

C'était le premier et le seul écrivain gitan de ma vie.

Dompteur de fauves comme son père, il vit dans un cirque.

A 16 ans alors qu'il sait à peine lire, il déchiffre la Bible, Il a peu lu, relativement inculte, pas lettré; à 45 ans, il se met à écrire des phrases, encouragé par Jean Genet: Gallimard va publier trois livres de 2004 à 2011. Genet, Goffette, Datas et Bobin sont ses amis.

Je viens de retrouver ce livre enfoui dans ma pal et j'ai apprécié ce moment de poésie, d'humour et de découverte d'histoires tziganes. Les défauts sont reconnus: ils sont voleurs et violents; mais ils ne boivent pas d'alcool et jouent souvent de la belle musique.

Une partie concerne les tziganes de Roumanie, ils ont souffert dans les camps, ils ont souffert sous Ceausescu ; ils souffrent chez nous: pas de place pour un cirque de gitans dans nos espaces publics. "Souvent coincés entre l'autoroute et la décharge municipale, les Gitans occupent la dernière place dans la société. Mais cette place me plait je n'en voudrais pas d'autre"

Ils sont peu scolarisés, analphabètes ou illettrés d'où l'anecdote rapportée: un terrain leur est proposé, aussitôt envahi de caravanes; le village passe de trois cents à six cents personnes: le boulanger, le boucher etc. se réjouissent, sauf le libraire.

Ces propos décousus sont d'une lecture agréable.

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Paroles perdues

Ma mère avait déniché ce recueil de poésie dans une bouquinerie et s'était empressée de me l'offrir ; quelle belle idée et initiative !

Des paroles perdues, qui s'effilochent avec le temps, voilà ce que nous lisons.

Des textes empreints d'une grande justesse, de mélancolie et de beauté.

Des poèmes et des vers qui ont su me séduire par leur force et leur "simplicité".

Une très belle découverte pour ma part, d'un poète très talentueux.
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Un peuple de promeneurs : Histoires tziganes

Un court recueil d'historiettes, expressions, traits d'humour, que l'auteur semble avoir constitué au cours des ans, autour de remarques ou moments qui l'ont touché ou amusé.



Avec beaucoup de simplicité, ces textes illustrent de manière imagée la culture tzigane. Amour de la liberté, refus de la sédentarisation et de la discipline, générosité et anticonformisme se révèlent dans le bons sens populaire des vieilles femmes, les dictons, les anecdotes.



Se dessine également en creux le portrait d'une personnalité peu commune, pleine de sensibilité et de fierté d'appartenir au peuple tzigane, et dotée d'un humour quelque peu provoquant. Issu d'une grande famille circassienne, Alexandre Romanes se lie d'amitié avec Jean Genet, entame une carrière de poète, avant diriger son propre cirque, dans la plus pure tradition tzigane.
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Sur l'épaule de l'ange

Avec ce recueil de poésies, Alexandre Romanès fait preuve d'une épure et d'une grâce infinie qui touche au coeur dès la première page. En deux ou trois mots, simples et sublimes, c'est tout un monde d'émotions, de peines et de folies qui se dessine, le monde tsigane avec toute la noblesse d'esprit qui le caractérise. Après chacun de ces textes, on est tenté de refermer le livre, de plonger dans l'abîme de réflexion qu'il suscite et, au choix, de rire ou de pleurer.
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Sur l'épaule de l'ange

J'avais déjà eu l'occasion de lire des textes d'Alexandre Romanès, notamment dans le magazine "Panorama". J'ai acheté ce recueil en sortant du spectacle "Les Nomades tracent le chemin du ciel." C'est du cirque à l'ancienne, un tourbillon d'émotions, de grâce et de couleurs, avec une grande complicité entre tous les artistes. Sans artifice, ce spectacle procure une intense émotion, aussi forte que simple.

La simplicité de ce spectacle rejoint la poésie d'Alexandre Romanès. Ce recueil est préfacé par Christian Bobin, une vraie référence pour moi ! Comme des pépites, parfois presque trop simples, Alexandre Romanès nous offre des moments de sa vie, parlant de son père ou de sa mère. Parfois, il rencontre aussi le diable ou il se repose auprès du Christ. Et il termine dans le souvenir des beaux jours, auprès de sa bien-aimée.

C'est une poésie qui se promène sous les étoiles, nomade comme les Tziganes.
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Un peuple de promeneurs : Histoires tziganes

Je viens de découvrir cet auteur, familier de Jean Genet qui l'a poussé à écrire. Ce livre n'est pas un roman, c'est une sorte de journal, de cahier de réflexions qui dévoile à petites touches une personnalité généreuse et profondément humaine, éprise de liberté.
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Sur l'épaule de l'ange

Dans cette chronique, je ne vais pas avoir grand chose à vous raconter, tout simplement parce que ce livre est très très court et se lit à une vitesse monstre ! (je l'ai lu en une soirée et c'est une première pour moi!) 😯



"L'épaule de l'ange" est un petit recueil de poèmes sympa, qui se lit facilement. Certains passages sont touchants, d'autres moins. On en apprend plus sur la vie de cet auteur qui a travaillé dans un cirque. Et ce métier n'est pas ce qu'il y a de plus facile à exercer malheureusement...



J'ai remarqué qu'il y avait beaucoup de mots d'esprit et de petites morales intéressantes, ce qui m'a plu et m'a permis de passer un bon moment.



Le seul point négatif de ce livre, c'est qu'il est vraiment court. Ce qui n'est pas un mal non plus, mais j'aurais aimé que certains poèmes soient un peu plus développés et qu'il y en ait un peu plus!



C'était joli, tout de même, mais ça ne m'aura pas marquée. Une assez bonne lecture !



3,5/5 🌟



(Issu de mon compte bookstagram read.with.faustine)
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Les corbeaux sont les gitans du ciel

Par petites touches, Alexandre Romanès nous parle de lui, de son enfance, de ses parents, de sa famille (les Bouglione), et à travers eux, c'est l'évolution des cirques et de la culture tsigane depuis le début du XXème siècle que l'on découvre.

Alexandre Romanès est plus qu'un conteur, c'est un poète d'une grande sensibilité. Il garde un voile pudique sur de nombreux sujets, mais ses confidences sont d'autant plus délicieuses.

C'est drôle, c'est étonnant, c'est déroutant, c'est la vie quoi.
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Un peuple de promeneurs : Histoires tziganes

Sans être grandiose, ce recueil est plaisant à lire. Il y a dans les aphorismes de Alexandro Romanès de la sagesse et de la poésie, de l'amertume et un brin de naïveté, et beaucoup de ces petites choses qui font la culture d'un peuple mal connu.
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Un peuple de promeneurs : Histoires tziganes

Sublime recueil de textes sur la sagesse, la tristesse et la philosophie ancestrale des tsiganes, par Alexandre Romanès, issu de la famille Bouglione. Une invitation au respect et à la réflexion. Un livre qui donne envie de se poser quelques instants et de considérer la vie autrement.
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Sur l'épaule de l'ange

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Un peuple de promeneurs : Histoires tziganes

J'ai trouvé ce livre hier, par hasard, chez un bouquiniste et l'ai dévoré dans la foulée, émue, amusée parfois. Magnifique, une bouffée d'air pur que ce livre, sa liberté, son authenticité sans faille m'ont touchée plein cœur.
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Un peuple de promeneurs : Histoires tziganes

quand j'ai besoin de folie et légereté , relire ce livre ! il fait du bien ce livre
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