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Citations de Alexandre Seurat (132)


L'INSTITUTRICE
J'ai cessé d'enseigner--la décision, c'est ce qu'il y a de facile ,le soulagement de rompre ,de se dire ,plus rien ne sera jamais plus pareil,tout brûler compense les regrets qui vous brûlent, il y a une ivresse.Ça dure un temps- et le pire vient après, quand la brûlure s'estompe.Parce que vous êtes là, et que Diana n'y est plus, et que ça fait une différence. ( page67).
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La médecin scolaire m’a demandé avec beaucoup de correction et de distance, professionnelle, Que puis-je pour vous ?, et d’emblée ce regard qui signifie la distance entre nous, elle souriait. Je me souviens d’avoir pensé, mais fugacement parce que je ne voulais pas que cette pensée m’empêche, que ça ne marcherait pas. Je n’avais pas le choix, alors j’ai tout expliqué très vite, ce que j’avais vu, ce que je craignais, et à mesure que je parlais, je voyais son visage peu à peu se couper de moi, se fermer : l’angoisse de parler à ce visage. Plus son visage se fermait, plus il fallait que je dise tout avant qu’elle m’interrompe, que je dise le plus vite possible ce que j’avais à dire. Puis le silence. Alors elle s’est contentée de dire, Et donc ? Il y a encore eu un silence. Qu’est-ce que je pouvais dire ?
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C'est à ce moment-là que j'ai commencé à ne plus dormir la nuit, ou à me réveiller en plein milieu, sans pouvoir replonger dans le sommeil, tendue, nerveuse, comme en attente de quelque chose que je devais faire, mais je ne me souvenais pas de quoi. Quand je dormais, c'étaient des rêves troubles, des rêves vagues, des plongées dans l'angoisse-je dois courir très vite quelque part, il y a une urgence, et tout d'un coup tout se ralentit, parce que je m'endors, j'ai conscience de l'urgence, mais je peux pas faire autrement que de m'endormir.
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Quand il rentre,le week-end ,nous nous parlons peu:il sort.On ne le voit presque pas,il m'échappe complètement.
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Mon frère est dans un coin,tapi dans l'ombre,et je sens sa présence,je voudrais la serrer dans mes mains,avant de la jeter en l'air_et partir.
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Pendant que les autres le charriaient ,il souriait de son sourire vague et noyé,qui était désormais le seul que je lui connaîtrais.
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Quand j'appelais chez mes parents,il m'arrivait d'entendre des bruits d'affrontement que personne n'expliquait,que personne même ne nommait.
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Je ne lui parlerais pas,on ne se parlait pas,nous n'étions pas ensemble.
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Quand je l’appelais et qu’il ne me rappelait pas, il me semblait qu’il n’y avait, autour de moi, plus que du vide : je ne savais pas où m’asseoir, j’avais peur qu’il lui soit arrivé quelque chose sans que je puisse me représenter quoi. A ce que je lui disais, il répondait toujours « T’inquiète ». A ma colère et à ma peur résistaient son silence, son sourire, le sentiment de mon impuissance totale. Tout ce que j’essayais de dire s’étranglait en moi. Les coutures du monde craquaient les unes après les autres. (p. 79)
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LA MERE

Sa peau marque tellement du fait de sa maladie qu'on va finir par croire qu'elle est battue.
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Le moment où tout glisse, d'un point à l'autre, le fil qui tangue, le pied qui se déplace, le balancier lentement se penche d'un côté à l'autre.
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Fantômes dont il a l'impression, malgré la vitre qui les sépare, d'être extrêmement proche. Loin de son père et des autres, quand il avance vers eux ses mains, leurs mains et leurs regards le suivent. Ces corps qui dansent de l'autre côté de la vitre sont si fragiles - si lourds.
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Un funambule qui marche au-dessus du vide et qui avance lentement, en suspension, le vide immense dessous, le vide immense devant, la mort à quelques centimètres, est-ce qu'il a seulement peur ? Peut-être qu'il ne se rend même pas compte que la mort est là ?
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Mais lui n'avait que des blocs de douleurs dans les mains, qui ne composaient rien dont il aurait pu dire quoi que ce fût : c'était là, c'était tout, ça aurait dû suffire, mais ça ne suffisait pas.
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Le monde se refermait sur lui comme un piège.
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Juste dormir, juste finir, essayer de ramener à soi les mots comme une couverture, dans l'espoir de se réchauffer.
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En tas sur la table, il y avait ses manuscrits. Des bribes de textes courts dont il aurait voulu qu'ils composent un ensemble, mais où est-ce que tout ça allait ? Il feuilleta quelques pages. Ce n'étaient que des morceaux, des échos des chocs subis [...] Parfois il regardait les gros livres : comment l'auteur avait pu pousser aussi loin la persévérance - ce délire - lui semblait incompréhensible. (p. 16-17)
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L'image de Solenne revint, il s'abîma en elle, s'abandonnant à elle, oubliant tout, s'émancipant en tout, échappant grâce à elle à tout ce qui le retenait encore.
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C'est comme voir et ne pas voir à la fois, ou chercher à comprendre quelque chose d'incompréhensible - alors sourire.
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Un funambule, s'il s'apprête à marcher sur son fil, doit basculer le poids de son corps du pied qui est sur le rebord au-dessus du vide, et il ne peut le faire qu'en ayant une confiance absolue dans le vide. Il ferme les yeux, il se concentre, prend sa respiration, et tout à coup peut-être, il sent l'appel du fil, et il avance : il marche, et tout est simple, peut-être, tout est lumineux. Peut-être.
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