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Citations de Ali Smith (52)


Cela avait était excitant de ne pas savoir qui était Robin, de le découvrir. La zone grise, avais-je compris, était bien mal nommée : la zone grise était en fait un spectre de couleurs nouvelles pour les yeux. Robin paradait comme une fille. Elle rougissait comme un garçon. Elle avait la dureté d’une fille. Elle avait la douceur d’un garçon. Elle était aussi courageuse, belle et solide qu’une fille. Elle était aussi jolie, délicate et fine qu’un garçon. Elle faisait tourner la tête des garçons comme une fille. Elle faisait tourner la tête des filles comme un garçon. Elle faisait l’amour comme un garçon. Elle faisait l’amour comme une fille. Elle était tellement garçon qu’elle en devenait fille, et tellement fille qu’elle en devenait garçon. Elle me donnait envie de parcourir le monde en écrivant nos noms sur tous les arbres. Je n’avais jamais rencontré quelqu’un de plus juste, tout simplement. Parfois, j’en étais tellement frappée que j’étais incapable de parler. Parfois, quand je la regardais, je devais détourner les yeux. Elle était déjà pour moi comme personne d’autre. Je craignais déjà qu’elle ne me quitte. J’étais habituée aux gens qui disparaissent. J’étais habituée aux départs vers... Ou plutôt verts, mais d’un vert ancien, qui appartenait à l’ancien spectre.
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Ensemble, tout prenait forme. Tout devenait possible.
Avant nous, j’ignorais que chaque veine de mon corps transportait la lumière, comme une rivière vue d’un train trace une ligne de ciel dans le paysage. J’ignorais que je pouvais être tellement plus que ce que j’étais. J’ignorais qu’un autre corps puisse me faire cet effet.
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J'aurais aimé être vieille. J'en avais marre d'être aussi jeune, de savoir aussi bêtement, d'oublier aussi bêtement. J'en avais marre de devoir être quoi que ce soit. Je me sentais comme Internet, pleine d'informations dont aucune n'a plus d'importance que l'autre, avec plein de petits liens comme des racines blanches sur une plante arrachée et couchée à terre, en train de mourir. Et quand j'essayais d'accéder à moi-même, si j'essayais de cliquer sur Moi, si j'essayais d'aller plus loin quand j'arrivais à Moi, je veux dire plus loin qu'une page de Facebook ou de Myspace qui se charge en un instant, c'était comme si je savais qu'un matin, j'allais me réveiller, tenter de me connecter et découvrir que même cette version de Moi n'existait plus, parce que tous les serveurs du monde étaient K-O. Pas de racines. Que de la fragilité. Et qu'est-ce que la pauvre Anthea ferait, alors, pauvre d'elle?
Je m'abriterais dans une grange. Et je me tiendrais chaud. Je blottirais ma tête sous mon aile, pauvre chose que j'étais.
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On a un portable mais on ne s'en sert presque jamais, expliqua l'enfant, parce que ma maman dit toujours, A quoi ça sert d'être dans un train pour hurler dans un portable, Je suis dans un train, du coup c'est comme si on n'y était pas vraiment, dans le train. Elle pense que quand on est dans un train, on doit vraiment y être, ne pas être au téléphone à la place.
J'aimerais bien rencontrer ta mère. Elle a l'air formidable.
Elle est formidable, acquiesça l'enfant en hochant la tête.
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Il lui demanda si elle serait capable de résumer un siècle de journalisme en dix mots.
Vas-y, toi, dit-elle.
Je vous parle de ça. Je vous parle de là, énonça-t-il.
C'est devenu une évidence, reprit-il. Au milieu du vingtième siècle, tout ce qui comptait, c'était le sujet. Désormais, c'est le lieu.
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Ambre, un puzzle de ciel.
C'est Ambre qui rend acceptables les choses. Si Ambre aussi est un morceau de puzzle dispersé, pense Magnus, alors elle doit être plusieurs morceaux de ciel bleu encore assemblés. Peut-être est elle un ciel intact, encore composé en entier.
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Une famille en miettes
Astrid n'est pas encore complètement brisée. Mais si une fenêtre pouvait se jeter une pierre à elle-même pour se tester, c'est ce qu'elle ferait, elle se briserait elle-même, pense Magnus, et puis elle testerait son propre tranchant en retournant les morceaux brisés contre elle-même. Tous à cette table sont en morceaux brisés qui ne s'ajustent pas, des morceaux qui n'ont rien à faire avec les autres, comme s'ils venaient tous de différents puzzles, mélangés dans une seule boîte par un assistant qui n'en a rien à faire, dans une brocante de charité, ou tout autre endroit où se cachent les puzzles pour mourir. Sauf que les puzzles ne meurent pas.
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Rappelez-vous qu'il faut vivre.
Rappelez-vous qu'il faut aimer.
Souvenez-vous des vivres et des mets.
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Ouhhhhhh
ahhhhhh quelle chute quel bond quelle descente quel élan dans la nuit dans le jour quel plongeon quel vol fracas sourd saut ruée piqué quelle peur quel son mat bouillie écrasée hachée ce coeur dans ma bouche quelle fin.
Quelle vie.
Quel instant.
Ce que j'ai ressenti. Et puis. Plus rien.
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Midge, mon petit cœur, fier et cynique, dit notre grand-père. Tu vas devoir apprendre l’espoir qui transforme la réalité en histoire. Sinon, il n’y aura plus aucun espoir ni vérité pour tes petits-enfants.
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La librairie d’occasion était située dans une ancienne église. Maintenant, c’est l’église des livres. Mais il y avait là-bas tellement de livres dont les gens s’étaient débarrassés qu’on ne pouvait les feuilleter sans ressentir une vague nausée. Je repensai à ce poème qui parle des livres qu’on lit puis qu’on referme et qu’on range sur une étagère, et peut-être, la vie étant si courte, qu’on meurt avant d’avoir ouvert à nouveau ce livre et que ses pages, des pages solitaires, enfermées sur l’étagère, ne verraient plus jamais la lumière, alors j’ai dû sortir de la boutique, car le gérant me regardait bizarrement, parce que je me suis surprise à faire ce que je faisais dans les librairies à cause de ce poème exaspérant, prendre un livre sur une étagère et l’ouvrir en grand pour que toutes les pages voient un peu la lumière, puis le ranger, prendre le suivant et recommencer, ce qui est un excellent moyen de passer le temps, même si, dans les librairies d’occasion, cela semble moins les gêner que dans les Border, Watterstone, etc., où ils ont tendance à ne pas aimer qu’on plie ou qu’on casse le dos des livres neufs.
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Je repensai à ce poème qui parle des livres qu'on lit puis qu'on referme et qu'on range sur une étagère, et peut-etre, la vie étant si courte, qu'on meurt avant d'avoir ouvert à nouveau ce livre et que ses pages, des pages solitaires, enfermées sur l'étagère, ne verraient plus jamais la lumière.
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