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Critiques de Alona Kimhi (39)
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Victor et Macha

Israël, 1977. Après six années de séparation, ils auraient pu enfin connaître le soulagement d’être réunis. Mais Macha, Victor et Catherine la grand-mère sont comme les plaines désertiques qui les entourent : emplis de silence et de vérité irréductible. Leurs rêves se heurtant à la réalité des immeubles gris construits à la va-vite pour accueillir les "nouveaux-immigrants" dans la banlieue de Haïfa.

Entre désarroi, colère rentrée et solitude ce sont des êtres abîmés que décrit Alona Kimhi dans son roman. Une famille disloquée qui, un an après la mort des parents, éprouve de grandes difficultés à surmonter le deuil pour les plus jeunes, à s’acclimater au nouveau pays pour Catherine.

Il y a de la méfiance, de l’intransigeance, de la peur. Comme toute littérature installée sur les failles du présent, l’auteure a choisi de dévoiler la vie intérieure de ses personnages, des vies secrètes intenses, exigeantes, insatiables. Et le lecteur devient voleur des pensées, spectateur ou voyeur des faiblesses de la grand-mère, de la folle obstination de Macha à repousser les autres et de la difficulté du plus jeune à gérer ses émotions. Il n’y a pas de recul, on est pris dans les mailles de ce récit où les personnages sont d’une intensité terrifiante.

Animé par la puissante lame de fond des émotions, c’est donc un roman lent mais un roman magnifique. Avec une plume endurante et patiente, Alona Kimhi saisit l’intensité de la douleur ou d’une phrase pour raconter la détresse de cette famille. On est fasciné par la précision du langage, par cette écriture qui transperce le papier, l’œil aigu de la romancière qui sonde l’étrange relation entre le frère et la sœur, le chaos de l’esprit chez les adolescents, les désillusions de l’exil.

Habité par le désenchantement, le récit progresse ainsi avec un sentiment tenace de réalité impitoyable et l’idée que les personnages sont bien impuissants face à elle. Mais on garde l’espoir de voir l’humanité de ces êtres triompher de leurs maladresses et défaillances.

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Journal de Berlin

« Combien de couleurs ont les angoisses. Combien de manières d'éclore, les bourgeons de la folie. Combien de nuances, l'obscurité qui tombe. La littérature a réussi à jouer avec des définitions relativement vastes, la psychologie un peu moins. Dépression est le terme officiel. »



Une descente dans les affres d'une âme dépressive que j'ai rencontrée alors qu'elle était dans un service psychiatrique. Tous se disent qu'ils sortiront bientôt mais pas elle. Elle sait « que l'extérieur les rejettera à l'intérieur, dans le puits sans fond de leur être. Ils ne pigent pas que leur âme, faiblarde, erre avec eux d'ici à là-bas et partout où ils essaieront d'aller. »

Elle va se livrer dans ses creux et vous touche assurément. Une relation amoureuse, une famille, Israël, les autres patients, la vie dans l'établissement, ses envies de peintures qui s'estompent, sa vie qui s'effrite, ses angoisses de ne pas voir la vie, la ressentir, comme les autres.



« Et moi, je suis comme ça, un rat apeuré, aux yeux roses. Je ne peux rien faire, je ne peux que ressentir. »



J'ai beaucoup apprécié ce tout petit livre car l'écriture est percutante, originale. C'est dur et pour autant pas toujours triste. Il y a une poésie qui pilote le ressenti, qui allège le poids des sentiments et des émotions, sans les nier. En quelques pages, j'ai reçu un énorme flot de sensations et d'informations qui bousculent. Alona Kimhi est une très belle découverte.
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Victor et Macha

Immigrés de l'Union Soviétique en Israël,une grand-mère paternelle et deux ados orphelins,Macha,dix-sept ans et Victor,le cadet,quinze ans,sont les trois protagonistes de cette histoire.

Arrivés sept ans plutôt à Haïfa,les deux enfants,suite à la mort accidentelle de leur parents,sont ballotés de kibboutz en internat.Catherine la grand-mère,juive d'adoption,vient les rejoindre pour reconstituer un semblant de famille,une tàche qui va s'avérer difficile.L'exile,le déracinement,la survie en milieu inconnu accentuent la solitude et la souffrance des trois personnages dans leur quête d'amour et de bonheur.Au lieu de se souder,chacun va y aller de son propre chemin....

J'ai un avis mitigé sur ce livre.Trés bien écrit,trés bonne analyse psychologique et sociale,mais...j'ai lu ce livre avec un certain malaise.Je n'ai pas aimé,ni le personnage de Catherine,égoïste et ayant peu d'affection pour ses petit-enfants,ni Macha,la manipulatrice,qui voulant contrôler le petit frère lui fera plus du mal que du bien,ni Victor,un ado ouvert à tous les dangers pour un peu d'estime et d'affection,comme dit sa sœur,"Toi,pour obtenir un peu d'estime,tu seras prêt à flirter méme avec une benne à ordures..".

C'est aussi l'histoire du patchwork qu'est Israël avec ses multiples communautés ethniques,mais là rien de vraiment d'original pour qui connaît la litterature israélienne.
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Suzanne la pleureuse

Suzanne se définit elle même comme une vieille petite fille sotte. Si elle pleure, c'est parce qu'elle souffre de sérieux troubles psychiques. À trente-trois ans, elle ne sait presque rien de la vie et habite toujours chez sa mère dans leur appartement de Ramat Gan, la banlieue de Tel Aviv. Les deux femmes se complaisent dans la routine rassurante d'une vie bien réglée mais plutôt morne. Leur relation anormalement étroite, tout en permettant à la fille de fonctionner tant bien que mal, étouffe ses rares chances d'indépendance. Comme elle possède un petit talent pour le dessin, l'hôpital de jour qui la suit lui propose une place dans un centre pour les artistes ayant des problèmes émotionnels, mais il n'y a aucune chance que la jeune femme quitte sa mère. Jusqu'à ce que Naor, un cousin éloigné venu de New-York pour affaires, s'invite chez elles… le jeune homme, très séduisant, refuse de considérer sa cousine comme une malade mentale et la traite normalement, parfois même avec rudesse. Il réussit cependant à gagner sa confiance et son affection faisant ainsi naitre chez elle le désir de s'arracher de son cocon étouffant. Une opération douloureuse, parfois humiliante , mais nécessaire pour (enfin) réussir à atteindre l'âge adulte.



Roman d'apprentissage, parabole sur une nation à la recherche de sa propre identité, avec ses conflits et ses larmes Suzanne la pleureuse offre différents niveaux de lecture. de façon générale c'est intelligent, ironique, grinçant, bizarre mais en aucun cas hilarant et de temps en temps plutôt barbant quand le fameux cousin évoque ses "affaires" auxquelles je n'ai rien compris. J'ai aimé passer un moment en compagnie de cette curieuse Suzanne et de tous ceux, peu nombreux, qu'elle fréquente. Tous ont l'air légèrement dérangés, chacun à sa manière. Une galerie de personnages savoureux, riches en couleurs, à l'image de la population israélienne !
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Lily la tigresse

Tel Aviv. Lily se prélasse dans son bain moussant avec un verre de Porto, elle profite de ce moment de détente pour faire appel à ces souvenirs. Et Lily en a à revendre.

Ses parents, ses dents (hé oui!), son premier orgasme (les dents sont encore présentes), son travail dans un cabinet dentaire !!! ou entre deux consultations, elle accorde ses charmes au docteur, l'annulation de son mariage à la dernière minute. Ces amies Ninouch maquée avec un truand de la mafia russe, Michaela chauffeur de taxi (et transsexuel), un tigre offert à Lily et bien j'allais oublier le plus important le poids de Lily 122 kg. Car Lily est obèse. Avec un tel tableau, le roman d'Alona Kimhi avait de quoi nous interpeller et le début du roman est franchement drôle. Le portrait de cette femme complexée par le regard des autres était aussi une piste intéressante. Mais petit à petit, le roman glisse dans l'étrange, Lily reprend du poids en même temps que son tigre et l'on a le sentiment de lorgner du côté de Darrieusecq (" Truisme") et là l'intérêt se relache d'autant plus que les personnages ne sont ni sympathiques, ni touchants. Et l'on regrette que le roman ne tienne pas ces promesses du début. Sentiment mitigé.
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Victor et Macha

Par idéalisme sioniste les parents de Victor et Macha se sont installés en Israël au début des années 70, lorsque le gouvernement soviétique a autorisé plusieurs centaines de juifs à immigrer. Après leur décès accidentel les enfants ont été placés, l'un en internat et l'autre dans un kibboutz.

Afin de réunir la famille leur grand-mère se décide à quitter sa Russie bien qu'elle répugne à s'établir dans "cet Izraël de merde, ce pays oriental plein de zhids"(juifs). Elle y retrouve deux ados difficiles qu'elle n'est pas sûre d'aimer mais ensemble ils vont devoir essayer de se reconstruire une nouvelle vie dans leur pays d'adoption.

Le roman examine de près les personnalités de Victor et de Macha, leur relation complexe, entre séduction et aversion, dans un monde où ils ont du mal à se faire une place au soleil. Laissés livrés à eux-mêmes par leur grand-mère qui passe le plus clair de son temps auprès d'une épicière, chacun à sa façon cherche le bonheur dans l'amitié et différentes transgressions.

Macha, l'ainée, est une jeune fille rebelle qui veille à son indépendance, rien ne palpite en elle si ce n'est la volonté de survivre tandis que Victor se montre désireux de s'intégrer et d'être aimé. Habitée par une étrange nécessité, Macha interfère sans cesse dans la vie de son frère et s'efforce de toujours le ramener vers elle pour tenter de lui redonner ses racines.



Au delà du regard sur les parcours individuels, cette histoire dénonce les difficultés d'assimilation des nouveaux immigrants qui, bien qu'étant devenus citoyens de l'état hébreu, demeurent pourtant considérés comme étrangers à l'ethos israélien. Ils restent des juifs de diaspora, russes, marocains ou géorgiens, tous définis précisément par leurs différences nationales et culturelles. Différences qui les empêchent de devenir de "vrais" israéliens, statut privilégié réservé à une élite, c'est à dire ceux installés de longue date et les sabras nés sur place. La lancinante question de l'identité, sujet maintes fois rebattu, prend avec cette histoire une dimension particulièrement cruelle.

Victor et Macha m'ont réconciliée avec leur mère, Alona Kimhi, que je n'avais pas du tout appréciée dans Lily la tigresse. Alors que j'étais bien décidée à ne plus rien lire d'elle, ils m'ont donné envie de découvrir les autres romans de cette auteure si particulière.
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Victor et Macha

Née en Ukraine en 1966, Alona Kimhi est allée vivre en Israël 6 ans plus tard. Elle a fait partie de ces immigrants, souvent issus de l'URSS, qui ont découvert une nouvelle patrie et ses habitants depuis longtemps installés en "terre promise." Victor et Macha, frère et soeur, sont les deux personnages principaux du dernier roman d'Alona Kimhi qu'elle installe dans le cadre qu'elle a elle-même connu, dans l'un de ces "ghettos" (c'est son propre terme) pour nouveaux immigrants : russes, marocains, géorgiens ... Orphelins à l'adolescence, Victor et Macha vont vivre avec leur grand-mère qui a quitté l'Ukraine alors qu'elle n'éprouve aucune attirance particulière pour l'état juif et ne parle pas l'hébreu. Le livre d'Alona Kimhi est exceptionnel et pas seulement pour son écriture. Il décrit l'absolue et difficile quête d'amour et de reconnaissance de deux jeunes âmes, délaissées par cette parente plus maladroite qu'insensible, dans un monde où il leur faut trouver leur place alors qu'ils ne seront toujours considérés que comme des citoyens de seconde zone. Victor et Macha s'aiment et se détestent de manière fusionnelle. Leur parcours est tumultueux, l'un est faible, l'autre est impitoyable et lorsqu'ils s'éloignent, ils sont tout près du précipice. Que faut-il le plus admirer dans Victor et Macha ? Sa dureté et son écorce rugueuse qui ne sont qu'instinct de protection ? Sa fluidité temporelle qui se traduit par une progression insensible de l'action ? Son alternance de moments dramatiques et d'instants contemplatifs ? Ses dialogues vif argent et son humour ? Ample et intime, très ancré dans une réalité sociale et politique (l'arrivée du Likoud au pouvoir), Victor et Macha est une oeuvre dense, sans complaisance aucune pour ses personnages, qui vibre intensément et ne faiblit jamais pendant 500 pages.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Lily la tigresse

La grosse Lily n'est pas la fille d'un chef indien. Ses copines ne sont pas Clochette et Wendy mais Mikhaëla, chauffeur de taxi et Ninouch, ancienne prostituée. Faut-il voir sous les traits de Taro, celui qui a aimablement soulagé Lily de sa virginité, une version transsexuelle de Peter Pan ? Franchement je l'ignore, je ne sais même pas s'il existe un quelconque rapport entre les personnages de J.M Barrie et ceux d'Alona Kimhi.... Mais bon, rechercher les similitudes a été ma seule façon d'essayer de trouver un petit intérêt à ce roman que je n'ai pas tout, mais alors vraiment pas du tout, aimé.

Tout d'abord je dois dire que je n'apprécie pas le réalisme magique. Quand le fantastique s'immisce dans la réalité, ça me perturbe; je préfère que les genres soient bien distincts.

Ensuite j'ai trouvé affligeante voire écoeurante l'obsession de Lily pour le sexe et pourtant je ne suis pas prude. Ses 112 kg de chair triste font peser sur le roman un climat de vulgarité nauséabonde.

En bref, la seule chose que j'ai aimé dans ce livre c'est sa couverture.
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Lily la tigresse

Roman d'Alona Kimhi.



Lily est une jeune hygiéniste de Tel Aviv. Son fiancé a annulé leur mariage pour la raison suivante: les 112 kilos de Lily. Depuis, celle-ci se remonte le moral à grand renfort de bains parfumés moussants, de plaisirs solitaires et de verres de porto, en compagnie de sa meilleure amie, la sublime et très étrange Ninouch. Un soir, Lily se rend au cirque. Par un curieux enchaînement de hasards, elle retrouve Taro, son premier amant. Ce dernier lui offre un bébé tigre avant de repartir au Japon. Commence alors pour Lily une existente nouvelle, très féline...



Voici un ouvrage complètement farfelu! Et je suis sous le charme! La galerie de personnages est digne d'un cirque des horreurs. La petite touche surnaturelle, qui vire au bizarroïdo-loufoque est délicieuse! Politiquement incorrect et c'est tout ce que j'aime!

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Victor et Macha

Victor et macha sont frères et soeurs mais ils sont nombreux ces orphelins, apatrides. Il n y a pas longtemps il y a eu, Théo, le héros du Chardonneret de D.Tartt qui irait comme un frère à Macha...

Alona Kimhi nous rappelle dans ce roman puissant, au scalpel, qu il y a ceux qui sont doués pour le bonheur, ( comme le beau Nimrod qui sait tout bien faire, pour qui tout va de soi) et puis il y a les autres, ceux qui sont " à côté ...Malgré toute l énergie qu ils déploient, ils sont à jamais exilés. Certes, Victor, Macha et leur grand mère sont pas en Israël chez eux....mais on sait bien que point n'est besoin d être en terre étrangère pour ne pas se sentir à sa place...

Un roman extraordinaire sur l adolescence aussi, la difficulté à être soi...mais dont l un des personnages les plus touchants est Catherine, la grand mère, qui ne pas trop comment s y prendre non plus avec la vie, avec des sentiments nouveaux, qui la dépassent alors qu elle n attendait plus rien...
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Lily la tigresse

Lily, israélienne, trente ans, 112 kilos, est hygiéniste dentaire, métier qu'elle envisageait déjà toute petite. Bien entourée par ses parents, qui l'auraient bien vu artiste et par des deux amis déjantés Mikhaela et Ninouch, s'embarque dans des aventures bien loufoque. Elle va notamment se retrouver gardienne de tigre...

Roman déjanté, presque burlesque, où l'humour noir est maître.
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Journal de Berlin

Gali, jeune Israélienne, a séjourné à Berlin, chez son frère. C'est là qu'elle a rencontré Jay, un Irlandais. Cet épisode de sa vie est consigné dans un journal intime qu'elle cache soigneusement sous son placard. Car désormais, Gali est internée en psychiatrie. Elle souffre, s'auto-mutile, est terrorisée à l'idée de retourner "dehors", de devoir affronter seule ses démons. En réponse, le personnel soignant lui administre neuroleptiques et électrochocs, l'infantilise... faute de mieux.

Un regard sans complaisance sur l'hôpital psychiatrique, les autres "fous" (sic), les thérapies proposées. Une évocation sans fards, sans "pose" de la dépression.





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Moi, Anastasia

Un peu comme un non-guide pas spirituel, un peu comme un manuel de non utilisation, un peu comme un tout qui n'dit rien, un rien qui n'a pas fini de tout dire. Il me semble que les électrochocs ne sont pas moins pénibles au soleil. Et les étoiles pas plus brillantes.





Quatre narratrices, dont une toute jeune fille. Quatre histoires. La même en fait. Un déséquilibre constant. Quand on pense aller vers le mieux, en fait, on se rend compte que c'est juste autrement pervers. Même si l'on se perd parfois dans les méandres d'esprits torturés, notamment entre les lignes du journal berlinois, même si l'on s'égare parfois sous la couette emmenée au salon, on s'attache à cette petite fille responsable de toute la poussière qui s'accumule, du moindre bris de verre sur le sol de la cuisine, et qui aura ce soir, le droit de regarder le ciel, qui aura le droit d'aller se coucher plus tard. Même si l'éclipse n'est pas forcément planétaire. Mais sa maman sourit, maintenant. c'est l'essentiel.

Oui, en fait, c'est son histoire qui m'a le plus interpellée. Celle que j'ai lue d'un trait. La plus troublante. Celle où le non-dit est si fort que le silence devient bruyant. J'ai presque déjà oublié les autres. La première surtout. Au moins autant que la troisième, un vol au-dessus d'un nid d'hirondelles dépressives, anorexiques, confessions remaniées d'électrochoqués par la vie. En mode alternatif. Labyrinthique, en somme.



Vous cherchez un remède? Alors cherchez bien. Vous trouverez sûrement quelque chose. Une fois le livre refermé.
Lien : http://www.listesratures.fr/..
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Suzanne la pleureuse

un chemin de femme Israélienne qui s'ouvre à la vie, récit très touchant tant par la singularité du personnage de Suzanne que par l'universalité des doutes et des peurs qu'elle doit surmonter.

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Suzanne la pleureuse

1/ La limite entre la névrose simple et la pathologie psychiatrique

2/ La part de choix qu'on a dans le basculement d'un côté ou de l'autre de cette limite

Bouleversant !
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Suzanne la pleureuse

"Suzanne la pleureuse ", Suzanne, 33 ans, célibataire, vit avec sa mère, veuve. Elle est suivie en hôpital de jour et n'est jamais parvenue à s'insérer dans "la société", à construire sa vie et à prendre son envol.



Suzanne est une jeune femme ultra sensible, qui pleure, pleure sans cesse, car elle ressent fortement, terriblement et de manière totalement envahissante et paralysante toute la misère du monde, toutes les injustices, toutes les horreurs.



Suzanne aurait sans doute pu se construire malgré cela, si elle avait grandi dans un foyer aimant et non dans un climat incestuel qui ne lui a pas permis de cerner ses propres limites. A 33 ans, sa mère lui donne encore parfois son bain en la lavant "partout", elle pénètre sans prévenir dans son intimité pour la surprendre quand elle se caresse … Du côté de son père rien de mieux, même si il est décédé depuis de nombreuses années, puisque lui aussi lui donnait son bain même quand elle était grande…



Dévastée, Suzanne ne sait plus où sont les limites et ressent tout contact physique, même anodin , comme étant de nature sexuelle et agressif… D'où des crises d'angoisse et l'étiquette de folle.



Sur ce arrive, Naori, un lointain cousin, qui a grandi aux USA et qui va venir bousculé ce petit monde glauque et figé. Même si lui même est loin d'être un personnage recommandable.



Une lecture que j'ai trouvé pénible et désagréable compte tenu du climat dans lequel évolue Suzanne. Je ne mets pas en doute le talent de l'auteur , ni sa capacité à raconter une histoire ,lagalerie de personnage que va rencontrer Suzanne au cours de son parcours d'émancipation est très bien amenée. Mais l'histoire était trop glauque pour moi
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Journal de Berlin

Offert par mon fils lors de mon anniversaire il y a plusieurs années, je me suis décidée à lire ce tout petit bouquin.



A plusieurs reprises, j'ai hésité à l'abandonner mais, comme c'est un cadeau de mon petit garçon et que ça fait longtemps que je l'ai, je me suis accrochée.



Je ne dirai pas que j'ai bien fait ou que c'est une pépite mais, franchement, ce livre vaut la peine d'être lu.



Au départ, il n'avait aucune chance de me plaire, rien de ce qu'il évoque ne fait partie de mes intérêts. De plus, c'est assez compliqué à suivre parce que l'auteur fait des flash back tout à fait déconcertants. De surcroit, son langage est très cru et je n'apprécie pas la vulgarité.



Au final, l'auteur aborde la problématique des maladies mentales, le ressenti de la personne.



Le livre est tout petit, à peine plus d'une centaine de pages, mais il est très fort.

Cette nouvelle s'adresse à des adultes avertis sensibles à la problématique de la santé mentale.



Une belle découverte néanmoins.

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Moi, Anastasia

Recueil de nouvelles d'Alona Kimhi.



Films - Une jeune scénariste et réalisatrice traverse une période professionnelle morose. Rien ne la motive et la dépression n'est pas loin. "J'avais une espèce de lucidité dont je ne savais que faire, d'ailleurs je ne voulais rien en faire."(p. 14) Pour ne rien arranger, son couple est entré dans une période tout aussi triste. Entre la jeune femme et son époux Shahar, la sexualité est en berne. Malgré tout, elle s'accroche à son couple :"Je savais seulement que la simple idée de le quitter était la pire chose qui puisse m'arriver et je préférais que toute ma vie ressemble à un long samedi." (p. 19) Avec son amie Nata, elle écume les boutiques de la ville, mais rien ne comble le vide qui, subitement, va se faire plus profond.



Éclipse de Lune - Anastasia est une petite fille très sensible. En Russie, elle a grandi auprès d'une grand-mère très attentionnée. Après le décès de son papa, sa mère s'est remariée avec Yaacov et la nouvelle famille s'est installée en Israël et se plie aux exigences sionistes du nouvel homme de la maison. Anastasia n'aime pas beaucoup son effrayant beau-père, mais elle pressent qu'elle a le devoir de tout faire pour qu'il ne quitte pas sa maman. Alors, elle endure la maniaquerie, le dégoût et les colères de cet homme malsain. L'éclipse de lune, un soir, est un évènement qui changera peut-être sa vie. Ou pas.



Journal de Berlin - Dans le "dispensaire de soins de la dépression" (p. 126), Gali se révolte et lutte contre un traitement qu'elle juge inutile. "La dépression ? Qui est déprimé ? Je ne suis pas déprimée, je suis à Berlin." (p. 135) Mais Gali n'est pas à Berlin, elle est en Israël. Des pages d'un journal, écrit dans la capitale allemande, révèle une personnalité fragile et troublée. Gali était une jeune artiste que son frère Alon et son époux Jay n'ont pu sauver des démons de la folie. À moins que le désamour soit la cause de tous ses malheurs : "Quand un homme cesse de vous aimer, ses yeux se couvrent d'une couche opaque de poussière." (p. 189) Une rémission s'annonce, mais Gali, désormais, a peur de l'extérieur.



Poèmes pour un cauchemar, ou le sevrage inaccompli de Mor Elkabetz - Mor Elkabetz est une photographe de mode à succès. Mais tout n'est que ruines et combats en elle. Boulimique et dégoûtée de l'être, mais incapable d'accepter son corps tel qu'il est, elle tente en vain de se sevrer de cette pratique. "Quel bonheur ! Je mange, donc je suis." (p. 239) Lourde d'ironie, cette phrase préfigure toutes les réflexions qu'elle mène sur sa sexualité, sa féminité et son identité. Finalement, son récit prend les accents d'un confiteor morbide.



Ces quatre nouvelles présentent quatre femmes qui se livrent dans des monologues à bâtons rompus. Chacune souffre d'un mal différent, dans son corps et dans son âme. Chacune achève son récit sur l'imminence d'un changement ou d'un bouleversement.



Ce recueil qui avait tout pour me séduire m'a vaguement ennuyée. Je n'ai pas été touchée par ces femmes. Chacune lutte et souffre à sa manière, et leurs histoires ont des accents qui me sont familiers. Mais sans cesse, j'ai eu l'impression qu'il me manquait une clé pour comprendre le récit. J'avais beaucoup apprécié le second roman de l'auteure, Lily la tigresse, et je suis un brin dépitée de n'avoir pas autant aimé ce recueil.
Lien : http://lililectrice.canalblo..
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Lily la tigresse

Dès les premières pages, j'ai été charmée par le plongeon au sens propre et figuré dans la volupté d'un bain érotique en compagnie de l'héroïne, une assistante hygiéniste obèse aux goûts de luxe mais ai laissé de côté le livre quelques temps. La reprise a été dévorante, au détriment de mon travail, entre les situations voluptueuses, décalées, horribles, et l'humour des propos, rien n'a pu arrêter la progression de ma lecture. Lily, quittée par son fiancé car il n'est peut-être pas à la hauteur de ses appétits, vit des limitations dont la sort l'amitié inconditionnelle avec Ninouch et Mikhaëla, une chauffeuse de taxi, rencontrée fortuitement. Le destin de Ninouch, la place qu'elle tient dans le roman, sont écrasants.



Intrument du destin, Mikhaëla l'encouragera à revoir son premier amant, Taro, qui, une deuxième fois, fera basculer son destin en lui donnant (un peu malgré elle) un bébé tigre et un deuxième bouleversement physique et intellectuel...

cf. suite de la note de lecture sur mon blog
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Suzanne la pleureuse

A Tel- Aviv , le parcours d'une jeune fille névrosée , sa lutte pour s'en sortir et accueillir la vie .Pour ce faire elle analyse les moindres détails de son quotidien ,souvent avec humour

! grâce aussi à la présence de son cousin ,sans doute névrosé lui aussi , venu des Etats -Unis , il s'est installé dans sa famille et elle va finir par tomber amoureuse . Pour avoir lu plusieurs auteurs israéliens ,ou juifs américains , j'ai le sentiment qu'ils excellent dans l'analyse psychologique de leurs personnages
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