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Critiques de Amanda Cross (25)
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Justice poétique

Amanda Cross, première femme titulaire d'une chaire d'anglais à l'Université Columbia, est aussi une spécialiste de l'histoire de la condition des femmes dont les travaux sont toujours, hélas, à l'ordre du jour dans un monde arc-bouté sur ses croyances rétrogrades. J'ignore si cette piqûre de rappel est utile, mais je la fais en préambule de ce court avis sur Justice poétique, où elle met une nouvelle fois en scène et en selle, Kate Fansler, son héroïne fétiche, brillante universitaire à New-York, dans les années 70, après que le vent d'une révolte étudiante issue de Berkeley en pleine guerre du Vietnam, a nécessité une complète restructuration des universités américaines.





Kate, infiniment sympathique, est nommée présidente du jury d'une soutenance de thèse sur Wystan Hugh Auden, ce curieux poète qui a voyagé en Chine, s'est rendu en Espagne en 1937 pour y être ambulancier, ce qui n'était pas vraiment dans cette période troublée, un voyage d'agrément, et a contracté un mariage de convenance avec la fille lesbienne de Thomas Mann, lui-même homosexuel. Kate n'est pas n'importe qui, elle trimballe avec elle de belles idées humanistes et progressistes qu'elle n'abandonne jamais, même lorsqu'elle se retrouve bloquée dans les ascenseurs de son université, qui ne fonctionnent plus, faute de crédits, faute d'entretien, faute de tout.





Il y a bien un mort douteux dans ce roman, puisque nous sommes dans un polar, le pôvre collègue de Kate, décédé après avoir cru ingurgiter de l'aspirine. Mais l'intérêt n'est pas dans ce malheureux décès qui ne sert que de prétexte à Amanda Cross, pour livrer à ses lecteurs dans un exemplaire polar littéraire, une impeccable exégèse de l'oeuvre et de la vie d'Auden.





Je laisse la parole pour conclure à Claude Chabrol, qui a signé la courte préface de ce roman : “Mais, me direz-vous, tout cela n'est-il pas un peu snob ?” Sans doute. Mais Amanda Cross s'est elle-même posé la question : “Certains trouveront peut-être mes livres snobs. Mais j'ai décidé que c'était inévitable”. Sans doute s'en fout-elle éperdument, Claude Chabrol dixit pour mon plus grand plaisir, avec son humour et son cynisme salutaires qui n'ont pas été remplacés depuis son départ éternel.
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a propos de max

Un roman policier un peu trop intellectuel qui m'a procuré plus d'ennui que de plaisir. Beaucoup trop de références littéraires accompagnées de nombreuses digressions universitaires noient l'intrigue policière assez saugrenue plutôt que de l'étayer.
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Sans nouvelles de Winifred

Sans nouvelles de Winifred est le huitième opus de la série Kate Fansler écrit par Amanda Cross en 1986 et publié en France en 1992. Son intrigue, comme toutes celles de la série, se situe au cœur d’une Amérique en pleine mutation, prise entre ses valeurs puritaines et le modernisme prôné par ses jeunes générations. Ambivalence très bien illustrée par les romans de Carolyn Heilbrun, allias Amanda Cross, dont la construction classique développe des thèmes très modernes.

 

L’histoire, qui se déroule des deux côtés de l’Atlantique, met en scène des femmes remarquables, que ce soit pour leurs intérêts intellectuels que pour leur grande indépendance d’esprit et leur don pour l’amitié, en particulier avec d’autres femmes, tout aussi remarquables.

Les dialogues, souvent emprunts d’un humour quelque peu ironique, voire  grinçant, sont savoureux, notamment ceux entre Kate et son mari Reed. Le regard que l’auteur porte sur le monde dans lequel elle et son héroïne évoluent se teinte souvent d’ironie:  « Des présidents exclusivement: présidents des Etats-Unis – sortis de Harvard s’entend – présidents de Harvard, présidents du Harvard Club. Existe-t-il autre chose au monde ? » ( page 23).



Les romans de Carolyn Heilbrun constituent un agréable prétexte à donner sa vision  sans complaisance de la société américaine de l’époque, mais jamais sur un ton agressif:  « C’était différent, à l’époque. Sans nous faire d’illusions sur le monde dans lequel nous vivions, nous remontions nos manches pour tenter de l’améliorer. Aujourd’hui, les jeunes ne songent qu’à réussir, et là se limitent leurs ambitions. » (…)  « Ce n’est pas que je conteste le droit des grosses sociétés à se défendre lorsqu’on leur intente un procès, mais certaines de ces affaires – voyez celle de l’amiante et tant d’autres – sont si proprement écœurantes que même nos jeunes loups refusent d’y salir leur nom. Mais c’est pour mieux perdre leur temps dans de subtiles affaires de sociétés qui s’absorbent les unes les autres sans qu’on sache trop bien à qui ces manœuvres profitent. » (Page 24).

Amanda Cross, professeur de littérature anglaise à l’université de Columbia, émaille ses romans de fréquentes références littéraires , toujours d’une manière ludique. Ici, elle fait allusion, entre autres, au poème de Tennyson  « The Lady of Shallot » ainsi qu’au roman de Charlotte Brontë  « Villette ».

L’intrigue:

Kate et Reed, son mari, sont invités à la réception annuelle organisée par Lawrence,  le frère de Kate, juriste dans un cabinet. Elle y rencontre Leighton, sa nièce, qui lui fait part de la mystérieuse disparition de la responsable du service traitement de texte du cabinet où travaille Lawrence. Connaissant les facultés de déduction de sa tante, elle lui demande de mener une enquête sur cette disparition qu’elle trouve suspecte.

C’est alors que Toby, l’associé de Lawrence, lui demande à son tour de mener une enquête sur la disparition d’une personne: il s’agit de Winifred Ashby, nièce de la célèbre romancière Charlotte Stanton. Il lui confie la mission de la retrouver car, après sa dernière lettre, elle a littéralement disparu sans laisser d’adresse et sans que personne ne l’ait aperçue. Pour l’aider dans son enquête, il lui fournit l’extrait de son journal intime ainsi que les lettres qu’elle lui a envoyées.

=> Originalité de l’intrigue : qui dissimule une authentique disparition derrière une fausse alerte:  « Tu sais, je crois que nous ferions mieux de laisser l’affaire se décanter quelque temps. Trois ou quatre semaines au minimum. Tout ce que nous avons, pour l’instant, c’est une absence: pas de Winifred. En dehors de cela, aucun mobile, aucune preuve qu’il lui soit arrivé quoi que ce soit. »
Lien : https://legereimaginarepereg..
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Le complexe d'Antigone

De quoi ça parle ?

New-York, à l'aube des années 70 en pleine guerre du Viêtnam. Kate Fansler est amenée à enquêter dans son ancienne école pour jeunes filles issues de la bourgeoisie, la prestigieuse Theban.

Le frère d'une des élèves, Angelica Jablon, est retrouvé blessé à la tête, inconscient, au sein des locaux de l'école. Un peu plus tard, c'est le corps sans vie de leur mère qu'on retrouvé dans une salle de classe, morte des suites d'une crise cardiaque.

Mais que faisaient cette femme phobique et ce jeune hippie dans la Theban en pleine nuit ? Kate mène l'enquête avec l'aide de son mari Reed Amhearst.



Mon avis :

J'ai rarement lu un livre aussi ennuyeux. L'histoire est plate sans aucun suspense et le dénouement prévisible depuis des pages.

Le personnage principal Kate Fansler est agaçant : une bourgeoise à la vie ennuyante qui ne fait que jacasser à tout bout de champ plaçant des citations littéraires à chaque discussion. A mourir d'ennui.

Je pense qu'il y a eu des tentatives d'humour mais seulement des tentatives. En soi le livre n'est pas long, 280 pages seulement, mais il m'a paru interminable à cause des longueurs dues à tous ces dialogues inutiles. J'ai d'ailleurs failli ne pas terminer ma lecture.

En conclusion, ce moment passé avec ces bourgeoises bavardes friandes de littérature et de convenances m'ont laissé une impression de lassitude et de fatigue mentale.

A éviter à tout prix !
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Sur les pas de Smiley

Comme tous les livres d'Amanda Cross celui-ci est bien écrit, comme tous ses livres l'intrigue policière est bien menée mais comme dans tous ses livres ce qui m'intéresse vraiment ce sont les aspects sociologiques.

Le politiquement correct (chairwoman), les cours de littérature féminine...tout cela m'exaspérait plutôt jusqu'à ce que je comprenne le mépris qui entourait les femmes dans les "bonnes "Universités américaines" et même les moins bonnes si on en croit ce livre.
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