AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Amanda Cross (25)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Meurtres et Obsessions 2003

J'ai lu quelques nouvelles mais pas toutes. J'ai emprunté ce livre dans la petite bibliothèque où je travaille, un peu par hasard. Je ne suis pas un fan des polars, loin de là. Mais certaines de ces nouvelles ne me passionnent pas du tout, d'autres un peu plus. Dans l'ensemble, je reste un peu sur ma faim. Peut-être n'était-ce pas le bon moment ? je réessaierai plus tard.
Commenter  J’apprécie          160
a propos de max

Comme toujours ce roman d'Amanda Cross est truffé de références littéraires, dont une bonne partie me sont totalement inconnues, mais les citations étant savoureuses, cela ne me gène pas outre mesure. D'ailleurs de nombreux auteurs évoqués n'ont jamais été traduits en français...

L'intrigue elle-même est relativement classique, comportant l'inévitable rebondissement final cher aux américains.

Cependant ce qui fait à mes yeux le charme de ces livres, c'est le ton, léger et pertinent à la fois, un régal pour un lecteur appréciant l’agilité d’esprit et la liberté du propos.

La critique de la société, on aimerait dire de l'époque, foncièrement misogyne et frileuse est particulièrement présente dans ce volume.

Certaines réflexion sont malheureusement encore d'actualité:

"N'attends aucune gloire, Léo. Ceux qui entreprennent de se battre pour faire respecter la loi s'imaginent le plus souvent qu'on va les en remercier. On leur crache au visage. Si tu décides de mener ce combat, c'est qu'il est si important pour toi que tu ne peux pas faire autrement." p.92

Commenter  J’apprécie          30
En dernière analyse

Une prof de littérature tente de prouver l'innocence d'un de ses amis, un psychanalyste, soupçonné d'avoir tué une de ses patientes dans son propre cabinet. Tel est la trame de ce premier livre d'une série consacrée à Kate Fansler. J'avoue que j'ai eu des doutes dans le premier tiers de ce polar tellement c'est verbeux, surtout les passes d'armes entre les deux amis concernant les thérapies. L'entrée en scènes des personnages secondaires m'a paru brouillonne et le développement de l'enquête plutôt confus.



À compter de la moitié de l'histoire les choses se replacent et un certain rythme s'installe. Cependant la contribution du procureur qui fournit à Kate d'innombrables renseignements théoriquement confidentiels m'apparaît peu crédible. De même que le dénouement tiré par les cheveux . . . Bref une lecture décevante et je vais laisser les enquêtes de Kate Fansler à d'autres lecteurs.
Commenter  J’apprécie          60
Meurtres et Obsessions 2003

Un recueil au thème intéressant mais qui m'a laissée une impression mitigée."Cambriolages en cours" n'est pas très prenant en dépit d'une bonne idée de départ. "Les sandales rouges" d'Edna Buchanan est plutôt réussie. Le thème d'obsession est bien traité et l'histoire bien menée. "Le fusil à deux canons" m'a plu aussi. L'histoire est amusante et racontée sous un angle bien trouvé. "Fissure" est glaçant mais excellent dans son genre et répond aussi parfaitement au thème. "Braise" est plein d'ironie réjouissante mais peut-être pas aussi percutant que d'autres textes. "Il aboyait aux papillons" est court mais génial dans sa conception, son traitement de l'obsession et la chute. "Chienne de vie" est le plus marquant obsessionnellement parlant et le plus réussi dans son traitement mais un peu trop sombre. Je n'ai pas du tout aimé "la truie au Mexique" et 'L'homme aux chiens" beaucoup trop glauques et complexes. "Nous Richard" d'Elizabeth George est très intéressant pour les amoureux d'histoire dont je suis et la chute est sublime d'ironie. "L'invitation au bal" est extrêmement prenant et addictif malgré une légère frustration finale. "Héroïsme" d'Anne Perry est un petit bijou noir sur toile de fond de la première guerre mondiale. L'analyse des sentiments est pleine de finesse. "La partie coupable" de Shiel Silverstein est assez réussi dans sa chute mais un peu trop glauque à mon goût. Je n'ai pas réussi à finir les deux autres nouvelles. En résumé un recueil qui ne manque pas d’intérêt mais qui a suscité des textes pas toujours du meilleur goût. Le traitement du thème est assez inégal.
Commenter  J’apprécie          10
Insidieusement vôtre

Américaine, Docteur en Littérature anglaise, historienne de la condition féminine, Amanda Cross a écrit 14 romans policiers dont l'héroïne est Kate Fansler, professeur d'Université à New-York et également détective privé amateur. Toutes les enquêtes de Kate ont pour théâtre un campus, une école, ou plus largement, le monde de l'éducation.



 

Dans Insidieusement vôtre publié en 1989, un professeur est retrouvé, défenestré depuis son bureau du 7ème étage. Entretenant avec ses collègues des relations glaciales, il est considéré soit comme un pisse-vinaigre suffisant et mufle, soit comme un  « macho, puant, teigneux et imbu de lui-même ». Il présente en outre les préjugés les plus ordinaires en matière de sexe, de race, de classe, de préférences sexuelles et de nationalité. Sa mort n'émeut ni sa famille ni l'administration. Les investigations policières ne livrent aucun coupable malgré de nombreux suspects.



 

Les administrateurs de l'université se trouvent en difficulté. Qu'un professeur y soit assassiné fait mauvais genre, et pourrait effrayer les généreux donateurs privés, qui financent postes, recherches, bourses, parfois en petrodollars, en contrepartie de contenus éducatifs conformes à leurs exigences politiques. Kate est sollicitée, « en tant que femme douée d'une singulière présence d'esprit », et de ses succès lors d'enquêtes préalables, pour découvrir le coupable. Elle ne peut être soupçonnée du meurtre, son alibi inattaquable étant d'assister le soir de la défenestration « au récital d'un trublion chevelu, Arlo Guthrie, auteur de refrains aussi incendiaires que This Land is my Land, Amazing Grace ou Alice's Restaurant » .



 

Kate n'est pas dupe, elle se sait manipulée par les administrateurs, qui aimeraient qu'une femme se casse les dents publiquement en cette fin des années 80 où l'égalité des droits entre les sexes est un âpre combat. Son échec serait la preuve qu'ils ont tout tenté et que le cas Adams est insoluble. Piquée au vif, Kate accepte la mission.



 

Parmi les suspects, le professeur Humphrey Edgerton son ami noir, ferait bien l'affaire. Recruté pour faire quota dans un simulacre d'intégration, Edgerton anime des réunions d'étudiants noirs qui affichent leur sympathie pour l'OLP, luttent contre l'apartheid sud-africain, ou expriment leur révolte contre toutes idées nauséabondes : « Quand on permet à des opprimés de s'affranchir de leur condition, ils deviennent insatiables, et si on les laisse faire, ils finissent même par exiger l'égalité» . Tout tyran, grand ou petit, sait cela d'instinct, que ce soit dans le Mississippi, en Afrique du Sud ou, pour ce qui est des femmes, sur toute la surface du globe. C'est pourquoi ils ont si peur d'accorder les droits les plus élémentaires, dixit Kate, qui finit par faire éclater la vérité.



 

Une fois encore, Amanda Cross  réussit un roman brillant, érudit, féministe, écrit dans une langue classique dans laquelle chaque mot est choisi pour sa précision et sa portée. Ses dialogues sont d'une rare intelligence, enrichis d'un humour subtil. Amanda Cross expose ses convictions humanistes et rappelle inlassablement, qu'en matière d'égalité des droits, si l'on n'avance pas, l'on régresse. Une certitude toujours d'actualité !
Commenter  J’apprécie          20
Justice poétique

Amanda Cross, première femme titulaire d'une chaire d'anglais à l'Université Columbia, est aussi une spécialiste de l'histoire de la condition des femmes dont les travaux sont toujours, hélas, à l'ordre du jour dans un monde arc-bouté sur ses croyances rétrogrades. J'ignore si cette piqûre de rappel est utile, mais je la fais en préambule de ce court avis sur Justice poétique, où elle met une nouvelle fois en scène et en selle, Kate Fansler, son héroïne fétiche, brillante universitaire à New-York, dans les années 70, après que le vent d'une révolte étudiante issue de Berkeley en pleine guerre du Vietnam, a nécessité une complète restructuration des universités américaines.





Kate, infiniment sympathique, est nommée présidente du jury d'une soutenance de thèse sur Wystan Hugh Auden, ce curieux poète qui a voyagé en Chine, s'est rendu en Espagne en 1937 pour y être ambulancier, ce qui n'était pas vraiment dans cette période troublée, un voyage d'agrément, et a contracté un mariage de convenance avec la fille lesbienne de Thomas Mann, lui-même homosexuel. Kate n'est pas n'importe qui, elle trimballe avec elle de belles idées humanistes et progressistes qu'elle n'abandonne jamais, même lorsqu'elle se retrouve bloquée dans les ascenseurs de son université, qui ne fonctionnent plus, faute de crédits, faute d'entretien, faute de tout.





Il y a bien un mort douteux dans ce roman, puisque nous sommes dans un polar, le pôvre collègue de Kate, décédé après avoir cru ingurgiter de l'aspirine. Mais l'intérêt n'est pas dans ce malheureux décès qui ne sert que de prétexte à Amanda Cross, pour livrer à ses lecteurs dans un exemplaire polar littéraire, une impeccable exégèse de l'oeuvre et de la vie d'Auden.





Je laisse la parole pour conclure à Claude Chabrol, qui a signé la courte préface de ce roman : “Mais, me direz-vous, tout cela n'est-il pas un peu snob ?” Sans doute. Mais Amanda Cross s'est elle-même posé la question : “Certains trouveront peut-être mes livres snobs. Mais j'ai décidé que c'était inévitable”. Sans doute s'en fout-elle éperdument, Claude Chabrol dixit pour mon plus grand plaisir, avec son humour et son cynisme salutaires qui n'ont pas été remplacés depuis son départ éternel.
Commenter  J’apprécie          10
Le complexe d'Antigone

Auteure américaine de romans policiers, docteur en littérature anglaise et première femme titulaire d'une chaire dans cette discipline à l'université Columbia, Amanda Cross appartient à cette lignée de romancières, et plus largement d'artistes et d'intellectuelles avant-gardistes soucieuses de dénoncer l'exploitation des femmes. Dans ce domaine, ses travaux, ouvrages et articles font toujours référence. Elle a choisi de se donner la mort en 2003, en pleine santé, lorsqu'elle a estimé avoir fait son temps.





Le complexe d'Antigone, comme les 13 autres opus consacrés à ses enquêtes, met en scène Kate Fansler, professeur d'université, détective à ses heures perdues, jeune femme à l'esprit libre qui n'hésite pas à afficher ses convictions féministes et politiques, et ne crache pas sur un whisky âgé. Circonstance aggravant son cas : elle fume. Publié pour la première fois en 1971 aux Etats-Unis, Le complexe d'Antigone est le reflet sociétal de son époque. La guerre du Vietnam fait rage divisant les américains, parmi lesquels les plus jeunes sont moins patriotes que leurs pères et n'hésitent pas à déserter ou occuper les universités ni à utiliser “des petits arrangements entre amis”, pour éviter la conscription : les pieds plats, le port d'un appareil dentaire sont autant de handicaps mis en avant pour échapper à la boucherie. Le gouvernement fédéral institue un tirage au sort des dates de naissance des futurs combattants dont “le but est de corriger les injustices du mode de recrutement précédent, style les sursis et les exemptions accordées aux étudiants et chargés de famille”, ce qui fait dire à Kate : “Selon moi, la paternité devrait être une cause d'exemption automatique, à condition que l'heureux père s'engage, en contrepartie, à rester dans ses foyers pour pouponner sa petite famille. Sans être prophète, je peux t'assurer que là, vu l'éternel masculin, il y aurait de tels embouteillages devant les bureaux de recrutement que l'Armée pourrait carrément abolir la conscription !”.





Le complexe d'Antigone est un roman policier fortement charpenté, écrit dans une langue classique très agréable à lire. Kate assure un séminaire sur l'Antigone de Sophocle à la Theban School, où elle a effectué ses études secondaires. Institution centenaire, la Theban a été créée par un père qui désespérait de trouver un établissement où ses quatre filles pourraient recevoir une solide éducation. “Puisque le sort l'avait doté d'une descendance exclusivement féminine, il relèverait le défi et éduquerait ses filles comme des êtres humains à part entière et de futures femmes actives”. La Theban est l'une des premières écoles à avoir accepté la mixité, à recevoir des élèves noirs, et à avoir adopté comme hymne “We shall overcome”. Parce que tous les enfants, quelles que soient leurs origines sociales ou leur couleur ont droit au meilleur enseignement, les élèves apprennent à un rythme soutenu le latin et le grec.





S'agissant d'un roman policier, deux victimes sont à déplorer durant le séminaire. Elles servent de fil conducteur à l'histoire mais Antigone  tient le premier rôle. Toutes ses versions, depuis Sophocle, sont largement commentées par Amanda Cross. Antigone est-elle celle qui refuse d'obéir à un ordre qui va à l'encontre de ses convictions ? Son conflit se joue-t-il entre son jugement individuel et les conventions imposées par la société ? Quoi qu'il en soit, le complexe d'Antigone est un roman dense, riche, littérairement, sociétalement et historiquement captivant dont j'ai beaucoup apprécié la lecture. Une romancière à relire ou à découvrir, pour son talent, son érudition et ses engagements.
Commenter  J’apprécie          20
Sur les pas de Smiley

Pour traiter les sujets sociétaux par roman policier, il ne faut pas oublier en route ce qui fait le sel du genre. A savoir l'intrigue, la tension. le tout soutenu par la description d'un milieu et des personnages crédibles.



Le sujet de ce pensum est la 'Discrimination des femmes et des minorités ethniques dans les universités américaines'. le style est laborieux et les péripéties ... Grands dieux je ne sais comment les qualifier. Inexistantes ?



Et les personnages donc.

Catégorie 1 : Les gentils. Vaguement ébauchés. Pas cohérents

Catégorie 2 : Les 'minorités ethniques'. le cas est règlé fissa. Un seul représentant, un professeur qui a pactisé avec le système de l'école.

Et hop : syndrome 'Oncle Tom'.

Catégorie 3 : La masse des professeurs. Un bloc indistinct. De toute manière toute exploration est inutile, ils sont coupables. La faute d'un des leurs est par essence la leur. Un bel exemple de raisonnement inductif.



Mais le pompon, et c'est bien ce qui m'irrite, c'est d'appeler à la rescousse ce malheureux le Carré et son roman 'Les Chandelles noires'. Unique incursion de cet auteur dans le domaine policier. Il se trouve que je l'avais relu quelques semaines avant. Effectivement il se passe aussi dans le milieu fermé d'une école. Mais pour le reste, l'épaisseur des personnages et la qualité du récit sont sans comparaison.



Alors une seule conclusion : Lire le Carré.





Commenter  J’apprécie          73
a propos de max

Un roman policier un peu trop intellectuel qui m'a procuré plus d'ennui que de plaisir. Beaucoup trop de références littéraires accompagnées de nombreuses digressions universitaires noient l'intrigue policière assez saugrenue plutôt que de l'étayer.
Commenter  J’apprécie          10
Mort à Harvard



Une chaire réservée aux femmes a été créée dans le département d’Anglais de Harvard. Elle a été attribuée à Janet Mandelbaum, femme très brillante d’une quarantaine d’année, pas du tout féministe. Pourquoi la retrouve t’on un jour ivre dans une baignoire en compagnie d’une féministe ? Lorsqu'elle reprend ses esprits, elle fait appel à Kate ancienne condisciple qui a la réputation de savoir enquêter.

Après hésitation, Kate accepte et quitte New York pour Harvard.



Il semble que Amanda Cross règle des comptes.

La lecture est agréable sans plus. J’ai parfois eu du mal à suivre tous les méandres de la vie universitaire américaine.

Commenter  J’apprécie          130
Sans nouvelles de Winifred

La disparition mystérieuse de Winifred amène Kate la détective à reprendre l’enquête commencée par son ami Toby et sa femme Charlotte.



Elle essaie de reconstituer le parcours de Winifred, les personnes rencontrées, les endroits où elle s’est rendue.



La découverte du journal intime de Winifred à son dernier domicile connu va permettre la révélation finale sur les raisons de sa disparition.
Commenter  J’apprécie          40
Mort à Harvard

Comment et pourquoi Janet Mandelbaum, professeur de littérature à Harvard, au demeurant une femme sérieuse qui garde son sang-froid en toutes circonstances, a-t-elle pu se retrouver ivre morte dans une baignoire? Teresa, son amie, demande à Kate de l'aider à faire la lumière sur cette affaire embrouillée. " Elle dit qu'elle ne voit pas comment elle s'est retrouvée là. Personne ne la croit, bien sûr. Tout le monde est d'avis qu'elle a du se prendre une méchante cuite et tomber dans les vapes. Evidemment, pour elle, c'est une sale histoire." (Page 17)

C'est alors que Sylvia, son amie,  propose à Kate de prendre un congé sans solde et de venir enseigner un semestre à Cambridge afin d'enquêter en interne sur les circonstances de l'incident, et permettre ainsi de laver Janet de tous soupçons. Kate accepte et découvre rapidement qu'il s'agit en fait d'un coup monté. C'est alors que Janet est retrouvée morte.

Le contexte social du roman:

Sous couvert d'une intrigue policière qui, il faut bien l'avouer sert plutôt d'occasion à l'auteur de régler ses comptes, Mort à Harvard se situe dans un contexte social particulier: celui de l'émergence du féminisme dans un milieu très "machiste". " Ce qu'il y a, voyez, c'est qu'ils ne tiennent compte que de leurs propres intérêts. De loin en loin, les intérêts coïncident avec ceux des femmes, mais c'est rare et purement fortuit." (Page 16)

"En venant ici, avoue, tu devais bien te douter que le fait d'être une femme ne serait pas un détail anodin. Harvard, on sait ce que c'est. Pour s'y voir attribuer un poste, être qualifié ne suffit pas, pas pour une femme, en tout cas." (Page 44)... "Une féministe ici, une vraie, et titulaire d'une chaire, pourrait causer beaucoup de...bon, peut-être pas des dégâts, mais des vagues à coup sûr, beaucoup de vagues. Or, c'est justement ce que Harvard redoute le plus, les vagues (...) Ils sont prêts à tout pour les éviter." (Page 65)

"Que crois-tu que ces messieurs aiment à dire de bas-bleus comme nous, surtout celles qui vivent seules? Quand nous étions étudiantes, ils nous traitaient de viragos; à présent nous ne pouvons être que lesbiennes." (Page 48).

Laissons le mot de la fin à un membre éminent de la gent masculine: " Moi, reprit Bill, sentencieux, on ne m'ôtera pas de l'idée que si elle avait eu une vie normale, une vraie vie de femme, tout ça ne serait pas arrivé. Je n'ai rien contre les femmes qui travaillent, notez bien, mais je dis qu'elles doivent faire passer d'abord leur foyer et leurs enfants;" (Page 143).

Ne croyez-vous pas que le propos d'Amanda Cross est encore terriblement d'actualité? Laquelle d'entre nous n'a pas entendu ce discours au moins une fois dans sa vie??



Mort à Harvard est un roman policier atypique, dans le sens où l'intrigue n'est somme toute qu'accessoire, mais plein de charme, qui se lit d'une traite grâce au style fluide et léger de l'auteur. Malgré qu'il soit relativement court, les personnages sont bien campés, leur psychologie et leur personnalité suffisamment approfondies pour donner à l'intrigue une réelle épaisseur. Son aspect "critique sociale" est un réel atout, donnant l'occasion au lecteur de s'interroger sur l'évolution de la société moderne depuis les années 70, au moment de la libération des mœurs: les progrès accomplis sont-ils réels ou seulement de la poudre aux yeux.Car un roman policier peut aussi proposer une réelle réflexion sur le monde dans lequel nous vivons...
Lien : https://legereimaginarepereg..
Commenter  J’apprécie          60
Sans nouvelles de Winifred

Sans nouvelles de Winifred est le huitième opus de la série Kate Fansler écrit par Amanda Cross en 1986 et publié en France en 1992. Son intrigue, comme toutes celles de la série, se situe au cœur d’une Amérique en pleine mutation, prise entre ses valeurs puritaines et le modernisme prôné par ses jeunes générations. Ambivalence très bien illustrée par les romans de Carolyn Heilbrun, allias Amanda Cross, dont la construction classique développe des thèmes très modernes.

 

L’histoire, qui se déroule des deux côtés de l’Atlantique, met en scène des femmes remarquables, que ce soit pour leurs intérêts intellectuels que pour leur grande indépendance d’esprit et leur don pour l’amitié, en particulier avec d’autres femmes, tout aussi remarquables.

Les dialogues, souvent emprunts d’un humour quelque peu ironique, voire  grinçant, sont savoureux, notamment ceux entre Kate et son mari Reed. Le regard que l’auteur porte sur le monde dans lequel elle et son héroïne évoluent se teinte souvent d’ironie:  « Des présidents exclusivement: présidents des Etats-Unis – sortis de Harvard s’entend – présidents de Harvard, présidents du Harvard Club. Existe-t-il autre chose au monde ? » ( page 23).



Les romans de Carolyn Heilbrun constituent un agréable prétexte à donner sa vision  sans complaisance de la société américaine de l’époque, mais jamais sur un ton agressif:  « C’était différent, à l’époque. Sans nous faire d’illusions sur le monde dans lequel nous vivions, nous remontions nos manches pour tenter de l’améliorer. Aujourd’hui, les jeunes ne songent qu’à réussir, et là se limitent leurs ambitions. » (…)  « Ce n’est pas que je conteste le droit des grosses sociétés à se défendre lorsqu’on leur intente un procès, mais certaines de ces affaires – voyez celle de l’amiante et tant d’autres – sont si proprement écœurantes que même nos jeunes loups refusent d’y salir leur nom. Mais c’est pour mieux perdre leur temps dans de subtiles affaires de sociétés qui s’absorbent les unes les autres sans qu’on sache trop bien à qui ces manœuvres profitent. » (Page 24).

Amanda Cross, professeur de littérature anglaise à l’université de Columbia, émaille ses romans de fréquentes références littéraires , toujours d’une manière ludique. Ici, elle fait allusion, entre autres, au poème de Tennyson  « The Lady of Shallot » ainsi qu’au roman de Charlotte Brontë  « Villette ».

L’intrigue:

Kate et Reed, son mari, sont invités à la réception annuelle organisée par Lawrence,  le frère de Kate, juriste dans un cabinet. Elle y rencontre Leighton, sa nièce, qui lui fait part de la mystérieuse disparition de la responsable du service traitement de texte du cabinet où travaille Lawrence. Connaissant les facultés de déduction de sa tante, elle lui demande de mener une enquête sur cette disparition qu’elle trouve suspecte.

C’est alors que Toby, l’associé de Lawrence, lui demande à son tour de mener une enquête sur la disparition d’une personne: il s’agit de Winifred Ashby, nièce de la célèbre romancière Charlotte Stanton. Il lui confie la mission de la retrouver car, après sa dernière lettre, elle a littéralement disparu sans laisser d’adresse et sans que personne ne l’ait aperçue. Pour l’aider dans son enquête, il lui fournit l’extrait de son journal intime ainsi que les lettres qu’elle lui a envoyées.

=> Originalité de l’intrigue : qui dissimule une authentique disparition derrière une fausse alerte:  « Tu sais, je crois que nous ferions mieux de laisser l’affaire se décanter quelque temps. Trois ou quatre semaines au minimum. Tout ce que nous avons, pour l’instant, c’est une absence: pas de Winifred. En dehors de cela, aucun mobile, aucune preuve qu’il lui soit arrivé quoi que ce soit. »
Lien : https://legereimaginarepereg..
Commenter  J’apprécie          10
Une mort si douce

Ce roman me paraissant tentant sur le papier, avec une enquête se déroulant dans le milieu universitaire et le suicide d'une femme écrivain et professeur dont on se demande s'il en est vraiment un.

Mais je suis passée totalement à côté de ce livre et je me suis ennuyée tout au long de ma lecture malgré quelques réflexions intéressantes sur la place des femmes ou sur la mort.

C'est le premier roman policier d'Amanda Cross que je lisais, je ne sais donc pas si je n'ai pas eu de chance en choisissant celui-là ou s'ils sont tous dans le même style, et comme je n'ai aucune envie de lire une autre enquête de Kate Fansler, je ne le saurai sans doute jamais à part au fil des critiques sur Babelio.
Commenter  J’apprécie          112
Le complexe d'Antigone

De quoi ça parle ?

New-York, à l'aube des années 70 en pleine guerre du Viêtnam. Kate Fansler est amenée à enquêter dans son ancienne école pour jeunes filles issues de la bourgeoisie, la prestigieuse Theban.

Le frère d'une des élèves, Angelica Jablon, est retrouvé blessé à la tête, inconscient, au sein des locaux de l'école. Un peu plus tard, c'est le corps sans vie de leur mère qu'on retrouvé dans une salle de classe, morte des suites d'une crise cardiaque.

Mais que faisaient cette femme phobique et ce jeune hippie dans la Theban en pleine nuit ? Kate mène l'enquête avec l'aide de son mari Reed Amhearst.



Mon avis :

J'ai rarement lu un livre aussi ennuyeux. L'histoire est plate sans aucun suspense et le dénouement prévisible depuis des pages.

Le personnage principal Kate Fansler est agaçant : une bourgeoise à la vie ennuyante qui ne fait que jacasser à tout bout de champ plaçant des citations littéraires à chaque discussion. A mourir d'ennui.

Je pense qu'il y a eu des tentatives d'humour mais seulement des tentatives. En soi le livre n'est pas long, 280 pages seulement, mais il m'a paru interminable à cause des longueurs dues à tous ces dialogues inutiles. J'ai d'ailleurs failli ne pas terminer ma lecture.

En conclusion, ce moment passé avec ces bourgeoises bavardes friandes de littérature et de convenances m'ont laissé une impression de lassitude et de fatigue mentale.

A éviter à tout prix !
Commenter  J’apprécie          10
En dernière analyse

Premier roman d'une série policière dans la pure tradition du roman à énigme.



Janet Harrison a été assassinée sur le divan de son psychanalyste, poignardée avec un couteau de cuisine. Kate Fansler, à la fois amie du psy que tout accuse et professeur de littérature anglaise de la victime, se sent responsable pour avoir recommandé le psychanalyste à son étudiante. Elle s’improvise donc détective en embarquant dans l’aventure Jerry, son futur neveu par alliance…



Amanda Cross est le pseudonyme de Carolyn Heilbrun (1926-2003), une universitaire américaine spécialiste du Bloomsbury Group et de l’histoire de la condition féminine. Elle a sous ce pseudonyme publié des romans policiers à partir des années 60, tout en publiant en parallèle sous son vrai nom des essais sur la littérature anglaise et le féminisme. Sa série policière compte douze romans avec pour héroïne récurrente Kate Fansler, elle aussi professeur de littérature anglaise à l’université.



Dans le premier roman de la série, Kate joue les détectives amateur avec beaucoup de légèreté. Il y a pourtant eu un meurtre ; son ami psychanalyste est soupçonné ; elle-même n’a pas d’alibi et s’intéresse d’un peu trop près à l’affaire pour ne pas éveiller les soupçons de la police. Mais inconsciente du danger, elle mène son enquête en s’amusant beaucoup. Avec son futur neveu Jerry, elle forme un duo qui n’est pas sans rappeler le couple Beresford d’Agatha Christie. On se régale à suivre les aventure de Kate. On s’amuse de la voir jongler entre la préparation d’une conférence sur George Eliot et son enquête. Et on se doute un peu à la lecture de ce premier roman, que le thème de l’université reviendra probablement comme un motif récurrent dans les romans suivants…



Une lecture délicieuse pour amateur de littérature anglaise et de campus novel.
Lien : https://annatheque.wordpress..
Commenter  J’apprécie          31
En dernière analyse

Quand une patiente est poignardée alors qu'elle se trouve allongée sur le divan de son psychanalyste bien sûr cela fait désordre ! et le pauvre analyste qui avait voulu aller prendre l'air avant de se pencher sur l'inconscient de sa patiente ,est immanquablement soupçonné car il n'a pas d'alibi et il est bien possible qu'il ne dise pas la vérité !

Oui mais il faut compter avec la talentueuse Kate Fansler amie intime du suspect et professeur de littérature anglaise qui mettra ses divers talents au service de la justice pour innocenter la praticien et faire éclater la vérité.

L'intérêt de ce polar est le contexte spécifique du traitement analytique qui aide à la résolution de l'intrigue avec une chute inattendue.

Intelligent et sympathique même s'il ne fait pas partie des livres policiers inoubliables

Commenter  J’apprécie          20
Une mort si douce

Désolée de ne trouver que des citations : d'habitude j'aime bien Amanda Cross, mais là, j'ai trouvé le livre bavard et ennuyeux et j'aurais bien aimé lire d'autres critiques pour savoir si mon point de vue est partagé ou si j'ai loupé quelque chose...
Commenter  J’apprécie          31
Sur les pas de Smiley

Je suis une inconditionnelle (enfin presque !) de John le Carré et de Amanda Cross ! Amanda Cross est le pseudonyme de Caroyn Helbrun universitaire et spécialiste de la littérature victorienne et...féministe ! J'aimais tant Amanda que j'ai même acheté des livres en Anglais (courage ! Mon anglais n'est pas fameux) pour mieux la connaître.

Femme originale, qui avait décidé de se suicider à 70 ou 72 ans je ne me souviens plus, elle a attendu quelques années de plus - son fils a dit : tout allait bien pour elle - rondelette, je me suis souvent demandée si son héroïne n'incarnait pas un peu ce qu'elle aurait aimé être : femme plaisante, pleine d'entrain.

Quoiqu'il en soit les livres sous son pseudonyme sont un vrai bonheur, je ne trouve pas que le fil policier soit terrible mais peu importe on s'attache aux personnages et bonheur supplémentaire elle accroche chaque histoire à un écrivain, ici John Le Carré, donc double bonheur !
Commenter  J’apprécie          30
Mort à Harvard

Kate s'ennuie et accepte par curiosité, pour rompre la monotonie de son travail, d'aller travailler une année scolaire auprès de son amie Sylvia pour tenter de laver la réputation d'une de ses anciennes connaissances de faculté.

L'action a beau se passer aux Etats Unis , c'est un roman typiquement anglais que je viens d'achever ! Les relations entre les personnages, une analyse des sentiments et un humour très britanniques.

L'auteur est en terrain connu : elle même fut la première femme titulaire d'une chaire dans le département d'anglais, tout comme son personnage de Janet Mandelbaum.

Il n'y a pas ici à proprement parler d'intrigue, ce n'est pas ce qui au premier plan. C'est d'ailleurs ce qui m'a un peu perturbé, et il m'a bien fallu la moitié du roman pour avoir envie de la suite (j'ai tout de même du me motiver un peu). Il est écrit avec beaucoup de finesse et d'intelligence, le contexte m'a seulement déboussolé. J'avoue manquer de repères dans en littérature étrangère du XVIIè s., et avoir du mal à adhérer aux conceptions du couple de Kate et son amie Sylvia : femmes indépendantes, très cultivées et fortunées , elles ont fait des mariages de raison et voient les relations hors mariage comme un divertissement habituel. Les dialogues tournant autour du féminisme ont une part importante, ce qui est intéressant. Le masochisme plane sur tout le roman comme une ombre très nauséabonde.
Commenter  J’apprécie          22




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Amanda Cross (126)Voir plus

Quiz Voir plus

Quelle histoire !! 🧙🏻‍♂️ 🦁

La petite fille

du kansas
de belgique
de patagonie

10 questions
18 lecteurs ont répondu
Thèmes : conte moderne , merveilleux , magicien d'oz , mages , aventure fantastique , littérature jeunesse , baba yagaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}