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Critiques de Amitav Ghosh (146)
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Un océan de pavots

Premier roman de la trilogie « de l Ibis « 

(Fleuves de fumée et déluges de feu lui faisant suite )



Je ne regrette vraiment pas cette découverte !

Voilà du bon ,du vrai roman ,dans la veine de ceux que je ne lache pas !

L auteur ,indien, ecrivant en anglais ne mégote pas avec la qualité tant du style que de l intrigue ,et s est vraiment informé dans les moindres détails du contexte historique (les guerres de l opium ,opposant l empire colonial brittanique à l à Chine au 19 eme siècle ),technique( les bateaux la navigation )géographique ,sociologique …

Voilà un auteur qui a un vrai respect du lecteur ! On devine le travail d arrière plan réalisé pour écrire cette fresque .



Pour autant ,tout ceci se lit facilement ,ne soyez pas rebutés !



Trilogie de l'ibis ,donc ,d après le nom d un bateau qui emmène vers l île Maurice ,une cargaison de coolies ,main d oeuvre bon marché originaire de la région de Calcutta pour exploiter (et se faire exploiter evdt mais avaient ils réellement le choix ?)les champs de canne à sucre .

Ces engagés ,exilés volontaire sont evdt tous en rupture de ban avec leur milieu pour différentes raisons

Parmi eux Deeti veuve poursuivie par sa belle famille et Maddow le géant pariâh ,son amoureux qui lui épargna la crémation sur le bûcher de la dépouille de son mari en la sauvant dans des conditions rocambolesques

Ce vaisseau transporte aussi à son bord un service d ordre (soldats et officiers indiens evt d origine Sikh à la solde des britanniques =les cipayes ) et qq passagers « ordinaires »

Et même deux criminels (un nabab déchu et un mystérieux métis toxicomane )



Je ne vais pas résumer (impossible ) l intrigue menée de main de maître et la foule de personnages .



pourquoi le titre « ocean de pavots « ?

J ai bien aimé le point de vue de l auteur qui est originaire de cette région, il décrit les faits bruts et ce n est guère flatteur pour les « impérialistes « 

L empire britannique ,représentés par une bande d aventuriers -commerçants sans états d âme autre que l appât du gain , avait petit à petit contraint la population à ne plus cultiver que le pavot pour alimenter ses fabriques d opium .

Commerce de l opium dont les Anglais avaient le quasi monopole et qu ils revendaient en Chine avec la complicité de fonctionnaires corrompus

Ceci leur permettait d avoir de l argent frais pour se procurer les denrées chinoises très convoitées ,soieries ,porcelaine ,pierrées précieuses ,épices , thé

L empereur de Chine , voyant les ravages provoqués sur sa population (toxicomanie ) et sur son appareil etatique (corruption à tout niveau ) décida d y mettre fin en chassant les anglais ,confisquant leurs cargaisons d opium

Ce fut le début des guerres de l opium

Cela ne vous rappelle -t -il rien ?

Les talibans et leurs champs de pavots…

La guerre au nom de la Défense des idées de liberté du commerce ,de la concurrence , la guerre pour « sauver le peuple opprim é



Bref , lisez tout cela , l auteur en parle bien mieux que moi

Ne vous laissez pas rebuter par les phrases en jargon du début de ce tome ,jargon des lascars( matelots d origine diverses )ou pidgin :il faut le lire à haute voix ,phonétiquement c est assez drôle et imagé mieux si l on comprend l anglais .ces passages en jargon des lascars disparaissent progressivement pour être quasi absents des tomes 2 et 3 .



Regret ;liste des personnages serait bienvenue

Ainsi que de meilleures cartes surtout en version livre numérique peu lisibles



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La Déesse et le Marchand

Une sorte de fresque cosmogonite à l'envers, un conte animalier dans lequel les forces de la nature se déchaînent pour ramener l'homme à sa juste place. C'est d'actualité. Le projet est louable et j'aime quand on me raconte de belles histoires. Mais la thèse est mal servie par des personnages tenant plus de la fonction que de l'épaisseur romanesque avérée. L'intrigue progresse lourdement, chaque déplacement du narrateur motivant une nouvelle rencontre laquelle initie une péripétie. Et à chaque fois, on assiste à une catastrophe naturelle fruit du dérèglement climatique. C'est aussi peu crédible que pompeux. Quant à la dimension surnaturelle et mystique de la rébellion des éléments, elle est sans doute censé émerveiller et achever de convaincre le plus sceptique des climato. Moi, elle m'a un peu agacée de tant de mievrerie exaltée.

J'ai lu qu'Amitav Gosh écrivait également des essais, peut-être que je vais désormais me tourner vers eux car après avoir modérément apprécié le deuxième tome de sa trilogie de l'Ibis, j'ai ici été parfaitement déçue. Ou alors je vais lire d'autres auteurs... C'est bien aussi.
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Le pays des marées

Un homme d'affaires sophistiqué de Calcutta, une cétologue américaine d'origine indienne et un pêcheur illettré se croisent dans l'archipel des Sundurbans, appelé aussi le pays des marées, et affrontent ensemble, durant quelques jours, une nature déchaînée.

Par un concours de circonstances, ils vont se retrouver isolés tous les trois sur un bateau, au beau milieu de la mangrove indienne, pendant une violente tempête.

N’ayant rien en commun, ils vont toutefois passer du temps ensemble et se rapprocher pour combattre une nature hostile. Au bout de leur aventure, ils seront changés pour toujours.



En nous entraînant dans leur singulière expédition, Amitav Ghosh, admirable conteur, se penche sur les mythes qui nourrissent la culture de son pays et nous livre une fresque somptueuse sur l'Inde d'aujourd'hui.

Il nous révèle des tas d’informations sur une espèce particulière de dauphins d’eau douce, sur les tigres, sur le climat et les mœurs indiennes, sur cet univers très particulier qu’est la mangrove.

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Le chromosome de Calcutta

Un des premier romans de cet immense romancier découvert il y a peu

J avais été intriguée par le titre au parfum de thriller , de mystère

J ai lu ce roman sans le lâcher donc misions de mr Ghosh accomplie : celui ci est un excellent conteur , le récit est vivant , sans temps morts ,mené à brides abattues

Cependant , je le trouve moins abouti que ses autres oeuvres , en particulier la fin que je ne suis pas certaine d avoir bien comprise.



Roman inclassable qui commence comme une enquête (un individu a disparu ) ,semblant situé dans le futur (ordinateurs multi performants etc …)

Dérive ensuite dans le paranormal ou le fantastique …



Au passage. J'ai rafraîchi mes connaissances sur la malaria. Et la « malaria -thérapie «  , traitement bien réel de la syphilis tertiaire par inoculation de la malaria .Les praticiens y avaient recours avant l ère des antibiotiques et cette méthode peu orthodoxe semblait donner de très bons résultats thérapeutiques sans que personne n en connaisse le mode d'action ( s il y a des médecins à la retraite parmi les babelnautes qui s intéressent à l histoire de la médecine ? Help )



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Un déluge de feu

Troisième volet de la trilogie , j ai ôté une demi étoile car je n aime pas trop les récits de bataille

Mais c est personnel



Les protagonistes se croisent ,se décroisent et tout se met en place avec maitrise dans ce gigantesque tableau



Une partie du roman relate les batailles navales et terrestres



Du grand roman , à lire sans hésiter

Lu juste après le Goncourt 2021 et cela m a réconciliée avec la lecture !

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Un fleuve de fumée

Second tome de la trilogie de l ibis

Dont je vous avait dit le plus grand bien cfr « un océan de pavots « tome 1



Il est surtout question ici du commerce de l opium ,du train de vie assez fastueux à Canton des négociants en opium .Bien vite ;un nouveau gouverneur chinois va essayer de mettre fin au juteux trafic de l opium



Qq retours en arrière pour retracer le parcours des intervenants du premier roman



Les protagonistes sont attachants

-Paulette ,jeune orpheline cultivant des plantes rares avec l aide d un vieil anglais passionné de botanique



-Zachary Reid , marin afro-américain qui arrive à se faire passer pour blanc ,il était sous officier su r l Ibis lors de la traversée vers l île Maurice (Time 1) il est réduit ici à jouer les l amants de lady Chatterley en cédant aux avances de l épouse de son patron ,le puissant mr Burnham (trafiquant

d opium n° 1)



Neel ,le nabab déchu (mon préféré avec Kesri voir tome 3)qui finira en agent de renseignement pour les rares chinois intègres et idéalistes qui veulent mettre fin au trafic



-Bahram , rastignac indien qui fera fortune ds le trafic ,loin de sa dédaigneuse belle famille ,son fils illégitime etc



Bref un roman -monde:plongez!

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Un fleuve de fumée

Un fleuve de fumée est la suite d'Un océan de pavots mais les deux romans d'Amitav Ghosh peuvent se lire de façon indépendante. Plusieurs voix interviennent dans le récit qui se concentre sur la communauté étrangère de Canton, autour de 1840, alors que les autorités chinoises ont décidé de s'attaquer aux trafiquants d'opium qui s'enrichissent en toute illégalité. Riche en détails, parfois trop, Un fleuve de fumée ne décevra pas les amateurs de sagas historiques. Le style fouillé de Ghosh, son talent à capter l'essence d'une époque et à camper des personnages plus vrais que nature font merveille. Le ton est souvent ironique, épinglant sans aménité la morgue occidentale, un colonialisme sans vergogne qui finit par se heurter à une culture orientale incompréhensible pour ces capitalistes du XIXe siècle dont l'humilité n'est pas la qualité première. Outre Canton, l'opium est l'autre "star" du livre, son commerce dûment décrit à travers une kyrielle de personnages qui n'ont guère de moralité à exploiter cette manne. Le roman est bigarré, nourri d'un nombre incalculables de termes obscurs que Ghosh n'a pas souhaité expliciter dans un lexique, la lecture n'en étant d'ailleurs pas affecté. Dense, romanesque, intimiste, fluide : Un fleuve de fumée est l'oeuvre d'un écrivain qui marie grande Histoire et fiction avec un rare bonheur. Vivement la dernière partie de cette trilogie opiacée !
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Le pays des marées

Les chemins de trois personnages fort différents vont se croiser de nos jours dans le delta immense du Bengale Indien : Kanai, interprète et homme d’affaires de Calcutta vient dans l’île de Lusibari rendre visite à sa tante, connue de tous pour son travail humanitaire ; Piya, jeune chercheuse américaine d’origine bengalie, traque entre fleuves et marées le dauphin du Gange ; Horen, pêcheur porteur d’une histoire dramatique, sauve la jeune femme et la guide dans ses recherches sur le terrain… Tous trois vont se rapprocher par le fait d’une intrigue forte et habilement nouée, où plane le souvenir de Nirmal, l’oncle enseignant mais surtout poète, de Kanai.

Mais plus que les personnages, c’est le Bengale lui-même qui est le héros du roman, avec ses courants fluviaux et ses marées puissantes, ses innombrables îles, ses mangroves où sévit le redoutable tigre tueur d’hommes, ses mythes, sa nature inhospitalière, ses eaux infestées de crocodiles, son climat tropical que rythment les cyclones, une terre ingrate que ses habitants ne veulent quitter pour rien au monde, comme le montre la terrible aventure des colons bengalis clandestins, qui seront massacrés pour avoir voulu recoloniser une île classée réserve naturelle.

Un roman foisonnant, magistralement construit, riche de l’amour porté par l’auteur à son pays, aux personnages marquants et au charme indéniable.

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Un océan de pavots

Que dire de ce roman fleuve (!) qui se termine sur le bateau Ibis en route pour Mareech (Maurice).

Un roman choral où chaque personnage développe sa propre histoire : Deeti la récolteuse de pavot (et son sanctuaire) et son (ex?) mari le drogué à l'opium Hukam Singh ancien sepoy en Birmanie devenu Ah D'art ; Kalua le colosse ; Zachary Reid dit Mail Zikri au "teint de vieil ivoire" ; Serang Ali et la piraterie ; Raja Néel Rattan Halder le zemindar de Raskhali ; Jodu et sa sœur de cœur Paulette Lambert dite Putli ; Benjamin Burham l'armateur ; le gomusta Baboo Nob Kissin et sa Ma Taramony ; Mr Crowle le premier officier et ses relations ambigues avec Zachary.

Certains sont des girmitiyas (acceptant de se vendre pour faire la traversée) d'autres des lascars d'autres des chefs déchus ou non.

Toutes les castes et les religions sont mêlées.

Les descriptions des lieux (l'usine, le bateau...) et des sentiments sont splendides.

Arriveront-ils à bon port après avoir traversé le Kaka-Pani "l'eau noire" ?

Résultat dans le deuxième tome de la trilogie.
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Le pays des marées

Merveilleux voyage que ce pays des marées ! Comment décrire une lecture qui nous transporte loin dans un monde complètement différent du nôtre. Tout y est, les paysages, les coutumes, les légendes, les croyances, la vie au quotidien, le climat impitoyable, la faune, la flore, un vrai cocktail qui nous enrichit, nous embaume et nous transcende.



La couverture de mon édition 10/18 résume très bien cette ambiance particulière, les pastels, les eaux du fleuve paisible qui nous berce, assis sur cette barque, nous partons pour un long voyage sillonner les méandres d'un pays, d'un peuple. on se laisse porter par la plume enchanteresse de l'auteur, les personnages très attachants, les sujets abordés nous interrogent.

Un livre sur l'Inde, qui pour ma part, est bien différent de tous ceux que j'ai pu lire.

Je ne peux que vous recommander cette lecture fort intéressante, apaisante et fabuleuse.

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La Déesse et le Marchand

Je me suis laissé tenter après lecture d'une entrevue avec l'auteur dans une revue d'écologie. Amitav Ghosh est surtout connu comme anthropologue. C'est donc l'intention à la naissance de la déesse et le marchand qui m'a convaincu de lire le roman d'un romancier "amateur". L'intention exprimée dans l'article était d'en revenir aux façons non-modernes de raconter des histoires.

Et donc, le point de départ du récit est une légende racontée à l'auteur lorsqu'il était enfant. Ce conte brasse des thèmes universels, des noeuds écologiques, calques de la réalité actuelle ( large part est faite à l'exploitation des migrants), une crise planétaire plutôt que climatique, explique A. Ghosh. Les cultures s'entremêlent au cours de péripéties assez banales, si elles n'étaient teintées de surnaturel. Cette dimension fantastique, auquel s'ajoute le dépaysement entre Calcutta, Brooklyn et Venise, permettent d' assimiler la naïveté de l'écriture et d'accepter un très lent développement de l'intrigue. J'ai appris énormément sur le culture bangla, les manuscrits anciens et la détresse d'une mère dauphin. C'est presque suffisant pour apprécier le voyage, entre guide touristique, livre de contes et alerte écologique .




















Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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La Déesse et le Marchand

Le dernier roman d'Amitav Ghosh est presque une suite de son roman Le Pays des marées paru en 2008. On y retrouve en partie le même cadre, les Sundarbans, cette région de mangroves située à l'embouchure du Gange, et quelques uns des personnages comme Piya, la delphinologue qui y étudiait les dauphins de l'Irriwaddy (une espèce de dauphin d'eau douce, dont l'aspect rappelle celui des globicéphales ou des bélugas), Kanai le traducteur et sa tante Nilima qui dirigeait un hôpital, la villageoise Moyna et son fils Tipu qui avaient tous deux vécu un drame terrible lors d'un cyclone.



C'est toujours agréable de savoir comment ont évolué les personnages d'un livre que l'on a aimé mais ce roman peut être lu indépendamment du premier.

Il met en scène un nouveau narrateur, Deen, d'origine bengalie, vendeur de livres anciens et expert en folklore bengali, qui partage son temps entre les Etats-Unis et Kolkata (Calcutta). Lors d'un séjour en Inde, Deen apprend l'existence d'un sanctuaire situé dans la forêt des Sundarbans qui serait dédié au culte de la déesse des serpents et lié à la légende du Marchand d'Armes, un humain poursuivi par la colère de cette déesse et contraint à fuir à travers des pays imaginaires. D'abord réticent mais finalement titillé par la perspective d'en apprendre plus sur ce sanctuaire et sur l'origine de cette légende, Deen décide de se rendre sur place. C'est le début d'une longue aventure initiatique qui l'entraîne dans les pas du Marchand et qui va ébranler sa conception du monde en le mettant face à des tragédies environnementales (cyclones, crues, tornades) et humaines comme l'effroyable périple entrepris par les migrants bangladais pour trouver en Europe travail et conditions de vie décentes.



Tout au long du récit, deux interprétations des événements s'affrontent, l'une surnaturelle, dans laquelle les serpents, les araignées, les crues et tornades ne sont que des émanations magiques de la colère de la déesse, l'autre rationnelle, scientifique, dans laquelle l'ensemble de manifestations ne sont que pures coïncidences et n'expriment que la matérialité des bouleversements climatiques auxquels nous assistons, quasi-impuissants, depuis quelques décennies : hausse des températures entraînant la migration de nombreuses espèces animales et végétales vers le Nord, plus grande fréquence des phénomènes climatiques violents tels que les cyclones...



Moins ambitieux que la Trilogie de l'Ibis ou que Le Pays des marées, c'est un conte moderne, très documenté et intéressant mais à la construction linéaire un peu paresseuse, qui nous entraine sur les lieux visités par le Marchand d'Armes, à la manière d'un jeu de piste historique.

J'avais adoré Le pays des marées mais j'ai finalement été un peu déçue par le traitement de ce roman, où les thèmes abondent mais laissent trop de place à une vision fantastique, confinant parfois au ridicule comme dans la scène finale où toutes les espèces de dauphins se réunissent autour du bateau des migrants.



Challenge Multi-défis 2021
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Le chromosome de Calcutta

Les esprits cartésiens sont mis à l'épreuve à la lecture de ce roman d'Amitav Ghosh. Naviguant entre la science et l'ésotérisme, le savoir et l'instinct, l'auteur nous entraîne dans une enquête dont le point de départ se situe dans un appartement de New York City. Antar télé-travaille pour un organisme international et se trouve chargé de retrouver, par le biais d'une carte d'identité périmée, un ex-employé disparu mystérieusement quelques décennies auparavant à Calcutta en Inde. À partir de ce moment, se met en branle une série de coïncidences dont le pivot tourne autour des recherches entreprises en 1895 par Ronald Ross, un médecin bactériologiste britannique, en vue de confirmer la transmission de la malaria par le moustique. Le hasard n'existe pas, tous les événements s'enclenchent selon un karma déterminé par des forces supérieures : c'est le propos du roman. J'avoue m'être un peu perdue dans les circonvolutions de l'intrigue et la fin abrupte m'a laissée pantoise. Un roman qui a intérêt à être lu d'une seule traite et avec une certaine ouverture.
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Le pays des marées

Nous voyageons dans l’archipel de Sundarbans, une région déshéritée de l’Inde, des îles qui vivent au rythme des marées qui submergent régulièrement les terres, et où une population pauvre tente de survivre tant bien que mal, entre les caprices des eaux, des crocodiles et des tigres. Les veuves sont légion et leur vie est encore plus difficile. Kanai, Indien cosmopolite, qui a vécu les années de jeunesse à l’étranger et qui a fondé une entreprise de traduction très prospère, revient dans la région où il a passé quelques mois dans son enfance. Sa tante lui demande de lire un texte laissé par son mari. Son chemin va croiser celui de Piya, une cétologue américaine d’origine indienne, mais qui ne parle que l’anglais, et qui ne semble avoir gardé aucune trace de la culture de ses parents, qui ne vient en Inde que pour étudier ce qui constitue sa grand passion, les dauphins. Elle va être aidée par Fokir, un pêcheur analphabète qui connaît les eaux de la région comme personne. Un quatrième personnage va se mêler au trio, Moyna, la femme de Fokir, qui veut s’élever dans la hiérarchie sociale, et permettre à son fils de connaître une autre vie. Entre passé (le carnet de l’oncle, qui évoque des événements du passé, et la mère de Fokir) et une situation présente complexe, émotionnellement en particulier (d’étranges attirances et liens se nouent), les personnages se retrouvent devant des mises en questionnement de leurs vies, de leurs choix.



Je vais essayer d’étayer mes réactions et impressions à cette lecture. Le style est simple, des phrases courtes, une syntaxe et un vocabulaire qui ne recherchent pas le complexe. Cela permet une fluidité sans doute, mais a au final donne un côté impersonnel qui a fini par provoquer chez moi une certaine frustration.



L’essentiel est donc le récit. Je l’ai trouvé prenant au début, Amitav Ghosh a une incontestable habileté à tisser sa trame, à inventer des petites choses qui vont maintenir l’intérêt, entre des récits croisés, et des petits détails qui auront leur importance par la suite. Et il transmet dans son livre un vrai intérêt pour la région dont il parle, qui n’est pas l’endroit le plus connu de l’Inde, et qu’il semble bien connaître et aimer. C’est peut être au final le protagoniste principal, et à mon avis le plus intéressant.



Mais voilà, au bout d’un moment, j’ai trouvé ce récit un peu sans surprise, tous ces petits indices qui nous montrent bien le chemin que nous allons suivre. Et le côté de nous montrer un peu ce que nous nous attendons à voir, ce que l'on voudrait ne pas rater dans un tel voyage : les tigres, les crocodiles, et les dauphins en prime. Et le cyclone comme pièce de résistance final. Qu’on sentait venir depuis très longtemps, et qui provoque une nouvelle situation bien sûr chez certains personnages.



Je ne voudrais pas avoir l’air trop négative, parce que c’est un livre qui a d’incontestables qualités. Mais j’ai personnellement du mal avec ce genre de publications, il m’a manqué d’être surprises, déstabilisée, obligée de faire un certain effort. Là c’est un peu trop aisé, trop évident, trop lisse. Mais ce n’est que mon sentiment, bien sûr.

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Un océan de pavots

Amis lecteurs ,préparez votre billet pour ce voyage vers Port Louis en partant de Calcuta .Les couleurs ,les odeurs,les vocables même étrangers au départ,vous deviendront familiers .Que de figures attachantes ,bouleversantes s'embarquent vers une terre inconnue sur un navire nommé "Ibis "et pour tant de raisons diverses et variées .Trés beau roman qui demande au lecteur affamé une suite à se procurer le plus rapidement possible car l'on éprouve un manque sérieux comme une pipe d'opium .....peut être ?????
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Le pays des marées

Destins croisés : une cétologue, un homme d'affaire et un pêcheur illettré se rencontrent en Inde, dans l'archipel des Sundarbans. Découverte du monde des dauphins, de la nature indienne dont les hommes sont à la merci, des rencontres humaines qui changent une vie.

Très beau roman qui nous emmène voyager ailleurs, dans un monde lié à la nature.

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Le grand dérangement

Amitav Ghosh est un chirurgien d'une inestimable adresse ! Il dissèque d'une dextérité de maître les discours absurdes et hypocrites à l'égard de la crise climatique. J'ai rarement été aussi enthousiasmé par un livre. Il doit être lu absolument, et par le plus grand nombre possible.

Je ne résumerai pas tout le contenu du « Grand dérangement », la pensée est touffue, complexe et vaste. Amitav Ghosh analyse l'histoire du développement industriel et technique et de l'Impérialisme. Il décrit les dérèglements climatiques avec moult détails saisissants et des statistiques qui laissent peu d'espoir pour l'avenir. La crise climatique est le résultat de nombreux facteurs : politique, historique, social, culturel et même littéraire. En effet, la littérature ne peut en être dissociée. (C'est bien le sujet qui me fit entrer dans un véritable état d'euphorie.) L'évolution littéraire, comme le montre Ghosh, fut, peu à peu, un mouvement vers l'intérieur, une séparation graduelle et presque totale de l'homme et de la nature (ou de ce qu'il appelle le non-humain). D'abord, il y eut l'abandon des formes traditionnelles (épopée, légende, mythologie) qui faisaient une grande place au non-humain et aux forces mystérieuses de la nature. Au 19e siècle le réalisme s'impose de plus en plus, et au 20e siècle le formalisme fit le procès de la fiction. « La sincérité et l'authenticité deviennent, en politique comme en littérature, les vertus cardinales. » (p. 148) De là vient l'engouement pour les textes d'une grande subjectivité, pour les récits intimes (pour ne pas dire nombrilistes), pour les textes dont le but et l'effet escomptés sont une « découverte de soi ». En rejetant la fiction nous rejetons un outil inestimable pour penser et repenser le monde. Ghosh va même jusqu'à dire que « penser le monde uniquement tel qu'il est représente la formule parfaite pour un suicide collectif ». (p. 149) C'est fort ! La critique d'un certain type de littérature est implacable, mais juste et essentielle. Le seul point que j'aurais à lui reprocher serait de n'avoir que très peu abordé les textes de fiction qui ont sut réfléchir à la crise climatique. Si le retour saisissant du non-humain sous les traits du dérèglement climatique rend palpables les incapacités d'une littérature trop subjective, j'aurais aimé plus d'exemples de ces textes injustement négligés par l'intelligentsia, mais qui se sont montrés à la hauteur de la Grande Fiction. Il mentionne, entre autres, « Solaire » de Ian McEwan et « Dans la lumière » de Barbara Kingsolver comme étant des textes remarquables à cet égard. Pour les fins de sont argumentation, Ghosh a exagéré certains éléments et en a diminué d'autres, mais l'ensemble demeure véridique.

L'ouvrage d'Amitav Ghosh est riche et muni d'un exceptionnel appareil de note. Son ton est absolument convaincant, j'ai bien hâte de découvrir ses autres textes. Il termine « Le Grand dérangement » avec une touche d'espoir. Face à la crise actuel, les grandes religions ont leurs mots à dire. Le pape François l'a prouvé avec son encyclique « Laudato si' ». Ajoutons que l'Évangile selon Luc dit : « Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s'il se détruisait ou se perdrait lui-même ? » Malgré le sombre et alarmant portrait du « Grand dérangement », il est réconfortant de savoir qu'il existe des personnes dont la sagesse permet de voir au travers du brouillard de la sottise humaine.

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Un océan de pavots

Un océan de pavot se place dans le XIX ème siècle en Inde mais aussi en littérature, c’est le retour du grand roman d’aventures avec foison de personnages haut en couleur, des péripéties, des coups de théâtre et des grands sentiments.

A cela il faut bien sûr ajouter l’exotisme indou accentué par le choix de l’auteur de ne pas aider son lecteur avec un glossaire des mots indiens, comme un voyageur perdu celui-ci doit accepter de ne pas tout comprendre et de parfois perdre pied mais cela fait partie du charme du roman.

Vers 1840 les compagnies anglaises déversent l’opium sur la Chine et pour que la production suive, les paysans indiens sont brutalement incités à produire le pavot au détriment même de leur propre nourriture, devant la misère et la famine beaucoup décident de se vendre comme coolies pour aller exploiter l’île Maurice sans espoir de retour.

C’est le parcours de ces parias que raconte Ghosh, de la veuve ruinée à la jeune fille que l’on veut marier de force en passant par un raja condamné pour banqueroute, tous vont suivre une route pleine d’embûches pour se retrouver sur un bateau, L’Ibis, en partance pour Maurice. A la douleur du départ va s’ajouter une traversée pleine de violence, qui va culminer dans une tempête sur la mer et dans les cœurs.

Comme dans les romans du XIXème les rebondissements sont souvent prévisibles ou tirés par les cheveux mais on retrouve le bonheur du romanesque assumé, des personnages typés, des méchants redoutables et des héros pleins de ressources. Le tout dans une Inde implacable, à l’incompréhensible système des castes dans lequel les occupants anglais tirent les ficelles sans scrupules. Un vrai bonheur de lecture …. et il y a deux autres volumes.

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Le chromosome de Calcutta

Quelle déception ! Je m'attendais à un ouvrage dans la veine de "Peste et choléra" de Patrick Deville qui raconte comment Alexandre Yersin a découvert le bacille de la peste et inventé un sérum anti-pesteux. Je m'attendais donc à quelque chose dans ce style pour la malaria dont la connaissance de la maladie a fait des avancées importantes grâce aux recherches de Ronald Ross. Ce qui lui a valu le prix Nobel de médecine en 1902. Rien de tout cela.

Amitav Gosh noircit 300 pages d'une aventure rocambolesque, loufoque, décousue entre histoire et science fiction avec beaucoup trop de mots. Finalement Ronald Ross a très peu de place et la science aucune.

Je me demande même ce que le savant vient faire dans cette histoire qui le dessert.

Pour une première rencontre avec Amitav Gosh, qui a pourtant une solide réputation, c'est hélas raté.

Comme je n'aime pas les échecs, je tenterai la lecture d'un autre roman de cet auteur plus tard en espérant revoir mon jugement.



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Un océan de pavots

Il y a deux ans, je faisais connaissance avec Amitav Ghosh - Le palais des miroirs -avec la ferme envie de poursuivre le voyage en Orient, et en particulier en Inde grande oubliée de mes choix de lecture. C’est ainsi que je me lance dans son ambitieuse trilogie de l’Ibis.



L’Ibis est une goélette, qui de Calcutta doit amener jusqu’à l’Île Maurice une floppée de personnages, d’origines diverses, et pour diverses raisons ; mais pour qui l’opium est toujours peu ou prou une compagne plus ou moins proche.



Amitav Ghosh commence par présenter longuement, avec minutie, et surtout beaucoup de dynamisme son monde. C’est n’est que plus tard dans le roman, qu’Amitav Ghosh embarque ses personnages aussi attachants qu’hauts en couleurs à bord de l’Ibis pour un voyage riche en péripéties, et rebondissements.



Amitav Ghosh est un conteur hors pair. Il a une fine connaissance de la société indienne, et un sens aigu de l’histoire. Sa langue est riche, abondement teintée de termes indiens volontairement non traduits dans un lexique. Cela laisse le choix au lecteur de se renseigner, ou au contraire de se laisser guider par son imagination et son intuition.



J’ai beaucoup apprécié l’esprit d’aventure de ce roman, et son grand sens romanesque. Il me tarde évidemment de retrouver son ambiance avec le second volet….




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