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Critiques de Anna Hope (958)
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Le Rocher blanc

Ce roman n'aurait jamais vu le jour si l'autrice, Anna Hope, n'avait pas un jour cherché à comprendre pourquoi elle n'arrivait pas à avoir d'enfant, alors que cela faisait des années que son couple désirait en avoir un. Alors qu'ils se trouvent tous les deux au Mexique, ils sont invités à prendre part à une cérémonie Wixárika durant laquelle on leur propose de prier pour exaucer leur voeu le plus cher. Quelques temps après, elle tombe enceinte et leur petite fille nait.

Quelques années après, alors que tous deux sont en train de se séparer, ils projettent de retourner sur les lieux, là où vivent les indiens Wixárikas, au coeur de la Sierra Madre afin de les remercier en apportant des offrandes, et de demander protection pour leur petite fille.

Voilà pourquoi le couple se trouve embarqué dans un minibus avec d'autres touristes désirant tous se rendre sur ce lieu sacré, le Rocher blanc. Il y a un mexicain, un colombien, une sénégalaise et sa petite fille, une française, une allemande, une anglaise et deux anglais, un suédois et un chaman en plus du couple et de leur petite fille. C'est le mari qui conduit.

Peu à peu la narratrice qui est l'écrivaine (et sans nul doute aussi l'autrice) glane ici ou là des bribes de conversations et commence à comprendre les raisons cachées ou à peine évoquées par les uns ou les autres expliquant leur voyage jusque dans ce coin reculé du globe.

Le roman débute par le récit de l'écrivaine, en 2020 en pleine épidémie de Covid quand débute leur périple. Nous faisons sa connaissance dans le minibus bondé alors que sa petite fille s'impatiente et que la chaleur est suffocante.

Puis l'autrice remonte le temps jusqu'en 1969 pour nous raconter la vie de ce chanteur (Jim Morrison) qui a mis fin à ses jours, deux ans après être venu lui aussi dans ce lieu qui lui avait permis de s'évader de son quotidien, d'abandonner sa tournée et de s'interroger sur le sens de sa vie et du succès.

Elle poursuit ensuite par l'histoire poignante de celle qu'elle appellera simplement "la fille". En 1907, une petite fille Yoeme est enlevée (avec sa soeur) à sa famille pour être vendue comme esclave.

Puis l'autrice remonte encore le temps jusqu'au "lieutenant" (personnage librement inspiré de Juan de Ayala). En 1775, il fut le premier européen à naviguer dans la baie de San Francisco pour la cartographier.

Anna Hope repart ensuite en sens inverse dans le temps pour terminer le récit de leurs histoires et arriver jusqu'à aujourd'hui...



L'autrice traverse donc ces quatre histoires, ces quatre destins singuliers et trois siècles pour nous raconter l'histoire de ce Rocher blanc...lieu sacré pour les indiens et lien commun entre les histoires. Le Rocher blanc auquel la tribu des Wixárikas attribue des pouvoirs extraordinaires existe vraiment et est situé à Nayarit au Mexique.

Pas de passage mystique pour autant. La narratrice nous livre un portrait sans concession de leur couple en péril, de son anxiété pour l'avenir qui explique qu'elle ait besoin de venir déposer des offrandes, de trouver un sens à sa vie maintenant qu'avec son mari rien ne va plus et de demander protection pour sa fille.

Mais trouvera-t-elle pour autant l'apaisement arrivée au Rocher blanc, je vous laisse le découvrir...

Il est tentant de lire chacune des histoires de manière chronologique, j'ai même eu du plaisir à le faire quand j'ai réalisé que c'était ainsi que le roman était bâti. J'ai aimé l'écriture, la manière particulière de l'autrice de nous inviter à marcher dans ses pas, les liens parfois ténus mais subtils qu'elle tisse entre tous les personnages, leur différence, leur foi dans les croyances et les mythes.

J'ai aimé le respect avec lequel l'autrice parle de ces cérémonies traditionnelles que personnellement je connaissais peu. Elle s'interroge même sur sa légitimité d'y participer, elle qui débarque d'Europe et n'appartient pas à cette culture, elle qui est une simple touriste comme les autres.

En racontant l'histoire de ce Rocher blanc, tellement présent, beau et mystérieux, l'autrice nous dépeint aussi la folie des hommes, avides de conquêtes et les conséquences de leurs actes au fil des siècles, l'histoire des peuples oppressés et dépouillés de leur terre...

Malgré ces passages que j'ai beaucoup aimés, des personnages qui m'ont touché, j'ai un avis mitigé sur ce roman qui veut aborder trop de sujets à la fois, propose un lien trop superficiel entre les histoires même si chacune individuellement a des raisons de nous émouvoir. Il m'a manqué quelque chose et j'ai trouvé beaucoup trop de longueurs entre deux passages intéressants.
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La salle de bal

Un écrit qui déchire, une chronique clinique âpre et romantique à la fois autour d'une terrible problématique ; les troubles mentaux tels qu'ils étaient considérés - et traités- au début du XX e.

En 1911, l’asile d’aliénés de Sharston, dans le Yorkshire, accueille des hommes et des femmes qui travaillent et vivent chacun de leur côté : les hommes cultivent la terre tandis que les femmes accomplissent leurs tâches à l’intérieur. Ils sont néanmoins réunis chaque vendredi dans une somptueuse salle de bal. Ella y retrouvera John, un "mélancolique irlandais" et ils essaieront de croire à nouveau en l'avenir.

À la tête de l’orchestre, le "bon" docteur Fuller observe ses patients valser. On peut quelques temps le prendre pour un humaniste et un progressiste , très vite on est amenés à constater ses propres névroses, liées en grande partie à sa volonté d'être reconnu à tout prix, et à son homosexualité refoulée.. Le "dérapage" est inévitable : l’eugénisme et le projet de loi sur le Contrôle des faibles d’esprit va le conduire à des pratiques dont on mesure bien les suites tragiques.

Anna Hope nous entraîne dans cette salle de bal dont on sort tous un peu étourdis . Elle réussit mieux que jamais à actualiser un fait historique et à captiver notre attention.

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La salle de bal

J'adore Anna Hope. Je trouve qu'elle a un réel don pour nous embarquer dans ses histoires, toujours bien documentée. Les éléments fictionnel ne font qu'ajouter plus de corps et d'émotions à des faits historiques bien relatés. Elle peint ses personnages avec une vraie justesse (si bien qu'on est triste de les quitter à la fin du roman), la narration est bien rythmée (si bien qu'on ne se rend même plus compte qu'on tourne les pages et que les chapitres défilent trop vite)

Un roman à lire sans hésitation si la thématique vous intéresse !
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Le Rocher blanc

C’est bien dommage… sur les traces de ce rocher blanc mystique mexicain on suit le parcours de différents personnages à travers les époques. J ai accroché avec la première famille, un peu moins avec la rockstar des années 50 et cela a été de pire en pire..
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La salle de bal

J’ai été effarée par la prise en charge des aliénés et les thèses eugénistes de l’époque. Certaines phrases sur la condition des femmes m’ont fait lever les yeux au ciel comme « il a été démontré que la lecture pratiquée avec excès était dangereuse pour l’esprit féminin ». Ce roman bien qu’antérieur au « Bal des folles » me l’a évoqué mais je l’ai trouvé bien supérieur dans le style et la narration avec les trois points de vue qui correspondent aux 3 situations dans l’asile : soignants, femmes et hommes. L’histoire est intéressante et les « expériences » du Dr Fueller amènent un peu de suspense à l’histoire.
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La salle de bal



Un roman choral envoûtant. Une histoire au rythme de la musique et des saisons qui a pour socle une réalité historique peu connue.



« Ella est envoyée à l’asile pour avoir brisé une fenêtre à la filature où elle travaille. Elle doit se contenir pour ne pas tenter de s’enfuir et être punie. Des liens se nouent avec d’autres interné.es sous l’œil vigilant du docteur. »



A lire paisiblement au milieux d’une clairière.

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La salle de bal

J’aime beaucoup cette autrice ( j’ai notamment adoré le chagrin des vivants) qui nous emporte dans une histoire d’un amour impossible dans un centre de redressement au début du XX iem siècle. C’est très bien écrit, histoire très originale puissante et envoûtante

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La salle de bal

1911. Asile de Sharston, dans le Yorkshire. Deux mille patients, hommes et femmes séparés, internés dans des bâtiments distincts. Et "au beau milieu de l'asile (...) quelque chose de complètement inattendu : une splendide salle de bal, de quarante-cinq mètres de long sur quinze de large". Chaque vendredi est organisé un bal où sont conviés les patients qui ont été "sages" durant la semaine. C'est la seule occasion pour les hommes et les femmes de se côtoyer et de danser ensemble.



Ella reprend conscience, ignorant où elle se trouve. Atterrée quand elle comprend qu'elle a été internée suite un mouvement d'humeur sur son lieu de travail. Elle fait la connaissance de Clem, enfermée à Sharston pour avoir entamé une grève de la faim destinée à marquer son refus d'épouser un homme que son père et son frère avaient choisi pour elle. Tout le monde et n'importe qui pouvait ainsi passer pour fou et être envoyé à l'asile, au début du XXe siècle : une femme ayant eu un enfant illégitime, un homme en dépression, un indigent...



L'intrigue progresse d'abord lentement, avec une douceur mélancolique, au rythme des jours qui s'écoulent, semblables les uns aux autres. Au rythme des liens qui se tissent entre les personnages et du passage des saisons. L'écriture belle et douce d'Ana Hope permet de découvrir peu à peu les existences blessées des différents protagonistes auxquels on s'attache au fur et à mesure que l'on apprend à les connaître.



John, un Irlandais taciturne, patient de Sharston depuis plusieurs mois, garde en lui des secrets "autour desquels il se referme comme la coquille dure d'une noix". Charles, l'un des quatre médecins adjoints de l'hôpital, mélomane embauché cinq ans plus tôt pour ses talents de musicien et rapidement nommé chef d'orchestre, se sent heureux d'exercer la médecine à Sharston, loin de la pression et de l'emprise paternelle.



Le rythme de l'intrigue s'intensifie dans la deuxième partie du roman, précipité par l'évolution morale de Charles et par ses névroses. Ne nous fions pas aux apparences, les êtres qui basculent de raison à folie ne sont pas nécessairement ceux que l'on interne. Enfant méprisé par son père, subordonné en manque de reconnaissance, obsédé par l'ambition de "prendre sa place dans le panthéon des hommes supérieurs", Charles est sans aucun doute le personnage le plus complexe, le moins aimable et le plus intéressant du roman.



S'il pense initialement que "la musique et la danse participent à une approche efficace des soins apportés aux malades mentaux", ses certitudes sont rapidement ébranlées par les théories en vogue sur l'eugénisme. Suite à un choc psychologique que son esprit est incapable d'admettre, il refoule ses émotions et devient réellement dangereux. L'intrigue s'assombrit, la violence s'extériorise et menace tragiquement les personnages.



A travers le personnage de Charles, Ana Hope aborde l'Histoire méconnue de l'eugénisme en Grande-Bretagne et en Europe au début du XXe siècle (terreau fertile sur lequel se développera bientôt le nazisme).



Vaut-il mieux stériliser les "faibles d'esprit" et les "pauvres chroniques" pour éviter qu'ils se reproduisent ou bien les enfermer dans des centres médicalisés coûteux pour l'Etat ? Ce débat initié par le docteur Tredgold, neurologue et psychiatre britannique spécialisé dans l'étude de la déficience mentale et membre de la Société d'éducation eugénique, s'exprimera lors du congrès eugéniste international de 1912. Charles veut initialement participer à ce Congrès pour prouver que l'on peut éviter la stérilisation obligatoire en créant des centres auto-gérés par les patients afin de réduire les dépenses nécessaires à leur prise en charge.



L'on découvre avec sidération l'enthousiasme de Winston Churchill, alors ministre de l'intérieur, pour la stérilisation forcée des "inaptes" dans le but de "purifier la race humaine de ses membres les plus faibles" et de "concevoir des gens meilleurs". Le projet de loi sur les faibles d'esprit, voté en 1913, autorisera finalement la ségrégation, sans inclure la clause qui aurait permis la stérilisation forcée, retirée au dernier moment.



Toile de fond historique et considérations politiques viennent enrichir ce roman d'une grande sensibilité, dont il est difficile d'interrompre la lecture avant de l'avoir terminé. Les personnages sont touchants. Mention spéciale pour Miss Clemency Church, qui se distingue par son refus de se soumettre aux règles patriarcales, par sa volonté farouche de n'appartenir qu'à elle-même, par son amour de la lecture qui lui permet d'échapper mentalement à l'enfermement, et par sa destinée.
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Nos espérances

Nos espérances (2019) est le quatrième livre que je lis à cette romancière et je crois que ce sera mon préféré pour le moment; les autres étant très bons aussi, mais celui-ci m'a captivé par l'acuité psychologique dans la description des personnages, mais aussi dans les situations dans lesquelles elle les place.



C'est un roman choral à trois voix, intimiste, doux-amer et générationnel, on peut dire aussi un roman de formation puisque nous suivrons de près les trois amies sur une longue période. Pour ceci, la romancière se sert de constants flash backs entre 1987 et 2008, ce qui comprend le debut de leur amitié et le milieu de la quarantaine, ce qui leur permet de faire le bilan de leurs espérances...



C'est l'histoire de l'amitié sur une vingtaine d'années de trois filles, trois filles assez différentes qui vont suivre aussi des chemins différents et vivront, forcément, des choses différentes tout en gardant et cultivant un attachement et une amitié suivie. C'est une amitié normale, c'est à dire avec ses hauts et ses bas, mais aussi avec ses vilenies.



Mais la vie reserve beaucoup de surprises, bonnes et moins bonnes, et les gens changent en conséquence. Alors, ces trois amies qui sont Hanna, Lissa et Cate auront un parcours semé d'ornières qu'elles essaieront de contourner. Les sentiments éprouvés sont variés : amour, désamour, rivalités, trahisons, position devant la maternité, le travail, le mariage, les relations avec les parents, la mort.



Hanna est mariée avec Nathan depuis des années. Le couple n'arrive pas à avoir un enfant, malgré les efforts désespérés de Hanna, qui pousse l'essai au détriment de son couple.



Lissa est une belle femme qui fait du théâtre et tire le diable par la queue, l'obligeant à faire des jobs éreintants et mal payés. Sur le plan sentimental, elle n'a jamais eu de compagnon durable ni valable.



Cate est aussi mariée et mère de famille, mais elle ne se sent pas heureuse, se remémorant ses amours saphiques de façon plutôt idéalisée, elle croit ne pas aimer son mari alors qu'il la couvre d'attentions et la protège.



Après la trentaine, l'insatisfaction de chacune est manifeste. Et l'incident arrive. C'était prédictible.



L'amitié des trois filles sera ébranlée. La trahison sera mise en évidence. Les culpabilités assumées et le pardon difficilement accordé.



Trois tranches de vie contemporaines, dans un récit vibrant de réalisme, avec ses moments de désespoir, et aussi ses moments de joie toujours passagère, sur fond d'amitié féminine où prédomine la communication, les échanges fréquents des expériences vécues.



Un roman qui m'a captivé par moments et où le drame de chacune m'a percé le coeur car la profondeur que Anna Hope a su insuffler à Hanna, Cate et Lissa est très réussie. Comment ne pas évoquer une part forte de autobiographie dans ce roman, puisque Anna Hope a mené un parcours d'actrice à Londres, métier qu'elle a abandonné pour se dédier à l'écriture après avoir suivi une formation ad hoc. Bien lui en prit, car elle est vraiment talentueuse, elle sait raconter une histoire.



Autrice à suivre.
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La salle de bal

n thème développé dans ce roman est l'eugénisme. Je commence donc par une définition : théorie cherchant à opérer une sélection sur les collectivités humaines à partir des lois de la génétique.



A partir de là, on peut se dire que les pauvres engendreront des pauvres et que les simples d'esprit engendreront des simples d'esprit. Pour former une société d'êtres supérieurs, la solution pourrait être de stériliser ces pauvres gens ! Et, figurez-vous que Churchill était pour cette solution ! Heureusement, il a été pris par d'autres sujets et la loi n'est jamais passée.



L'histoire racontée par Anna Hope se passe en 1911 en Angleterre dans un asile psychiatrique : l'asile Sharston dans le Yorkshire. Cet asile existe-t-il? Question posée à Mr Google et oui, il existe bien, mais sous le nom de Menston.
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La salle de bal

I N T E N S E !



Asile (maison de fous comme ils disaient alors),

dans la lande du Yorkshire en 1911.



Récit dur, puissant,

qui m'a entraînée comme l'aurait fait un torrent impétueux plein d'écueils.



Le souffle de toutes ces vies m'ont insufflé tant de sentiments d'émotions intenses, de révolte aussi.



Des vies défilent et les émotions affleurent au rendez-vous de l'écriture d'Anna Hope.



- C'était une contagion terriblement dangereuse l'Espoir - (p. 84)



Qu'il est doux, tendre, plein de beauté et d'espoir ce "finish" dont j'avais si peur, qu'il ne soit à l'image de ce récit.



L'autrice qui prouve là, que la magie peut se trouver tout au bout d'une laborieuse et dure réalité.



Et pourtant ,



" Le jardin de l'humanité est envahi de mauvaises herbes ... l'engrais ne les transformera jamais en fleurs".

(Karl Pearson)
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Le Rocher blanc

En ce qui me concerne j’ai adoré les deux premiers chapitres, que j’ai lus d’une traite, impressionnée encore une fois par la plume de l’auteur, et sa capacité à nous faire entrer complètement dans la peau des personnages.

J’ai été fascinée par la manière dont Jim Morrison apparaît ici, et la connexion avec ce Rocher blanc mythique au milieu.

J’ai par contre moins aimé la suite, avec des personnages qui viennent du fond des âges, des histoires déprimantes de déportation et autre, et je sentais que j’aurais aimé retrouver l’époque contemporaine, les personnages du début ainsi que leur parcours… ce qui finit par arriver en fait, puisque j’ai lu le sommaire, mais je n’ai pas eu la patience de persévérer.

J’avais perdu l’élan initial et je ne l’ai pas retrouvé. Dommage :-/
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Nos espérances

J'ai aimé comment l'auteur nous permet de nous insérer dans la vie de ces trois jeunes femmes, Hannah, Cate et Lissa. En fin de lecture j'ai un peu l'impression de quitter des amies. Leur histoire nous raconte les choses de la vie, tout simplement! C'est très bien écrit. Premier roman que je lis de cet auteur, je pense que j'aurais grand plaisir à en lire un autre. une belle découverte.
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Le chagrin des vivants

Ce roman d’Anna Hope traînait dans ma PAL depuis 2018… À la base je l’avais acheté pour découvrir l’autrice… qui en a sorti quelques-uns depuis 🙃. Si vous avez suivi mes stories, vous ne serez pas surpris(es) en apprenant que j’ai beaucoup aimé ce récit, et que je l’ai littéralement dévoré.



Il n’y a rien de révolutionnaire dans le traitement du genre, même si la Grande Guerre n’est pas celle qui est le plus représentée en littérature, mais ces destins croisés de femmes (et d’hommes) post-guerre m’ont touchée. Des vies à jamais brisées, des cicatrices qui ont du mal à se refermer. Comment se reconstruire après de tels évènements et la perte d’êtres chers ? Que reste-t-il alors, si ce n’est le chagrin des vivants ?



Les hommes revenus du front peine eux aussi à refaire surface. À cette époque peu voire aucune considération sur les séquelles psychologiques. Des survivants en apparence, dont une majorité est incapable de travailler et reprendre une vie normale.



Novembre 1920. Londres. Nous faisons la connaissance d’Hettie, Evelyn et Ada. Orpheline de père, Hettie a dix-neuf ans et danse au Hammersmith Palais. Depuis son retour du front, son frère est muré dans le silence, incapable de travailler. Evelyn, la trentaine, travaille au bureau des pensions de l’armée, et a perdu son fiancé. Son frère Edward est revenu indemne physiquement mais à quel prix ? Ada, quant à elle, n’a jamais pu faire le deuil de son fils. Les parents n’ayant jamais récupéré le corps. Elle n’est depuis plus qu’un fantôme pour son mari.

Trois destins brisés par la guerre que nous suivrons durant cinq jours jusqu’à la cérémonie d’inhumation du soldat inconnu dans l’abbaye de Westminster, le 11 Novembre 1920.



La thématique, l’alternance des voix, le style simple et fluide mais non dénué d’émotions, une combinaison gagnante pour ce roman que je vous recommande chaudement !
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Le chagrin des vivants

Novembre 1920. Quelque part dans le nord de la France, les autorités s'affairent à exhumer la dépouille d'un soldat britannique anonyme, tombé sur le front de la Grande Guerre. Un plouc lambda, futur Soldat Inconnu, dont les restes sont précautionneusement déposés dans un cercueil, pour être transportés en grande pompe à Londres en vue des commémorations du 11 Novembre (je ne m'attarderai pas sur la monstrueuse hypocrisie des gouvernements qui consiste à honorer, la main sur leur coeur patriote, les cadavres des « morts pour la patrie » après les avoir envoyés sans aucun état d'âme se faire massacrer dans les tranchées. C'est une autre histoire, encore que...).



Pendant ce temps, à Londres précisément, on suit trois femmes qui ne se connaissent pas mais dont le point commun est d'être empêtrées dans le deuil et la solitude. Chacune vit avec la perte d'un homme, fils, fiancé, frère, ou dans le drame de ce qu'il est devenu, traumatisé, estropié, fantôme.



« Le chagrin des vivants » porte bien son titre, roman sur l'après-guerre racontant le sort et les difficultés de ceux (et surtout celles) qui restent, des femmes qui ont perdu un être cher, des hommes qui ont perdu une part d'eux-mêmes.



Anna Hope s'y entend pour captiver et toucher le lecteur, et pour installer une atmosphère. Son écriture est fluide, classique, et la structure du roman l'est aussi, qui passe d'un fil narratif à un autre, parfois trop rapidement d'ailleurs : à peine le temps de s'installer avec un personnage qu'on le quitte pour s'occuper d'un autre, ce qui m'a frustrée à plusieurs reprises.



Un roman sur la souffrance, le deuil, la perte, et la vie, ou la survie, qui va avec. Assez convenu et prévisible (même si heureusement on échappe à un happy end mièvre), il se termine sur une note d'espoir mélancolique.
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Nos espérances

2004 : Hannah, Cate et Lissa sont amies, elles vivent en colocation à London Fields

2010 : Hannah bataille pour avoir un enfant, elle enchaîne les FIV. Lissa n'arrive pas à devenir une actrice connue et reconnue. Cate peine à sortir du post-partum et à assumer son nouveau rôle de mère.

1995 : Hannah, en concurrence scolaire avec Cate depuis longtemps, rencontre Lissa, blonde évanescente qui la sort de sa zone de confort.

2008-2009 : Hannah va se marier avec Nathan, qu'elle a rencontré grâce à Lissa. Cette dernière est témoin, au même titre que Cate, évidemment.



Les années s’enchaînent à ce rythme, non chronologique. Les expériences semblent éparpillées dans le temps, elles ne le sont pas tout à fait, évidemment, et les trois jeunes filles deviennent des femmes, qui atteindront chacune leurs propres ruptures, leurs points de non retour respectifs.



Les passages dans le passé (avant 2010) sont en italique, ce qui a fini par me gêner. Il me semble que cette typographie n'était vraiment pas nécessaire, vu les différences d'époques et de situations des héroïnes : nous pouvions tout à fait nous repérer sans l'italique...

Le style d'Anna Hope est fluide, agréable, mais pas toujours très entraînant, voire parfois un peu ennuyeux. Heureusement que les thèmes abordés m'intéressent fortement, sinon, j'aurai abandonné au bout d'une centaine de pages. A travers ses personnages attachants, ambivalents et très humains, Anna Hope explore de nombreux sujets : les rapports difficiles entre femmes (même amies) et entre parents et enfants, la difficulté des parcours FIV et son injustice rageante ; la difficulté d'être primipare, surtout pour les femmes ; la difficulté de percer dans le domaine artistique (comédie et peinture). Ces quatre grands champs ouvrent d'autres questions autour du statut des femmes, que ce soit dans la sphère intime ou professionnelle, dans les années 1990 puis 2000 et enfin, 2010.



Les trois femmes ont suscité mon intérêt et attiré mon attention car leurs parcours ont fait écho à mes propres expériences, chacune à leur façon : théâtre, grossesse, parentalité, et surtout, le temps qui passe et ne se rattrape pas. Au terme de l'histoire (2018), j'en retire une certaine satisfaction de ma situation personnelle, je le classerai donc allègrement dans la catégorie "feel-good". En revanche, je ne suis pas sûre d'en retenir grand chose et je crains que ce roman ne me laisse pas un souvenir impérissable...
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La salle de bal

À toi qui a lu ma chronique de "Ce qu'elle a laissé derrière elle", tu connais mon intérêt pour les romans portant sur l'époque des premiers asiles psychiatriques. Après avoir donc cherché d'autres lectures sur le même sujet, "La salle de bal" s'est imposé comme LE récit à ne pas manquer !

Et c'était clairement une super bonne idée parce que j'ai adoré.



Les chapitres portent les voix des 3 protagonistes principaux à tour de rôle : un homme, une femme et un médecin. Les trois étant réunis uniquement dans cette fameuse salle de bal. Ainsi le lecteur à un ressenti différent de la situation en fonction des chapitres. Le traitement des patients étant différent d'un hommes à une femme, puis comment était perçue les maladies mentales par la médecine en 1911.



Je suis d'ailleurs dans l'obligation de vous citer un passage car, Mesdames, nous aurions toutes été internées :

"Il a été démontré que la lecture pratiquée avec un excès était dangereuse pour l'esprit féminin. Cela nous a été enseigné lors de nos tout premier cours magistraux : les cellules masculines sont essentiellement cataboliques - actives et énergiques - tandis que les cellules féminines sont anaboliques - destinées à conserver l'énergie et soutenir la vie. Si un peu de lecture légère ne porte pas à conséquence, en revanche une dépression nerveuse s'ensuit quand la femme va à l'encontre de sa nature."



Moi perso ce qui me provoque des dépressions nerveuses, c'est les cons ...

Alors très bonnes lectures Mesdames et avec outrance svp !
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Le Rocher blanc

Un avis finalement assez moyen pour ce livre. Je n'ai pas été embarquée par les personnages, par l'histoire des uns et des autres. Je ne dirais pas non plus que je n'ai pas aimé, ça traînait parfois en longueur mais les descriptions du rocher et l'ambiance de chaque époque sont une grande réussite. De même pour les réflexions internes des personnages. J'ai aimé l'écriture, la poésie du récit, mais je n'ai pas réussi à tomber dedans en plein. Ma partie préférée ? Les notes de l'autrice en fin d'ouvrage, avec plusieurs sources, des explications très intéressantes et des conseils d'approfondissement.
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La salle de bal

Yorkshire, 1911.

Un asile d'aliénés, vaste domaine presque auto suffisant, qui abrite 1000 hommes et femmes, soigneusement parqués dans des bâtiments et périmètres distincts.

Ceux qui se sont bien tenus ont un unique point de rencontre, le bal du vendredi soir.



Un éclairage début de siècle sur la psychiatrie, l'eugénisme (théorie visant à sélectionner les individus sur la base des lois génétiques), la stérilisation systématique des "déficients".

Autant de mesures qui frappent surtout les indigents, les femmes que l'on qualifie d'hystériques (hystéria, maladie provenant de l'utérus), les dépressifs etc...



Et une histoire d'amour, fragile, solaire, improbable.



Une plume d'une rare subtilité

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Le Rocher blanc

After changes upon changes

We are more or less the same;

After changes we are more or less the same ("The Boxer", Simon & Garfunkel)



*Après avoir changé tant et plus nous sommes plus ou moins les mêmes /Après avoir changé nous sommes plus ou moins les mêmes



Anna Hope, auteure de La salle de bal et Le chagrin des vivants (situés en Angleterre), est de retour avec Le Rocher Blanc, un roman très différent des précédents puisqu'elle nous emmène cette fois au Mexique. Elle entretient une relation particulière avec ce pays, qu'elle visite régulièrement depuis l'âge de 23-24 ans, et où elle a rencontré son ex-mari.



Dans ce roman, nous suivons quatre personnages : l'écrivaine, le chanteur, la jeune fille et le lieutenant, qui évoluent chacun dans une époque différente : 2020, 1969, 1907 et 1775. Leur destin les mènera au Rocher Blanc, un site sacré pour le peuple Wixárika, qui existe réellement et qui se trouve au large de la côte pacifique du Mexique, à San Blas. Le format narratif est très original, puisque les chapitres correspondant à chaque personnage se répondent symétriquement autour de la page consacrée au rocher blanc, qui fait office de miroir. Le roman commence avec l'écrivain et se termine avec elle : la boucle est bouclée !



Anna Hope est écrivain. L'histoire qu'elle nous raconte, la sienne, commence lorsque son mari, qui fait des recherches sur l'intersection de la psychologie occidentale et mexicaine, invite un chaman mexicain à une conférence à Londres. Le couple se confie sur son désir d'avoir un enfant, sans succès depuis 7 ans. Le chaman les invite à une cérémonie chamanique au Mexique, au cours de laquelle il leur demande de prier. Les prières sont exaucées et elle tombe enceinte. Après la naissance de sa fille, ils doivent retourner au Mexique pour exprimer leur gratitude en faisant des offrandes au Rocher Blanc. Ce voyage constitue une extraordinaire expérience spirituelle.



« Et puis un jour, un rocher est apparu, cime blanche au-dessus des vagues ; le premier objet solide du monde.



C’est le lieu ou pour la première fois, l’informe s’est épris de la forme. Et donc, et donc, et ainsi et alors, voilà comment le monde est né. »



Après quelques rapides recherches sur Internet, elle découvre que Jim Morrison a passé un week-end non loin de ce rocher, que des navires espagnols d'exploration cartographique ont mouillé à proximité et que l'histoire tragique du peuple Yeome est également associée à ce lieu. Elle décide alors d'écrire un roman. S'il ne lui a fallu qu'une matinée pour trouver le sujet, il lui a fallu trois ans pour l'écrire.



Pour être honnête, il est facile de passer à côté des messages de ce livre, construit sur des paradoxes (Anna Hope, militante écologiste, s'envole pour le Mexique, elle prend quelque chose du chaman et de cette culture) pleins de paradoxes. Un voyage spirituel... un roman surprenant.
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le Roi Arthur de Michael Morpurgo

Pourquoi le jeune garçon se retrouve-t-il piégé au milieu de l'océan?

Il voulait aller pêcher à la crevette
il voulait assister aux grandes marées d'équinoxe de printemps
il voulait accéder au rocher de Great Ganilly pour remporter son pari

20 questions
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