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Critiques de Anne Bragance (165)
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Rose de pierre

Rose a treize ans lorsque durant une année scolaire elle raconte toutes les pierres qui rendent si lourd son cœur. Rose de pierre. Rose, un prénom que sa mère trouve injurieux pour sa fille qu’elle juge si laide. Rose aurait préféré s’appeler Cloche. La mère de Rose est une femme tyrannique, dénuée d’amour pour sa fille, elle lui interdit tout, la surveille constamment, lui reproche tout. Dans ce monde sans affection, Rose collecte les post it laissés par sa mère avec ses injonctions (fais la vaisselle, range ta chambre, sors les poubelles,...). Les seuls mots de sa mère tiennent sur ces carrés jaunes. Ce sont des ordres. Rien de plus. Mais c’est tout ce que Rose reçoit de sa mère. Dans sa prison, elle noue une amitié avec une jeune algérienne, Souade. Ce sera sa seule amie. Une relation d’amitié en guise d’exutoire de son désespoir familial. Elle aime le petit monde de Souade, toutes ces éclaboussures de rire, cette lumière qui la réchauffe et la console de tout. Puis la maman de Souade si différente de la sienne, parce qu’elle a des étoiles dans les yeux...



Quand la mère de Rose apprendra sa relation d’amitié avec Souade, elle qui est xénophobe, Rose perdra encore un peu plus de ses maigres couleurs.



Le plus triste dans ce roman, c’est finalement ce portrait très réaliste d’une enfant qui voue un amour sans borne à sa mère qui n’a pourtant que haine et mépris. L’enfant, interdite d’appeler sa mère Maman mais Madame, sera toujours dans un souci de plaire à sa mère, toujours dans le besoin de la contenter.



Roman percutant, qui fait mal, qui dissèque comme sait si bien le faire Anne Bragance. Mais je la préfère dans ses romans plus lumineux.















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Une journée au point d’ombre

Je ne peux être impartiale ici, Anne Bragance et moi c’est pour la vie, j’aime son écriture, son style et cette dimension théâtrale et existentielle tellement vibrante dans chacun de ses romans.



Arrêt sur une journée au point d’ombre. Une journée pour nous parler de ces êtres cabossés, rassemblés sur le fil des heures autour d’un événement peu banal: le rapt de deux enfants.

Maxime vient d’être licencié, il ne le supporte pas, ça contrarie ses projets d’amour, quand la vie lui met sur sa route de taximen les deux enfants de son patron, il n’hésite pas et les embarque.

À côté de Maxime tourne un petit monde comme de petits rats rongés par la vie. Suzanne, mémé-escargot, sdf mais toujours à l’affût de la beauté de la vie. Alex, le père de Maxime et l’ami de Suzanne, seul, bien trop seul. Lou, le père des enfants kidnappés, malade et cloué dans son lit, il ressasse le bon vieux temps, celui de ses conquêtes féminines. Irène, un peu folle depuis l’ablation de ses seins, elle passe des heures à téléphoner à des inconnus.



Anne Bragance semble avoir un pied dans la vie de ces ombrageux et une main sur le cœur, elle raconte les blessures, la vieillesse, l’amour, les désillusions avec une justesse à fleur de peau. Pour peindre l’ombre des Hommes, encore faut-il avoir suffisamment de lumière en soi pour y parvenir sans cérémonial ni larmoiement. C’est tout le talent de cette grande romancière.
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Remise de peines

Mathilde, jolie comme une fleur, n’a pas eu la chance d’être aimée et dorlotée par les siens durant son enfance. Un père taiseux et spectateur, une mère sévère et cruelle. Face à ce démarrage où l’amour a manqué, Mathilde ne rencontre que des brutes cachées sous un visage d’ange. Elle ne peut faire autrement, elle collectionne les mauvaises rencontres, de celles où l’on s’en ramasse plein la figure. Battue, maltraitée, elle les fuira tous en emportant avec elle, son fils Camille 17 ans.

Ce dernier n’a qu’une hâte, s’élargir, se muscler pour écraser la tête du prochain fumier qui touchera à sa mère.



On suit dans des chapitres courts, la voix de Mathilde puis celle de Camille. Mathilde rongée par le désamour, le manque, la honte et la solitude. Traductrice de l’ombre des romans des autres, elle est aussi bénévole à SOS Amitié. Autant de lanternes dans la pénombre de sa vie.

Camille, lui, grandit comme il peut, sans père, avec cette image des hommes qui frappent et brutalisent les poupées de porcelaine. Un garçon touchant, sensible, protecteur qui porte sur sa mère un regard d’une grande intensité et intelligence.



Ce duo n’aura de cesse de chercher le repos des âmes, l’espoir de jours meilleurs, la résilience, et puis les mots qui à eux seuls peuvent contrer l’ennemi et nourrir l’amour.



Un roman qui touche à l’âme, au cœur, avec cette sensibilité d’Anne Bragance qui jonglent avec les mots pour nous offrir une ode au centre de l’humain.
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La reine nue

J 'attribue volontiers 4 étoiles à ce roman, même si je sors de cette lecture avec un profond sentiment de mal-être. "Dieu sait" pourtant combien j'ai aimé mes parents, et avec quelle force je me suis accrochée à leur souffle...Mais j'ai trouvé malsaine, et je dirais même pathologique et relevant de la psychiatrie, cette adulation dont Giuletta est l'objet.

Fantasque et forte tête, cette mère de 7 enfants, 4 fils et 3 filles, règne sans partage sur son entreprise familiale. Romancière à succès, elle partage sa vie entre l'éducation de ces derniers, son métier d'auteure, ...et ses escapades, jusqu'au jour où la mémoire lui fait défaut, et que s'amorcent une longue déchéance, une vie cauchemardesque, tant pour elle que pour les membres de sa famille.

Anne Bragance est de ces auteurs dont j'apprécie particulièrement la finesse de la plume et la richesse du vocabulaire. de surcroit, elle n'est pas férue de digressions qui, en soi, ne sont pas une mauvaise chose, mais s'avèrent souvent trop longues, et de ce fait, ennuyeuses.

Dans ce roman, par le biais d'une trame en quelque sorte chorale, l'auteure brosse le tableau d'une famille confrontée à l'adversité. Chaque chapitre est consacré aux pensées des différents protagonistes, dont celles de la mère qui, en dépit de la maladie dont elle souffre, semble bien consciente de l'enfer qu'elle fait vivre à ces "messieurs et à ces dames" qui, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, pareils à des dévots s'affairent autour d'elle. Ces "messieurs et dames " n'étant rien de moins que ses enfants dont elle ne se souvient plus.

Cette immersion dans les pensées des différents membres de la fratrie met en relief la complexité de l'esprit, ses contradictions et ses ambivalences.

Si de prime abord, j'ai adhéré à cette mobilisation, l'amour filial étant un sentiment noble, j'ai été moins partie prenante à mesure que j'avançais dans ma lecture.

Il est vrai que la personnalité de Giuletta m'avait d'emblée déplu, car bien que présentée comme une maman aimante, elle n'en était pas moins égoiste et dominatrice pour autant. Soit dit en passant, le cliché de la mère italienne possessive est décidément bien récurrent...

Le malaise ressenti m'est venu de l'attitude de ces adultes qui vouent à leur mère un véritable culte, comme on voue un culte à un dieu. Ils entreprennent de l'accompagner comme on entre dans les ordres et qu'on embrasse une vie de renoncement, jusqu'à en oublier les besoins de leur conjoint et enfants respectifs.

Cette excessivité m'a tenue à distance, a fait obstacle à toute émotion de ma part, car je n'ai pu me figurer cette mère autrement que comme une déité ; à des années-lumière d'une maman désarmée et malmenée par la vie, celle que j'aurais eu envie d'étreindre, de rassurer et de protéger.

Sans doute était-ce le choix de l'auteure de représenter cette mère que je qualifie de toxique, et de mettre en exergue combien l'image de la mère "parfaite et irréprochable" peut s'avérer dommmageable pour les adultes en devenir que sont les enfants.

Je dirai pour terminer que dans ce roman, je n'ai vu ni un récit émouvant, ni la démonstration de l'amour filial, mais plutôt une volonté de la part de l'auteure d'évoquer les dégats que peuvent occasionner l'éducation pour laquelle optent ces personnages enclins au narcissisme.

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Le fils-récompense

Comme le veut le dicton, tout vient à point à qui sait attendre". Blaise Massamba Diouf, ancien tirailleur sénégalais, pourrait être un homme comblé, si ce n'est que son épouse, Coumba Diallo, ne se laisse pas "enceinter ". Comme c'est joliment dit... Alors que ce dernier se croit condamné à être un homme sans descendance, la Providence en décide autrement. En effet, tandis qu'un soir, assis sur la plage, il se laisse aller à ses pensées, une calebasse ayant "à son bord" un petit bébé blond, à la peau blanche et au regard d'azur, s'approche du rivage. À travers la voix de Blaise Massamba Diouf, Anne Bragance nous conte alors le parcours de ce couple désormais contraint à fuir pour échapper aux autorités. J'ai été tout à fait charmée par la plume de cette auteure. C'est dans un language tout en poésie qu'elle "s'adresse à son lecteur". Dans une narration émaillée de magnifiques métaphores, elle nous dépeint les aléas de ce départ précipité, les dangers à éviter, mais nous brosse également le portrait de belles personnes que le hasard mettra sur la route de ces "jeunes parents". Dans ce roman, c'est sa vision de l'être humain que nous confie l'auteure, avec tout ce qu'il porte en lui de laid et de si merveilleux par instants. Je tiens surtout à souligner la dimension historique qu'a donné Anne Bragance à cet ouvrage. L'auteure a eu à coeur d'attirer l'attention du lecteur sur l'ingratitude dont la France a fait preuve envers les tirailleurs sénégalais qui, lors des deux guerres mondiales, "livrèrent à la "mère patrie" leur tribut de chair à canon". Elle eut à coeur de rappeler à notre souvenir le massacre de Thiaroye, et le mépris auquel ces soldats français mais non métropolitains eurent droit en guise de remerciements pour avoir servi sous le drapeau Français. Quelle honte ! Je ne m'étendrai pas sur le sujet, car il est question dans ce roman des tirailleurs sénégalais, mais dans la mesure où d'autres ont eu à souffrir de ce même mépris et de cette même ingratitude dès lors que les armes se sont tues, force est quand-même de constater que décidément, la France ne détient pas la palme d'or de l'égalité. je ne peux que saluer l'initiative de l'auteure et son souci d'équité, car combien d'entre nous pensent parfois à tous ceux qui furent considérés assez dignes pour aller se faire tuer ou estropier sur les terres de France, mais pas assez, faut-il croire, pour que leur retraite, pension d'invalidité et consorts soient égales à celles perçues par les anciens combattants Français "bien de chez nous" ? J'ai une pensée émue pour tous ces combattants qui n'étaient déjà plus de ce monde, lorsqu'enfin ce scandale prit fin... sous la mandature de Nicolas Sarkozy.... Merci Madame Bragance pour la profondeur de votre roman. Merci pour votre écriture si délicate et tout en retenue. Je ne suis pas du tout férue de scènes de sexe, mais sous votre plume, même les ébats amoureux de Blaise Massamba Diouf et de son épouse sont empreints de poésie.

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Le fils-récompense

Blaise Massamba Diouf se souvient...





Il se souvient de la guerre, celle en France, la dure, la difficile. Tirailleur sénégalais, il est sollicité par ses pairs pour écrire une lettre à De Gaulle. La France reconnaitra-t-elle enfin ceux qui l’ont servie et qui viennent de si loin ?

Soleil sur ces soldats à la peau d’ébène !





Il se souvient de sa famille, de son père, de son grand-père, griots, conteurs et louangeurs des ancêtres. Il en est le digne héritier.

Soleil sur ses aïeux !



Il se souvient de sa chérie noire, son ange, son amour, avec qui il danse sur le rivage du Sénégal, avec qui il entre dans une sarabande de vie et d’amour.

Soleil sur Coumba Diallo, sa chérie !





Il se souvient de ce petit « tigou » blanc qui leur est arrivé par ce même rivage, dans une calebasse. Cet enfant blond aux yeux bleus, venu de nulle part, le bienvenu dans ce couple stérile.

Soleil sur le petit Simon !





Il se souvient de leur départ, de leur peur, peur qu’on ne leur arrache cet enfant béni, mais aussi de cet immense élan de solidarité des anciens Tirailleurs.

Il se souvient de leur exil, de la tante Aminata qui les accueille, du doux Samba, l’homme sourd-muet qui les aime.

Soleil sur ces gens au cœur de velours !





Massamba s’illumine, il remercie, il aime la vie.

Soleil sur Massamba !





Et toujours, comme pour rythmer cet hymne à la Beauté, les femmes à la fontaine, qui par leurs bavardages, ponctuent la peur et le bonheur.





Un style poétique, comme une incantation.

Un style vivant, comme un rire d’enfant.

Un style émouvant, comme une vie.





« Soleil sur toi, l’ami, bonheur sur toi !

Pour toi, j’ai voulu me souvenir.

Et pour toi je me souviens ».





Merci à Magali pour ce roman plein de soleil.

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Le chagrin des Resslingen

A l’image d’une île déserte, la famille Resslingen se consume à petit feu devant le tombeau de l’enfant bien-aimé que fut Lucas, âgé de 4 ans lorsqu’il se noie. Cléa, l’ainée ressent le désastre de ce drame. Les parents désertent tout ce qui tient en vie, en vient à oublier Cléa, lui propose un fond de vodka à 6 ans pour se réchauffer. Comme si elle n’était déjà plus qu’un fantôme rôdant autour du frère mort, inaccessible, impénétrable. L’alcool sera l’antidote au chagrin pour la petite fille. Il la réchauffe, la vide de ses inquiétudes, la rend plus joyeuse, plus vivante que jamais. De plus en plus d’alcool, Cléa sombrera peu à peu dans l’alcoolisme.

Estelle arrivera après le drame, spectatrice innocente d’une famille endeuillée.

Les morts semblent pour cette famille leurs uniques battements de cœur.



C’est sous une plume sensible que Anne Bragance plonge au coeur de cette famille faisant surgir le terrible poids du deuil étouffé de la culpabilité, de la difficulté de se reconstruire et d’avancer. Sans nul navire à l’horizon pour sauver en terre sainte cette famille démembrée au bord du naufrage.
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Passe un ange noir

« le destin est un danseur étoile qui fait des entrechats sur la pointe des si. »



Et si deux solitudes se rencontraient pour tisser une belle histoire.

C'est ce qui se passe pour Milush et Andres. La différence d'âge apporte de la richesse à leur échange, elle apporte un regard nouveau autant à l'un qu'à l'autre. Leur rencontre leur offre surtout la tendresse et l'écoute dont ils étaient privés.

Andres collectionne les jolis mots, les poèmes, et Milush les utilise pour avancer. Andres profite de l'énergie et de la spontanéité de Milush pour retrouver de l'élan, s'ouvrir. Les pensées secrètes de l'une et le passé douloureux de l'autre éclosent et s'allègent.



Il y a comme une psalmodie, une mélodie de l'ange noir qui les entraîne, faisant tomber d'autres solitudes comme des dominos, d'autres vies qui leur ressemblent, cherchant désespérément une note plus paisible à leur vie.



Passe un ange noir et le destin prend un chemin plus lumineux, et les pièces s'assemblent avec harmonie.



Un court roman sur la solitude, la vieillesse, le manque d'amour, écrit avec délicatesse.

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D'un pas tranquille

Lecture en 2013- Relecture janvier 2019



Comme tous ou la plupart des textes d'Anne Bragance, il est question de la solitude intrinsèque de tout individu...de l'extrême difficulté de comprendre Autrui...de trouver l'Amour. Des êtres avec leurs failles, leurs fragilités qui espèrent, attendent l'Ame-soeur, ou une tendresse privilégiée... sauf un portrait de mère "indigne"... un être malheureux qui n'a pas su avoir les élans élémentaires envers ses deux enfants...se trouvant dans un tourbillon de destruction !



Continuons de présenter un peu les acteurs de cette histoire polyphonique !!



Une jeune femme,Esther, muette de naissance, marche seule et se retrouve dans la rue face à un spectacle qui la chavire , la hantant les jours suivants : un homme pleure contre un mur, le visage caché, et deux femmes se tiennent près de lui, indifférentes, sans le moindre geste pour le consoler ou le réconforter... "Que sait-on des peines des autres ?"

Cette phrase revenait maintenant, elle l'accompagnait, elle scandait sa marche. C'était à cause de l'homme en pleurs sans doute. Elle ne savait rien de la peine, du chagrin de cet homme. Elle ne savait rien de cet homme. Elle ne connaissait même pas son visage. "(p.11)

Esther retrouvera cet homme par hasard... sera convaincue un moment d'être amoureuse de lui... Ce dernier, vivant lui-même , dans un premier temps avec un "même", un amour non réciproque... je n'en dirai pas plus !...

"Il en va toujours ainsi. La souffrance, la douleur de l'autre restent indicibles, elles se traduisent par ces cris, cette véhémence terrifiante mais jamais ne laissent entendre ou deviner le noyau secret du malheur, la tragédie de l'âme. Ce qui s'exprime entre deux êtres n'est jamais que l'infime partie, la partie accessible de ce formidable iceberg que chacun porte en soi. (p. 174) "



Anne Bragance joue d'un effet de narration, qui donne tour à tour la parole à chacun des personnages:

-Esther, muette, traductrice de métier

-Salomé, sa jumelle, aussi bavarde, loquace que sa soeur est dans le silence absolu !

- Nicolas, l'inconnu qui pleure, auquel va s'attacher Esther...

- Leonello, l'ami de Nicolas

- La "Mère indigne" de Nicolas et Clara

-Clara, la soeur de Nicolas



Des analyses psychologiques très fines des différents personnages... de l'indignation, de la douleur, de la tendresse, de l'empathie et des tonnes d'attente d'amour... qui finiront par atteindre leur "destinataire" espéré !!! Toujours beaucoup d'émotion à lire la prose très sensible d'Anne Bragance





Je suis comme les enfants... je n'aime que les histoires qui finissent bien... et celle-ci, après de moult déchirements s'achèvera dans un immense rayon d'Espoir !! Une très agréable lecture avec quelque suspens !
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Passe un ange noir

Rencontres de solitudes, rencontre de désespoirs, rencontre de vies lourdes de secrets : que l’on ait 70 et quelques ou 15 ans, c’est pareil. La vie malmène et c’est difficile de la supporter.



Voilà le propos de ce tout petit roman qui m’a fait penser à « Et puis Paulette » de Barbara Constantine.

Si vous avez déjà lu et apprécié Constantine, alors c’est fait pour vous. Vous vous y sentirez heureux, bien-aimés, consolés.

Par contre, si comme moi vous avez trouvé que Constantine en faisait « trop » dans les bons sentiments, je ne vous conseille pas cette lecture. C’est gentil, ça fait du bien, quelques réflexions profondes sont amorcées, mais ce n’est pas possible. Je n’y crois pas.



Le vieil homme solitaire se prend d’amitié – réciproque – pour une jeune fille en mal de grand-père.

La sœur du vieil homme – décédée – porte en elle un lourd secret datant de la guerre.

La jeune fille vit avec sa mère célibataire, une bonne femme acariâtre et carriériste.

Le chauffeur de bus pète les plombs parce que sa carrière à lui, justement, n’a pas suivi les bonnes voies.

La voisine de la jeune fille grossit, grossit, grossit, pour ne plus avoir à supporter un mari indifférent et un manque d’enfant.



Et tous ces gens finissent par se rencontrer et … bon, si vous avez lu « Et puis Paulette », vous comprendrez.



Je résume : poésie – très belle, d’ailleurs - , philosophie – qu’est-ce que le destin - , psychologie – solitude, mal-être, et compagnie -, en général, j’aime beaucoup.

Mais ici, il y a trop de gens en souffrance pour un si petit roman, donc la psychologie n’est pas assez développée. Ces personnes n’ont pas assez de consistance, de poids.



Et pourtant, j’ai aimé. Quand même. Parce que lues à petite dose, ces pages amorcent une réflexion intéressante. Et puis Anne Bragance écrit bien, sans clichés, sans platitude, avec un soupçon de poésie.



Un regret, encore : l’ange noir croisé à l’arrêt de bus, qui chante si bien, réveille quelque chose dans le cœur du vieil homme. Mais ce quelque chose n’est pas du tout abordé. Dommage…

J’aurais bien voulu que cet ange noir revienne chanter pour moi.

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Passe un ange noir

Lu en juillet 2016



"On ne cesse jamais de se soucier de l'image que l'on offre aux autres."



Désolée de ne pas avoir rédigé aussitôt le ressenti de ma lecture, car c'est un texte qui m'avait émue immensément, entre l'histoire de complicité affectueuse entre un vieil homme qui se sent très seul, au bord de la route... et cette fillette.... Hommage à l'amitié, la tendresse si précieuse intergénérationnelle; des remarques bouleversantes et très justes sur "La vieillesse", l'attention aux autres... l'Amour et la Mémoire de ceux qu'on a aimés !...



"Comment me voit-elle, la petite mignonne ? Comment me voient-ils, les chauffeurs de bus, que voient-ils ? Un vieux bonhomme si seul, si désaffecté qu'il n'a pas d'autre ressource que de s'asseoir là, sur le banc de l'abribus, et d'attendre celui ou celle qui viendra pour faire un brin de causette. Ils s'en remettent à leurs yeux, ils emportent la vision d'une enveloppe usée, d'un corps qui s'appuie sur une canne pour avancer, ils s'en contentent, ils ne cherchent pas au-delà. Ils se fient à ce qu'ils voient, ils ignorent qu'au-dedans le coeur continue à trépigner dans sa petite cage, qu'il refuse de se laisser museler, qu'il mène sa sarabande et n'accorde jamais de repos. Ils sont jeunes, pas de blâme, ils ne peuvent imaginer que le coeur ne vieillit pas, qu'il exige toujours, s'embrase toujours. "(p.26)



De très belles remarques aussi sur la Lecture...comme celle-ci que j'ai tout particulièrement retenue : "

Un soir, Leonora m'a avoué qu'elle ne craignait pas de mourir, ce qu'elle redoutait, dont elle ne pouvait supporter l'idée, c'était que dans le temps si long de la mort, elle serait privée de lecture. Comment réagir à cette peur, comment la rassurer ? (...)

Je lui ai promis que la mort autoriserait son fantôme à venir lire par-dessus l'épaule des vivants. Mais de vivant, elle ne connaissait que moi. Elle m'a donc pressé de lui jurer que, si elle quittait le monde avant moi, je lirais pour elle. J'ai juré.

Depuis qu'elle s'en est allée, je n'ai pas manqué à ma promesse, je lis tous les jours, j'oriente mes lectures en fonction de ses goûts et je la sens là, penchée derrière moi, heureuse tout le temps que je passe à lire. (Mercure de France, p.63-64, 2008)"



Une relecture s'imposerait, surtout que j'affectionne tout particulièrement le style et la sensibilité de cette auteure. Juste un modeste rattrapage avec ces quelques lignes; du plaisir à mettre en avant cette grande dame des Lettres !

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Passe un ange noir

Quel charmant moment de lecture ! ..... en compagnie des deux principaux personnages, une adolescente et un monsieur de 80 ans dont les solitudes vont s'estomper tout au long de l'ouvrage.



D'une écriture aérienne, poétique et tout en finesse, Anne Bragance illumine son ouvrage "Passe un ange noir" qui aurait pu sombrer dans la tristesse. Mais, non ! L'optimisme et le bonheur vont vaincre !



Ouvrage à découvrir et à recommander !
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Casus belli

Première lecture en août 2013- Relecture ce mois de novembre 2018



J'introduis ma chronique par l'un des extraits les plus explicites, qui

concentre à merveille le contenu de ce roman, rempli de gâchis, de la tristesse d'une enfant... mais aussi de lumières qui aideront à la construction de la fillette en jeune femme...Ces petites lumières : la fantaisie et la tendresse d'un tonton bienveillant, l'amour des livres,

l'amour silencieux mais bien réel d'un père placide, quelque peu écrasé par la personnalité de son épouse...la magie reconstructive de la parole

étouffée par les mots....





"Il vient de tomber sur la définition de -casus belli- qu'il se souvient d'avoir enseignée en cours d'histoire à ses élèves de terminale. Il la lit : - Acte de nature à provoquer une déclaration de guerre, à déclencher les hostilités entre deux états. Cf. Larousse.

Il demeure là, à contempler la phrase signalée jadis par le coup de crayon rouge: elle lui donne à réfléchir. Il a beaucoup aimé l'histoire, il en connaît tous les dessous et les ressorts. (...)

Charles Douhet est en train de découvrir que l'histoire d'une famille peut se rapporter , se comparer- toutes proportions gardées- à l'histoire d'une nation. Tout se joue alors à l'échelle privée et de manière feutrée, mais tout y est: tensions, rapports de force, camouflage des informations, conflits, ruptures, tyrannie, soumission, rébellion. Au sein de chaque famille,

à tout moment, peut survenir le -casus belli.-" (p. 164-165)







Bonheur et grands plaisirs, au fond, d'être obligé(e) de ranger, trier, s'alléger comme dans ce cas : préparatifs d'un autre tournant de vie et changement de décor d'ici fin 2019 !!

Une sorte de remise à plat de "nos chouchous", des auteurs qui nous accompagnent durablement, l'air de rien, au fil des années... et c'est le cas d'Anne Bragance dont j'apprécie toujours les sujets abordés et la prose poétique, enjouée ou mélancolique, avec une fluidité confondante !.







Dans "Casus belli" comme dans beaucoup des écrits de cette auteure, il est question des douleurs, des blessures, de la solitude de l'enfance, de la tendresse d'un grand aîné , les complicités magiques intergénérationnelles qui sauvent littéralement du désespoir: là, il s'agit d'un tonton gâteau, Vincent, qui a un jeu préféré avec sa jeune nièce, Virginie: jouer avec des mots nouveaux !...Encore et toujours un sujet qui m'est plus que cher : la "thérapie", le soulagement des chagrins, des injustices, des incompréhensions violentes par la lecture et l'écriture...la fiction, la beauté et diversité des histoires racontées, inventées !





"Mais de vraie conversation animée par le désir de se comprendre, d'établir des liens, point jamais. Ce décryptage progressif et si nécessaire du monde qu'interdisait le laconisme familial, la fille ,très tôt, est allée le chercher dans les livres. Petit à petit, elle s'est enthousiasmée d'une famille d'élection constituée des écrivains qu'elle aimait ou admirait. Un auteur représentait pour elle beaucoup plus qu'un nom, un style ou un univers: c'était une voix qui s'adressait à elle sur le ton de la confidence, lui faisant part de son expérience de la joie ou de la douleur et levait parfois le voile sur ce qui lui demeurait opaque. Elle était à à cet âge, si altérée d'échanges qu'entre les pages du livre élu elle fixait des rendez-vous illicites et délicieux à son auteur, lequel devenait alors un interlocuteur privilégié, un ami, un mentor, un maître à penser." (p. 183-184)





Les livres, les mots, l'écriture qui atténuent les non-dits, les manques d'amour d'une mère, les violences sournoises de l'intimité des familles...Il est question du parcours chaotique sentimental, amoureux de cette fillette devenue une adulte "bancale" , [ au propre et au figuré, puisque la fillette s'est mise à claudiquer très jeune, sans raison physique apparente ]

... car elle a attendu toute sa vie un pardon de sa mère pour une rebellion et un geste à l'encontre de son petit frère...quand elle était toute petite...





Juste avant la naissance de ce dernier, Virginie s'est mise à boiter... Seul son père en souffre atrocement à l'intérieur de lui-même... alors que la mère balaie cela du doigt, affirmant que sa fille fait la comédie.... Comment les blessures de l'enfance nous abîment , restent vivaces....nous forgent en nous laissant des failles significatives !



"Pourtant, il faut de l'or pour survivre, l'or d'un regard, d'un geste, d'une parole, il faut le pardon, absolument. "(p. 29)



Une histoire triste...certes, mais la plume, le style ainsi que les finesses d'analyse d 'Anne Bragance des comportements humains me subjuguent chaque fois... Des observations, des questionnements universels...



Dans ce roman, nous sommes bien près de la célèbre phrase d'André Gide : "Famille, je vous hais... !"
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Passe un ange noir

C'est l'histoire toute douce d'un petit quartier qui palpite autour d'un petit abribus magique.

Un petit abribus de rien du tout avec un petit banc branlant sur lequel vient tous les jours s'asseoir un vieux monsieur solitaire à la recherche d'un peu de compagnie et d'un ange noir à la voix d'or qui l'a un jour ensorcelé.

Il en intrigue du monde, ce vieux monsieur !

A commencer par les chauffeurs de la ligne 15 qui voudraient bien comprendre pourquoi il ne monte jamais dans le bus...

D'ailleurs, Pierre Thouvenet, il saura lui ! Il va mener son enquête, même si les autres se foutent de lui.

Et puis, il y a Milush, la petite jolie de quinze ans qui, tous les matins, vient s'asseoir à ses côtés pour se rendre au lycée et qui a tant besoin d'un grand-père, même que sa mère en a rien à foutre d'elle.

Milush qui, avec son bon coeur et sa gaieté, illumine la vie de ceux qui la croisent.

Tous ces êtres qui gravitent dans ce petit quartier et dont le coeur pèse et peine.

Un merveilleux petit livre, rempli d'otimisme et de la belle complicité d'un vieux monsieur poète et d'une adolescente tendre et un peu espiègle.

Cinq étoiles sans hésiter que je décerne en remerciement à la petite fée qui m'a fait ce beau cadeau !!
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Le fils-récompense

Les tirailleurs sénégalais, corps d'élite recruté dans l'armée française pendant la guerre, ont donné de leur sang et se sont battus au même titre que les autres, pour la mère patrie.

Blaise Massamba Diouf fut des leurs et y perdit une jambe.

Griot, tel son père et le père de son père depuis des générations, il se souvient, se souvient, se souvient encore.

Et il nous conte le fabuleux cadeau que l'océan leur fit, à lui et à sa chérie noire, sa sôpé, Coumba Diallo...un fils ! Celui qu'ils n'espéraient plus après tant d'années d'infertilité.

Mais, autour de la Borne-Fontaine, les femmes du village plongent leur linge en piaillant et, pour éviter qu'on leur reprenne leur tigou, ils s'enfuient et trouvent refuge chez un berger muet dont ils partagent la vie pendant plusieurs mois.

C'est au milieu de la nature et des animaux que grandit l'enfant, révélant peu à peu un étrange don.



Une merveilleuse légende africaine servie par une plume tout en finesse, tout en poésie, qui place l'enfant au coeur de la vie.

Une histoire lumineuse où l'amitié n'est pas en reste et qui nous rappelle que l'homme est l'espérance de l'homme, que rien n'est possible sans l'autre.



Tu vois, l'ami, il a fait son soleil, Blaise Massanda, ce "sac à paroles" qui a reçu la bénédiction de l'océan et qui a vu sa joie s'élever si haut que chacun pu la voir escalader les degrés de l'air et toucher le ciel.

Telle un enfant, j'ai écouté sa parole très nombreuse et très riche, je l'ai vue se glisser, brillante et soyeuse, entre les peignes de ses dents au fil des pages et je fus éblouie de beauté...
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Le fils-récompense

« Redis-moi les vieux contes des veillées noires, que je me perde par les routes sans mémoire. », Léopold Sédar Senghor -



Soleil sur toi, l'ami, bonheur sur toi, Blaise Massamba Diouf, fils et petit-fils de griot, berger de la mémoire, chanteur de louanges, sac à paroles de naissance, comme l'étaient avant toi ton père, le père de ton père et tous tes aïeuls qui les ont précédés depuis que la Terre est Terre, pour que la source de la Connaissance jamais ne se tarisse sur tes chères terres sénégalaises.



Tu te souviens, Blaise Massamba Diouf...



Soleil et bonheur aussi sur ta Coumba Diallo, ta chérie noire, ta sopé au sein lourd, aux yeux de braises et à la peau de velours, que tu as choisi pour tienne et que tu as chéri quand bien même la graine de la Vie ne pouvait point germer en son ventre stérile.



Et puis Soleil sur lui... Ce Tigou blanc, cet enfant-soleil que l'océan a enfanté pour vous, ce chérubin des mers qui vous a rendu gros d'amour aux premières lueurs du jour, soleil après soleil, lune après lune, ce fils-récompense à la peau blanchie, dont les génies des eaux vous ont « cadoté ».



Vous avez du fuir de votre case, vous avez vécu la Découverte, la Fuite et la Pérégrination loin de l'océan, loin des vôtres, loin des on-dit et des médisants.. Mais vous avez vécu pour ce petit d'homme le plus beau des voyages... Vous l'avez choyé, vous l'avez élevé avec la peur au ventre de le perdre un jour... Mais ce jour jamais ne viendra... Et le Tigou vous l'a bien rendu, lui l'Enfant-Nature qui sait si bien parler aux oiseaux, aux méduses et au reste du monde animal.



Ami, il faut me croire, ce n'est pas là légende !



Un enfant appartient à ceux qui l'aiment... Et votre amour pour ce Tigou était infini...



Soleil sur vous ! Bonheur sur vous ! La paix sur vous, Blaise Massamba Diouf et Coumba Diallo ! Et caresse à lui, votre petit Tigou !



Qui logera nos rêves sous les paupières des étoiles ? se questionnait Léopold Sédar Senghor. Je lui répondrais que vous l'avez fait pour nous ! Merci à vous !



Ami, il faut me croire ! Ce livre est d'une beauté rare ! Il y a du Rudyard Kipling dans cette terre d'Afrique !



(et Soleil aussi sur toi... tu te reconnaîtras...)

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Casus belli

"Pourquoi la vie s'écoule-t-elle à si petit bruit que lorsqu'on finit par se réveiller, par l'entendre, elle est tarie, il est trop tard ?".



Telle est la réflexion que se fait Charles Douhet au terme de son existence.

Avec Clairette, ils forment depuis des années le couple le plus uni, le plus harmonieux qui soit et cependant, le partage des émotions demeure une illusion, un rêve inaccessible.

Il se considère comme infirme de l'amour et en souffre silencieusement.

Face à une femme prisonnière de ses principes et de ses convictions, prenant Dieu à témoin dans chacune de ses réflexions, il se sent impuissant.

Incapable, notamment, de déceler le drame qui se joue dans la tête de leur fille, Virginie.

Comment imaginer qu'une faille s'est ouverte dans la relation mère-fille, faussant à tout jamais le lien qui les unit.



Casus belli : acte de nature à provoquer une déclaration de guerre, à déclencher les hostilités entre deux États. Cf. Larousse.



Comment aurait-il pu savoir que la petite fille, alors agée de cinq ans, jalouse à la naissance de son petit frère Christophe, a commis un acte bêtement provocateur pour lequel elle n'obtiendra jamais le pardon espéré de sa mère et dont la culpabilité la poursuivra tout au long de sa vie ?

En effet,Virginie comprend aussitôt dans l'attitude de sa mère qu'elle n'existe plus, qu'à l'avenir elle sera transparente, incomprise, ridiculisée, tout cela cautionné par la foi en Dieu de cette femme qui cherche une absolution divine.



C'est sur un ton très évocateur qu'Anne Bragance nous dresse le portrait d'une famille somme toute très ordinaire dans son incapacité à communiquer.

Tout comme dans l'histoire d'une nation, le "casus belli" peut survenir à tout moment au sein de la cellule familiale et y provoquer tensions, conflits, non-dits, faussant destins et relations.

Je reste fan de l'écriture simple et directe d'Anne Bragance qui, en ce qui me concerne, va droit au but et transmet son message sans circonvolutions inutiles.

Chacun, chacune peut y retrouver un peu de lui-même.

Elle excelle à cerner les traits de personnalité et les dépeint avec brio.



Merci Magali de m'avoir fait ce très beau cadeau !

C'est un livre (et ils sont rares) que je garderai comme ayant été un très beau et intense moment de lecture.

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Le lit

Une femme tente de survivre après le brusque départ de son mari au bout de quinze ans de vie commune.

Pour ce faire, elle va séduire et emmener dans son lit quinze hommes, un par année de vie en couple, en leur accordant à chacun un temps égal à leur rang de passage.

Ainsi, le premier partenaire aura droit à une heure de volupté avant d’être poliment congédié.

Nous découvrons ainsi au fil des rencontres, des moments de la vie de l’héroïne qui peu à peu se met en place.

Jusqu’au partenaire numéro sept, qui durant sept heures va essayer de percer le mystère de cette femme pour le moins énigmatique.

« Le septième » est un homme attachant, respectueux et vulnérable qui essaie à force d’écoute et de confidences à ralentir le temps qui lui est imparti.

Vu comme ça, cette histoire peut paraître sordide, mais j’y ai trouvé beaucoup d’humanité.

J’ai beaucoup aimé ce roman. J’ai été touchée par cette femme blessée.

Ce personnage féminin est sans détour, sans mensonge. C’est la femme d’une seule passion dont l’histoire est magnifiée par l’écriture ô combien élégante d’Anne Bragance.









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Le lit

Dans une chambre, un lit. Dans ce lit, un homme, le septième homme qui se retrouve là.

C’est le lit d’une femme blessée, meurtrie.

Son mari, son bien-aimé l’a abandonnée après quinze ans de vie commune.

Alors pour exorciser sa douleur, son désespoir, elle a décidé de recevoir quinze hommes dans ce lit, un pour chaque année d’amour.

Mais avec le septième, le dialogue s’installe, les confidences vont plus loin.

C’est très bien écrit, finement analysé.

Malgré une impression de tourner en rond, pas d’ennui ni de lassitude au cours de cette lecture.

On se surprend à aimer cette femme, à compatir à son drame, à vouloir l’aider, comme le septième homme.

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Anibal

Bon... Comment dire...



La dernière fois que j'ai commencé ma critique par ces mots, j'avais aimé le livre... Mais là, j'avoue avoir été déçu et l'avoir refermé à regret à mi-parcours.



Non, avec Anibal, Anne Bragance ne nous transporte ni à Carthage, jouer de l'épée avec Scipion l'Africain ni à Baltimore, manger de la cervelle avec Clarice Starling, mais nous fait plutôt décoller vers la Cordillère des Andes, où les vieux d'Edgar, 12 ans, ont eu l'idée canon d'aller lui chéchère un frangin...



Et l'Inca qui va s'rabouler, il s'en cogne et n'en a keud à faire, Edgar !



Déjà que ses vieux, Môôôssieur et Madâââme Saumane, ne l'aiment pas lui, Edgar, il va quand même pas s'emmerder à leur faire c'plaisir de kiffer c'batard, non ?



D'autant plus que Lolly et Hugues, ses vieux, des pétés d'oseille qui invitent leurs potes du septième art à venir becqueter et siffler du champ' gratos, se sont arrachés de Maison-Laffitte pour se racheter une barraque encore plus top à Saint-Jean Cap-Ferrat, là où y'a même pas moyen de profiter des saisons tellement que c'est toujours le chaudard dans le Sud !



Et ça c'est pas cool, parce qu'Edgar, son kif à lui, c'est les fleurs à toutes les saisons. Il en connait un rayon sur les fleurs et avec son pote Lucas, le jardinier de la famille, il préfère passer ses journées au jardin plutôt qu'au bahut !



Alors l'Inca, du haut de ses cinq ans, il a qu'à bien se tenir parce qu'Edgar, l'Inca, il va pas le laisser crapahuter sur les plates bandes de son jardin ! Ni dans sa vie tout court d'ailleurs !



A moins que...





Je pense avoir voyagé à contre-courant des autres lecteurs durant cette moitié de roman mais quand, à ce stade-là, vous avez déjà regardé trois fois dans votre bibliothèque pour savoir quel livre vous allez lire après celui-là, il vaut mieux s'incliner...



Autant Anne Bragance était parvenue à m'emporter totalement avec son EXCELLENTISSIME conte africain le Fils-Récompense, au point d'en faire un des livres à emporter sur mon île déserte (en passant – j'ouvre la parenthèse – je m'étonne du peu de succès de ce livre, lisez-le, vraiment ! Je ferme la parenthèse), autant je suis resté fermé aux émotions qu'elle a essayé de m'apporter dans ce roman.



Au point de me demander si je lisais bien la même auteure.



Les premières pages m'ont pourtant séduit, avec cette narration qu'Anne Bragance attribue à Edgar, qui nous parle du haut de ses 12 ans. Je m'attendais déjà à retrouver une émotion similaire à celle que m'avait procuré le petit Momo dans La vie devant soi, de Romain Gary... Mais pas de langage tout en émotion et en maturité ici... Pas non plus de langage naïf et frais, comme pour un Petit Nicolas...



Non ici, bien qu'issu d'une famille fortunée, bien comme il faut sous toutes les coutures, Anne Bragance a choisi le langage argotique dans la bouche d'Edgar. Un langage vif, tendu et rapide... Mais qui ne m'a apporté aucune cohérence et aucun intérêt. Vous l'avez compris, j'ai du mal avec l'argot (ma critique d'Un Orval des Or Vaut en témoigne, un EXCENULLISSIME livre ;o) ). J'ai eu aussi du mal avec Edgar qui n'appelle ses parents que par leurs prénoms, Lolly et Hugues...



Bref... Peu d'émotions pour moi dans ce roman qui ne m'a pas emporté et que j'ai préféré refermer avant de savoir ce qu'allait devenir leur relation, à Edgar et Anibal... Je pense que je l'aimais bien pourtant Anibal, il avait l'air trop chou, mais un demi-roman à attendre un peu plus d'émotions, c'est trop long pour moi.



C'est comment la formule déjà ? Ah oui.. Je dois être passé à côté. Je retiendrai que le langage argotique n'est définitivement pas pour moi et qu'Anne Bragance, originaire de Casablanca, m'a semblé plus inspirée avec le charme du Sénégal qu'avec l'Amérique du Sud.



Vite... Un petit Pisco Sour pour se changer les idées !
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