Citations de Anne Loyer (205)
Pas juste... C'était d'ailleurs ces mots-là, prononcés par ma petite soeur, qui me semblaient les plus vrais, qui aiguillonnaient mon ressentiment et m'obligeaient à agir.
J'ai le cœur tout essoufflé d'avoir autant couru,
mais je suis pile à l'heure de la sonnerie.
Tous les personnages farfelus de ce livre sont imprimés en Italie, sur du papier issu de forêt gérées durablement !
Izzie, fille d’une concierge d’immeuble, intègre grâce à un excellent dossier scolaire un lycée prestigieux. Elle est rapidement mise à l’écart par les élèves de sa classe, tous issus du quartier. Seul Gustave lui adresse la parole. Une clocharde lui apprend qu’il est pupille de la nation…Un roman certes sympathique, car se voulant optimiste, mais fouillis et dont les personnages cumulent les difficultés : le père d’Izzie est amnésique depuis un accident, Gustave est aussi appareillé car né sourd. L’utilisation (excessive à mon goût) des / traduit bien ce cumul qui enlève beaucoup de réalisme à l’histoire.
Amina ne lui laissait pas le choix. C'était tout ou rien. Refuser, c'était passer pour un dégonflé. Renoncer, c'était étouffer la curiosité qui l'étreignait. Mais accepter... c'était sans doute se jeter dans la gueule du diable.
Doucement, elle s'agenouille et, visage contre visage, elles font connaissance. Non.. elles se retrouvent, se reconnaissent, reprennent le cours de leur vie. La leur, ensemble, celle qui n'aurait jamais dû s'interrompre... celle que personne n'a pu rompre.
Une naissance niée par la société. J'étais effarée. Comment pouvait-on vivre ainsi? Comment pouvait-on grandir de cette façon? Sans avoir droit à rien parce que né en trop?
Que faisais-je pendant qu'il devenait vieux? Où étais-je? Tout occupée à grandir et à tenter de répondre aux immenses attentes de mes parents, j'en avais oublié de regarder celui qui m'aimait sans condition.
Tu crois que l'amour se mesure au nombre de cadeaux qu'on reçoit?
J'ai vite compris qu'il allait falloir s'habituer à solitude-là. J'étais sur un îlot au milieu d'un océan d'amitiés qui me coutournerait sans cesse non, c'était encore pire : j'étais l'îlot. Une terre rachitique et déserte où personne, jamais, n'aurait l'idée saugrenue de venir faire un tour.
Parce que derrière les mots qu'elle prononçait en mode express, derrière l'agitation de sa parole, il y avait un stress XXL. J'aurais voulu l'éviter/passer à côté/l'ignorer. Impossible. Elle l'a dervde sur moi, aussi sûrement que si j'étais passée sous une gouttière percée. J'en étais trempée de la tête aux pieds.
Comment pouvait-on vivre ainsi ? Comment pouvait-on grandir de cette façon ? Sans avoir droit à rien parce que né en trop ?
Toutes ces années à te parler, à tout te confier. Comme j'ai bien fait ! Comme tout s'ajuste. Comme tout s'éclaire. Je ne m'étais pas trompée. Tu existes pour de vrai. Je l'ai toujours su sans le savoir.
Tu te reposeras plus tard ! La vie est longue et tu n'as pas encore l'âge de ralentir.
Papa a ouvert la porte. Il semblait ramassé sur lui-même, voûté, vieilli, prêt, sans doute, à recevoir un choc. Devant lui, son fils, sa fille et cette fille. Celui qui comptait faire sa vie ailleurs ; celle qui voulait vivre sa vie ; celle qui vivait autrement.
Dans l’enfance, une femme doit être soumise à son père, dans la jeunesse à son mari, et lorsque son maitre meure, à ses fils.
Leurs mots étaient des fourbes, des traîtres, des lâches. Ils cherchaient à m’entraîner dans une comédie grotesque où chacun tenait un rôle pour mieux me berner. Un théâtre de faux-semblants, une pièce qui se jouait depuis si longtemps que les acteurs semblaient plus vrais que nature. Jusqu’à maintenant. Parce que maintenant je décelais les tromperies, les esquives planquées dans les répliques.
Entre ses murs blancs […] j’avais eu l’impression de me diluer dans une bulle. Hors temps et hors danger. Le rire, même en pointillé, de mon amie, la discrétion appuyée de ses parents ostracisés, le décor aux antipodes du mien, les chao miam aux mille parfum mangés entre deux oreillers, les gâteaux de lune croqués avec ardeur, les mots urgents et les confidences émues égrenées au fil des heures…tout avait contribué à me mettre en décalage. Reprendre le cours de ma vie n’en était que plus difficile. Partir, c’était sortir de cette parenthèse ouatée.
C’était comme s’il renouait avec un bonheur oublié. Ses yeux riaient. Le redécouvrir ainsi était aussi émouvant que drôle. Il ressemblait à un vieux gamin. Un visage d’enfant sur un corps de grand-père. A le regarder courir avec maladresse derrière son dragon volant, une étrange tendresse m’est montée au cœur : à la fois joyeuse et triste. Parce que cet homme, que j’aimais tant, ne m’avait pas tout dit. Et cette impression qui tournait à la certitude avait quelque chose de poisseux.
Tu te trompes, Anoki. Chatura n’est pas une infirmière. Ce qu’elle est, c’est la femme de mon fils, ma belle-fille. Ce qu’elle doit être, c’est une bonne épouse. Ou elle doit être, à la maison. Le mariage est une institution sacrée. Et ce diplôme ne change rien. Ce diplôme n’est rien.