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Citations de Anne-Marie Desplat-Duc (320)


Dès que j’eus cinq ans, mon frère Josselin m’entraîna dehors par n’importe quel temps pour rejoindre d’autres gamins, fils de voleurs, de prostituées, ou de quelques pauvres bougres exerçant des petits métiers : porteurs d’eau, vitriers…

À huit ans, Josselin ne se souciait que de jouer et de manger. Il aimait courir derrière les cochons pour les effrayer, chasser les rats à coups de pierres et voler les pommes dans les vergers.

Je le suivais tant bien que mal. Il devint rapidement mon héros, mon modèle, mon protecteur. Et lui jouait à la perfection le rôle du chevalier. À cette époque, il m’adorait.
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Je me souviens fort bien du jour où il quitta la maison. Je n’avais presque pas dormi de la nuit. Je perdais en lui plus qu’un ami. Il était la seule personne qui me comprenait vraiment et la seule (en dehors de mon père) qui m’aimât un peu.

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Corsaire, ce n’est pas pour les filles ! prétendit mon cousin.
Je me renfrognai. Depuis que Trouin était l’ami de Luc-Henri, celui-ci était un peu moins le mien. Les deux garçons se liguaient parfois contre moi pour me rabâcher que je n’étais qu’une fille, et c’était fort désagréable.
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Je suis une fausse fille et je veux apprendre à me battre à l’épée comme toi.
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J’avais écouté cette conversation sans broncher comme si je ne l’avais pas comprise. Mais chaque mot m’avait déchiré le cœur.
Heureusement, mon père ignora les jérémiades de ma mère et je continuai à passer beaucoup de temps en sa compagnie. Ma mère prit donc le parti de m’ignorer.
Elle mit au monde deux autres enfants dont on ne me parla même pas, car ils moururent quelques jours après leur naissance.
L’année de mes sept ans, Bertille vint au monde. Nouvelle déception pour mes parents.
Moi, j’étais ravie. J’avais hâte qu’elle sût marcher pour partager mes jeux.
Elle ne les partagea jamais.
Ma mère décréta que je ne devais point approcher Bertille, sur laquelle je risquais d’avoir une mauvaise influence. C’était ridicule. Elle n’était qu’un poupon qui dormait et tétait sa nourrice. Son ordre fut cependant respecté, car tout le personnel craignait ses colères. On me logea dans une pièce éloignée de sa chambre.
Je compris alors que, quoi que je fisse, ma mère ne m’aimerait point. Elle reportait sur Bertille tous les rêves qu’elle avait faits pour moi.
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— Père, je serai ce que vous décidez, et si vous voulez que je sois un garçon, je le serai.
Il éclata de rire, m’ébouriffa les cheveux et me dit :
— Ah, mon enfant, Dieu vous a fait naître fille et vous n’y pouvez rien !
J’étais encore jeune et naïve ; la création divine m’était inconnue alors que j’éprouvais un amour et une admiration immenses pour ce père qui s’occupait de moi.
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Je m’appelle Henriette de Pusay.
Je ne sais trop comment débuter mon histoire, parce qu’il me semble que depuis ma naissance je n’ai jamais été au bon endroit au bon moment et que je suis indésirable partout où je me trouve.
Mon père, Jean-Henri de Pusay, est un armateur, amoureux de la mer. Il a utilisé la fortune de ma mère et celle de sa famille à armer des vaisseaux en course pour servir notre roi. Ma mère n’a jamais partagé cette passion. Elle aurait préféré qu’avec son importante dot mon père achète une charge qui lui aurait permis de vivre à la cour. Au lieu de cela, nous habitons une demeure dans la bonne ville de Saint-Malo, où elle s’ennuie beaucoup.
Ma naissance causa du chagrin à mon père et un espoir vite déçu à ma mère.
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— Cette enfant vous aime beaucoup, me souffla Hortense.
— Oui. Je l’avoue. Elle est très attachante et si jeune... tout juste huit ans.
— Et à Saint-Cyr, si on nous offre l’instruction, le gîte et le repas, la tendresse n’est point prévue dans le programme, ajouta Jeanne. Les premiers mois, j’ai cru que j’allais mourir de ne point sentir les bras de ma mère autour de moi.
— Silence, mesdemoiselles, rappela Mlle du Pérou, vous devez monter dans vos classes sans parler.
— Et voilà, murmura Henriette entre ses dents, c’est parti pour trois heures d’étude !
— Vous pouvez toujours faire semblant... lui rétorqua Olympe.
— Et rêver au prince charmant... pouffa
Gertrude.
Notre maîtresse les foudroya du regard, et cela suffit à ramener le calme dans le rang.

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Je restai donc avec Hortense.
Cependant, sa compagnie n’était point joyeuse, car elle était amoureuse de Simon et elle hésitait entre fuir avec lui, ce que son éducation réprouvait, et attendre d’avoir vingt ans pour pouvoir l’épouser, ce qui lui coûtait beaucoup.
Quant à moi, mon destin était tout tracé.
Je serais maîtresse à Saint-Cyr afin de transmettre tout ce que l’on m’avait appris. Je ne trouvais rien de plus beau que de faire de ces fillettes qui arrivaient de nos provinces, perdues et ignares, des demoiselles instruites et pieuses.
En attendant le jour béni où j’aurais franchi toutes les classes pour obtenir le ruban noir me permettant de devenir maîtresse, je priais Dieu tous les jours pour que Victoire, ma sœur bien-aimée, que je n’avais point vue depuis mon départ de Montélimar, fût enfin accueillie à Saint-Cyr.
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Je m’appelle Isabeau de Marsanne, et je n’avais pas encore quinze ans lorsque j’ai joué dans Esther, la comédie écrite par M. Racine pour les demoiselles de la Maison Royale d’éducation de
Saint-Cyr.
Les liens que j’avais tissés au fil des ans avec Charlotte, Louise et Hortense me paraissaient indestructibles, d’autant que nous nous étions juré, une nuit, de ne jamais nous quitter.
Pourtant, c’est à cause de cette pièce que nos destins se séparèrent.
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Voici donc Isabeau de Marsanne, qui m'a déjà prouvé qu'elle avait du cœur, le sens de l'honneur et de l'amitié.

Je rougis sous le compliment et je me détendis un peu. Ce n'était certainement pas pour m'annoncer une catastrophe dans ma propre famille que la princesse était venue à Saint-Cyr...

_ Oui, Marsanne est l'un de nos meilleurs éléments, ajoute la mère supérieure d'une voix sèche.

_ C'est pour cela que je l'ai choisie!

Choisie? Mais pour quoi ou pour qui?

_ Et que pense-t-elle de ma décision? poursuivit la princesse.

_ Elle ne la connaît point encore. Je vous laisse le soin de lui en faire part.

_ Approchez donc, mademoiselle, me dit-elle.

Elle prit mes mains glacées dans les siennes, qui étaient tièdes, et continua:

_ Je vous ai choisi pour être la gouvernante de mon fils.
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C’est lors de cette journée mémorable que nous adoptons notre fétiche. J’avais longuement réfléchi à la mienne1. J’avais fabriqué une statuette en bois que j’avais ornée de dents de tigre. Et, afin qu’elle accepte de me protéger ma vie durant, je lui avais fait le vœu de ne jamais boire d’alcool.
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Certes, être distinguée par la reine est toujours avantageux, mais l'angoisse de commettre un impair me fait redouter ce genre de cérémonie.
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Comment ai je pu en arriver là si on avait dit que moi Gertrude de Cramainville je serai un jour enfermée dans une prison de femmes.j'aurai répondu avec hauteur .que nenni.et pourtant j'y suis
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Il semblerai, belle Aélis, que des humeurs néfastes se soient logées dans la partie sixtine de votre personne. Ces humeurs au nombre de trois ne parviennent pas à choisir ce qu'elles veulent manger, ce qui cause votre manque d'appétit et leurs luttes entre elles pour envahir votre anthartique explique votre faiblesse.
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L'art de la guerre n'est point mon métier, mais, comme en toute chose, le bon sens règle tout et quand on en a, une dame peut aussi bien qu'un homme commander une armée.
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Ah, mon ami, vous apprendrez qu'à Versailles les murs, les bosquets, les statues même ont des yeux et des oreilles, et lorsque l'on pense être seul, on ne l'est point.
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Et puis un jour la lettre que je reçus m'affola au plus haut point. Il disait:
Ma mie,
Je ne peux demeurer plus longtemps loin de vous. Tenez-vous, demain après minuit, près de la porte sud, je viendrais vous y chercher. Nous nous marierons et pourrons enfin nous aimer. Simon.
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J'espérais que mon indiscipline s'arrête là. Je n'étais pas née pour la révolte et l'aventure.
Du moins, c'est ce que je croyais.
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Nous sortîmes enfin de cette forêt sombre et malaisée et nous marchâmes dans une terre meuble et douce à mes pieds endoloris. L'air était moins vif. Dans un geste de soulagement et d'espoir, je serrai la main de Simon. Dans l'autre, il tenait notre modeste baluchon.
Tout à coup, Jean-Jean s'arrêta net.
_ Quelque chose ne va pas? s'informa Simon.
_ Oui. Une chemise sèche devant la fenêtre de la mansarde, dit-il en désignant la maison. C'est un signe de Gustave.
_ Et qu'Est-ce qu'il signifie?
_ Que les gardes sont dans le coin. C'est de vot' faute. Vous avez traînassé en chemin.. et à sept heures en hiver, c'est la relève de la garde... Il aurait fallu y être à six... lorsque ceux du premier quart sont à moitié endormis...
_ Mon dieu, qu'allons-nous faire? m'inquiétais-je.
Jean-Jean me foudroya du regard, comme si nos difficultés m'étaient entièrement imputables. Il nous ordonna de nous mettre sous le couvert des arbres. Immobile, il scrutait la campagne.
_ Ventrebleu! s'écria-t-il soudain, les v'là!
Il désigna deux chevaux qui galopaient dans notre direction.
_ Vous nous avez trahis! s'emporta Simon.
_ Non point, je vous le jure... mais il ne fait pas bon arriver au changement de garde!
Disant cela, il enfourcha Sultan, piqua des deux et disparut par le même chemin que nous venions d'emprunter après nous avoir conseillé:
_ Fuyez! Cachez-vous!
Trop tard. Dans quelques secondes, les cavaliers seraient sur nous.
_ Hortense, je vous confie le soin de retrouver ma mère et ma sœur, je vais courir vers le gué. Ils partiront à ma poursuite en pensant que je suis seul et...
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