AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Anne-Marie Desplat-Duc (320)


La jalousie m'égarait et je repris entre deux hoquets nerveux :

- De l'amour ! Parlons en de l'amour ! Quand vous avez le toupet de me conduire chez.. chez.. votre maîtresse !

Il lâcha mes mains, recula et, les yeux arrondis par l'incompréhension, il répéta :

- Ma maîtresse ?

- Oui. Cette Gabrielle... ne me dites pas qu'elle ne vous est rien, je ne vous croirai pas !

Soudain, il éclata de rire. Un rire qui le secoua de la tête aux pieds.

Je ne ris pas. Je me renfrognai et croisai les bras sur ma poitrine dans un geste qui, je l'espérais, lui montrerait que je n'étais pas dupe facilement.

Enfin calmé, il me lança :

- Ma parole, vous êtes jalouse !

Piquée au vif, je pérorai :

- Non point, lucide.

- Mais si, vous êtes jalouse ! Et si vous êtes jalouse, c'est que vous m'aimez. Et si vous m'aimez, c'est que j'ai bien fait de vous enlever !

J'avais du mal à suivre son analyse. Il me prit dans ses bras, me serra contre lui. Je sentis son odeur et ses cheveux me caressèrent délicieusement la joue... Tout mon être s'affola. Son souffle chatouilla mon cou.

- Hortense, je vous aime comme un fou! Plus que ma vie puisque je la risque sans hésiter pour être avec vous ! Je vous aime...

Cet aveu si doux se rependit en moi comme une eau de fleurs... et se heurta au feu de ma jalousie.

- Mais... Cette Gabrielle ?

- Une amie. Une véritable amie et seulement une amie.

Je n'en croyais pas mes oreilles et je me jugeai bien misérable d'avoir pu douter un instant de ses sentiments.

- Ainsi donc, vous ne l'aimez pas ?

- Mais non, sotte, puisque c'est vous que j'aime !
Commenter  J’apprécie          20
Louis XIV dit à ses artistes favoris ; Lulli, Benserade et Molière :

- Faites-moi un beau divertissement sur le thème de la mythologie.

Molière n’a aucun goût pour ce genre de sujet. C’est même tout ce qu’il déteste et dont il s’est gaussé

dans ses pièces : préciosité, langueur, nymphes et bergers... mais il faut bien satisfaire le roi !
Commenter  J’apprécie          20
Je m'appelle Charlotte de Lestrange, j'ai seize ans.

J'ai passé trois années dans la Maison Royale d’Éducation. Mais la vie à Saint-Cyr ne me convenait pas.
Commenter  J’apprécie          20
Si j'avais été un homme, j'aurais enfourché un cheval, j'aurais bousculé la garde, j'aurais enlevé ma mère...
(...)
J'étais femme... et je devais user de la seule arme à ma disposition : le charme. On me disait jolie. Je chantais bien, c'était le moment d'en profiter.
Commenter  J’apprécie          20
Moi qui n'avait pas de mère, je m'en attribuais à présent deux : Madame de Maintenon et Madame de Montespan. C'était assurément une de trop. Mais laquelle était la bonne.
Commenter  J’apprécie          20
Je m'appelle Louise de Maisonblanche, j'ai seize ans
Je suis pensionnaire à la maison de Saint-Cyr, à une lieu de Versailles.
Commenter  J’apprécie          20
En quelques heures, ma vie avait été bouleversée, mais il m'avait fallu plusieurs jours pour admettre que ma mère était bien cette femme douce et sereine, et mon père, cet homme vieillissant pour qui j'éprouvais déjà une admiration sans bornes. Par contre, avec Jacques, mon jumeau, la complicité et l'amitié avaient été immédiates.
Commenter  J’apprécie          20
Après tous les tourments que j'avais subis, j'avais cru pouvoir vivre quelques moments de bonheur et de calme avec François, mais le destin en décida autrement.
Commenter  J’apprécie          20
-Ah, ma chère enfant, la vie n'a point été tendre avec vous, j'ai cru vous apporter un peu de bonheur en vous permettant d'entrer à Saint-Cyr et je ne voudrais point que cela fût pour votre malheur... Je ne sais, pour l'heure, quelle attitude adopter, mais je vous promets d'y réfléchir.

-Merci,madame, je ...
-Ne vous méprenez point, Gabrielle, je vais essayer de vous aider, mais vous le savez, à la fleur de l'âge, notre vie ne nous appartient pas et d'autres décident pour nous ...

Je lui posai un baiser tendre sur la joue et j'assurai :
-Mon destin est entre vos mains.
Commenter  J’apprécie          20
Je m'appelle Jeanne de Montesquiou .C'est le nm que je portée lorsque j’étais dans la maison royale d'éducation de Saint Cyr. Ce n'est pas le mien .

Mais je ne vais pas commencer l'histoire de ma vie par la fin. J'ai déjà eue tant de mal à me retrouver dans l'imbroglio que l'on avait soigneusement tissé autour de moi! Il m'a souvent semblé que l'on avait voulu me perdre, certaines personnes pour me sauver d'autres pour me nuire ... Lorsque je suis arrivée à St Cyr, j’étais une fillette de sept ans déjà fort perturbée par le décès de ses parents. Mon père, mousquetaire, était mort au service du roi, l'année de mes 3 ans .
Commenter  J’apprécie          20
Las, entre nos désirs et la réalité, il y a souvent un gouffre... Et il est bien difficile de haïr lorsque l'on aime et aussi difficile d'avoir sous les yeux le meurtrier de son père sans défaillir, d'autant que Roman tentait l'impossible pour me reconquérir.
Commenter  J’apprécie          20
Il retira doucement sa main de mon étreinte et répondit:

- Je t'ai ôté ton père dans des circonstances dramatiques, et j'ai mis un point d'honneur à te rendre ta mère... A présent, je peux partir.

Je m'affolai soudain:

- Partir? Mais partir pour aller où?

- Qu'importe. Il m'est impossible de vivre dans la même troupe que toi.

Je me rendis compte alors que j'avais toujours espéré son retour et que la perspective qu'il disparût de ma vie m'était intolérable. Je m'étais leurrée en croyant l'oublier. Au contraire, il me parut que son absence avait renforcé le sentiment que j'éprouvais pour lui. Et puis quelle plus belle preuve d'amour pouvait-il m'offrir que d'avoir pris des risques pour retrouver ma mère?

- Je vous en prie, restez, murmurai-je.

Il me jeta un regard incrédule et ajouta, peut-être pour m'obliger à dévoiler mieux mes sentiments:

- Il sera trop dur de lire chaque jour l'indifférence, ou pire, la haine dans tes yeux.

- J'ai besoin de toi, insistai-je en rougissant de ma franchise.

Il s'empara de mes deux mains et les baisa avec transport:

- Tu fais de moi le plus heureux des hommes et je te jure que je ferai de toi la plus heureuse des femmes!

Un brouhaha me fit me retourner. Baron et mes camarades venaient de pénétrer dans l'auberge. Tous arboraient un souris mutin.

- Eh bien, lança Baron, voilà une histoire qui avait fort mal commencé, et je gage qu'elle se terminera sous peu par un mariage!
Commenter  J’apprécie          20
- Écoute, Roman, lorsque tu es venu à moi pour me conter les circonstances qui t'avaient poussé à commettre ce méfait, tu avais 18 ans. J'ai accepté de te prendre dans la troupe avec un nom d'emprunt pour te soustraire à la police. Mais c'est la colère, la faim et la détresse des tiens qui sont les vrais coupables. Tu as seulement été le bras vengeur.

- Je sais tout ce que je te dois, Baron, et crois bien que je m'en veux... mais lorsque j'ai entendu "lieutenant général du baillage d'Orléans"... j'ai vu son prédécesseur étendu dans une marre de sang... j'ai entendu les hurlements de sa femme et les cris apeurés de leur petite fille... Et...

Je m'écroulai sur le sol, privée d'esprit.
Commenter  J’apprécie          20
Cette activité ne me plaît guère, pourtant comment refuser sans fâcher le dauphin? Je le suis donc, mais en me retournant, j'aperçois une ombre se glisser dans l'escalier. Je jugerai qu'il s'agit de Francesco. Il a peut-être d'importantes révélations à me faire et j'enrage de ne pouvoir le rencontrer.
Commenter  J’apprécie          20
Le parloir est coupé en deux par une grille de bois. Louis me lance un regard inquiet. N'allons-nous pas pouvoir approcher notre mère ? C'est ce que je crains aussi.

Un claquement sec de clef dans une serrure, et une porte s'ouvre de notre côté. Une religieuse paraît et s'avance vers nous sans bruit, comme si elle glissait sur le sol.
Commenter  J’apprécie          20
-Mademoiselle Marie-Anne de Bourbon , je vous présente M. François Louis de Bourbon-Conti, Prince de la Roche-sur-Yon . Il sera votre cavalier .

Je fais une petite révérence et un grand sourire, car le prince que l'on me présente est aussi beau que le héros d'un conte .

Il est mince mais parait robuste, il a de beau cheveux brun, un joli nez, une bouche ravissante, et lorsqu'il s'incline devant moi, la main sur le coeur , je crois fondre de bonheur .

Il m'offre son poing . Comme on me l'a appris , j'y pose mes doigts, et nous avançons ensemble vers le centre de la pièce . Tout le monde fait cercle pour nous admirer . J'adresse au ciel une prière muette afin de ne commette aucun faux pas .
Commenter  J’apprécie          20
Si vous lisez ce qui va suivre, c’est que ma tante a eu raison de me pousser à conter mon histoire.
Un jour que nous bavardions de choses et d’autres et que je lui confiais combien j’avais apprécié La Princesse de Clèves, le roman de Mme de La Fayette, elle me dit :
– Ma chère Agathe, votre vie est bien plus passionnante que n’importe quel roman. Vous devriez l’écrire.
– Oh, non, me défendis-je, je ne saurais point.
– Tant que vous n’aurez pas essayé, vous ne pouvez l’affirmer.

Cette répartie me piqua au vif. Après tout, j’avais peut-être, moi aussi, l’étoffe d’un écrivain ! Et puis, même si je ne l’avais pas, ne serait-ce pas distrayant de relater ma vie ?

Je trempai donc ma plume dans l’encrier de mes souvenirs. Au début j’hésitai, ne me rappelant pas certains détails, certaines anecdotes. Mille fois je faillis abandonner, déchirer les feuillets. Petit à petit, je me pris au jeu et je finis par achever ce récit. Je n’ose dire ce roman, bien que, par moments, emportée par l’exaltation, j’aie inventé quelques situations qui me paraissaient plus belles, plus poignantes ou plus drôles que celles réellement vécues. Mais qui me contredira ?
Et si vous, lecteur, avez ce texte imprimé entre les mains, cela signifie que je suis devenue une romancière.
Commenter  J’apprécie          20
À ce moment-là, mon regard est attiré par une étoffe rouge bougeant à côté d'un bosquet, à quelques pas de la ménagerie dont les bâtiments se dressent non loin de la berge. Je reconnais Mme Desfossé. Un homme se tient à son côté. Elle est sans doute partie à notre recherche. Au cri de Louis, elle s'est tournée dans notre direction et essaie de cacher l'homme avec lequel elle parle. Pourquoi donc ?
Commenter  J’apprécie          20
Chère amie,
Lorsque vous lirez cette lettre, je serai arrivée dans la province du Québec et je serai probablement mariée puisque c'est le but de ce blog voyage. Je n'en suis point mécontente. Je préfère la liberté, même avec un homme que je n'ai pas choisi, à la vie en prison. Pour moi, c'est le début d'une nouvelle existence. seule la distance immense qui maintenant nous sépare est la cause de mon chagrin. Mon amitié pour vous est toujours aussi forte et je prie Dieu chaque jour pour qu'il accomplisse le miracle de nous réunir au lieu de nous éloigner. Pour l'heure, avoir de vos nouvelles me comblerait. Aussi, si vous ne m'avez point oubliée, je vous serai reconnaissante de donner un bref message à Mme de Caylus qui me la fera parvenir. Cependant, je vous supplie d'être très prudente, car je vous supplie d'être prudente car je ne supporterai pas que vous soyez punie pour avoir osé m'écrire. Sur le navire j'ai fait la connaissance d'Héloïse, la soeur de notre chère amie Charlotte, et c'est grâce à elle et au cousin de son mari, Augustin de Trimont que vous avez ce billet.
adieu, ma très chère amie, portez-vous bien et comptez sur ma tendresse qui ne finira jamais. Votre Gertrude
Commenter  J’apprécie          20
Mon exil à Saint-Fargeau me pesait.
[...]
Je regrettais le temps où princes, ducs, marquis se disputaient l'honneur de me faire danser, où notre jeune roi Louis me faisait un brin de cour ...
La Fronde était la cause de mon exil. J'y avais participé avec toute la fougue de ma jeunesse... je n'étais point la seule. Et je crois bien que c'était la première fois que des dames de qualité s'impliquaient dans une guerre civile.
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Anne-Marie Desplat-Duc Voir plus

Quiz Voir plus

les Colombes du Roi soleil

qui est l'heroïne du tome 2

Olympe
Louise
Charlotte
Henriette

4 questions
124 lecteurs ont répondu
Thème : Les Colombes du Roi-Soleil, Tome 1 : Les comédiennes de monsieur Racine de Anne-Marie Desplat-DucCréer un quiz sur cet auteur

{* *}