On peut se passer de protéines pendant des mois sans se sentir mal pour autant, on ne s’en aperçoit pas, mais à l’intérieur ça te fait des ravages contre lesquels on ne peut plus rien. Les protéines contiennent des acides aminés qui eux-mêmes constituent…
Ordinairement, un homme attendait de pouvoir acheter sa maison et ses meubles avant de songer à prendre femme.
Les gens que choisissent les enfants n’ont jamais l’heur de plaire aux parents.
Il est de ces gens qui ont la peau blanche et luisante et qui ont toujours l’air mal rasé.
Qu’y avait-il de pire au monde que de se sentir enfermé pour toujours quelque part ? Passer toute sa vie au même endroit ! Outre ses horaires fantaisistes, qui étaient chez lui une question de principe, aucun patron n’aurait pu fermer les yeux sur la comptabilité ostensiblement mal tenue.
Changez ! Je n’ai pas besoin de cartes pour vous dire de changer.
Le huit est un chiffre qui favorise l’organisation. Vous pourriez réussir dans n’importe quel domaine, les affaires ou autre chose.
– T’apprendre à s’adapter est la meilleure éducation que nous pouvons te donner.
– S’adapter ! Et les logarithmes alors !
S’il y a bien quelque chose que je déteste, ce sont les tasses en carton. On a toujours envie de racler la cire avec les ongles. Sans parler de ces horribles assiettes en carton toutes molles et des cuillères en plastique.
Un couple qui en est au choix des alliances n'a aucune envie qu'on lui rappelle que l'un des deux récupérera peut-être un jour celle de l'autre de la main d'une infirmière ou d'un croque-mort.
Elle était incomparable , Dorothy. Unique en son genre. Seigneur, quel vide elle laissait ! J'en étais anéanti, comme écartelé.
Puis, un jour, je l'ai aperçue sur le trottoir.
Voilà ce qu'il y avait de pire quand on perdait sa femme, étais-je en train de découvrir : c'était le seul être avec qui on avait envie de discuter de tout.
Te souviens-tu de l'arc ? Je pensais que ce serait vraiment amusant de partir tous ensemble à la campagne, d'accrocher la cible à un arbre et de nous entraîner à tirer. Ça ne s'est pas du tout passé comme je l'avais prévu. D'abord Pearl a dit qu'elle détestait les sports, Jenny s'est plainte d'avoir froid, puis toi et Ezra vous vous êtes, je ne sais pas, querellés, chicanés, bagarrés, et finalement une flèche s'est perdue et a frappé ta mère.
- Je m'en souviens.
- Elle a été touchée à l'épaule. Une catastrophe, une catastrophe typique. La semaine suivante, alors que j'étais en tournée, la blessure s'est infectée. En rentrant de voyage, Pearl m'a dit qu'elle avait failli mourir à cause, je ne sais pas, d'une infection ou de quelque chose comme ça. Pour moi c'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. J'étais assis devant une bière dans la cuisine, un dimanche soir et, brusquement, sans même savoir si je le ferais, j'ai dit à Pearl : "Je pars."
- Tu veux dire que c'est ce jour-là que tu es parti ?
- J'ai fait ma valise et j'ai filé."
Cody s'assit à son tour sur les marches.
"Probablement que c'était à cause de la grisaille, de la grisaille de toutes choses. Rien n'est jamais vraiment bien, ni vraiment mauvais. Tout était emmêlé, embrouillé, plus rien n'était parfait en tout cas. Je ne pouvais pas le supporter, ta mère pouvait. Oui monsieur, je le reconnais."
Ezra était maintenant un homme d'âge mur avec une calvitie qui gagnait du terrain chaque jour... Il était toujours là où il était lorsqu'il avait vingt ans, il vivait toujours avec sa mère dans une maison accolée à ses voisines dans Calvert Street et lisait des livres de cuisine le soir pour s'endormir. Il ne s'était jamais marié, n'avait pas eu d'enfant et avait perdu la seule femme qu'il avait aimée par fatalisme, par manque de force, à cause d'une certaine complaisance face à l'échec (Let it be était le thème qui avait marqué sa vie. Il se pliait nonchalamment aux fantaisies du destin, ce qui lui procurait la plupart de ses joies mais aussi beaucoup de ses peines.)