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Critiques de Anthony Bussonnais (47)
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Un samedi soir entre amis

C’est typiquement le genre de livre que j’aimerais aimer. Premier roman d’un auteur, qui l’autoédite en 2016, finalement désigné lauréat du concours organisé par Préludes, Babélio et kobo, en 2019, il porte l’idée qu’il est possible d’être remarqué. Cela ne peut évidemment laisser personne qui écrit un peu indifférent.



L’idée est bonne. Je ne révèle rien – on le sait très vite – en indiquant que l’on a ici une sorte d’adaptation des chasses du comte Zaroff dans la campagne française, avec des motivations bien différentes, mais, justement, cela aurait pu ajouter de l’intérêt.



Pourtant, la construction de ce livre ne m’a pas parue adaptée, justement parce qu’elle enlève tout suspense, ou pratiquement. Oh, certes, il reste quelques questions dont la réponse arrive plus tard dans le livre, mais, dès les 20 premières pages, pratiquement, on sait tout ce qui va se passer, en tout cas la ligne directrice. Et, pour moi, c’est vraiment lié à la construction du roman, fait de passages permanents entre le passé et le présent. Et ce gimmick m’a semblé à la fois trop répétitif, parce que trop systématique, et trop explicite, faisant retomber une partie de la tension.



Résultat, là où cela aurait pu être une lecture coup de poing, on a une honnête lecture, avec des personnages assez clichés, un peu trop appuyés. Et, pour l’avoir vu signalé dans d’autres critiques, j’ai également trouvé le choix lexical curieux, parfois très relâché, y compris en dehors des dialogues, dans lesquels cela pouvait s’expliquer, alors qu’à l’inverse j’ai tiqué sur l’apparition à plusieurs reprises du terme « pourchasseur », que je n’avais jamais vu employer. Alors j’ai vérifié, dans le Trésor de la langue française, et ce substantif apparait comme rare, avec quelques exemples, chez Baudelaire par exemple. Un grand écart pas si évident… C’est idiot, mais, dans le même ordre d’idée, quand on me parle d’un objet contondant en parlant d’une flèche (p. 194), cela me fait sortir de ma lecture.



Enfin, j’ai par moment eu un petit peu de mal avec la vraisemblance de certains éléments. Je n’ai jamais essayé de fuir en forêt devant un chien, mais l’idée que le molosse perde, à 20 mètres, la piste de celui que son maître à contraint à manger dans sa gamelle, j’ai un doute. Qu’en forêt, on puisse marcher sur un tesson de bouteille, certes, mais la description qui nous est faite (p. 95) de Mehdi s’empalant le pied sur un « pic d’une dizaine de centimètres » me pose question. Que le gendarme, après avoir fait son discours de bon petit soldat – « … je ne peux pas engager de procédure judiciaire. Toute personne majeure est libre d’aller et venir comme elle veut. Et même de disparaître si elle le souhaite. » -, décide tout d’un coup, pour les beaux yeux de la sœur du disparu, qu’il peut quand même essayer de leur donner un coup de main… bon… Et puis, surtout, que Claire, toute seule, parvienne à mettre la main sur la preuve ultime, ou presque… c’est presque trop facile !



Bref, je suis d’autant plus critique que je trouve que l’idée de départ méritait un traitement encore plus emballant. Connaissant sa prédilection pour les ambiances glauques, je me dis que Sandrine Collette, par exemple, à l’image de Des noeuds d’acier, nous en aurais sans doute fait un truc étouffant à souhait, à lire en apnée, et qui m’empêcherait de dormir ensuite pendant un moment…
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Un samedi soir entre amis

Une lecture assez décevante même si l idée de départ, une chasse à l homme, avait tout pour me plaire ( j ai bien aimé chiens de sang de Karine Giebel par exemple).

En fait je n ai pas aimé la construction du roman. Pas de suspense. Et surtout les parties consacrées à la famille et à la petite amie de la victime cassent le rythme. Énormément de répétitions. Un choix lexical pas toujours adéquat ( les proches de Medhi, l homme sequestre puis chassé , utilisent de nombreuses fois le terme chelou). Les personnages sont trop manichéens .



Je suis passée à côté. Dommage.
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Un samedi soir entre amis

La chronique jubilatoire de Dany Flingueuse pour Collectif Polar

Un samedi soir entre amis de Anthony Bussonnais

Un vrai thriller avec des psychopathes en bande organisée par un notable dominant ! Tout y est : les oppositions de classes sociales, le racisme et la xénophobie, l’intégration, la domination et l’emprise sur les plus vulnérables, les rapports incestueux, la barbarie et ses sévices, la ruralité …

Après un début qui ressemble au thriller de Karine Giébel Les chiens de sang, on s’attend à une intrigue « convenue » et « bien-pensante » puis, on trépigne avec les victimes, dans l’attente de la fin du cauchemar. Oui parfois on se dit que les dialogues s’éternisent et pêchent par leur précision, leur longueur … c’est parce que l’auteur manipule le lecteur avec talent. A force de retours-arrières qui permettent d’établir la cohérence des faits au fil du déroulement chronologique, il va les mener au retournement suprême. Et au milieu du roman, le twist est attendu certes, c’est la loi du genre, mais il est au combien surprenant…

Une disparition pour laquelle c’est tout une famille qui commence une traque méthodique, parce que la Gendarmerie, empêtrée dans LA procédure n’y peut rien, ne recherche pas un adulte majeur dès lors qu’il n’est dangereux ni pour autrui, ni pour lui-même. Pourtant tout porte à croire qu’il est en danger … angoissante quête de Claire qui met tout en œuvre pour retrouver son petit ami !

352 pages de réflexion aussi sur le regard porté sur l’autre, les autres.

Belle surprise que cette lecture, belle découverte pour ce deuxième roman déjà remarqué et primé à bon escient.
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Un samedi soir entre amis

Pour tout vous dire, l’idée de départ et sa promesse d’une chasse à l’homme endiablée avait tout pour me plaire. Je me faisais une joie de me lancer dans cette aventure qui s’annonçait bien. Dès les premières pages, on constate que l’écriture d’Anthony Bussonnais est simple, parfois même très simple. Optimiste, je me suis dit que si l’histoire était efficace, le style n’aurait aucune d’importance et la lecture en serait même facilitée.



Alors oui, le récit est agréable, on ne s’ennuie jamais. Certaines scènes sont bien menées, avec de bons moments de tension. Mais le déroulé global des évènements est assez banal et souffre d’un manque d’originalité. Plus j’avançais dans le livre, plus je déchantais. Les évènements sont assez prévisibles. Je m’attendais constamment à être surpris par une péripétie au détour d’un chapitre, qui malheureusement n’arriva jamais.



Mais là où le bât blesse vraiment, c’est au niveau des personnages qui n’ont aucune nuance. Les gentils sont irréprochables et pacifiques pendant que les méchants sont étroits d’esprit et violents. Ils sont si caricaturaux qu’ils desservent au final le message que voulait passer l’auteur. De plus, même unis par la même haine, certaines alliances entre les protagonistes sont improbables. J’ai eu du mal à croire à tout ce petit monde.



Je dois vous paraître un peu sévère, mais c’est à hauteur de ma déception. J’en attendais beaucoup. Malgré ces défauts qui m’ont chagriné (je m’excuse auprès de l’auteur, mais je me dois d’être honnête), je dois quand même reconnaître qu’Anthony Bussonnais a réussi à m’embarquer dans son histoire. Il possède un véritable potentiel pour le suspense et pour dénoncer des préjugés et les comportements de certains extrémistes. En façonnant plus ses acteurs, il peut donc devenir un bon représentant du thriller français dans l’avenir. Je vous laisse bien sûr vous faire votre propre avis. Pour ma part, je réitèrerais l’expérience avec cet auteur, en espérant que ce n’était qu’un léger faux pas entre nous.
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Un samedi soir entre amis

J’ai trouvé ce roman bien particulier dans le paysage actuel du thriller français.

Par son thème, la chasse à l’homme ; personnellement je ne me souviens pas avoir déjà lu de récit dans lequel un groupe de « notables » organisaient une expédition punitive. Et par son style, un peu lourd parfois du fait de longues descriptions que l’on pense d’abord inutiles, et puis qui finalement, servent à introduire une scène narrée de manière plus brève ; mais une scène qui claque bien aux yeux du lecteur !!! J’avoue avoir été choquée, malaisée par moment par ce que Bussonnais me racontait ! C’est glauque, c’est cru, c’est vulgaire… et pourtant, ça doit tellement coller à la réalité (il n’y a qu’à regarder le JT pour s’en rendre compte) !



Nous sommes dans une petite ville de campagne, là où le vétérinaire, le médecin ou le juge qui y habitent forment le cercle de notables respectables qu’on ne doit surtout pas égratigner. Leur fonction intime « naturellement » le respect des autres habitants. Quand François, le vétérinaire, décide d’organiser une chasse nocturne, personne ne remet en question le principe. Les pervers de la haute société se frottent les mains devant l’inédit de la soirée, tandis que les « petites têtes » sont invitées là pour qu’elles ne puissent pas témoigner contre les premiers si cela se passait mal.



Nous avons également Claire, la fille de François, qui se retrouve bien embêtée ce vendredi soir car son petit- ami, Mehdi, n’est pas venu la chercher comme prévu. En six mois de relation, il n’a jamais fait faux bond. Son embarras est accentué par le fait qu’elle n’a pas encore parlé à ses parents de sa relation avec Mehdi ; ils sont extrêmement racistes…



Tous ces éléments, vous l’aurez compris, vont s’entremêler.



Le schéma narratif est vraiment très bien ficelé, les personnages sont très bien construits au niveau psychologie. Les choix de l’auteur peuvent s’apparenter à des clichés, c’est vrai. Les propos tenus par les personnages sont eux aussi d’une vulgarité qui aurait pu être évitée dans un roman. Malgré tout cela, malgré des moments malaisants, je l’avoue : j’ai été captivée par ma lecture.

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Un samedi soir entre amis

Alors là, après l'Eloquence de la Sardine, mon précédent livre, je tombe dans l'extrême.



Finis les pays majestueux, me voici dans les bois avec Medhi, nus comme un ver et surtout à sa suite un groupe d'amis qui a l'air à la fête. Mais quelle fête ? et pourquoi lui est-il nu en plein hiver, dans la nuit et dans ses bois qu'il ne connaît pas.



Et Claire, sa petite amie qui l'attend et qui se morfond en pensant au pire.



Une écriture haletante, pleine de suspense. On avance à tâtons, on est comme Medhi, mais pas nu...enfin pour ma part lol.



On s'interroge, on le suit, on souffre avec lui, on retient son souffle... C'est une horreur, un cauchemar qui ne s'arrête pas, qui vous plonge dans les ténèbres, dans les pensées et les actes les plus sordides de quelques humains.



Mais au final, l'auteur entretient un suspense, et développe son intrigue en distillant de nombreux indices, qui vont petit à petit faire découvrir l'innommable, l'impensable, l'intolérable, bref la cruauté et la bêtise humaine.



L'effet de groupe est très présent dans cette lecture. 



De passages difficiles en espoirs, l'auteur a construit une intrigue qui ne laisse rien au hasard; tout est calculé, malgré une incompréhension de la victime qui petit à petit va voir ses forces le lâcher. Cette situation va le pousser à affronter toutes ses peurs et surtout à puiser dans son âme et son corps des ressources totalement inattendues.



Une lecture fluide, une ambiance pesante, des personnages superbement travaillés et détaillés, un parallèle entre la famille de Medhi et la famille de Claire détonant, et surtout un opposé entre deux familles que tout aurait pu réunir, et surtout l'amour de leurs enfants. Mais tout cela était sans compter les a priori et les préjugés stupides de quelques personnes qui ne savent pas prendre du recul et qui n'ont aucune empathie.



Alors effectivement dans le groupe, on a des simplets, à l'image de Jesus et de sa mère; lesquels entretiennent une relation particulière. Mais, nous avons également la présence de personnes beaucoup plus cultivées qui n'ont pas beaucoup de discernement.



Cette lecture qui est prenante, ne peut que vous amener à réfléchir à certains comportements, et je pense que l'effet groupe peut amener à des horreurs. 



Je vous conseille cette lecture absolument époustouflante, qui est un page-turner démoniaque et diabolique comme indiqué sur la page arrière du livre.



Incontournable. Monsieur Bussonnais, votre avenir est à mon humble avis tout tracé . Continuez dans cette voie pour le plus grand plaisir des lecteurs.



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Un samedi soir entre amis

Dans une petite ville en apparence bien tranquille de province, François organise un nouveau samedi soir extra-ordinaire pour ses amis et voisins. La soirée sera belle, chacun pourra se donner à fond, se détendre et décompresser. Méticuleux, il a tout organisé, réglé, préparé minutieusement, rien de doit entraver le cours bien huilé de cet événement.



Ce soir, c’est donc la fête pour certains, mais pour Medhi, nu et grelottant dans la forêt et la nuit noire, c’est l’angoisse à l’état pur. Il a beau s’interroger, il n’arrive pas à imaginer le sort qui va lui être réservé.



Pour Claire, c’est l’inquiétude, son petit ami est toujours tellement ponctuel mais ce soir il n’est pas là. Jamais il n’a manqué de rendez-vous, encore moins lorsqu’il vient la chercher pour aller chez ses parents où ils vont rompre ensemble le jeûne du Ramadan.



Le roman prenant et haletant alterne entre le récit de François, celui de Medhi et celui de Claire, passant du vendredi au samedi en particulier. Nous suivons cette chasse à l’homme inhumaine et glaçante avec circonspection et une bonne dose d’angoisse. Si certains personnages sont trop caricaturalement marqués, trop noir ou trop blanc, trop méchant ou trop gentil, très humain ou très raciste, cependant je dois avouer que le rythme est là, l’intrigue est prenante et l’auteur réussi à m’embarquer dans cette nuit aussi sombre que désespérante.

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Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/04/25/un-samedi-soir-entre-amis-anthony-bussonnais/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Un samedi soir entre amis

Samedi soir entre amis. Ce livre m’a retourné, des questions sociétales se sont bousculés dans ma tête après l’avoir lu. Il me fallait en parler, partager. Parce que même si nous sommes ici dans la fiction, certains faits sont une réalité. Ce racisme, cette xénophobie sont malheureusement un quotidien pour des milliers de personnes.



J’ai été assez surprise, ce thriller m’a semblé être traité comme un sujet à part entière, avec une enquête légèrement survolée à mon goût, mais qui n’enlève en rien les qualités du roman. une dénonciation de la cruauté dont certains peuvent être capable. Une cruauté sans nom, sans limite. Comme si, de l’Histoire, nous n’avions pas tiré de leçon. L’effet de masse joue aussi, mais » puisque tous le font, ce n’est pas si grave si j ‘y participe. «



J’ai aimé l’alternance entre cette chasse à l’homme où la haine et l’ignorance s’emmêlent, et le quotidien de cette famille maghrébine débordante d’amour



L’ambiance est pesante. Elle nous ramène à une réalité que l’on souhaite parfois oublier, parce que non, il est impossible d’agir de la sorte, impossible de haïr son prochain avec autant de hargne et de fierté.



Anthony Bussonnais signe un premier roman qui mérite d’être lu, partagé. Sans prétention, l’auteur nous amène à réfléchir à notre société, à ses déviances.



Merci à @netgalleyFrance et aux éditions Préludes d’avoir mis ce livre entre mes mains.
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Un samedi soir entre amis

Xénophobie-violence-chasse à l'homme.

Un polar qui nous tient en haleine. Le petit ami de Claire vient la chercher tous les soirs mais il le fait discrètement car les parents de Claire ne sont pas encore au courant de leur histoire alors que le parents de Mehdi ont très bien accepté la jeune fille.

Ne le voyant pas elle va s'inquiéter, le rechercher par elle- même , par la famille puis par le gendarmerie.

Le jeune homme va vivre des heures les plus sombre de sa vie. Une traque à l'homme, des sévices les plus sordides. La tension monte, l'horreur est omniprésente. La méchanceté humaine est incroyable.

Les chapitres alternent entre Claire et ses recherches et la persécution de Mehdi. Il faut parfois avoir le cœur bien accroché en raison de l'horreur.

L'âme humaine et mauvaise et ce livre nous le montre une fois de plus.



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Un samedi soir entre amis

Un vrai thriller avec des psychopathes en bande organisée par un notable dominant ! Tout y est : les oppositions de classes sociales, le racisme et la xénophobie, l’intégration, la domination et l’emprise sur les plus vulnérables, les rapports incestueux, la barbarie et ses sévices, la ruralité …

Après un début qui ressemble au thriller de Karine Giébel Les chiens de sang, on s’attend à une intrigue « convenue » et « bien-pensante » puis, on trépigne avec les victimes, dans l’attente de la fin du cauchemar. Oui parfois on se dit que les dialogues s’éternisent et pêchent par leur précision, leur longueur … c’est parce que l’auteur manipule le lecteur avec talent. A force de retours-arrières qui permettent d’établir la cohérence des faits au fil du déroulement chronologique, il va les mener au retournement suprême. Et au milieu du roman, le twist est attendu certes, c’est la loi du genre, mais il est au combien surprenant…

Une disparition pour laquelle c’est tout une famille qui commence une traque méthodique, parce que la Gendarmerie, empêtrée dans LA procédure n’y peut rien, ne recherche pas un adulte majeur dès lors qu’il n’est dangereux ni pour autrui, ni pour lui-même. Pourtant tout porte à croire qu’il est en danger … angoissante quête de Claire qui met tout en œuvre pour retrouver son petit ami !

352 pages de réflexion aussi sur le regard porté sur l’autre, les autres.

Belle surprise que cette lecture, belle découverte pour ce deuxième roman déjà remarqué et primé à bon escient.


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Un samedi soir entre amis

Une expédition dans les bois minutieusement préparée: sept véhicules se succèdent, leurs occupants impatients d’entamer une partie de chasse nocturne, on s’apprête à libérer la « bête » séquestrée dans un coffre… Quelques heures plus tôt, un jeune homme, Medhi, a rendez-vous avec sa petite amie, Claire, devant un cimetière de campagne…



Je remercie Net Galley et les Editions Préludes pour la découverte de ce roman assez atypique dans le paysage actuel du thriller français, de par sa forme et de par son contenu. Dès le départ, les dés sont joués : nous devinons dans les grandes lignes la trame de cette intrigue, qui est relativement peu élaborée. Est-ce un défaut? A mon sens, non, car ce livre m’a passionnée de la première à la dernière page. Les chapitres alternent entre le passé et le présent, à quelques heures d’intervalle, sans perdre le lecteur. La lecture est fluide, le style franc, froid, tranché colle aux actes de préméditation du crime, réfléchi et organisé et surtout au caractère manipulateur de François, chef de bande, initiateur de cette mise à mort barbare. Bien que la psychologie des personnages ne soit pas extrêmement développée, on devine l’importance de l’effet de groupe, de l’influence de caractères forts sur les plus faibles. Ce n’est pas un crime gratuit, le geste est motivé par une haine de la « différence » entretenue depuis l’enfance, par des discours xénophobes sans fondement transmis de génération en génération…



L’histoire que nous conte Anthony Bussonnais est terriblement inquiétante, tant dans le sujet traité, la xénophobie et ses conséquences les plus extrêmes, que dans le réalisme de certains passages: ce livre n’est assurément pas à mettre entre toutes les mains… Âmes sensibles s’abstenir car nous sommes confrontés à de la barbarie pure… L’auteur pointe du doigt la bêtise, l’ignorance, le manque d’instruction qui touche toutes les strates de la société et pas seulement le demeuré qui vit au fin fond de la campagne, cliché remis en cause par la part prépondérante du notable, celui dont le statut social inspire confiance, celui que l’on respecte et qui pourtant sera l’instigateur de cette cruauté abjecte… La seule lumière de ce livre très sombre émane de la famille de Medhi, la victime: eux seuls sont capables d’empathie, d’humanité. Cette famille maghrébine touchée par le malheur en plein coeur du ramadan porte pourtant un message d’amour et de paix, aux antipodes de l’autre famille, dont le moteur n’est que la haine du prochain…



Sans entrer dans le détail, ce livre m’a d’autant plus perturbé que je connais très bien les lieux mentionnés et même si l’auteur a pris soin de remplacer quelques noms, cela a rendu l’intrigue très réaliste à mes yeux, et j’ai eu une vision toute autre de ma campagne chérie, de mon havre de paix, des forêts où je vais me promener qui se sont brutalement transformées en lieu de massacre ignoble… Expérience de lecture assez brutale je l’avoue! Cette histoire peut malheureusement être transposée dans n’importe quelle région de France, « la France profonde » employée péjorativement ne veut pas dire rurale mais « basse », d’une bassesse d’opinion, de jugement… Ce livre a eu tant d’impact sur moi que je suis obligée de me dire : STOP, ce livre n’est qu’une fiction… Je trouve que pour un premier roman publié, c’est une belle réussite !
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Un samedi soir entre amis

Après une nuit hantée par ce livre ,il m'est difficile de trouver les mots justes.Existent ils vraiment ?

Je ne crois pas, car sur l" horreur ,sur l'incroyable négation de l' Homme ,sur l'abject ,sur la cruauté il est très peu probable d'y parvenir.

Ce serait presque un parjure .

Malgré tout ,je vais essayer,avec mes mots maladroits ,naïfs,pleins de bons sentiments, rêveurs et chagrins.

C' est l'histoire d'un jeune homme de 25 ans au doux prénom de Mehdi.

Il aime et est aimé de Claire.

Il doit la chercher mais sur son chemin parsemé de joie, de désir d'avenir commun il fait la rencontre de deux salauds.

Sa vie va alors devenir un cauchemar entraînant dans cette spirale monstrueuse ,la vie de ses parents, de ses sœurs, de Claire.

Spectatrice de cette horreur ,mon sang se glace,la nausée est là, la douleur saisissante et bien entendu savoir que Mehdi pourrait s'appeler Yacine,Soufiane ,Imad ou Mohammed ,mes amours,me transperce.



En lisant les critiques de ce livre ,après l'avoir lu ,j'ai été bouleversée par certaines remarques qui parlaient de manichéisme.

C' était comme une humiliation de plus à Mehdi .

Évidemment que d'un côté on a un jeune homme plein de promesses de vie et de l'autre une bande de monstres qui ont décidé que Mehdi n' était pas un homme .

De cette bande ,aucun n' est fou ,ils savent tous ce qu'ils font, l' assument ,en tire un plaisir ,une jouissance puissante et sont persuadés qu' ils ont raison.

On trouve un vétérinaire , sa femme et leur fils ,un couple de boulangers ,un retraité ,deux frères voyous ,un fils et sa mère limités pour ne pas dire débiles.

Comment peut-on imaginer mettre en parallèle les bourreaux et leur victime ?

On plonge dans leur vie ,somme toute banale ,travail ,famille, repas, loisirs .

Des gens bien propres qui aiment leurs enfants et leur chien .

Les seuls qui sont vraiment décrits comme des pervers sont la mère et le fils.

On plonge également dans la famille de Mehdi ,des parents aimants attentionnés, fiers de leurs enfants ,qui vivent leur foi en toute simplicité et intimité, qui ont accueilli Claire en la faisant leur,qui ont vaincu la maladie du papa .

Ils auraient finalement bien plus de choses en communs que des choses qui les séparent mais voilà la haine aveugle est là qui détruit toute espoir.

Mehdi en est une victime, comme l' a été Habib Grimzi ,Brahim Bouarram,Malik Oussekine,Zyad et Bouna ,mon petit Yacine là où il repose et tant d'autres.

Alors pour eux ,j'aimerais écrire une très belle fin.

Mehdi est parti chercher Claire ,puis sont allés faire l' Iftar chez Samia et Ahmed, les parents de Mehdi.

L'ambiance était chaleureuse et pleine d'amour.

Mehdi et Claire ont annoncé qu' ils allaient vivre ensemble et se marier l'année suivante.

A ce mariage ,les parents de Mehdi et Claire se sont trouvés des tonnes de points en communs.

10 ans après Mehdi et Claire sont à la tête d'une famille de 4 enfants ,dont des jumeaux.

Mehdi travaille toujours comme plâtrier dans l'entreprise où il a commencé son apprentissage et Claire est secrétaire.

Ahmed ,Samia ,François et Sylvie sont des grands parents comblés.

Parfois Mehdi et Claire se disputent ,c'est la vie, mais qu' est ce qu' ils s' aiment ! Et ils deviendront à leur tour des grands parents comblés.

Lorsqu'ils quitteront ce monde ,il restera d' eux le souvenir d'un couple ,de parents, de grand-parents qui ont été d'abord des enfants aimés qui ont eu l' immense bonheur de se trouver et qui ont réussi leur vie.

J' ai toujours préféré les fins heureuses ,j'ai toujours préféré l'amour à la haine.



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Un samedi soir entre amis

Le samedi soir n’est pas un soir comme les autres.

La semaine est passée, c'est le moment de se retrouver entre amis, on a envie de se détendre, de s’amuser.

C'est ainsi que se retrouve un groupe d'amis, chaque weekend en pleine forêt... non loin de leur village.

Mais cette fois, la soirée dégénère... dans un jeu macabre.



De son côté, Claire attend en vain son petit ami Medhi...

Ce ne lui ressemble pas du tout, il ne lui donne pas signe de vie.

Ni sa famille, ni ses amis ne savent pas où il se trouve. Il a tout simplement disparu !!



À partir de là, l'auteur nous propulse dans une intrigue prenante et glaçante au cœur de l'action, mêlée de haine, de mépris et d'indifférence face à l'être humain et de la violence qui en découle.



Un scénario bien construit

qui soulève ici le problème de descrimination.

Dans un rythme haletant, l'auteur nous laisse aucun répit.



Un thriller incontournable pour un premier roman. C'est avec plaisir que je m'approprierai le prochain. ❤️❤️



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Un samedi soir entre amis

J’adore l’histoire, efficace, glaçante, effarante, qui démarre sur les chapeaux de roue, directement en tension. Un enchainement de chapitres au timing très serré, avec un rythme nerveux, du stress. Le suspens est ménagé longtemps.

Mais mon emballement premier a progressivement baissé en cours de lecture.

C’est un texte qui se lit très vite, on n’oublie pas les personnages ni l’intrigue, alors il est inutile de nous rappeler qui est qui à tout bout de champ. Il y a plusieurs redondances, voire des répétitions, comme si l’auteur avait oublié ce qu’il nous avait déjà dit. C’est lourd, ça casse le rythme de lecture.

Quelques erreurs grossières m’ont gênée : une flèche n’est pas un objet contendant ! Un mouvement en arrière qui tire sur une cheville attachée ne met pas en jeu le muscle adducteur. Et j’ai du mal à croire qu’un chien de chasse perde sa piste sanguinolente au dernier moment, au profit d’un autre gibier qui ne l’est pas…

Dans les 60 dernières pages, je ne suis plus dans le même livre, il n’y a plus aucun rythme ni tension. C’est d’une telle platitude que j’ai l’impression d’être prise pour une neuneu. Inutile par exemple de nous dire que les TIC (techniciens en identification criminelle, c’est précisé) est une « unité qui s’apparente aux « experts » de la série télé du même nom » (sic) ; c’est insultant.

Quel dommage, cela démarrait si bien…
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Un samedi soir entre amis

Une atmosphère lourde, angoissante tout au long de cette chasse à l'homme qui m'a donnée des frissons. Lu d'une traite, j'avais hâte d'en finir car cette histoire fait vraiment froid dans le dos. J'ai été happée par cette lecture. La plume est prenante, et une fois que nous sommes propulsés au coeur de l'action, dans cette forêt et dans la tête de cette victime traquée dans les bois tel du gibier, on souffre avec lui, c'est juste horrible...J'avais cette inquiétude, cette angoisse terrible et grandissante qui prenait place en moi. Je n'ai pas lâché ce livre avant la fin.



Il y a des critiques acerbes concernant ce roman, qui sont loin d'être justifiées. A mon humble avis, l'auteur s'appuie sur du vécu, ça se sent; donc oui des fois c'est un peu cru, c'est un peu trash, mais il s'agit d'une réalité qu'il a dû côtoyer de près, avec sa part de fiction ou pas.



Il pointe du doigt la xénophobie et surtout l'islamophobie qui sévit et qui prend une ampleur considérable de jour en jour, notamment à cause d'une incompréhension, volontaire ou pas, de la religion musulmane. Il est tellement plus simple de suivre l'effet de masse et de penser comme tout le monde. Et bien voici quelqu'un qui a décidé de prendre sa plume (ce qui, déjà, n'est pas donné à tout le monde) et d'y aller franc-jeu, et ce courage, il faut le saluer.



D'aucuns penseront que faire référence à des ruraux racistes et lepénistes pour imager son propos, c'est cliché et réducteur, mais le message en filigrane est à prendre avec intelligence. Il y en a qui vivent ce racisme tous les jours, il ne faut pas l'oublier.



Pour un premier roman, l'auteur a su soulever des problématiques importantes, c'est une lecture que j'ai aimée, suspense crescendo, angoisse à s'en ronger les ongles, sans voyeurisme à outrance.



A mon sens, on a là un thriller sombre qui tient sa promesse mais aussi un thriller qui nous amène à voir les choses en face. La haine, le mépris pour la différence et la violence inouïe qui en découle existent bel et bien, même si l'on préférerait l'oublier.



Un auteur à suivre et que j'aurai vraiment plaisir à relire dans le futur.
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Un samedi soir entre amis

Bon...



Je ne sais pas par où commencer. Je reste perplexe face à cette lecture, que je n’ai pas aimé, et ce, dès les premières pages. C’était pourtant bien parti : le postulat de départ me plaisait beaucoup - une chasse à l’homme dans les bois. De quoi attirer tous les friands de thriller ! .



Sur la forme, j’ai trouvé le style d’écriture trop familier. Je pense que c’était le but recherché par l’auteur, mais je n’y ai pas du tout adhéré. Sur le fond... L’auteur dresse des portraits tellement grossiers des personnages qu’ils en perdent toute crédibilité.

D’un côté, Mehdi. Jeune homme, musulman, qui se définit lui-même comme croyant mais non pratiquant, représentation de la tolérance et de la mixité, du progressisme.

De l’autre, François et les autres. Une bande d’amis, bons franchouillards, clichés d’adhérents au FN d’il y a 20 ans, ce qui n’est pas blanc n’a rien à faire chez eux.

Le problème, c’est que les personnages se limitent à ça, je vous ai dit à peu près tout ce dont on se souvient à leur propos une fois le livre refermé.

Le message n’est même plus en filigrane, il est carrément jeté à notre figure, et cela finit fatalement par lui nuire. Dommage, car il pourrait être parfaitement desservi par une histoire comme celle présentée par le postulat de départ, mais pour moi il aurait fallu un peu plus de finesse dans le traitement.



Ce livre n’est même pas trash. Je pense que l’auteur a voulu choquer, mais à vouloir trop en faire, il est passé à côté. Ce n’est vraiment pas ce que j’appelle un livre coup de poing. Autant j’ai déjà lu des livres trash qui m’ont mise mal à l’aise (et que j’ai adoré), là je suis malheureusement restée de marbre face à des tentatives que j’ai trouvé tout au mieux pataudes.

Décevant, ce thriller qui voulait porter une critique a perdu à la fois le frisson et le message à vouloir trop en faire !
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Un samedi soir entre amis

Original et histoire prenante ; on a envie de savoir ce qu'il va arriver et cela prédit un tome 2
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Un samedi soir entre amis

Les romans qui traitent de chasse à l’homme ne sont pas rares, je pense par exemple à La chasse est ouverte de David Osborn. Mais, ce qui différencie Un samedi soir entre amis d’autres romans est contenu dans le caractère profondément raciste des protagonistes. J’ai été choquée par certains propos sur les étrangers, les Arabes ou les musulmans mais, surtout, par les actes de barbarie gratuits qui sont décrits. Cela montre bien que notre société, sous ses airs bien comme il faut, cache encore beaucoup de préjugés et de racisme.



L’écriture est parfaitement maitrisée et nous plonge dans cette horreur comme si on y était. Par contre, je me suis parfois un peu perdue au niveau de la chronologie des événements. Chaque chapitre se concentre sur un moment précis de la journée ou de la nuit, mais les événements n’étant pas présentés dans l’ordre, cela demande à chaque fois un effort pour reconstituer le puzzle.



Petit regret pour ma part: je trouve que la 4e de couverture en dit beaucoup trop.
Lien : https://carnetdelecture1.wor..
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Un samedi soir entre amis

Le livre est plein de bons sentiments, mais est-ce que cela suffit à faire un bon livre ?

- Le style est lourd.

- Très manichéen: les gros racistes, qu'ils soient des bouseux ou des notables, bien bornés d'un côté, et de l'autre les musulmans gentils comme tout.



On peut lire, ou pas...

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Un samedi soir entre amis

Dès le départ, on sait ce qu’il va se passer, alors on peut se dire qu’au niveau du suspense, on va vite s’ennuyer. Mais, en fait, non ! Mehdi se retrouve lâché au milieu d’une forêt, entouré d’un groupe prêt à le tuer. Ce groupe est d’ailleurs assez hétéroclite : hommes et femmes, jeunes et vieux, notables et même le simplet du village. C’est une assemblée plutôt étrange mais elle est en tout cas unie par une même conviction : la haine de l’étranger. On est dans la France profonde, où les idées sont transmises de génération en génération. L’effet de groupe est très présent, la haine des uns échauffe celle des autres. Mehdi devient le gibier et ils vont s’offrir une belle partie de chasse. Ça semble irréel, et pourtant combien de fois avons-nous entendu parler de passage à tabac au journal télévisé ? Trop souvent… De l’autre côté, on a Claire, l’amoureuse. Elle est loin de toutes ces convictions d’une autre époque. Malheureusement, elle vit au milieu d’une famille xénophobe, bien sûr les récits vont se croiser. On est en plein Ramadan, la famille de Mehdi est dans l’attente, ce sont des personnes d’une grande humanité, présents pour Claire, l’enveloppant de leur amour malgré la douleur. On s’énerve après les gendarmes qui ne font rien, forcément un majeur est libre de ses mouvements, on a envie de leur crier qu’ils se trompent.



On tourne les pages frénétiquement, on vit le calvaire du jeune homme avec lui, on espère, on cherche une issue, même si on se doute qu’elle risque d’être mortelle. Les mots sont durs; violents, crus parfois, la plume de l’auteur acérée. On imagine un final heureux « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants », mais plus on avance, plus on s’inquiète. Et c’est là que le suspense qu’on pensait impossible est en fait très présent, que va-t-il advenir de Mehdi ? Ce jeune homme si courageux qui a soutenu son père face à la maladie jusqu’à l’obliger à s’en sortir, ce jeune homme amoureux qui ne demande qu’à vivre son histoire maintenant qu’il a trouvé celle qu’il cherchait. Il a froid, il fuit, il court.



Je recommande vivement ce thriller , le sujet est d’actualité, l’histoire vous marquera au fer rouge. Âmes sensibles s’abstenir.
Lien : https://auroredesbullesetdes..
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