C’est un livre comme on en lit peu. Un livre qui rallume la lumière, qui rallume les étoiles. Il nous transporte dans une époque, celle qui fait bousculer notre monde dans une autre ère. On y découvre la guerre sous l’Occupation, par les regards de deux jeunes qui sont dépassés par ces événements, qui se retrouvent là, sans trop savoir pourquoi ni comment. On y lit le destin de ces deux jeunes gens, et la condition humaine. On y lit de l’espoir, de la beauté.
Ce roman d’Anthony Doerr nous montre un autre versant de la guerre : un jeune Allemand qui ne croit pas tellement à toute l’idéologie de l’époque. Et une jeune aveugle, qui nous transporte dans un univers rempli de sens.
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Un début de lecture un peu difficile : j'ai dû m'habituer au saut, d'un chapitre à l'autre, de l'histoire de ces deux jeunes emportés malgré eux dans la tourmente de la guerre, d'autant que l'auteur joue avec la chronologie et nous bascule dix ans en arrière brutalement. Chemin faisant, je me suis prise au jeu et j'ai apprécié ces courtes fenêtres ouvertes, tantôt à Paris, tantôt à Zollverein. J'ai aimé suivre ces enfants et leur destin tellement différent que je me suis demandé, pendant de longues pages de lecture, ce qui pouvait bien les relier.
Au final, emportée par ce roman qui nous montre comment l'Histoire a façonné les êtres durant cette terrible période, je me suis attachée aux personnages espérant jusqu'au bout un dénouement heureux...
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Je me souviens avoir été attiré fortement par ce livre. Comme par un phénomène d’attraction physique inexpliqué mais naturel, comme une évidence…
Je l’ai saisi et ne l’ai plus relâché. Pourquoi ? Je n’en sais plus les raisons et les circonstances exactes, mais c’est comme dans toutes les rencontres, une partie de la vie nous échappe à un moment précis et on se retrouve à vivre avec quelqu’un… à découvrir un musée d’art contemporain… à ouvrir un livre sans que l’on se soit dit : « Tiens ! Aujourd’hui, je vais aimer, voir, ou bien lire cette œuvre… et, je l'ai décidé, cette rencontre va bouleverser ma vie ! » Non, c’est juste ainsi.
Tout au début de ma lecture, je ne ‘sentais’ pas vraiment l’écriture d’Anthony Doerr… Elle me paraissait construite de petites phrases, simples, voir malhabiles… Mais très vite j’ai été happé par ses personnages et par son style. Très vite j’ai voulu mieux connaître Marie-Laure et son père, veuf et habile serrurier à la Grande Galerie de l’évolution… Très vite, j’ai voulu savoir quels sorts étaient réservés au jeune Werner et à sa sœur Jutta, orphelins de la Ruhr… Au grand-oncle de Marie-Laure, cet aïeul formidable, à Frederick, l’ami de chambrée de Werner…
Du Paris de l’occupation à la libération de Saint-Malo, de la guerre de 1939-45 aux années 1970, puis dans une Europe contemporaine, l’auteur nous emmène à travers le temps et l’espace pour nous décrire la vie de ses personnages violentés par l’existence. Et l’on vit cette épopée à travers le regard de Marie-Laure, aveugle et clairvoyante, par les yeux de Werner, surdoué de l’électronique, et ceux de Jutta, jeune fille capable de garder toute sa raison dans une Allemagne devenue folle, et par le regard d’autres jeunes allemands, et d’autres adultes, certains courageux, d’autres cupides et veules.
C’est la grande force de cette lecture humaniste ; donner à chaque personnage son point de vue et faire en sorte qu’on ressente la composante de chacune de ces visions comme un bel ensemble coloré, une toile composite aboutie et puissante. Comme autant de vecteurs concourent à faire une force tellement plus importante.
C’est un roman kaléidoscope, parfois gris, vert-de-gris et même anthracite, mais jamais noir… Souvent vieil-or et pourpre avec par moments des éclats éblouissants d’un jaune vif solaire et chaud, mêlé ça et là de quelques paillettes vermillon, et chacun de ces éclats sont nimbés d’azur et de bleu de France… Et, comme souvent, l’humanité s’en tire grâce aux arts, grâce à un regard élargi et humaniste et grâce aux femmes qui savent si bien rétablir l’équilibre.
J’ai reposé ce livre tant de fois. Davantage pour m’imprégner de l’instant présent et de la force de cette œuvre que par lassitude. Mais je l’ai vite repris et dévoré !
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Silence.
Arrivée à la fin de ce roman, j’ai eu besoin de silence. Mes pas m’ont conduite au jardin. Là je me suis assise et j’ai écouté. Ecouté le calme, les pépiements des oiseaux, le sang jouer sa partition dans mes veines.
Quel livre ! Quel roman éblouissant ! Quel bonheur de lecture !
C’est l’atmosphère poétique que je retiendrai avant toute chose de ce roman. Mais la guerre peut-elle être un poème ? Car c’est bien de guerre dont il s’agit ici. Y a-t’il eu des petits miracles de douceurs, de bonheurs, de partages lors de cette longue et abominable Seconde Guerre mondiale ? J’y crois. Je veux le croire. Je ne peux me résoudre à ne voir que du noir chez l’homme. Car il y a bien aussi « toute la lumière que nous ne pouvons voir. »
Dans ce roman, il y a Marie-Laure et Werner. Dans ce roman, il y a une profusion de courts chapitres dédiés à l’un ou l’autre de ces deux personnages. Dans ce roman, le lecteur est entraîné tantôt à Paris et Saint-Malo, tantôt en Allemagne. Dans ce roman, la cruelle Histoire côtoie la beauté, la sauvagerie la bonté. Dans ce roman, l’enfance est malmenée, l’avenir et les rêves troublés et l’innocence perdue.
Dans ce roman, Marie-Laure est une jeune française aveugle, réfugiée à Saint-Malo. Werner est un jeune orphelin allemand, passionné par les ondes électromagnétiques.
C’est un roman qui se lit facilement car jamais il ne tombe dans les descriptions horrifiques de la guerre, du moins ne s’appesantit-il pas. Et toujours, le lecteur peut-il continuer à s’émerveiller du talent des hommes, tel que celui du père de Marie-Laure et de ses miniatures féeriques, la connaissance des oiseaux de Frederick, le gramophone et la voix du grand-oncle qui distille musique et connaissances par delà les ondes, la force de caractère et la joie de vivre de madame Manec...
C’est un roman que j’ai lu avec grand plaisir, même si le dernier chapitre sur l’année 2014 me semble superflu. Les digressions sur les téléphones portables n’apportent rien à l’histoire, sinon pour dire que les ondes invisibles emplissent notre quotidien et troublent peut-être notre vision du monde. Mais là est un autre débat.
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Gros coup de coeur pour ce livre qui allie Histoire, poésie, tendresse, aventure, suspense... L'itinéraire de deux enfants aux prises avec la seconde guerre mondiale : Marie-Laure Leblanc, petite fille aveugle vivant seule à Paris avec son papa, et Werner Pfennig, jeune orphelin allemand enrôlé trop jeune dans les rangs de Wehrmacht, pour son génie des émetteurs radio. Ils ne se connaissent pas, mais leurs pas les mènent l'un vers l'autre au sein de Saint-Malo bombardée. Au fil des flash back racontant leur histoire, on croise un diamant précieux et maudit, un grand-père qui voit des revenants, Jules Verne, des mollusques, un gramophone... et un beau message d'espoir : au plus profond de la nuit, il existe une lumière que nous ne pouvons voir. Un grand livre, tout sauf manichéen : dans une guerre tout le monde est perdant. Peut-être juste un bémol sur la toute fin qui selon moi n'apporte pas grand chose.
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Ce livre n'a qu'un défaut : on ne plus en sortir lorsqu'on l'a commencé. Presque 700 pages d'un roman épique, qui flirte avec l'histoire, le roman initiatique ou sentimental, qui nous embarque de façon lumineuse, originale et évidente. Bien écrit/traduit, remarquablement documenté et terriblement addictif. Éblouissant. A offrir séance tenante...
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Août 1944. Alors que la Libération de la France débute, la Bretagne souffre sous le déluge des bombardements. Marie-Laure, jeune fille aveugle, vit les échos de ce cataclysme dans la maison désertée de son grand-oncle. Elle s’accroche à la vie et à la pierre précieuse que son père lui a confiée avant de s’en aller. A quelques pas de cette maison, se trouve Werner, orphelin du même âge, dont la Wehrmacht a exploité le génie. Suite aux bombardements, il se trouve prisonnier dans une cave depuis laquelle il traquait les radios de résistants. Dans cette ville à l’agonie, les trajectoires des deux jeunes gens vont se croiser.
C’est en 2014 que le roman d’Anthony Doerr « Toute la lumière que nous ne pouvons voir » est publié aux Etats-Unis. Après d’être distingué là-bas, le roman a été traduit et publié en 2015 en France. Il a obtenu, notamment, le prix Pulitzer.
Cette œuvre conséquente, un peu plus de 600 pages, est remarquable de bout en bout et se lit d’une traite. Les chapitres sont courts et alternent les points de vue narratifs. Le style est empreint d’un souffle lyrique qui porte la lecture et emporte le lecteur dans les dédales de l’intrigue. Celle-ci couvre la période de la seconde guerre mondiale, depuis les prémices de la guerre jusqu’au temps douloureux de la Libération. L’auteur dépeint avec brio le huis-clos terrifiant que vivent, à quelques pas de distance et pour des raisons différentes, les deux protagonistes dans la ville de Saint-Malo assiégée, bombardée, calcinée.
« Toute la lumière que nous ne pouvons voir » est un roman atypique sur la seconde guerre mondiale, qui sort des sentiers battus du manichéisme. L’auteur se centre sur deux protagonistes du même âge, décrit leur enfance et leur adolescence, et la résonance de l’Histoire sur leur destinée. L’auteur dépeint ses personnages avec une grande tendresse et un tact qui lui permettent d’éviter tout pathos. Diverses trames sont imbriquées dans l’écheveau de l’intrigue, celle de l’Histoire, avec par exemple l’embrigadement dans les jeunesses hitlériennes, celle de la quête d’une pierre précieuse, sur fond de légendes, celle de l’appétit du savoir qui anime les deux protagonistes et les maintient en vie. Car ce qui réunit Marie-Laure et Werner, c’est l’envie de vivre, de comprendre la mécanique du monde. L’un comme l’autre tentent d’échapper au drame de leur époque, l’une en s’évadant dans les mondes imaginaires de Jules Verne, l’autre en faisant jongler des chiffres dans son esprit.
Sans éluder les drames de la guerre, la noirceur d’un monde qui s’effondre et se consume, l’auteur sait faire filtrer à chaque moment la beauté cachée de ce monde, cette lumière qu’on ne peut voir, une parcelle de vie et d’espoir nichée en chacun. Même si Saint-Malo s’effrite, la mer demeure, dans le flux de ses couleurs changeantes, et, aux yeux de Werner, « elle semble assez vaste pour contenir tout ce que l’être humain pourra jamais ressentir » (p. 471).
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J'ai toujours pensé, ou imaginé, qu'il y avait des lignes invisibles qui traçaient nos trajectoires dans la vie. Des lignes qui parfois se croisent, ou suivent des itinéraires parallèles sans jamais se toucher, parfois se rencontrent un bref instant et se séparent à nouveau. Un univers de lignes qui s'entrecroisent. Je ne sais pas si ce que je raconte a du sens mais pour moi, oui. Il y a "le destin" mais il y a aussi des ces fameuses lignes, ces rails sur lesquels nos vies sont déjà tracées, certaines ne se croiseront jamais, d'autres pour un bref instant (bref mais inoubliable) et d'autres pour la vie!
Ce livre est un roman étonnant d'Anthony Doerr, "Toute la lumière que nous ne pouvons pas voir", qui suit les arcs complexes de deux de ces lignes invisibles à travers les vies de Werner Pfennig, un orphelin dans l'Allemagne d'avant la Seconde Guerre mondiale, et de Marie-Laure Leblanc, une jeune aveugle vivant à Paris avec son père. À travers de fascinants flash-back, le roman suit le cours de leurs vies, alors qu'ils luttent pour savoir s'il est possible d'être vraiment "propriétaire" de sa vie lorsqu'elle est engloutie par les trous noirs de l'histoire. L'un est animé par un amour profond de la science tandis que l'autre est habité par le pouvoir des livres. En pleine montée du fascisme allemand et la naissance de la Résistance française, comment la jeunesse parvient-elle à rester fidèle à son identité, à son essence ?
Ce livre est un récit de guerre, un récit de passage à l'âge adulte, mais c'et aussi une véritable fable philosophique, un roman qui oscille constamment entre les incertitudes morales de la vie et la précision ciselée de la nature qui nous entoure.
La langue est d'une précision fantastique - Anthony Doerr n'écrit pas, il joue, il jongle avec les mots pendant des paragraphes entiers -ce qui fait de ce livre une œuvre tout à fait stupéfiante!
En fin de compte, ce que ce roman met en lumière, c'est l'impact des événements fondateurs qui marquent et définissent l'avenir de l'humanité, l'avenir, le reste de nos vies, qu'il s'agisse de la magie des émissions de radio sur les mystères de la science ou des aventures extraordinaires de "Vingt mille lieues sous les mers" de Jules Verne.
Une œuvre profondément émouvante et passionnante qui fait écho au pouvoir des premières impressions sur la construction du "moi, un roman inoubliable, une oeuvre philosophique et bien plus encore!
Je découvre ce roman fantastique plus de sept ans après sa sortie, après avoir lu une chronique très alléchante de "Livresse du noir" qui nous parle avec un enthousiasme contagieux du dernier livre de l'auteur que je compte lire dès que j'en aurai l'occasion, "La cité des nuages et des oiseaux"!
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De Paris sous l'occupation à Saint-Malo, nous suivons Marie-laure. Marie-Laure est aveugle, sa vie devient compliquée lorsque son père est arrêté. A la radio clandestine elle lit Jules Verne. En parallèle, nous suivons Werner, officier allemand qui s'occupe des transmissions du côté allemand.
Werner écoute Marie-Laure à la radio et oublie pour un moment cette guerre qu'il ne comprend pas.
C'est plus qu'un livre sur la guerre, c'est un enchantement de lecture. La série sur Netflix n'est pas à la hauteur à mon goût.
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J'avais hâte de commencer ce livre, qui m'inspirait tant par l'histoire que par les critiques élogieuses dont il avait été gratifié.
Et puis... J'ai été déçue. J'ai continué ma lecture parce que je déteste abandonner un livre, mais je me suis forcée. Je ne me suis pas attachée aux personnages, pas plus qu'à leurs histoires, et ainsi je me suis vraiment ennuyée tout du long.
Peut-être avais-je placé trop d'attente dans ce bouquin ? En tout cas, malgré un sujet intéressant, c'est une déception pour moi.
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A la fois thriller et roman historique, un récit prenant qui fourmille d'idées d'écriture.
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Marie-Laure et Werner, deux personnages inoubliables, deux jeunes gens qui traversent la guerre de façon singulière. L’histoire débute alors que l’un et l’autre, à quelques pâtés de maison, subissent les bombardements des alliés à St Malo. La guerre touche à sa fin et elle ne les a pas épargnés.
Avant la guerre, Marie-Laure vit à Paris avec son père, serrurier et menuisier de génie, qui met toute son ingéniosité à aménager un quotidien sécurisé pour elle. Marie-Laure est aveugle, loin d’être un handicap, sa cécité l’amène à découvrir sous ses doigts tout un monde, elle caresse, touche, palpe les objets, les merveilles de pierres et de coquillages du Musée d’histoire naturelle dans lequel travaille son père. Ce dernier créé pour elle un environnement pour qu’elle soit autonome, construit une maquette du quartier pour qu’elle apprenne à se déplacer en sécurité. Un petit monde secure, chaleureux, un cocon que la guerre va mettre à mal.
Werner débute plus mal dans la vie. Orphelin, il vit avec sa sœur Jutta chez frau Elena, tendre nourrice qui prend soin des enfants accueillis. 1934, le nazisme est en pleine expansion et Werner trouve refuge dans les radios qu’il répare et qui lui permettent de s’évader : musique, émissions culturelles - tout est bon pour échapper à un quotidien pesant. Vite repéré par l’armée pour ses prédispositions techniques, il est envoyé dans une école des jeunesses hitlériennes où l’idéologie du plus fort domine. S’il s’adonne à sa passion – les transmissions – il est également confronté à la cruauté, à la perversité des adultes.
On accompagne Marie-Laure et Werner durant ces longs mois de conflit, où chacun va faire la douloureuse expérience d’un quotidien anxiogène. Pourtant, chacun animé par leur passion et l’espoir de revoir ceux qu’ils chérissent, ils vont au fil des jours puiser en eux la force d’avancer.
C’est un roman époustouflant de par sa construction oppressante mais aussi parce que malgré l’horreur de ce qui est décrit, il se dégage une poésie, une humanité assez rare. Il y a de la grâce et de la luminosité chez les deux jeunes adolescents et les personnages secondaires ne sont pas en reste : le père et l’oncle de Marie-Laure, Jutta, cette tendre brute de Volkheimer... une galerie de portraits vraiment réussie. La musique, la lecture, la culture sont également au cœur de l’ouvrage et c’est avec une grande finesse qu’Anthony Doerr instille dans le cœur du lecteur une douce mélodie.
Un roman magnifiquement écrit, bouleversant. A lire absolument !
Challenge PAVES 2020
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Un peu déçue par les longueurs mais la trame de l'histoire est bonne et je voulais en connaître la fin. Cependant je ne le conseillerais pas vraiment…dommage.
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Voi un bon gros pavé de plus de 1000 pages écrit par le talentueux Anthony DOERR et couronné du prix Pulitzer en 2015.
Une fresque historique qui se passe durant la dernière guerre mondiale et qui nous raconte le destin de 2 enfants Marie -Laure jeune française aveugle et Werner orphelin allemand enrôlé dans la weermacht grâce à son génie des communications. Leurs deux destins finiront par se croiser brièvement à St MALO sous les bombes.
L 'histoire se lit facilement,l' écriture fluide est emplie de détails qui nous rendent toujours plus reels les événements .On s' attache aux 2 héros innocents et courageux qui font face à leur jeunesse brisée. Ce roman empreint d' une grande humanité et de beaucoup de sensibilité effleure également mais sans trop s y apesantir , les " petits"drames de cette guerre : par exemple, la mort inutile d' une mère et sa petite fille,le destin tragique de Frédérick l'ami de Werner."ce que la lumière ne nous laisse pas voir" en quelque sorte....Donc un très bon roman mais de là à lui octroyer le prix Pulitzer il y a un pas que je n 'aurai pas franchi. Un souffle , une particularité que je n 'ai pas su lui trouver peut -être? Mais vous l aurez remarqué , je n ' étais pas jurée!
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Le livre commence bien, surtout dans sa partie allemande où l'on comprend un peu mieux comment les jeunes hommes de l'Allemagne nazie étaient recrutés, enrôlés, et surtout embrigadés dans un système de pensée unique et basé sur la supériorité de la race. L'intrigue se perd ensuite dans un dédale foisonnant de rencontres, de voyages, plus romanesques et, selon moi, beaucoup moins intéressants. L'ensemble se lit quand même assez bien, sans ennui, jusqu'aux dernières pages qui se perdent elles-aussi en rebondissements successifs.
J'ai recopié le résumé de Prune42, qui ne m'en voudra pas je l'espère, car il est fidèle à l'histoire.
"A la veille de la Seconde Guerre Mondiale, Marie-Laure, une jeune adolescente aveugle, vit à Paris avec son père, serrurier dans un musée. Celui-ci est un véritable artiste avec ses mains puisqu'il confectionne pour sa fille d'admirables reconstitutions de villes. Mais ils doivent fuir Paris et trouvent refuge chez le grand-oncle de Marie-Laure, Etienne, à Saint Malo. En Allemagne, à la même période, Werner Pfennig, un jeune adolescent, est remarqué car il sait réparer avec brio les postes de radios. Il est recruté par la Wehrmacht pour localiser les radios clandestines qui aident la Résistance. Von Rumpel, un dirigeant nazi, est à la recherche d'un diamant qui apporterait l'immortalité à son propriétaire et ses pas le conduisent au père de Marie-Laure. Werner lui, croise la route de la jeune fille mais pourront-ils se comprendre malgré leurs différences ?"
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Werner est un soldat allemand passionné de radios et de sciences, tandis que Marie-Laure est une jeune française aveugle. Le récit met en parallèle leurs deux vies, nous faisant avancer pas à pas dans leur histoire, toutes deux symboles d’une population. Werner est la génération des Allemands qui n’avaient pas le choix ; Marie-Laure est la génération des Français qui se cachaient et mettaient en suspens leur vie en attendant que le monde se stabilise sous leurs pieds.
Toute la lumière que nous ne pouvons voir est bien plus qu’un énième récit de la Seconde Guerre Mondiale. L’auteur, habilement, mêle le passé et le présent pour maintenir un suspense insoutenable qui nous force à toujours tourner plus vite les pages, à ne jamais s’arrêter, effet accentué encore par les petits chapitres. J’admire Anthony Doerr aussi pour son écriture majestueuse, tantôt lourde, rapide, suffocante, tantôt légère, ensoleillée, qui plonge le lecteur dans les personnages.
Et les personnages. Ah les personnages ! Werner, Marie-Laure, Etienne, Frédérick, Volkheimer et tous les autres, tous, chacun à leur manière, sont uniques mais ils ont un point commun : ils sont vivants, ils sont des images qui s’agitent devant nos yeux, dont on a la chance d’apercevoir la bourrasque intérieure.
Le cadre lui aussi est magique : une Allemagne totalitaire, dont la jeunesse subit la politique, Saint-Malo, la ville assiégée par les bombes, lieu magique fait d’une plage douce et de puissants remparts.
Rien, dans ce roman magistral, ne m’a fait soupirer en me disant que bien sûr, c’était trop beau, il y avait forcément un petit défaut, il fallait juste que je le cherche bien. Non, aucun. J’ai marqué au fur et à mesure les passages que je trouvais sublimes d’un post-it et en refermant définitivement, je ne peux que constater, sourire aux lèvres, que ces petits post-it jaunes sont plus de trente…
En bref, un prix Pulitzer largement valu pour Toute la lumière que nous ne pouvons voir.
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