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Critiques de Anthony Doerr (603)
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La cité des nuages et des oiseaux

Les histoires s'imbriquent et suivent en fil conducteur un manuscrit lacunaire de l'Antiquité. Évidemment, toutes ces histoires se rejoignent à la fin. Présentation originale que ce roman où l'on passe de Constantinople à une capsule dans un vaisseau spatial ! On ne décroche pas de bout en bout.
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La cité des nuages et des oiseaux

C’est un incroyable voyage auquel nous convie Anthony Doerr. Dans le temps et l’espace (au sens propre comme au figuré), à travers la source même de la création et de l’imaginaire.



Des mots qui transcendent le récit pour emmener le lecteur loin du quotidien. A suivre le vécu de plusieurs personnages, éparpillés à différentes époques et territoires, de Constantinople au XVe siècle à nos jours, de l’Amérique des 50’s à un futur plus éloigné.



Avec comme fil d’Ariane une œuvre fragmentée d’Antoine Diogène, en partie détruite par les affres du temps, et qui va relier les personnages à travers les siècles.



A lire le résumé, on pourrait penser tenir entre les mains un livre de fantasy, de fantastique. Ce n’est pas le cas, l’imagination débordante de l’auteur reste reliée à la terre et à la réalité. On imagine vite la somme colossale de recherches réalisées pour que chaque époque sonne juste, du passé lointain au futur.



Ce sont des histoires multiples qui vont s’enchevêtrer, d’abord suivant des chemins en parallèle avant de trouver un trajet commun : le parcours de l’ancestral texte de Diogène, sorte de conte fantastique qui fait appel à l’imaginaire.



700 pages denses, qui fourmillent d’informations et d’émotions, et autant d’inventions que de messages.



Tout débute vraiment à Constantinople, protégée durant des millénaires par une muraille infranchissable, avant que la poudre à canon n’y entrouvre des failles. Un endroit qui regroupe toute la culture mondiale, la plus grande bibliothèque jamais créée ; 75 % des textes anciens qui nous sont parvenus viennent de cet endroit, d’une manière ou d’une autre.



700 pages plus tard, et une lecture qui aura emmené le lecteur à travers un périple inédit. Un livre fleuve, un roman monde, dont on sort profondément enrichi. Qui démontre la puissance d’un livre ancien, et combien il peut chambouler des existences.



Doerr crie son amour des livres, et insiste par la fiction sur l’importance qu’ils peuvent avoir. Pour embellir le monde autant que le sauver. Par la transmission.



Un hommage à la littérature sous toutes ses formes (d’ailleurs ce roman est multiple dans ses ambiances et ses narrations, du roman historique à la fiction contemporaine, ou encore du thriller à la SF).



Un vision du monde à travers différents prismes, tous reliés par un livre qui change les destinées, à raconter les histoires et l’Histoire.



Un récit épique autant qu’une ode à l’inspiration. Et de survie aussi, de la conservation des textes anciens à la survivance même de notre espèce.



En montrant à quel point tout est fragile, que ce soit du fait de l’obscurantisme ou des changements de société. Avec, au long cours, la question du changement climatique, qui avait besoin de ce temps long pour bien en parler.



La cité des nuages et des oiseaux est une œuvre unique. Un livre sur les livres, ceux qui changent le monde par le pouvoir de l’imagination. Un roman qu’on lit avec un constant étonnement.



En seulement 3 romans et deux recueils de nouvelles en près de 20 ans, après un prix Pulitzer en 2015, Anthony Doerr marque encore la littérature moderne de son empreinte indélébile.
Lien : https://gruznamur.com/2022/0..
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La cité des nuages et des oiseaux

Un codex antique attribué à Diogène et contant l'histoire absurde d'un homme transformé en animal, voyage à travers le temps, liant les existences des individus au fil de ses pages. A Constantinople, l'espiègle Anna ne songe qu'à s'échapper de son ennuyeux atelier de brodeuses tandis qu'Omeir, enrôlé par les troupes du sultan, s'apprête à faire le siège de la ville. La bétonisation de Lakeport, Idaho,  scelle le destin du vieux vétéran Zeno et de Seymour l'adolescent idéaliste. Konstance s'échappe du quotidien de son vaisseau spatial mené par une IA dictatoriale, en explorant l'Atlas mondial virtuel. Ces vies successives se croisent dans cet émouvant hommage aux bibliothèques et aux solitaires, alimentant une fable réjouissante, un conte moderne réinventé qui célèbre avec bonheur à la fois la nature et la lecture.



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La cité des nuages et des oiseaux

Que dire de ce roman sinon souligner sa prodigieuse singularité !



La Cité des nuages et des oiseaux, est un roman universel, sans frontières de lieu ni de temps : sur la planète entière – et même dans l'Univers – du 15ème siècle à des temps futuristes, nous suivons l'histoire d'un kaléidoscope de personnages, plus singulier les uns que les autres.



D'un côté nous avons Konstance, une jeune fille de 14 ans dans une capsule spatiale en route vers une planète viable pour l'Homme.



Puis, au 21e siècle à Lakeport en Californie, nous découvrons Zeno, un vieil homme qui encadre la répétition d'une pièce de théatre avec des enfants, et Seymour, un jeune homme fragile et influencable.



Enfin, au 15ème siècle à Constantinople, nous suivons Omeir, un enfant né dans une famille d'éleveur, et Anna, une jeune orpheline téméraire qui a soif de savoir.



Alors que peuvent bien avoir en commun ces personnages pour se côtoyer page après page ? L'amour des livres, bien sûr. C'est "La cité des nuages et des oiseaux", nouvelle d'Antoine Diogène, qui les relient. Ce codex, malgré sa fragilité, et les nombreuses parties devenues illisibles, parvient à traverser les époques grâce à la protection que lui offre nos protagonistes, et surement d'autres encore avec eux.



A leurs côtés, nous découvrons feuillet après feuillet l'histoire partielle et incomplète d'Aethon. C'est cette histoire qui rythme et découpe le récit.Telle une ode aux livres, à la littérature et à la lecture, par-delà les lieux et les temps, cette histoire écrite au 2e siècle, les fera vibrer par le son de ses mots et le pouvoir de la fiction.



Un véritable chef-d'oeuvre qui en 700 pages parvient à nous garder émerveillé et attentif, et ce malgré - ou grâce - à la succession de personnages, de lieux et d'époques. Un roman qui mérite d'être lu, apprécié, et recommandé !
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La cité des nuages et des oiseaux

Ce livre m'a vraiment emballé. Quel plaisir de lecture ! Bien sûr, au début, je me suis demandé où l'auteur voulait m'entraîner. Une jeune fille dans une navette spatiale dans un chapitre, la transcription incomplète d'un livre très ancien traduit du grec dans un autre, un vieil homme emmenant des enfants dans une bibliothèque dans le suivant... Quels pouvaient être les liens entre tous ces chapitres ?



Mais après en avoir lu quelques-uns, mon intérêt s'est aiguisé. Et plus je lisais, plus j'avais du mal à déposer mon livre pour faire autre chose. Chacune des différents histoires, à différentes époques, est passionnante. Chacun des personnages est attachant. Et quand j'ai commencé à déceler des liens entre tous et toutes, l'envie de connaître les suites s'en est trouvée décuplée.



Arrivé à la dernière page, j'étais à la fois comblé par tous les personnages et mondes que j'avais côtoyés grâce à l'imagination débordante d'Anthony Doerr, mais aussi mélancolique car j'aurais encore aimé poursuivre mes voyages dans ses univers. En tout cas, pour moi, c'est un très grand roman.
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La cité des nuages et des oiseaux

Voilà trois jours déjà que je joue avec l ‘envie de chroniquer ce somptueux roman, et que j’achoppe sur l’angle à choisir…

La mise en abyme époustouflante emportant le lecteur de La Constantinople moyenâgeuse à l’espace intersidéral, en passant par Lakeport et un camps de prisonniers des XXe et XXIe ?

Le livre et le mythe comme viatiques vers un peu plus de vie, un peu plus d’espoir, un peu plus d’humanité ?

La plume d’Anthony Doerr, subtile, pétrie à la glaise des grands textes qui joue d’érudition dans une simplicité extrême ?

Le message écocitoyen plaquant de glaçantes vérités sans jamais verser dans l’extrémisme ?

L’humanisme, cueilli à chaque page, écorchant au passage les velléités d’ostracisme, de racisme, l’inanité des guerres et l’absolue stupidité d’un hyperconsumérisme éhonté ?

Bref. D’angles en points de vue, je peine à décrire la pure magie qui habite ce texte.

Juste se laisser emporter par les mots ; atteindre (qui sait?) la Cité des nuages et des oiseaux… Embarquer (c’est certain) pour un voyage inoubliable.
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La cité des nuages et des oiseaux

Étranger, qui que tu sois, ouvre ce post et tu apprendras des choses stupéfiantes !





Époustouflant, Magistral, je ne vais pas faire une liste superfétatoire des qualités de ce roman, mais il est le résultat d’une recette aux dosages parfait !





Prenez une pincée de SF, une julienne d’histoire, un texte issu de la Grèce antique, ajoutez trois époques de narration, recouvrez le tout de personnages attachants aux trajectoires meurtries et vous avez : La cité des nuages et des oiseaux !





Il est extrêmement difficile de résumer adroitement ce pavé de presque 700 pages, vous savez, le genre de livre ou seulement le lire peux vous permettre de comprendre la profondeur de l’œuvre.





Nous allons suivre 5 personnages sur des époques différentes, le XVe siècle pour deux d’entre eux (Anna et Omeir) à l’époque de Constantinople à la période ou elle tombera, une période futuriste quoique peu éloignée avec Konstance et une période contemporaine ou débutera le récit avec Zéno et Seymour.





Comment faire pour réussir à lier tout ça ? C’est la que la magie de Monsieur Doerr opère. Les personnages se retrouvent tous autour d’un texte issu de la Grèce antique écrit par le philosophe Antoine Diogène ; texte qui impactera chacun à son époque. Un texte qui parle d’un berger voulant devenir un oiseau pour rejoindre la cité de lumière dans les nuages, ou tout coule en abondance. Le texte est un genre conte fantastique, maniant humour, périple et sa petite dose de morale.





La puissance du livre est dans les thèmes abordés, qui sont multiples, tout est suggéré et imprègne le lecteur, la relation aux animaux et à la nature, l’humanisme par les personnages, la quête de connaissance. L’amour de la littérature qui traverse les âges et fédère les hommes.
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La cité des nuages et des oiseaux

°°° Rentrée littéraire 2022 # 21 °°°



« Un chef d'oeuvre » nous dit le bandeau rouage qui ceint le livre. En général, je ne prête que peu de foi à ces allégations qui ne clignotent que pour pousser à l'achat. Mais là oui, je plussoie frénétiquement, tant le terme, souvent galvaudé, me semble ici mérité.



Pour être à la hauteur de l'ambition romanesque initiale, il fallait que le récit incarne la narration qu'il célèbre. Et c'est un exploit qu'un scénario aussi extravagant réussisse à garder cohérence et émotion jusqu'au bout de ses près de 700 pages. La distribution vraiment bizarre fait ainsi se croiser cinq personnages très différents, chacun évoluant sur des flux géographico-temporels très éloignés :



- dans l'Idaho d'aujourd'hui : Zeno Ninis, vieil homme vétéran de la guerre de Corée, qui aide des enfants à préparer une pièce de théâtre dans une bibliothèque le jour d'un attentat à la bombe commis par un jeune homme fragile, Seymour Stuhlman.



- en 1453, Anna, une brodeuse orpheline vivant derrière les remparts de Constantinople, apprend le grec ancien d'un vieux professeur goitreux, alors qu'Omeir, jeune bouvier au bec de lièvre se retrouve réquisitionné avec ses boeufs dans l'armée du sultan Mehmet II qui démarre le siège de la capitale de l'empire byzantin



- XXIIème siècle, Konstance, une adolescente vit confinée dans une cellule de l'Argos, vaisseau spatial qui fuit une terre dévastée pour se rendre dans la planète Beta Oph2, sous la surveillance de l'intelligence artificielle nommée Sybil.



Le fil conducteur à ses histoires disparates est un livre, La Cité des nuages et des oiseaux, contant les aventures d'un berger dont les transformations physiques font écho aux hauts et aux bas des personnages. Des extraits s'entrelacent dans les autres récits, texte entièrement inventé par Anthony Doerr qui l'attribue à un auteur antique réel, Antoine Diogène, en s'inspirant de ceux de l'Antiquité comme L'Ane d'or d'Apulée. C'est aussi la porte d'entrée et de sortie du labyrinthe narratif.



La grande joie du lecteur est de regarder les pièces du puzzle se remettre en place, les différents récits se réfractant les uns les autres comme autant d'éclats d'un kaléidoscope. La montre suisse de la construction laisse pantois d'admiration tant tout s'emboîte à la perfection. Anthony Doerr est un magicien capable d'animer chaque scène, trouvant les détails qui donnent de la texture à la lecture ou créent une intimité surprenante avec des personnages qui vous touchent profondément.



Ce roman-mondes - forcément au pluriel - stimule l'imaginaire et célèbre la littérature : celle qui fédère et relie les hommes à travers le temps, celle qui transcende la solitude, qui procure consolation et baume depuis des millénaires tout en brisant les murs autour de nous. L'épigraphe est limpide : « A tous les bibliothécaires passés, présents, et à venir ».



L'auteur souligne ainsi le rôle des gardiens passeurs de livres lorsque passe le Temps. Combien d'oeuvres de l'antiquité ont été perdues par le feu, la moisissure, l'insouciance, l'eau, la censure ou l'indifférence. Ce n'est pas un hasard si la ville ce Constantinople est mise en lumière, elle qui contenait avant sa chute en 1453 la plus grande bibliothèque du monde qui a permis de conserver la culture gréco-latine. Oui, la littérature peut sauver. La projection du récit dans un futur incertain rongé par le réchauffement climatique rappelle à quel point la survie de l'espèce humaine est reliée à la survie de la culture et des livres.



Le message peut sembler banal mais le résultat est captivant. Une bouffée d'air frais que cet ample roman follement inventif, regorgeant de générosité et de vie, et finalement plein d'un espoir. Galvanisant !
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La cité des nuages et des oiseaux

Prêts pour un voyage extraordinaire dans le temps et l’espace ! Alors plongez dans ce roman foisonnant d’Antoine Doerr ! Du moyen-âge à nos jours, avec même une incursion dans un futur interstellaire, de la Perse aux États Unis en passant par la Corée, la narration vertigineuse nous entraine dans son tourbillon .



Qu’est-ce qui unit ces lieux et ces époques disparates ? Un codex, un ancêtre du livre moderne, un manuscrit qui passe de mains en mains, de conflits en inondations, manquant chaque fois de disparaître dans un oubli inéluctable, mais qui renaît à chaque fois de ses cendres, au risque de devenir de plus en plus difficile à déchiffrer, tant les affres du temps et les catastrophes dont il est témoin le mettent à rude épreuve.



On aime ces héros modestes, qui seront agent de transmission de la légende de Diogène , l’auteur des pages précieuses, dont l’ambition était au départ de conter une histoire à sa fille; on aime l’adresse qui consiste à faire entrer la Grande Histoire au coeur des vies minuscules ballotées par des événements qui les dépassent.



Malgré les bonds dans le temps et l’espace, on est rapidement familier avec les différentes époques où nous transporte l’auteur et les portraits des personnages sont suffisamment bien brossés pour que leur évocation nous soit vite claire.



On salue ce talent de conteur remarquable et c’est avec ce type de roman que l’on sait pourquoi on aime tout lâcher di quotidien pour vivre par procuration mille autres vies, au travers de si magnifiques pages.







704 pages Albin-Michel 14 septembre 2022


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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La cité des nuages et des oiseaux

Une excellente surprise, qui, avec ses multiples points de vue, ne plaira pas à tous, mais j'ai personnellement plongé dedans avec une étonnante facilité, absorbé par les destins croisés de tous ses personnages étrangement liés, sans compte une écriture intelligente, rythmée quand il le faut, plus introspective quand c'est nécessaire. Je recommande !
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La cité des nuages et des oiseaux

Un vrai beau roman qui fait l’éloge de la Littérature avec un grand L, en brossant alternativement plusieurs histoires entremêlées, du 15eme siècle à notre futur, en passant par le 21eme, à travers des personnages touchants.



Comme l’a très bien évoqué un blogueur bien connu et qui fait partie de mes références (L’épaule d’Orion, dont je recommande fortement la lecture de son blog) : C’est pour lire ce genre de livres qu’on a appris un jour l’alphabet à l’école…



J’ai vraiment beaucoup aimé, avec sa subtilité dans l’écriture qui m’a fait penser à G G Kay



Un grand écrivain, un grand livre

A lire !
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La cité des nuages et des oiseaux

Voilà un roman ample qui se déploie dans trois époques (XV°, XX°, XXII° siècle) sur de nombreux lieux (Idaho, autour de Constantinople, en Bulgarie , un vaisseau spatial baptisé Argos en route vers une lointaine planète, Corée, Londres,....) nous fait partager la vie de plusieurs personnages dont les principaux sont Zeno et Seymour de l'idaho, Anna et Omeir de Constanrinople, Konstance de l'Argos,...

L'histoire est riche et variée, construite habilement en entrecroisant progressivement les aventures des différents personnages. Le tout se lit très agréablement malgré les 800 pages. Mais, au bout du compte je suis resté un peu extérieur, je n'ai pas été complètement conquis....
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La cité des nuages et des oiseaux

Absolument grandiose ce livre! le fond est magique, la forme extraordinaire! Un vrai labyrinthe de récits, un puzzle littéraire comme jamais lu auparavant. Effectivement il faut mettre toute sa confiance dans A.Doerr pour découvrir les 100 premières pages, mais ensuite on est happé comme jamais. Je ne décroche plus mes yeux et l'aventure file file, et tout ce temps devient pleinement le mien.

Chaque personnage vit plus ou moins consciemment avec le fil rouge du roman, ce récit antique initiatique qui se dévoile au fur et à mesure et à bon escient. le rythme est captivant parce qu'on s'attache à chacun, un peu comme si on lisait trois ou quatre romans en parallèle avec un plaisir toujours plus grand de retrouver leur époque et avancés respectives. Chacun avance à son rythme, presque philosophiquement à ses dépends, pour grossir une histoire commune qui les forge tous et qui les dépasse tous peut être même. L'auteur réussit à tous les lier subtilement peut être en ponctuant des détails, en jouant avec les temporalités, il est magique ce livre je ne sais pas comment il s'y est pris mais incontestablement c'est un chef d'oeuvre oui!



Cette histoire c'est la notre même. Elle vient de loin et va loin, prend toutes sortes de formes pour s'envoler et revenir se poser là où elle a toujours était au fond de chacun.



Fabuleux!

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La cité des nuages et des oiseaux

Intelligemment construit, véritablement passionnant de bout en bout, La cité des nuages et des oiseaux est un immense coup de cœur. Son cri d’amour pour le pouvoir de l’imagination et des histoires ainsi que pour les bibliothèques est magnifique et sa version audio, portée par 5 voix talentueuses participe à cette hommage des livres contés. Chaque période, chaque protagoniste comme chaque interprétation à l’audio est superbe. Un grand livre.



Critique complète sur yuyine.be!
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
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La cité des nuages et des oiseaux

Dans le futur : Konstance est isolée dans la capsule no 1 du vaisseau spatial Argos, en route pour la planète Beta Oph2, elle a pour seule compagnie une intelligence artificielle Sybil. Elle se passionne pour des écrits relatifs à « La cité des nuages et des oiseaux, un récit en prose partiellement disparu » d’un auteur grec, Antoine Diogène.



2020 à Lakeport : Zeno, quatre-vingt-six ans emmènent 5 élèves de CM2 à la bibliothèque. Ils vont répéter une pièce de théâtre La cité des nuages et des oiseaux.

À quelques pâtés de maisons, Seymour attend dans sa voiture, son sac à dos contre lui.



1439 à Constantinople : Anna (huit ans) et Maria (quatorze ans) sont orphelines. Elles ont été recueillies par le propriétaire d’un atelier de broderie. Si Maria est une brodeuse consciencieuse, Anna n’apprend rien et se sauve quand elle en a envie.

À quelques kilomètres de là, un enfant naît avec un bec de lièvre. Le village le considère comme un démon, il doit mourir. Son grand-père l’emmène dans la montagne pour l’abandonner.



Le document, La cité des nuages et des oiseaux, rattache les histoires des différentes époques, tout d’abord d’une façon évidente en tombant dans les mains de certains personnages. L’épopée d’Aethon est racontée de manière judicieuse tout au long du livre, soit par un personnage, soit par la traduction que Zeno en a faite. Mais ce n’est pas tout, d’autres liens émergent à la fin du récit, je vous laisse les découvrir.



Les thèmes sont innombrables : écologie et terrorisme, humains et intelligence artificielle, histoire (la chute de Constantinople en 1453), sort des animaux pendant une guerre, et bien d’autres encore.

Et les livres : Zeno emmène les enfants dans une bibliothèque. C’est grâce à une merveilleuse bibliothèque que Konstance trouvera les réponses à ses questions. Anna pille des livres dans un prieuré abandonné.


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La cité des nuages et des oiseaux

Quel livre ! Une histoire fourmillante d'idées, d'aventures, entre hier, aujourd'hui et demain.

Chaque histoire est indépendante mais des liens existent et on les cherche tout autant qu'on les découvre au rythme choisi par l'auteur.

Certes le nombre de pages peut être rebutant, mais il n'y a pas de redites, de pages inutiles. Juste une grande fresque qui suit un livre sur 2000 ans, ou comment une histoire venue du fond des âges continue à être racontée à un petit enfant par sa mère dans un futur dystopique.

L'aspect historique est très intéressant, la prise de Constantinople est racontée de façon originale, par des narrateurs intérieurs jeunes et innocents. De même, la crise climatique actuelle est abordée, la pauvreté aux Etats Unis, les troubles autistiques, l'exil, les guerres du XIXème siècle forment la trame de fond sur laquelle l'intrigue se déploie et finit par faire un tout cohérent.
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La cité des nuages et des oiseaux

Ce roman entremêle les époques et les destins.





Konstance, une jeune fille, est née à bord de l’Argos, un vaisseau interstellaire en forme de disque. A l’intérieur, vivent quatre-vingt-six personnes. Seules vingt-trois personnes se souviennent de la Terre, les autres ne l’ont pas connue. Comme Konstance, leur vie a commencé dans le vaisseau. Tous leurs besoins sont comblés par Sybil, une intelligence artificielle. Grâce à celle-ci, ils peuvent s’alimenter, ils ne sont jamais malades et ils ont l’espoir. Sybil conserve la mémoire de l’humanité. Elle « contient le savoir collectif de notre espèce […] Elle sauve de l’effacement et de la destruction le patrimoine de l’humanité tout entière. » (p. 135) Konstance représente le futur.





Anna vit à Constantinople, au XVe siècle. Elle est orpheline. Au couvent, elle partage sa cellule avec sa sœur, Maria. A l’atelier dans lequel elle est forcée de travailler, elle est surnommée Peine Perdue, car elle ne retient pas les points de couture qu’elle apprend. En effet, la tête de la petite fille est remplie de questions. Quand elle a huit ans, elle entend, par une fenêtre, des mots scandés en grec. Ils racontent l’histoire d’Ulysse. Elle découvre, alors, le pouvoir des livres. A trois cents kilomètres, à la même époque, habite un garçon, prénommé Omeir, condamné à l’exil, en raison d’une malformation à la bouche, qui évoque un bec-de-lièvre. Anna et Omeir sont l’image du passé.





En 2020, dans l’Idaho, deux personnages évoluent à un étage de distance, dans une bibliothèque. Le premier est Zeno, un vieil homme. Dans les années 1950, les bibliothécaires lui ont fait percevoir un autre monde que le sien. Ces connaissances l’ont réconforté, pendant la guerre de Corée, alors qu’il était prisonnier. Pendant sa captivité, il a appris le grec. Le deuxième, Seymour, est entré dans l’édifice avec une bombe. Atteint d’un trouble qui semble être l’autisme, il n’a jamais pardonné la mort de celui qu’il avait baptisé Ami-Fidèle. Les livres lui avaient enseigné que l’objet de sa fascination était une chouette cendrée. L’animal est mort par la faute des hommes. Zeno et Seymour sont la trace du présent.





Quel est le lien entre ces personnages ? Nous passons de l’un à l’autre, sans parvenir à les relier. Cependant, nous percevons que leur histoire est rattachée au Codex Diogène. En effet, des passages de celui-ci coupent le récit et le rythment. Seuls vingt-quatre feuillets ont été sauvés et une partie du texte a été effacée par les moisissures. Il est intitulé La Cité des nuages et des oiseaux et est, probablement, daté de la fin du premier siècle après J.C. Il est attribué à l’auteur grec Antoine Diogène. Il relate le voyage d’un berger vers une utopique cité céleste, parsemé d’aventures et de transformations. Dans le prologue, Diogène affirmait qu’il avait découvert cette histoire dans une tombe de la cité antique de Tyr.





Malgré ce fil conducteur, nous ne parvenons pas à distinguer les passerelles entre les époques, ni celles entre les personnages. Nous sommes entraînés dans une ronde, dont nous ne maîtrisons pas les pas, le tempo et la durée. Pourtant, nous nous laissons porter, comprenant qu’Anthony Doerr nous révélera les détails, lorsque nous serons prêts à les entendre. Il nous rappelle que le voyage est aussi important que la destination et nous savourons les étapes de ce périple mystérieux, de ces odyssées multiples.





Ce roman est une ode à la littérature, au pouvoir de la lecture, à l’espoir et à l’humanité. Il m’a captivée et je l’ai aimé follement, pourtant, je ne parviens pas à en expliquer les raisons : c’est un voyage intérieur, qui est aussi universel. Il est comme une expérience personnelle et collective à la fois. C’est un poème sur les Hommes, dans leur diversité, avec leurs différences, leurs ambivalences, leurs possibilités de rédemption, etc. C’est aussi un merveilleux hommage aux livres qui sauvent et qui sont la mémoire de l’humanité.




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La cité des nuages et des oiseaux

Je ne vais pas tourner autour du pot ; je tiens finalement pour remarquable et captivant ce pavé de sept cents pages, mais au début, j’ai éprouvé quelques réticences à m’y lancer. En l’ouvrant, j’ai en effet été déconcerté par des têtes de chapitres et de sous-chapitres étranges, puis par un premier épisode de science-fiction, un genre dont je ne suis pas amateur. Il m’a aussi fallu du temps pour trouver mes repères dans les quatre ou cinq récits qui s’entrecroisent autour d’allusions cryptées à un texte antique plus ou moins égaré, titré comme le roman, La Cité des nuages et des oiseaux. Quatre ou cinq récits d’aventures fictives, dont les protagonistes n’ont rien à voir entre eux, et qui se sont déroulées à des époques et dans des lieux différents.



Qu’on en juge ! Ça commence dans un futur lointain avec Konstance, une petite fille confinée dans un vaisseau spatial ; on croit comprendre qu’il emporte des habitants d’une Terre devenue inhospitalière vers une planète très éloignée, un voyage censé durer plusieurs décennies. On assiste ensuite, en l’an 1453, aux dernières heures de l’Empire romain d’Orient à Constantinople, théâtre des heurs et des malheurs d’Anna, une jeune Byzantine, et d’Omeir, un jeune bûcheron bulgare recruté par les armées ottomanes. Mais l’essentiel de l’intrigue prend place de nos jours, très précisément le 20 février 2020, dans une petite ville des Etats-Unis, à l’occasion de la répétition d’un spectacle d’enfants ; des circonstances explosives mettent aux prises deux personnes : Seymour, un adolescent révolté de dix-sept ans présentant des symptômes d’autisme, et Zeno, un octogénaire désenchanté, qui n’avait trouvé un sens à sa vie qu’à la suite d’une relation nouée en captivité pendant la guerre de Corée.



Qu’ont-ils tous en commun ?



Dans le précédent roman d’Anthony Doerr, Toute la lumière que nous ne pouvons voir — une de mes premières critiques, en 2015 —, j’avais aimé le principe de la construction littéraire, alternance de courts chapitres consacrés à deux personnages éloignés et destinés à se croiser. Dans son nouveau roman, l’on retrouve le même système narratif, à un niveau bien plus complexe.



La Cité des nuages et des oiseaux est un puzzle dont les pièces paraissent a priori difficiles à ordonner. On en entrevoit peu à peu l’image finale, celle qui relie les personnages et les époques : une image symbolique, celle de l’immortalité du conte fabuleux évoqué dès les premières pages, attribué fictivement par Anthony Doerr — qui en est l’auteur véritable — à Antoine Diogène, un poète grec du début de notre ère. Après avoir traversé les siècles, rongé par le temps, les conditions climatiques et toutes sortes d’accidents, le manuscrit original sera miraculeusement déchiffré grâce aux technologies numériques d’aujourd’hui, avant que Konstance, dans son vaisseau spatial, ne le reconstitue à son tour… avec des moyens du bord très archaïques !



Dans ce roman, au-delà du plaisir à résoudre le puzzle énigmatique dont la conception enchevêtrée est un véritable prodige littéraire, on se laisse prendre au talent créatif et narratif de l’auteur. Les personnages sont captivants, attachants et l’on est happé par l’envie de savoir ce qu’il adviendra d’eux.



L’écriture de l’édition française est très soignée, probablement fidèle à l’intention de l’auteur. Le texte, essentiellement narratif, très descriptif, est constitué de longues phrases harmonieuses, parsemé de détails plaisamment fouillés, d’allusions nébuleuses, de références érudites, de métaphores lyriques, qui lui confèrent une musicalité agréable… parfois un peu lénifiante. Il m’est arrivé de m’endormir.



Le livre peut se voir comme un hommage à la littérature, cette discipline qui entrelace le rêve et le réel, sillonne le temps et l’espace, gravant pour l’éternité l’imagination des écrivains, dans son dessein merveilleux d’apporter connaissance, sensation et émotion à celles et ceux qui aiment lire.



Tout au long de l’ouvrage, l’auteur ne manque pas d’évoquer les dégradations actuelles et à venir de la planète. Ce n’était pas nécessaire, mais il faut bien se placer dans l’air du temps.


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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La cité des nuages et des oiseaux

Il m'a fallu du temps pour réfléchir à ma prose et aussi laisser « mûrir » ma réflexion. C'est vous dire combien j'ai du mal à critiquer ce roman !



C'est l'histoire, ou plutôt les histoires de cinq personnes (Seymour, Zeno, Anna, Omeir et Konstance) qui se déroulent dans des lieux différents, à travers plusieurs époques (même dans le futur) qui, pour certaines, se rejoignent à un moment, et avec, comme fil conducteur, un vieux parchemin qui raconte une fable. le tout accompagné de personnages secondaires intéressants et importants et d'une foison de détails.



Bon d'accord, écrit comme ça, je ne suis pas sûre de vous inciter à lire ce pavé de presque 700 pages !

Il faut dire qu'au cours du premier tiers du livre, j'ai failli abandonner au moins trois fois ma lecture : je relisais les phrases plusieurs fois, je revenais en arrière, je cherchais à comprendre pour continuer à avancer, bref je m'agaçais.

Et puis un soir, j'ai décidé de lâcher prise, de me laisser embarquer par la magie des mots. Et les phrases se sont assemblées, les chapitres se sont succédés et j'ai enfin pu accompagner chacun des personnages dans son cheminement.

Toutefois, une relecture (bien que j'y sois réfractaire) pourrait m'être salutaire pour apprécier certains détails qui ont pu m'échapper.



Ce roman est, à mon avis, un véritable hommage au pouvoir de la littérature et au livre à travers le temps.

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La cité des nuages et des oiseaux

Un livre peut-il être le trait d’union culturel entre les époques ? La littérature le ciment sur lequel se construisent les civilisations ? Questions posées indirectement par cet étonnant et excellent roman à travers différentes histoires placées à des époques différentes. Des scénarios parallèles écrits comme des thrillers dont un livre est le point commun.

Un très bon livre avec une traduction solide et érudite.

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